1. Les types de phrase  La notion de types de phrases se situe au carrefour de

1. Les types de phrase  La notion de types de phrases se situe au carrefour de l’analyse syntaxique et de l’approche énonciative. L’approche énonciative (ou communicative) repose sur la notion d’acte de langage (Austin). On distingue trois types majeurs d’actes de langage : asserter (ou constater), questionner et ordonner. Il en résulte trois types de phrases fondamentaux : assertif, interrogatif et impératif. L’approche syntaxique répartit les types de phrases en deux classes : - Les types obligatoires : assertif (ou déclaratif), interrogatif, impératif et exclamatif ; - Les types facultatifs : passif, négatif, emphatique, impersonnel. L’interrogation • Définition : la phrase interrogative exprime une demande d’information adressée à un interlocuteur. Caractéristiques de l’interrogation: - question, qui appelle une réponse ; - correspond à l’acte de langage direct de ‘questionner’ ; - connaît des degrés de questionnement ; - intonation spécifique et marqueurs morpho-syntaxiques spécifiques ; - relève des registres de langue différents ; - relève de l’opposition ‘code oral / code écrit’. • Interrogation directe / interrogation indirecte Tu viendras ? / Je voudrais savoir si tu viendras. Qui est-ce qui est venu ? / Dis-moi qui est venu. Qui est-ce que tu as invité à ton anniversaire ? / J’ignore qui tu as invité à ton anniversaire. Qu’est-ce qui s’est passé lors de l’examen ? / Raconte-moi ce qui s’est passé lors de l’examen. Qu’est-ce qu’on a proposé comme sujet ? / J’aimerais savoir ce qu’on a proposé comme sujet. • Interrogation totale (globale) / interrogation partielle # Portée de l’interrogation totale : l’ensemble du contenu propositionnel de la phrase ; marque spécifique : réponse par oui ou non. - Est-il au courant de cette affaire ? Marques structurelles : Interrogation marquée par la seule intonation (respectivement point d’interrogation) : Elle habite ce village ? Interrogation avec inversion du sujet : - inversion simple : Es-tu d’accord avec ce choix ? Jacques, as-tu de quoi écrire ? Ai- je le temps de me préparer ? dirais-je / pourrais-je … ? Est-ce vous? Me trompé-je ? (litt.) ; 1 - inversion complexe : Cet immense désir de s’affirmer ne témoigne-t-il pas d’une peur ? Interrogation avec la locution périphrastique « est-ce que » : Est-ce que vous vous êtes regardée dans un miroir ? # Portée de l’interrogation partielle : un des constituants de la phrase : - Qui a utilisé mon stylo ? Qui est-ce qui a utilisé mon stylo ? Que te plaît-il dans cette exposition ?; Qu’est-ce qui te plaît dans cette exposition ? (sujet animé / inanimé) ; - Qu’est-ce qu’il est devenu ? (attribut du sujet) ; - Qui vois-tu ? Qui est-ce que tu vois ?/ Qu’avez-vous acheté au marché ? Qu’est-ce que vous avez acheté au marché ? Lequel choisirais-tu ? (COD animé / inanimé) ; - A qui / à quoi pensez-vous ? (COI animé / inanimé) ; - D’où venez-vous ? Comment t’appelles-tu ? Quand est-ce que vous partez ? Pourquoi dis-tu cela ? (circonstants). - Que dire/ que faire/ où courir ? (interrogation à l’infinitif) Formes familières de l’interrogation partielle : - Tu attends qui ? Tu regardes quoi ? Tu vas où ? Tu pars quand ? (le terme interrogatif occupe la place du constituant concerné) ; - Quand c’est que tu pars ? Qui c’est que tu attends ? Qui c’est qui a cassé ce vase ? Où c’est que tu vas ? (interrogation avec c’est qui / c’est que) ; - C’est quand que tu pars ? C’est qui que tu attends ? C’est où que tu vas ? C’est comment que tu t’appelles ? (extraction du terme interrogatif, emploi emphatique) ; - Où que tu vas ? Quand que tu reviens ? Qui que tu attends ? (ajout de que) • L’interrogation alternative - Est-ce un garçon ou une fille ? (alternative simple) ; - Suis-je votre père ou je ne le suis pas ? (alternative polaire positif/négatif). • Pragmatique de l’interrogation L’interrogation est associée à l’acte d’interroger ; L’interrogation peut avoir la valeur d’une simple demande d’information, ou bien représenter un acte contraignant (les questions des examens), ou bien avoir une valeur argumentative ou même polémique: Il fait beau aujourd’hui, mais fera-t-il beau demain ? L’interrogation peut être associée à un acte de langage indirect, autre que celui de ‘questionner’ : - Valeur de requȇte ou d’ordre : As-tu une cigarette ? Pourriez-vous me passer le sel ? Pourriez-vous fermer la fenêtre ? Voudriez-vous fermer vos portables pendant le cours ? - Valeur déclarative – la question rhétorique (ou oratoire) : A quoi cela servira-t- il ? N’avez-vous pas faim ? N’est-ce pas ?(demande d’assentiment) Les questions rhétoriques impliquent l’inverse de ce qu’elles expriment : quand elles sont affirmatives, elles nient, quand elles sont négatives, elles affirment. 2 2. L’exclamation Les énoncés exclamatifs expriment l’affectivité, le sentiment du locuteur à l’égard du contenu de son énoncé et ils jouent un rôle important surtout dans la communication orale. Les énoncés exclamatifs ne sont pas toujours faciles à délimiter par rapport aux autres types de phrases. En effet, l’exclamation rajoute l’affectivité au type assertif ou déclaratif , sans que la structure syntaxique change nécessairement : l’intonation seule peut marquer l’exclamation (Tu es belle ! Il est fou ! C’est génial !). Mais on rapproche aussi les énoncés exclamatifs des phrases interrogatives, avec lesquelles ils partagent certaines caractéristiques : inversion du sujet (Est-elle jolie !), mots interrogatifs ou exclamatifs (Quel spectacle ! Qu’est-ce qu’elle fume !). Plus généralement, l’exclamation peut se combiner avec les autres types de phrases. Première marque de l’exclamation, l’intonation peut indiquer au récepteur le sentiment exprimé par l’énoncé exclamatif : une même phrase – Il pleut ! – peut exprimer une multitude de nuances affectives, de la colère à la joie, du rire aux larmes. Sémantiquement, les énoncés exclamatifs expriment « un haut degré dans l’ordre de la quantité ou de la qualité » (J. Cl. Milner). Ce degré élevé peut être signalé par un terme spécifique, en particulier par un adverbe exclamatif : Comme elle a grandi ! – Que c’est beau ! L’emploi d’une marque exclamative n’est pas obligatoire. Le degré élevé peut être exprimé sous la forme d’une phrase incomplète ou tronquée : Tu m’a fait une peur ! Elle était si jolie ! Les structures exclamatives • Exclamation marquée par la seule intonation ; • Eclamation avec phrase incomplète (phrase tronquée, phrase nominale) : - la phrase peut être incomplète ou anomale : Elle est tellement aimable !S’il faisait beau ! Est-ce que tu le connais ? – Si je le connais ! - la phrase nominale : Cette folle !L’imbécile ! • Exclamation avec inversion du sujet ; Es-ce possible ! Ce paysage n’est-il pas magnifique ! Dans ce cas, seule l’intonation distingue les phrases exclamatives des phrases interrogatives. En français moderne, l’utilisation de quel exclamatif avec inversion est fréquente : Quelle est ma chance ! Quelle ne fut ma surprise de le voir arriver ! • L’exclamation avec des mots exclamatifs. On distingue plusieurs types de marqueurs exclamatifs : - Les adverbes que, combien dans le cadre d’un groupe nominal : Que d’eau ! Combien la nuit est profonde ! - L’adverbe comme porte sur un adjectif, un verbe ou un adverbe : Comme tu es fort ! Comme le temps passe ! Comme vous êtes loin ! - Le déterminant quel se partage entre l’interrogation et l’exclamation : Quelle chaleur ! 3 - Le pronom interrogatif qui s’emploie aussi dans un énoncé exclamatif : Qui n’aurait pas eu peur ! - Les formes interrogatives ce que et qu’est-ce que, dans un énoncé exclamatif portent surtout sur un adjectif, un verbe ou un adverbe : Ce qu’il est bête ! Ce qu’il m’énerve ! Ce qu’il parle fort ! Qu’est-ce qu’il est prétentieux ! Qu’est-ce qu’il crie ! Qu’est-ce qu’il est souvent absent ! Structures exclamatives préférentielles L’exclamation se combine de façon préférentielle avec certaines structures de phrases : • Emphase par extraction : C’est maintenant que tu le dis ! Quelle vie que la tienne ! (structure proche de l’emphase) Quel dommage que j’aie raté le train ! • Emphase par dislocation : La grammaire, je ne m’en lasse jamais ! • La structure ET + groupe nominal +qui +groupe verbal ressemble à une emphase par extraction : E André qui ne revient pas ! (Et) dire que mon frère n’est pas là ! • L’ « infinitif exclamatif » sert à représenter un contenu propositionnel brut, convient parfaitement à l’expression d’un sentiment ou d’une émotion du locuteur : Voir Naples et mourir !Moi, me rendre ! • Le subjonctif employé dans une phrase indépendante pour exprimer le souhait est généralement accompagné d’un contour exclamatif : Qu’elle soit maudite, l’année où il est né ! • Le renforcement de l’exclamation est assuré par divers moyens : Octave ! ô fou que tu es ! (apostrophe « Octave », interjection « ô », la relative « que tu es ») C’est d’un pénible ! (« d’un ») uploads/Litterature/ lfc-4-tipuri-de-fraza-fraza-complexa 1 .pdf

  • 13
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager