UNIVERSITÉ AIX-MARSEILLE I - Université de Provence U.F.R. des Lettres, Arts, C

UNIVERSITÉ AIX-MARSEILLE I - Université de Provence U.F.R. des Lettres, Arts, Communication et Science du langage THÈSE pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ AIX-MARSEILLE I Formation doctorale : Littérature générale et comparée présentée et soutenue publiquement par Amina BOUDJELLAL MEGHARI septembre 2008 Analyse de la structure et des procédés de narration et de contage : approche comparative des contes de Perrault et des contes chaouis Directeur de thèse : Mme. Fridrun RINNER JURY M. Charles BONN, professeur émérite de l’université Lyon 2 M. Ahmed CHENIKI, professeur de l’université d’Annaba (Algérie) Mme Fridrun RINNER, professeur de l’université de Provence Tome I 3 ﺒﺴﻡ ﺍﷲ ﺍﻝﺭﺤﻤ ﻥ ﺍﻝﺭﺤﻴﻡ ﻴﺎ ﺃﻴﻬﺎ ﺍﻝﻨﺎﺱ ﺇﻨﺎ ﺨﻠﻘﻨﺎﻜﻡ ﻤﻥ ﺫﻜﺭ ﻭ ﺃﻨﺜﻰ ﻭ ﺠﻌﻠﻨﺎﻜﻡ ﺸﻌﻭﺒﺎ ﻭ ﻗﺒﺎﺌل ﻝﺘﻌﺎﺭﻓﻭﺍ . ﺍﻝﻘﺭﺁﻥ ﺍﻝﻜﺭﻴﻡ , 49 , 13 . Ô hommes ! Nous vous avons crées d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre connaissiez. Le Saint Coran, 49, 13. 4 e dédie cette thèse à mes parents, à ma sœur Soumaya et à mon mari, qui m’ont encouragée et soutenue durant ces quatre années de recherches et sans lesquels ce travail n’aurait jamais vu le jour. Que Dieu me les préserve. J 5 exÅxÜv|xÅxÇàá exÅxÜv|xÅxÇàá exÅxÜv|xÅxÇàá exÅxÜv|xÅxÇàá Je tiens à remercier tout d’abord ma directrice de recherches Madame Fridrun Rinner pour son encadrement, ses conseils éclairés, sa gentillesse et la confiance et la liberté qu’elle m’a accordées tout au long de mes recherches. Je lui exprime toute ma gratitude. Je remercie encore Messieurs Charles Bonn et Ahmed Cheniki pour leurs conseils amicaux et avisés et surtout pour leur soutient dès le début de mon parcours universitaire en France. Je les remercie d’avoir bien voulu faire partie de mon jury. Je n’oublie pas Madame Roseline Baffet pour ses précieuses remarques et suggestions. Je suis très reconnaissante à ma mère qui n’a cessé de m’encourager et de prier pour moi, à mon père qui été mon premier lecteur critique et mon correcteur, et à ma sœur Soumaya pour sa présence et son aide tant matérielle que morale. Je n’oublie pas mes tantes et conteuses Ghalla et Zakia. Je remercie spécialement mon époux Reda qui a toujours cru en moi, pour sa sollicitude et ses encouragements qui m’ont été précieux dans les moments de doute, pour toute la patience dont il a fait preuve, pour l’aide qu’il m’a apportée, et pour tous les livres qu’il m’a fournis pour mener à bien cette étude. Je remercie également ma belle-famille pour son support moral. Je dois un remerciement particulier à mon amie Manal Wahbi Sleiman qui m’a beaucoup aidée dans la relecture d’une grande partie de ma thèse, et pour son œil critique qui m’a permis d’améliorer mon travail. Je remercie également Boulkroune Kamel pour avoir revu mes traductions. Je remercie naturellement tous les membres de ma famille : mes sœurs Ouafia et Nadjoua, mes frères Khatib, Lotfi et Nabil, mes belles sœurs Amel, Hayat et Siham et mes amies Amira, Liza, Imene, Nadia, Soumeya et Sonia qui m’ont toujours accompagnée avec leurs prières. 6 Sommaire TOME I Introduction ...................................................................... 7 La littérature orale .......................................................... 13 Qu’est-ce que la littérature orale ? .............................................. 14 Quelques définitions ..................................................................................... 14 Les principales formes de la littérature orale .............................................. 37 Aperçu socio-historique des contes ............................................. 56 En France ..................................................................................................... 56 En Algérie ......................................................................................................91 Analyse structurale ....................................................... 146 La combinaison des séquences narratives .................................. 147 La combinaison des séquences narratives élémentaires ............................ 152 La combinaison des séquences narratives complexes .............................. 207 L’analyse des séquences narratives ........................................... 228 Analyse des situations initiales et finales .................................................. 229 Analyse des processus de transformation .................................................. 251 TOME II Analyses narrative et sémantique ................................ 290 La narration ............................................................................. 291 Le conte en théorie ..................................................................................... 293 Quelles fonctions pour les instances narratives ? ......................................312 La distance des instances narratives ......................................................... 341 Le temps du récit ........................................................................................ 351 La sémantique .......................................................................... 360 Les fonctions des personnages .................................................................. 360 La thématique : entre mariage et violence ................................................ 398 Conclusion .................................................................... 448 Bibliographie ................................................................. 455 Annexes ......................................................................... 479 Introduction 7 Introduction Un peu partout dans le monde, la littérature orale connaît depuis quelques années un engouement grandissant. Malgré les efforts déployés dans ce domaine, une insuffisance subsiste pourtant. Les littératures orales tendent à disparaître à une vitesse qui dépasse celle des recherches. À ce niveau, l’impuissance face au facteur temps est indéniable. La mutation rapide des sociétés rurales, jusque-là principales détentrices des cultures orales, conjuguée à la succession inévitable des générations, concourent à la disparition précipitée de ces littératures. Vulnérables, elles résistent mal au développement et à l’industrialisation des sociétés. Le monde moderne semble naître en engloutissant peu à peu le monde traditionnel qui les transmet, les nourrit et les protège. Pour des raisons historiques, politiques et économiques, certaines littératures orales bénéficient moins que d’autres des recherches. Tel est le cas de la littérature orale algérienne. D’une diversité impressionnante, et d’une rare richesse, elle mérite aux dires de Camille Lacoste-Dujardin : « de figurer au premier rang des littératures orales du monde entier ».1 L’intérêt qui lui a été portée ne rend pourtant compte que d’une infime partie de sa richesse couplée à la catégorisation générale de « littérature orale berbère ». Avec la colonisation française, et par la suite encore, la plupart des efforts ont été principalement consacrés aux collectes et à l’étude de la littérature kabyle, négligeant d’autres parties constitutives du patrimoine oral algérien, comme la littérature orale chaouie qui reste dans l’ombre. Cette littérature qui recèle des richesses insoupçonnées, est presque inconnue du monde occidental. À notre connaissance, elle n’a fait l’objet que de deux collectes de contes. La première très ancienne, a été effectuée par Gustave 1 Camille Lacoste-Dujardin, Le conte kabyle, Paris, La Découverte, 2003 (3ème éd., 1ère éd. 1970). Introduction 8 Mercier1 en 1896 dans la région d’Arris, et la seconde plus récente, a été réalisée par Mohamed Salah Ounissi2 en 2003 dans la région de Khenchela. Outre ces collectes, trois autres contes ont été publiés, séparément entre 1985 et 1993, dans des revues spécialisées par Abdallah Djarallah.3 Quant aux études, elles sont plus rares. Nous n’en avons retrouvé qu’une seule publiée en 2006, par Amhamed Azoui4 dans le cadre d’un mémoire de magister à l’université de Sétif. Il s’agit d’une étude réalisée sur un corpus de contes collectés dans la région de Batna. Elle est très vague et générale, ce qui s’explique en partie par son caractère pionnier et inaugurateur. Néanmoins, elle constitue actuellement une référence indispensable à toute étude de contes chaouis. Portés par un intérêt particulier au conte chaoui qui a bercé notre enfance, indignés devant la carence des recherches et soucieux de sa sauvegarde, notre motivation première pour réaliser ce travail de recherche était de participer, en tant que Chaouis à la sauvegarde et au partage d’une identité, d’une histoire, d’une civilisation et d’une culture menacée de disparition. Salem Chaker constate que vouloir être Berbère aujourd’hui et vouloir le rester, est nécessairement un acte militant, culturel et scientifique et que : « l’avenir berbère dépend plus que jamais du rapport des berbérophones aux éléments constitutifs de leur identité : leur langue et leur culture ».5 Les conteurs traditionnels chaouis, analphabètes le plus souvent, ignorent toutes les règles de communication et de production littéraire 1 Gustave Mercier a publié deux articles contenant des contes collectés. Ces contes ont été réédités par la suite sous forme de deux petits livrets en langue chaouie et traduits en français : Le Chaouïa de l’Aurès (dialecte de l’Ahmar khaddou), Paris, Publication de l’Ecole des Lettres d’Alger, 1896. Et Cinq textes berbères en dialecte chaouia, Imprimerie Nationale, Paris, 1900. En 2002 ils sont regroupés en un seul recueil : Mena Lafkioui, Daniella Merolla, Contes berbères chaouis de l’Aurès, Köln (Cologne), Rüdiger köppe Verlag, 2002. 2 Mohamed Salah Ouinissi, Contes de berbérie et du monde, (Tinfusin si tmazgha d umadal), Alger, ENAG, 2003. 3 Abdallah Djarallah : « Un conte chaoui : Hend uttegyult », In : Awal, 1, 1985. - « Un conte dans le parler Aït Abdi (Aurès méridional) », In : Etudes et Documents Berbères, 4, 1988. - « Une randonnée dans le parler des Harakta de Aïn Beïda, agzin d nanna-s (le chiot et sa tante) », traduit en collaboration avec Paulette Galand-Pernet, In : Etudes et Documents Berbères, 10, 1993. 4 ﺃﻤﺤﻤﺩ ﻋﺯﻭﻱ , ﺍﻝﻘﺼﺔ ﺍﻝﺸﻌﺒﻴﺔ ﺍﻝﺠﺯﺍﺌﺭﻴﺔ ﻓﻲ ﻤﻨﻁﻘﺔ ﺍﻷﻭﺭﺍﺱ , ﺍﻝﻘﺎﻫﺭﺓ , ﺸﺭﻜﺔ ﺍﻷﻤل ﻝﻠﻁﺒﺎﻋﺔ ﻭ ﺍﻝﻨﺸﺭ , 2006 . Amhamed Azoui, Le conte populaire algérien dans la région des Aurès, Le Caire, Al Amal, 2006. 5 Salem Chaker, Berbères aujourd’hui, Paris, L’Harmattan, 1989, p. 7. Introduction 9 théorisées par les spécialistes. Leurs contes obéissent pourtant à une logique certaine qui régit leurs structures interne et externe ainsi que leurs contenus. Afin de la déchiffrer, nous aurons recours à une étude comparative qui mettrait en parallèle ces contes à d’autres d’origine populaire, mais adaptés à l’écrit. Elle permettra de discerner leurs spécificités, car l’adaptation d’un conte contraint l’auteur à se conformer à certaines uploads/Litterature/ analyse-de-la-structure-et-des-procedes-de-narration-et-de-contage-approche-comparative-des-contes-de-perrault-et-des-contes-chaouis-boudjellal-meghari-amina.pdf

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