Analyse du roman Sauver le monde (2010) de Julia Álvarez Index: 1.Introduction…
Analyse du roman Sauver le monde (2010) de Julia Álvarez Index: 1.Introduction……………………………………………………..1 2. Analyse ………... …………………………………………………..2 2.1 Hypothèse……………………………………………………..2 2.2 Problématique…………………………………………………2 2.3 Corpus…………………………………………………………3 2.4 Approche théorique……………………………………………3 2.5 Approche méthodologique…………………………………….4 3. Analyse et interprétation………………………………………..5 4. Conclusions……………………………………………………..8 5. Bibliographie………………………………………………..…10 1.Introduction Le roman Sauver le monde (Alvarez, 2010) (Saving the world (Alvarez, 2006), dans sa version originale en langue anglaise), de l’écrivaine dominicaine-étasunienne Julia Álvarez, s’inscrit dans le champ littéraire étasunien contemporain, où -d’après les chercheuses Carolina Ferrer et Roxane Maiorana : « différentes communautés [culturelles] se traduisent par une multiplicité de littératures mineures, telles que définies par Deleuze et Guattari (1975) » (Ferrer et Maiorana, 2019 : 149). En particulier, la littérature mineure dominicaine-étasunienne est la douzième en importance aux États-Unis si l’on considère le nombre de références, ce que nous pouvons apprécier dans le graphique 4 de cette même recherche (Ferrer et Maiorana, 2019 : 158). D’après une autre recherche de Ferrer, la littérature des États-Unis occupe la deuxième place dans la littérature mondiale (Ferrer, 2018). Cependant, la place des femmes écrivaines reste encore très réduite dans le champ littéraire étasunien (Ferrer et Maiorana, 2019 : 153). Toutefois, les femmes semblent être plus présentes dans les littératures mineures puisque l’un des résultats de la recherche confirme « une grande présence d’écrivaines parmi les membres les plus représentatifs des différentes littératures mineures » (Ferrer et Maiorana, 2019 : 164). Selon ces chercheuses, tout semblerait indiquer que le statut doublement minoritaire de ces écrivaines, des femmes issues de l’immigration, les rend plus visibles et attire la critique littéraire. En ce sens, il faudrait remarquer que l’écriture est l’un des sites de résistance pour les femmes dans une société phallocentrique, d’après le professeur John P. Pretty (Pretty, 2014 : 95). Ferrer et Maiorana illustrent dans leur recherche une tendance inquiétante : le champ littéraire étasunien semble continuer à s’éloigner de la métaphore du melting pot, pour renforcer un processus de guettoïsation de type conceptuel qui concerne la grande majorité des écrivains des littératures mineures. C’est dans ce contexte que l’auteure de Sauver le monde présente ses œuvres. Alvarez écrit ses ouvrages directement en langue anglaise, même si elle connaît aussi l’espagnol. Elle est née en 1950 à New York et a vécu en République Dominicaine jusqu’à l’âge de 10 ans, lorsqu’elle est retournée aux États-Unis. Alvarez a publié des livres de poésie (Homecoming (1984)), des romans (How the García girls lost their accents (1991), In the time of butterflies (1994)), et des essais qui traitent les thèmes de l’immigration, l’assimilation, l’identité culturelle et les stéréotypes culturels. Saving the world (2006) a remporté le prix The Washington Post Book World’s Best Fiction Award (prix au meilleur livre de fiction dans le monde), pendant la même année de sa parution. La carrière d’Alvarez a été comblée de succès critiques et commerciaux, et de nombreux prix, tels que : The Hispanic Heritage Award in Literature (le Prix de l’héritage hispanique en littérature), le prix F. Scott Fitzgerald Award, et la Médaille nationale des arts (National Medal of Arts). 2. Analyse 2.1 Hypothèse Le roman Sauver le monde, de Julia Alvarez (Alvarez, 2010), présente une appropriation de deux approches différentes de ce que l’on définit comme pandémie et épidémie pendant deux époques différentes qui sont les premières années du XIXe siècle et la période contemporaine, dans des lieux géographiques très variés (plusieurs pays du monde pendant un voyage autour du monde au XIXe siècle : en Espagne, en Amérique et en Asie ; et aux États-Unis et en République Dominicaine à l’époque contemporaine) avec des réalités différentes, mais les personnages principaux se retrouvent parfois dans des situations similaires. 2.2 Problématique Le parallèle entre les deux pandémies des deux périodes historiques présentées dans le roman Sauver le monde (Alvarez, 2010) à travers l’identification dans le texte des enjeux socioculturels, épidémiologiques et des concepts scientifiques en relation avec les sciences médicales. Pendant ces deux périodes historiques, les personnages ont dû subir deux terribles pandémies (la variole et le sida respectivement) où de nombreux enjeux épidémiologiques et socioculturels sont présents, tels que la conservation des virus, les définitions de pandémie et d’épidémie, l’utilisation des vaccins, la propagation d’une maladie dans différents groupes sociaux, les différentes manières de combattre une épidémie et une pandémie, l’utilisation d’un virus par le bioterrorisme comme arme biologique, ce qui implique la définition et utilisation adéquate de nombreux concepts des sciences médicales. Puisque la moitié du roman est basée sur de nombreux personnages et faits historiques réels en relation avec l’Expédition philanthropique royale de la Vaccine (1803-1806) (Alvarez, 2010 : 329), entreprise par l’Espagne, le traitement des personnages, des dates historiques des événements et la correspondance des termes de la science médicale de l’époque, sont également des aspects de la problématique. 2.3 Corpus Notre corpus d’analyse est constitué par le texte intégral en langue française du roman Sauver le monde (2010) de l’écrivaine dominicaine-étasunienne Julia Alvarez. 2.4 Approches théoriques Nous allons analyser le roman Sauver le monde (Alvarez, 2010) depuis une approche épistémocritique. L’épistémocritique est un concept introduit par Michel Pierssens, qui nous invite à « nous réapproprier notre culture comme un ensemble : le passé et le présent, les savoirs [scientifiques] avec la littérature » (Pierssens, 1993 : 7). Selon Pierssens, en épistémocritique, il faut rendre sensibles dans des textes, les effets d’une rencontre entre œuvre et savoir. « C’est à des savoirs que nous avons à faire, plutôt qu’à un Savoir unique et majuscule » (Pierssens, 1990 : 8). Nous devons donc nous demander « comment tel savoir sert-il telle œuvre ». Il faut repérer des agents de transfert, qui sont « des entités susceptibles d’opérer la traduction réciproque de l’épistémique en littérature et du texte en savoir » (Pierssens, 1990 : 9). Nous partageons également l’avis de la professeure et chercheuse Carolina Ferrer lorsqu’elle affirme que l’analyse qualitative des documents semble fondamentale pour déterminer les différentes modalités du transfert conceptuel (Ferrer, 2017 : 174). Ainsi, nous pouvons retrouver des figures de mots, de sens, de construction ou de pensée d’après Olivier Reboul (Reboul, 1986 : 175-187), tandis qu’en suivant Michel de Coster, nous pouvons nous retrouver en présence d’une analogie discursive (dans ses variantes conceptuelle, didactique ou rhétorique), ou d’une analogie méthodologique ou théorique (Coster, 1978). Selon Pierssens, une « figure épistémique » est un savoir qui prend figure singulière car par elle s’opère la greffe d’un savoir sur le discours ou la fiction (Pierssens, 1990 : 11). Enfin, nous considérons le concept de collèges invisibles, créé par Diane Crane (1972). Ce sont des « communautés de recherche scientifique », des « collèges invisibles », des structures sociales de communication constituées par la superposition de réseaux plus compacts d’associations personnelles parmi des chercheurs, dans des domaines de recherche disciplinaire particuliers (Crane, 1972). Dans ces « collèges » circulent des idées et des opinions concernant la « validité » de propositions et méthodes scientifiques spécifiques. La transmission de la connaissance a lieu à travers des connections de réseaux sociaux, et permet aux chercheurs individuels de participer et de faire des contributions à la performance épistémologique collective. Concevoir une démarche épistémocritique, parler des savoirs du texte, n’est donc pas simplement y repérer une science ou doctrine. Pierssens propose d’imaginer la littérature comme un orage de savoirs (Pierssens, 1990 : 13). Pour lui, la littérature est un opérateur de transferts constants entre les savoirs et l’imaginaire, dans les deux sens à la fois (Pierssens, 1990 :184). 2.5 Approche méthodologique Nous allons analyser le roman Sauver le monde (Alvarez, 2010) depuis une approche épistémocritique afin d’y retrouver des discours et des savoirs issus des sciences médicales, que nous allons analyser par rapport à la manière dont ils sont présentés dans le roman. Nous allons explorer les appropriations esthétiques que l’auteure de ce roman propose des concepts scientifiques issus des sciences médicales. Nous identifierons les agents de transfert conceptuel tels que des figures et des analogies. Tout d’abord, nous allons lire attentivement le texte intégral en langue française de ce roman, afin d’y identifier des éléments issus du domaine de la médecine et des sciences médicales. Deuxièmement, nous allons analyser plus en détail un échantillon parmi les éléments relevés, afin de déterminer comment sont présentés ces savoirs, et au moyen de quelles modalités de transfert conceptuel l’auteure Julia Alvarez a réussi (ou pas) à transformer l’épistémique en littérature et le texte en savoir. Nous allons nous interroger aussi sur comment les savoirs retrouvés « servent » cette œuvre. Nous verrons également comment sont exprimées les relations entre la science médicale et l'imaginaire qui lui est contemporain, dans le contexte sociopolitique des deux époques où se situe ce roman, ainsi que les multiples relations entre le discours scientifique et l’œuvre artistique, en ce cas le roman Sauver le monde (Alvarez, 2010). 3. Analyse et interprétation Le roman Sauver le monde (2010), de Julia Alvarez possède une double structure. Nous y retrouvons le parallèle entre deux époques différentes, où les deux personnages principaux, deux femmes, font face à deux pandémies différentes : la variole au XIXe siècle et le sida à l’époque uploads/Litterature/ analyse-du-roman-sauver-le-monde.pdf
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- Publié le Jul 01, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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