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(U. Digitized by the Internet Archive in 2011 with funding from University of Toronto http://www.archive.org/details/angoetsespilotesOOgu ANGO ET SES PILOTES DU MEME AUTEUR Histoire de la Colonisation française. 7^)nies I et II. Li Nou- i>elie-France. Deuxième édition. Deux vol. in-iH brochés 7 Ir. Les Parisiens de Paris. Silhouettes artistiques. — Un vol. In-i S broché. 2 fr. Bucoliques. Nouvelles. — Un vol. in- 18 broc hé 5 fr. 50 La Russie. Histoire, géographie, littérature. Un vol. in-S" illustré, broché 2 tr. 60 La Nouvelle-France. LTn vol. gr. in-H" illustré, broche 4 fr. 50 Les Hommes d'action. Cavelia- de L,i Salle, prélace de Gabriel Bon- valot. — Un vol. in- 18 broché o Ir. ^o MoNTCALM. Un vol. in- 10 broche o Ir. -j £N PREPARATION : Histoire de la Colonisation française. Tome III. /,/ routede l'Inde. ANGO ET SES PILOTES D'APRES DES DOCUMENTS INEDITS TIRES DES ARCHIVES DE FRANCE, DE PORTUGAL ET D'ESPAGNE EUGENE GUKNIN LAUREAT DE L'ACADEMIE FRANÇAISE PARIS IMPRIMERIE NATIONALE LIBRAIRIE MAURICE PRUDHOMME RUE DE LA SORBONNE, I 8 M D C C C C I 5L /?ol A Monsieur Arnuuid Fdllieres , Présidem du Sénat, Hommage respectueux de l'auteur, Eugène GUENIN. PREFACE Lorsque le Grand Roi, Colbert étant ministre, accordait le I 8 janvier 1668 à (a \ille de Dieppe di^s lettres patentes, .enregistrées au parlement de Normandie le 1 ^ août suixant, pour la fondation d'un hôpital, il donnait comme raison de cette fa\eur qu'il était «de tout temps sorti de cette bonne \ille les plus expérimentés capitaines, et pilotes les plus habiles, et les plus hardis na\'igateurs de l'Europe; que ceux de ce lieu-là axaient lait les premières découvertes des pays les plus élc^ignés ». Au cours de mes recherches sur la colonisation française, j'avais déjà eu à m'occuper, au sujet du Canada, de ces capitaines et pilotes de Diej^pe, car de nombreux navires, partis de ce port, étaient allés commercer à la Nouvelle- France. Arrivant à l'histoire de la domination française dans rinde, j'ai retrouvé ces intrépides navigateurs, courant les premiers les mers d'Afrique; conquérant, avec Jean de Bé- thencourt, les îles Canaries; reconnaissant, av ec Jean Preunaut le Rouennais, les cotes du Sénégal et de la Guinée, y créant des loges à la baie de France, au petit Dieppe, au petit Paris, à Akara, à la Mine, longtemps avant que les Portugais aient songé à dépasser le cap Bogador; doublant enfin, avec les frères Parmentier, le cap de Bonne-Espérance, cjuelques années après Vasco de Gama. Les Parmentier étaient des pilotes d'Ango, le vicomte de Dieppe. Mais quel rôle avait joué ce dernier dans les entre- -*'> VllI •«^- prises de ses compatriotes f Des légendes, répétées et am- plifiées d'un historien à l'autre, le dépeignaient comme un riche armateur, traitant d'égal à égal a\ ec les rois; mais il n'y avait dans tout cela rien de précis. De documents il ne restait que quelques vieilles chroniques sans grande autorité, les archixes de la \ ille de Dieppe avant été complètement dé- truites dans le bombardement de i 694 P^i' I^ flotte anglaise. C'est seulement par un heureux hasard que le journal de voyage des Parmentier axait été retrouvé et publié par M. Estancelin. II existait là, en réalité, une lacune au point de vue de notre histoire, et il était intéressant de la combler. De longues et patientes recherches dans les registres des par- lements de Normandie, de Bretagne et de Pnneiice, dans les archives de Portugal et d'Espagne, dans les nombreux manuscrits de notre grande et riche Bibliothèque nationale, la lecture de vieux actes qui méritent trop souvent, par l'écriture des scribes, la qualification de véritables grimoires, m'ont successix ement tourni des renseignements qui éclairent d'un jour tout nouxeau les entreprises de nos marins nor- mands sous le règne de François I*^''. Peu à peu aussi prenait corps et grandissait la physionomie de cet Ango, l'adxersaire redouté des Espagnols et des Portugais, détendant contre eux la libenc des mers et soutenant axec ses vaillants pilotes cette Ojiinion, quedexait reprendre la reine Elisabeth d'Angleterre répondant à une insolente sommation de l'ambassadeur de Philippe II : « La mer aussi bien que l'air est chose libre et commune à tous, et une nation |-)articulicre n'y peut pré- tendre dominer à l'exclusion des autres sans \ ioler les droits de la nature et de Pusage public. » J'ai résumé la \ie de cet homme d'aj)rcs toutes ces sources; elles m'ont également révélé l'existence du corsaire Jean Meiiry et de son compagnon d'armes SvUestre Billes; celle du capitaine Jehan Fain et de son matelot Jacques de Saint- Maurice; de Michel Fere\, l'armateur associé d'Ango; de \ ipart, sieur de Drumare, et d'autres otîficiers et \olontaires pris par les Espagnols en même temps que Fleur\. Une se- conde lettre de marque, accordée à Jean Ango et juscpialors inconnue, donne de précieux détails sur ses na\ igations à la cote de Guinée et au Brésil; enhn di\ers actes du tahel- lionage de Rouen font connaître la part importante (|uH a prise aux guerres contre les Flamands et les Anglais. J'esjîcre, en publiant ce li\re, a\oir contribué, |>our ma faible part, à remettre en lumière un passé trop Ignoré, " afin que les actions àts hommes ne s'oublient pas au cours àcs temps et (pie les ocuxres grandes et mer\eilleuses cpi'ils ont accomplies ne l'estent pas sans gloire ». Euiicne GuL.M.N. ANGO ET SES PILOTES '--5*G— I Jean Ango. — Sa faaiille. — Son éducation. — Ori- gine DU DOMAINE DE LARCHEVÉqUE DE RoUEN \ Dieppe. — Le fief Crépin. — Charges reaiplies PAR Ango. — Sa maison de ^^ la Pensée ->). — Son MANOIR DE VaRENGEVILLE. SeS PILOTES. «Esprit positif et ardeur pour le gain, habitudes processives, activité et persévérance, élan pour braver les dangers et vaincre les obstacles, souvent même grandeur du génie et insj)iration artistique", tels sont, résumés par un Rouennais, les caractères distinctifs de la race normande "'. Il est un homme qui a réuni au })lus haut degré ces (jualités et ces défauts; qui, par son activité, sa persévérance et son génie, est arrivé à l'apogée de la richesse, qui a groupé autour de lui les artistes les plus habiles, les pilotes les plus entrepre- nants, et qui, à la tin de sa carrière, a donné un exemple frap- pant des vicissitudes de la fortune : c'est Jean Ango, le célèbre gouverneur de Dieppe sous François P"*, tout à la fois commer- çant, armateur, collecteur d'impôts, victuailleur de la flotte, conseiller du roi, chef de corsaires, quelque peu pirate, puissant seigneur et enfin plaideur dans des conditions telles, que ses petits-enfants devaient seuls voir se résoudre, à leur détriment, f' ChERUEL, Histoire des villes de France, t. V; lu Nornuiiidie. ANC.O ET SES PILOTES. I les derniers procès engagés contre lui par ses associés ou ses commanditaires. De race normande était certainement Ango ; son nom même l'indique; il est de provenance Scandinave, et plusieurs localités témoignent de sa fréquence chez les premiers envahisseurs venant du Nord au temps des derniers Carlovingiens. Le nom d'Anoori/k .désigne, en effet, plusieurs localités différentes de l'ancienne Normandie, où quelque guerrier, prenant possession d'une terre, avait installé sa demeure entourée d'une enceinte, haie ou muraille; le mot ville [villa], joint au nom du propriétaire, indiquait, chez les Gallo-Romains, une réunion de bâtiments et de biens ruraux; Bonneville, par exemple, était la propriété de Biœrn ; Angoville, celle d'Ango ou Amgo. La famille d'Ango était originaire de Rouen ; ses membres y occupaient, dans la bourgeoisie, une situation assez considé- rable ; car, d'après les registres du tabellionage, Guillaume Ango, échevin et conseiller de ville, était, en i4) i» seigneur de Bondeville-lez-Rouen ; son frère, Richard, était seigneur de Veules et commis au gouvernement des ouvrages de la ville de Rouen '1'. Dès I 5 08 , le roi Charles VI avait conféré la noblesse à Henri Ango, à Jehan Ango, son neveu, à Marie, sa femme, du dio- cèse de Rouen, et à leurs enfants nés ou k naître'-'. Les deux Ango nen continuèrent pas moins à exercer la profession de banquiers et à prêter des fonds à la noblesse sous la forme alors pratiquée d'achat de rentes viagères '^l Un descendant du second, Jehan Ango, vint de Rouen, sa ville natale, s'étaf^Iir à Dieppe, où, le 23 août i4<^3,il fut en- rôlé dans la bourgeoisie, ce fît les seremens et fut tesmongné suf- '" ViZLLOT , Jean Ango et safdm'lU, Arcli. mit., J. J. 162, i4o--t4o8), d'après de notivenux documents. Dieppe, anoblissements, gouvernement des Ar- i8(;o. magnac. ^-j Registres du trésor des Chartes '*' Hellot, ouvrage cité. fisant par Jehannet Eude et Colenet Diel"^^'». Ces notables bourgeois attestèrent qu'il était «preudomme et de conversation honnêste^-'j3. A Dieppe, Jehan Ango, séduit par les chances de gain cjue présentaient les exj)éditions lointaines, se fit armateur et fréta des navires, dont un banquier de Rouen, Jean Le C>outeuIx, anobli en i 505 pour une participation active à des entreprises de ce genre, fit en partie les fonds ou couvrit par uploads/Litterature/ ango-et-ses-pilotes.pdf
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- Publié le Apv 06, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
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