La Nuit des temps, René Barjavel (Mme Gachon) I/ Le cadre Pour les Grecs de l'A

La Nuit des temps, René Barjavel (Mme Gachon) I/ Le cadre Pour les Grecs de l'Antiquité, l'Antarctique représentait une terre fertile à l'opposé du monde connu, qui maintiendrait le monde en équilibre et l'empêcherait de basculer. La forme de l'Antarctique est presque circulaire et fait 14 millions de km², ce qui correspond à 25 fois la superficie de la France. Une épaisse couche de glace couvre 98% de la surface. Cela représente 90% des réserves d'eau douce de la planète. L'épaisseur moyenne de cette couche de glace est de 2 000 mètres, mais en Terre Adélie l'épaisseur de la glace atteint 4 500 mètres. On a mesuré par radar l'épaisseur de la glace, et, sous la calotte glaciaire, l'Antarctique est en réalité un archipel. Sans la glace, à l'ouest de l'Antarctique on trouverait une série d'îles et à l'est on trouverait un continent montagneux avec quelques lacs. Depuis 1960, grâce à la théorie de Wegener, on a appris que les continents étaient soudés. L'étude des fossiles de l'hémisphère sud prouve l'existence, il y a 200 millions d'années, d'un continent gelé appelé le Gondwana. Dans une période tempérée, des amphibiens et des reptiles vivaient dans les forêts. Après une intense activité volcanique, le Gondwana s'est disloqué - il y a 120 millions d'années - et après une lente dérive, l'Antarctique s'est centré sur le Pôle Sud. La circulation océanique en a modifié le climat, ce qui a donné la calotte glaciaire. Celle-ci a conservé la mémoire des différents climats grâce à l'air piégé dans ses flocons. • La découverte — En 1773, l'Anglais Cook franchit le cercle polaire mais ne voit que la banquise. — En 1820, le Russe Von Bellingshausen aperçoit le continent. — De 1838 à 1843, les expéditions françaises, américaines et anglaises se succèdent. En 1840, le français Dumont d'Urville baptise la Terre Adélie. — Depuis, il y a eu beaucoup de raids scientifiques. — La température moyenne est de -60°C, au plus chaud elle est de -10°C. Le record a été de -88°C. — Les vents les plus violents atteignent 322 km/h. — C'est un continent vide. Sur la côte, on trouve des phoques et des oiseaux marins tels les manchots. — Un millier de savants de 18 nationalités différentes travaillent dans plus de 50 bases. — En 1961 a eu lieu le traîté de l'Antarctique qui a été signé par 38 pays, en faisant une zone démilitarisée où les revendications territoriales sont impossibles. C'est donc le continent de la paix et de la science. II/ La fin du monde Depuis l'Antiquité, la fin du monde est dans l'inconscient collectif et paraît dans beaucoup de récits. Ce sont ce que l'on appelle les apocalypses, du grec "apocalipsis" qui signifie "révélation". C'est ainsi que Dieu récompensera les bons et punira les mauvais : il y a, dans beaucoup de légendes, la mémoire de grands cataclysmes où sont englouties des cités brillantes. A chaque fois, cela est interprété comme un châtiment divin. Il y a ainsi le mythe de l'Atlantide qui prend naissance dans deux oeuvres de Platon : Le Timée et Le Cristias qui ont été écrits au IVème siècle avant J-C. Le philosophe rapporte le récit qu'aurait fait un vieux prêtre égyptien au législateur athénien Solon. 9 000 ans plus tôt, Athènes affronte un royaume créé par Poséidon ( Dieu de la mer ), c'est à dire l'Atlantide, qui voulait envahir toute la Grèce. Athènes a le dessus mais un cataclysme engloutit tous les combattants et l'Atlantide. L'imagination a situé cette cité au Groënland, au Sahara, dans la Méditerranée ou l'Atlantique. Ceci est peut-être une réminiscence de la catastrophe qui mit fin à la civilisation minoenne vers 500 avant J-C. Le Cristias conte les merveilles de lîle fabuleuse et reste un récit inachevé. ( Voir aussi L'Atlantide de Pierre Benoît (1918). ) • Etude du premier paragraphe de la page 86 (collection pocket) Dans ce passage, les mentalités s'opposent. Certains veulent les réveiller, d'autres les laisser dormir. Ils veulent dans un cas les réveiller pour le savoir, le science, le progrès, la curiosité. (cf. p84 : Ils sont décrits comme une civilisation supérieure à la nôtre. ). Dans l'autre cas, ils veulent les laisser dormir par peur de ce qu'ils vont découvrir, mais aussi par respect. L'auteur emploie le mot "paix" puis le verbe "reposer" : il inverse les épitaphes des tombeaux ("repose en paix"). Dans ce cas-là, il ne faut pas les troubler et on peut se poser la question de savoir si les hommes ont le droit de les réveiller. Quels sont leurs motifs ? Seront-ils capables de supporter ce qu'ils vont apprendre ? Seront-ils capables de s'en occuper ? Seront-ils à la hauteur de cette civilisation enfouie ? Tout cela est question d'éthique, c'est à dire de morale, de conscience. Ainsi le monde entier doit décider, selon des motifs différents et correspondant à chaque nation, de les réveiller donc de les utiliser, ou non. L'Oeuf est le symbole de la maternité, de la fécondité. C'est l'image de la matrice. Il représente la protection mais aussi le germe qui va éclore. ( Voir à ce sujet Une rose au Paradis de Barjavel où le même thème de l'oeuf est repris. ). Ici, l'Oeuf contient l'humanité fduture pour les Gondawas, mais comment est-elle aujourd'hui ? A-t-elle quelque chose en commun avec celle d'il y a 900 000 ans ? Quelles sont les différences de cette civilisation ? • Etude de la page 87 La technologie la plus avancée de notre civilisation ne suffit pas : cf. « Malgré [...] un temps très court ». Il y a ensuite le terme "les gisants" qui renvoie aux églises donc à l'idée de mort mais aussi de présence éternelle. L'adverbe "théoriquement" signifie que même en imagination, même dans l'absolu les savants n'ont pu l'atteindre ou même le penser. Il est ici question du froid absolu, c'est à dire le zéro absolu qui signifie l'immobilité totale des molécules et on trouve donc une opposition car autant la vie dans l'utérus est enveloppée de chaleur, autant pour les maintenir en vie il faut la température la plus froide existante. Les scientifiques cherchent, étudient. Il y a un côté voyeuriste car l'homme et la femme sont nus. Pourtant, ils sont protégés par le froid, même visuellement. A la page 87 avec la citation suivante : « Ils semblaient [...] les rejoindre », il y a une sorte de volonté, de la part de l'homme et de la femme, de s'exclure et de s'éloigner. On peut y voir aussi un indice de l'auteur qui souhaiterait qu'on les laisse en paix. Ils ne veulent pas être découverts par ces hommes-là. Ils veulent peut-être se dérober à cette humanité-là. Il y a ensuite une cassure avec « Mais le monde ne les oubliait pas ». Ils ne pourront donc pas rester seuls. Ce sont deux êtres seuls et vulnérables face au monde, à des volontés d'individus ayant 900 000 ans de plus. Cela est presque aberrant. Les paléontologues ne veulent y croire. Cela remet toutes leurs recherches,leurs convictions et toute leur science en question. ils doutent, ils refusent, toutes leurs croyances s'écroulent. Le monde entier se ligue pour prouver l'ancienneté. « plus de cent laboratoires [...] découverte sous-glaciaire ». il y a une accentuation avec le groupe de mots "dix-mille résultats". Toute l'évolution humaine est bouleversée. C'est presque aussi important que si l'on démontrait de manière absolue que Dieu n'existait pas. • Etude de la page 88 Les paléontologues disent que c'est faux : ce serait donc une idée médiatique folle, pour faire de l'audimat. Dans le cas où ce serait récent, ce serait une erreur de la part des savants qui se seraient trompés sur la datation. Dans le cas où cela viendrait d'ailleurs, les paléontologues préfèreraient la thèse des extra-terrestres ; et dans le cas où ce seraient des imposteurs, des gens se seraient amusés à inventer quelque chose d'aussi dingue... • Etude du passage avec le reporter et les passants, page 88 Les questions du reporter sont stupides et posées dans un français médiocre. La première réponse est tout aussi stupide et tout aussi médiocre : la personne ne sait même pas de quoi elle parle. Ensuite le reporter emploie « les trucs, là-bas », expression pas du tout appropriée et même péjorative. La réponse de la vieille dame dénonce la bêtise humaine et la société française. Elle s'écrie « ils sont sûrement vrais parce qu'ils sont beaux ». Quel est le rapport entre la réalité et la beauté ? Barjavel présente les gens de la rue comme des imbéciles dans le genre micro-trottoir avant que cela n'existe. C'est un passage drôle et cynique devant l'ampleur d'une telle découverte. Ler dernier passant veut s'approprier la beauté et l'esthétique comme ancêtres, car cela est plus valorisant que les primates : cela le rassure. Soudain, l'homme et la femme sont oubliés. On pense alors : c'est l'heure de la convoitise et de l'argent. Est-ce de bon ton ? Est-ce que cela a de l'importance uploads/Litterature/ la-nuit-des-temps.pdf

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