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Revue d'histoire et de philosophie religieuses Anne-Frédérique Mochel-Caballero

Revue d'histoire et de philosophie religieuses Anne-Frédérique Mochel-Caballero, L’Évangile selon C. S. Lewis. Le dépassement du masculin-féminin dans la quête de Dieu, (Domaines anglophones), Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du septentrion, 2011 Elisabeth Parmentier Citer ce document / Cite this document : Parmentier Elisabeth. Anne-Frédérique Mochel-Caballero, L’Évangile selon C. S. Lewis. Le dépassement du masculin- féminin dans la quête de Dieu, (Domaines anglophones), Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du septentrion, 2011. In: Revue d'histoire et de philosophie religieuses, 94e année n°2, Avril-Juin 2014. p. 228; https://www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_2014_num_94_2_1835_t13_0228_0000_2 Fichier pdf généré le 09/12/2019 REVUE DES LIVRES REVUE D’HISTOIRE ET DE PHILOSOPHIE RELIGIEUSES 2014, Tome 94 n° 2, p. 193 à 237 228 enfants, ou évitée, au risque d’occulter le texte biblique. Dix-sept contribu- teurs des Pays-Bas, d’Afrique du sud, des USA, d’Angleterre et de Hong Kong participent à cette réflexion interdisciplinaire et interculturelle qui mériterait d’être prolongée pour d’autres contextes. É. Parmentier Anne-Frédérique Mochel-Caballero, L’Évangile selon C. S. Lewis. Le dépas- sement du masculin-féminin dans la quête de Dieu, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du septentrion, 2011, 298 pages (Domaines anglo- phones), ISBN 978-2-7574-0225-2, 28 €. Clive Staple Lewis, le célèbre auteur d’Alice au pays des merveilles et de Peter Pan, père de la littérature fantasy (terme couvrant à la fois le domaine du merveilleux et du fantastique), converti au christianisme (dans sa version anglicane) en 1931, développa, tout comme son contemporain et ami catholique Tolkien, des pièces aux accents croyants, comme les Chroniques de Narnia ou Le retour du pèlerin (The Pilgrim’s Regress, en écho au roman de Bunyan, Pilgrim’s Progress), ainsi que des ouvrages d’apologétique théo- logique. Le monde universitaire semble avoir rejeté ses publications de théo- logie pour « grand public », mais il est aujourd’hui redécouvert, notamment grâce au succès littéraire et cinématographique de Narnia. L’A. s’intéresse ici aux représentations du genre (masculin et féminin) dans l’œuvre de Lewis. Contrairement à ses prédécesseurs qui considérèrent la position de Lewis comme traditionnelle, voire misogyne, elle est d’avis que ces deux qualifi- catifs ne sont pas appropriés. En effet, elle montre que ces catégories sont subverties dans la quête de Dieu : quiconque veut s’approcher de Dieu passe par une « féminisation », au sens d’une soumission à Dieu. Il ne s’agit pas là d’une occurrence isolée, mais d’une constante traversant toute l’œuvre de Lewis. Resté célibataire jusqu’à la soixantaine, Lewis demeura comme d’autres moqueur à l’égard des femmes de son temps, mais fut capable de développer dans sa maturité des relations d’amitié importantes, puis d’amour, qui lui permirent de nuancer sa vision des femmes, malgré sa méfiance face à leurs velléités de pouvoir. L’A. s’intéresse aussi de près à la lecture originale que fit Lewis d’Ep 5 : le fait pour l’homme de représenter le Christ ne constitue pas une position enviable, mais un fardeau ; de fait, comme l’Église est fail- lible, la femme dans le couple peut être peu digne, et il est du devoir de l’homme de la supporter. Face à Dieu, tous les humains sont féminins (dési- rants et dépendants), comme l’a éprouvé Lewis lui-même à sa conversion. Si le grand miracle chrétien pour Lewis est que Dieu s’est fait chair, cette « humiliation », la kénose, a été pour lui aussi un processus de féminisation ! Cette étude magistrale embrasse plus largement que ne l’indique son sous-titre. L’universitaire angliciste sait exposer avec finesse maintes réflexions théologiques du converti, suivant le fil de la féminité de la foi. Le profit est littéraire et théologique : si les littéraires ont tout intérêt à découvrir Lewis, c’est la manière dont ce croyant créatif s’approprie et formule le message chrétien qui stimulera les théologiens. La découverte de cette personnalité, vue par cette interprète compétente dans son domaine et bien informée en théologie, est passionnante, pour des raisons qui dépassent de beaucoup la seule question du genre. É. Parmentier uploads/Litterature/ anne-frederique-mochel-caballero-l-x27-evangile-selon-c-s-lewis-le-depassement-du-masculin-feminin-dans-la-quete-de-dieu 1 .pdf