1 ÉDUCATION 1 L Les microprogrammes universitaires ont la cote au Québec. Moins
1 ÉDUCATION 1 L Les microprogrammes universitaires ont la cote au Québec. Moins d'un an d'études et des emplois assurés! Trop beau pour être vrai? ~OUVEAUX PLOMES- PAYANTS PAR ISABELLE GRÉGOIRE -w j ~ ~ <J) 5 N UJ 0:: co ::E UJ > o z ;!2 V ingt-cinq cours universitaires, quatre diplômes, deux augmentations de salaire et une promotion. Depuis son bac en enseignement, en 2004, Marie- Pierre Nolet en a fait, du chemin! Ses formations courtes en études autochtones et en gestion scolaire ont fait grimper son échelle salariale et son échelon dans la hiérarchie. Nommée directrice adjointe de la polyvalente Le Carrefour, à Val-d'Or, en 2015, cette ex-enseignante de 35 ans n'imaginait pas aller si loin. «Je ne voulais pas m'engager dans des cours à n'en plus finir tout en travaillant à temps plein, alors j'ai commencé par un microprogramme en 2010, dit-elle. Et je termine avec une maîtrise en 2016!» À raison d'un seul par session, Marie-Pierre n'a eu aucun mal à réussir les cinq cours du microprogramme en études autochtones de l'Université du Québec en Abitibi- Témiscamingue (UQAT). «Ça m'a encouragée à en suivre cinq autres pour décrocher un certificat,» En plus de faire augmenter son salaire, ce certificat lui a permis de bâtir un cours de culture autochtone pour les élèves de son école et d'entreprendre une formation en gestion scolaire, offerte en ligne par l'Université Laval et menant à un diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS). Grâce aux crédits engrangés, il ne lui manquait plus que trois cours et un essai pour obtenir sa maîtrise dans ce domaine. Les programmes universitaires courts (de 6 à 30 crédits) ont la cote au Québec. Offerts aux I", 2e et 3e cycles, ils n'ont pas le rang des études «de grade », mais conduisent à une attestation, un certificat ou un diplôme. «Ils représentent un engagement plus réaliste, moins intimidant que des études de grade, soit le baccalauréat, la maîtrise et le doc- torat », dit Gilles Mailloux, directeur du recrutement de l'Université du Québec en Outaouais (UQO). Cégépiens fraîchement diplômés, salariés en perfectionnement ou immigrants à la recherche d'un emploi ...ces programmes attirent un effectif grandissant et varié qui contribue à renflouer les caisses dégarnies des universités. Si l'administration, l'éducation, la santé et les langues obtiennent la plus grande part du gâteau, des programmes 24 courts sont proposés dans tous les domaines, de la cyber- enquête à la bio-informatique en passant par la diversité culturelle et les changements climatiques ...(Voir« Le tour des formations», p. 29.) L'idée est de coller à la demande du marché du travail, avec des horaires souples: soirs, fins de semaine, temps partiel, à distance ... Ces·programmes représentent aujourd'hui le tiers des formations dans les universités québécoises, alors que la moyenne canadienne est de 10 %. Les francophones sont championnes en la matière, avec, en tête, l'UQAM, l'Uni- versité de Sherbrooke et l'Université Laval, qui en offrent chacune plus d'une centaine. Au Québec, en une décennie, les «autres diplômes» sont ainsi passés de 14 000 à plus de 24 000 par an (en hausse de 73 % de 2000 à 2011,contre 30 % pour les diplômes de grade). Une «inflation» que dénoncent Lise Bissonnette et John R. Porter dans le Rapport du chantier sur une loi-cadre des universités, publié en 2013. Aussi recommandent-ils. Le court, en bref Certificat: environ 30 crédits, au le, cycle. Dans certains cas, trois certificats peuvent meraerà l'obtention d'un grade de bachelier par cumul de programmes. Crédit: unité de valeur correspondant au travail néces- saire pour réussir un cours; un crédit représente 45 heures de travail (15 heures de cours magistraux plus le travail personnel, leslabos,etc.). Un cours compte en général pour trois crédits. DESS: environ 30 crédits, au 2e et au 3e cycle. Diplôme d'études supérieures spécialisées. Un an (un ou deux trimestres) à temps complet. Peut mener à un pro- gramme de maîtrise. Microprogramme: de 6 à 21crédits, au le" 2e et plus rarement au 3e cycle. Conduit à une attestation. Peut être intégré (en tout ou en partie) dans un certificat, un baccalauréat, un DESS,une maîtrise. un bilan de la situation. Selon eux, l'absence d'évaluation obligatoire préalable de ces programmes expli- que en partie leur multiplication au Québec. Moins longs à mettre en place que les programmes de grade, ils peuvent être créés puis fermés selon les besoins. Si les auteurs du rapport reconnaissent que l'univer- sité se rend accessible en accueillant de plus en plus "d'étudiants venant de milieux sociaux plus diversifiés, ils s'interrogent sur la valeur de ces «diplômes qui n'en sont pas vrai- ment». Et ils craignent que les universités québécoises, tout en répondant aux besoins ponctuels en main-d'œuvre rapidement formée, «n'aient détourné leurs énergies des besoins permanents de scolarisation élevée ». Les universités s'en défendent. «C'est un produit qui répond à un besoin différent, complémentaire et non pas concurrent des programmes de grade, rétorque Nicole Lacasse, vice-rectrice adjointe aux études et aux activités internationales à l'Université Laval. Le perfectionnement et la réorientation professionnelle font partie de notre mission de formation durant toute la vie.» Sylvie Beau- champ, présidente de l'Université du Québec (UQ), ren- chérit: «Le profil des étudiants universitaires s'est trans- formé. Le parcours linéaire traditionnel, où on passait du secondaire au cégep puis à l'université sans discontinuer, n'est plus celui de la majorité. Les universités se sont [ 1 1 1 Il 1 Il 1 1 1 1 adaptées.» Une évolution que le Conseil supérieur de l'éducation constate dans son avis intitulé Parce que les façons de réaliser un projet d'études universitaires ont changé ... (2013). Un programme court peut d'ailleurs servir de tremplin vers des études de grade. Le quart des étudiants pour- suivent au bac ou à la maîtrise, profi- tant - comme l'a fait Marie-Pierre Nolet - des cours qui leur ont été crédités. Mais attention, si certaines formations courtes s'imbriquent comme des poupées gigognes, d'autres ne sont pas recon- nues. À l'Université Laval, par exemple, il faut vérifier programme par programme si telle «activité est contribu- toire » dans un baccalauréat ou un autre diplôme. Obtenir un grade, ce n'est pas le but de Lisanne Léveillé Desjardins. Cette ambulancière paramédicale de 34 ans, titulaire d'une simple attestation d'études collégiales obtenue en 2002, n'avait jamais fréquenté l'université avant de démarrer un DESS en gestion des risques majeurs à l'UQAM en janvier (voir p. 27). Ses années de métier lui ont valu d'être acceptée dans ce programme de 2e cycle, qui lui permettra de se réorienter en sécurité civile. «Je' dois consacrer plus d'heures de travail personnel que ceux qui ont l'habitude de fréquenter l'université, dit l'étudiante, qui est toujours employée à temps plein. Mais je n'ai jamais été aussi motivée! » DE MEILLEURES NOTES, DES RÉSULTATS ÉPROUVÉS Lecture Écriture Maths Grammaire Stratégies d'étude Aide aux devoirs Anglais C'est en développant de nouvelles stratégies de travail que les adolescents parviendront à affronter la pile de devoirs, de travaux et les nombreux tests qui les attendent. Ce programme est spécifiquement conçu pour aider nos élèves à gérer leur temps plus efficacement et ainsi leur offrir une vie bien équilibrée. Même les élèves du Cégep en bénéficieront. En les aidant à développer leurs compétences en lecture, en écriture et leur métacognition, vos adolescents parviendront à terminer leurs travaux à temps, à obtenir de meilleurs résultats et à être mieux préparés pour leurs études postsecondaires. POUR TOUS LES ÂGES. POUR TOUS LES NIVEAUX. POUR TOUTES LES MATIÈRES. INSCRIVEZ VOTRE ENFANT DÈS AUJOURD'HUI! AHUNTSIC·CARTIERVlllE 514.793.9713 BROSSARD 450.443.1933 MONTRÉAL DDO 514.696.0606 MONTRÉAL NDG 514.481.4441 ST.LAURENT 514.333.4988 VAUDREUil 450.510.5473 d'apprentissage RD ,LEARNING) Diplômés ès catastrophes Unique au Québec, ce DESS forme des spécialistes adaptés aux situations d'urgence et de sécurité. Un secteur où les besoins explosent. Inondations, attentats, épidémies, séismes ...on ne s'endort pas dans la classe de Michel C. Doré! Même en soirée et dans une salle dépourvue de fenêtres, son cours file en trombe, sans temps morts. Professeur au diplôme d'études supérieures spécialisées en gestion des risques majeurs à l'UQAM, ce sympathique chauve en costume-cravate est incollable sur les catastrophes qui ont secoué le Canada et le monde ces dernières décennies. C'est lui qui a recom- mandé la mise en place du programme, lorsqu'il était sous-ministre de la Sécurité publique du Québec (2005- 2010). «Les postes consacrés à la sécurité civile ont explosé dans les transports, les villes, en environnement, en santé, dit-il. Or, il n'existait aucune formation universitaire au Québec et très peu au Canada, alors que les États-Unis en comptent plus d'une centaine.» Ce programme multidisciplinaire de 2e cycle et de 30 cré- dits couvre les quatre étapes de la gestion des risques majeurs et des situations d'urgence: prévention, prépara- tion, intervention et rétablissement. En plus des cours théoriques donnés par divers départements (dont ceux de droit, géographie et psychologie), des formations sont organisées sur le terrain - Centre d'urgence d'Hydre- Québec, Service de sécurité incendie de la ville de Montréal, par exemple - et il y a un stage pratique. Ce jeudi soir de septembre, une quinzaine d'étudiants uploads/Litterature/ article-diplomes.pdf
Documents similaires










-
36
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mai 04, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 2.0096MB