Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Univ
Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : info@erudit.org Article « De l’orgueilleuse à la romancière : réécritures de l’enfance dans "Mes études à Saint- Boniface" etLa détresse et l’enchantement de Gabrielle Roy » Sophie Marcotte Voix et Images, vol. 29, n° 2, (86) 2004, p. 99-113. Pour citer cet article, utiliser l'information suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/008774ar DOI: 10.7202/008774ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Document téléchargé le 24 août 2016 08:29 D E L ’ O R G U E I L L E U S E À L A R O M A N C I È R E R é é c r i t u r e s d e l ’ e n f a n c e d a n s « M e s é t u d e s à S a i n t - B o n i f a c e » e t L a d é t r e s s e e t l ’ e n c h a n t e m e n t d e G a b r i e l l e R o y 1 + + + SOPHIE MARCOTTE Université Concordia G a b r i e l l e R o y a l a i s s é u n n o m b r e c o n s i d é r a b l e d e m a n u s c r i t s e t d’inédits, dont la lecture est susceptible de jeter un éclairage nou- ve a u s u r c e r t a i n s d e s e s t e x t e s c a n o n i q u e s . C ’ e s t l e c a s d u co u r t t e x t e a u t o b i o g r a p h i q u e « M e s é t u d e s à S a i n t- B o n i f a c e » , d o n t l a s t r u c t u r e e t l ’ e s s e n t i e l d u p r o p o s s o n t r e p r i s d a n s L a d é t r e s s e e t l ’ e n c h a n t e m e n t . O r l e m e s s a g e l i v r é p a r l ’ u n e e t l ’ a u t r e d e c e s ve r s i o n s d u r é c i t d e l a v i s i te d e l ’ i n s p e c te u r n ’ e s t p a s d u to u t l e même. Nous proposons ici une analyse du travail de réécriture qui s’est opéré entre les différentes versions du récit . C’est finalement une interrogation sur l’essence même du projet autobiographique de Gabrielle Roy qui naît de l’étude de ce dossier génétique. V O I X E T I M A G E S , V O L U M E X X I X , N U M É R O 2 ( 8 6 ) , H I V E R 2 0 0 4 + + + 1 Nous remercions le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture, dont les subventions au Groupe de recherche sur Gabrielle Roy — G2R2 (rattaché au Département de langue et littérature françaises de l’Université McGill) ont rendu possible la préparation de cet article. « « « » » » C’était un temps de solitude Ô long carême des études Où tout à son signe est réduit Aux constellations la nuit La vie affaire de mémoire De chiffres blancs au tableau noir ARAGON Ma patrie, c’est la langue française. ALBERT CAMUS Malgré l’abondance du discours critique consacré à l’œuvre de Gabrielle Roy au cours des dernières décennies 2, peu de chercheurs ont emprunté la voie des études géné- tiques. Christine Robinson, dans son article «La route d’Altamont comme épave de La saga d’Eveline?» publié en 1997 3, offrait l’une des premières analyses de ce type. Or on a récemment publié bon nombre d’inédits de la romancière 4, qui ont suscité l’intérêt des chercheurs pour ses manuscrits et ses archives, conservés à la Bibliothèque nationale du Canada à Ottawa (Fonds Gabrielle-Roy 1982-11/1986-11). On peut maintenant croire — et espérer — que cet intérêt pour la «partie “immergée” 5» de l’œuvre royenne se concrétisera par l’étude des dossiers de création de certains textes publiés, ou même de textes qui demeurent inédits 6. Si l’autobiographie de Gabrielle Roy, La détresse et l’enchantement, a fait l’objet d’un nombre considérable d’articles, de chapitres de livres 7, de mémoires et de thèses, personne ne s’est encore penché à proprement parler sur son dossier de genèse. Pourtant, on trouve, dans les archives de la romancière, un dossier de création assez volumineux concernant La détresse et l’enchantement. Ce dossier se compose d’un premier état manuscrit, constitué d’une quinzaine de cahiers spirale, qui comporte de nombreuses ratures et annotations de l’auteure, ainsi que d’un jeu de reproductions V O I X E T I M A G E S 8 6 1 0 0 + + + 2 Voir à cet égard les bibliographies de Lori Saint-Martin (Lectures contemporaines de Gabrielle Roy. Bibliographie analytique des études critiques, 1978-1997, Montréal, Boréal, coll. «Cahiers Gabrielle Roy», 1998), de Richard Chadbourne («Essai bibliogra- phique: cinq ans d’études sur Gabrielle Roy, 1979-1984», Études littéraires, vol. 17, no 3, 1984, p. 595-609) et de Paul Socken («Gabrielle Roy: An Annotated Bibliography», Robert Lecker, Jack David [dir.], The Annotated Bibliography of Canada’s Major Authors, Downsview, ECW Press, 1979, p. 213-262). 3 Christine Robinson, « La route d’Altamont, épave de La saga d’Eveline?», Voix et Images, vol. XXIII, no 1, automne 1997, p. 135-146. Voir aussi Sophie Montreuil, «Petite histoire de la nouvelle “Un jardin au bout du monde” de Gabrielle Roy», Voix et Images, no 68, hiver 1998, p. 360-381. 4 Voir entre autres Gabrielle Roy, Le temps qui m’a manqué, édition préparée par François Ricard, Dominique Fortier et Jane Everett, Montréal, Boréal, coll. «Cahiers Gabrielle Roy», 1997; Gabrielle Roy, Ma chère petite sœur… Lettres à Bernadette 1943-1970, nouvelle édition préparée par François Ricard, Dominique Fortier et Jane Everett, Montréal, Boréal, coll. «Cahiers Gabrielle Roy», 1999; Gabrielle Roy, «La maison rose près du bac», édition préparée par François Ricard et Sophie Montreuil, François Ricard et Jane Everett (dir.), Gabrielle Roy inédite, Québec, Nota bene, coll. «Séminaires», no 11, 2000, p. 197-230; Gabrielle Roy, Le pays de Bonheur d’occasion et autres récits autobiographiques épars et inédits, édition préparée par François Ricard, Sophie Marcotte et Jane Everett, Montréal, Boréal, coll. « Cahiers Gabrielle Roy », 2000 ; Gabrielle Roy, Mon cher grand fou… Lettres à Marcel Carbotte 1947-1979, édition préparée par Sophie Marcotte, avec la collaboration de François Ricard et Jane Everett, Montréal, Boréal, coll. «Cahiers Gabrielle Roy», 2001. 5 François Ricard et Jane Everett, «L’écriture “immergée” de Gabrielle Roy», Gabrielle Roy inédite, p. 9. 6 Voir notamment La saga d’Eveline, dont Christine Robinson a préparé l’édition critique (Édition critique de La saga d’Eveline de Gabrielle Roy, thèse de Ph.D., Université McGill, 1998). Une édition électronique du dossier génétique du Temps qui m’a manqué est également en cours de préparation (projet «Gabrielle Roy réécrite», CRSH 2002-2005). 7 Voir Lori Saint-Martin, op. cit. annotées du tapuscrit, qui compte plus de cinq cents pages. Le tapuscrit original, qui porte des annotations de la main de Gabrielle Roy et de celle de François Ricard, qui travaillait alors en étroite collaboration avec elle, fait partie de la collection personnelle du chercheur. Cela dit, les manuscrits et tapuscrits ne constituent pas les seules pièces à présenter un intérêt pour l’analyse génétique de l’autobiographie. Certains textes qui, à l’origine, n’avaient pas été conçus dans le cadre de l’entreprise autobiographique sont tout aussi susceptibles de contenir des traces du récit de vie, ou du moins d’en constituer uploads/Litterature/ article-gabrielle-roy10-de-tresse.pdf
Documents similaires










-
21
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 23, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.5595MB