2021/22 Avons nous des devoirs envers les animaux ? Je vous propose deux corrig
2021/22 Avons nous des devoirs envers les animaux ? Je vous propose deux corrigés possibles sur le sujet donné. J'y reprends les éléments fournis par le corpus de textes que je vous ai donnés mais les organise différemment. Le 1er corrigé se compose d'une intro et d'un plan (plus ou moins) détaillé. Le second en revanche, est une dissertation rédigée. NB : il ne vous était pas demandé d'en faire "autant" en 2h mais seulement d'en faire assez pour qu'on puisse se rendre compte que le sujet a bien été compris et réfléchi. Introduction1 [Accroche] Pour les partisans de la cause animale, il ne fait aucun doute que les animaux en général ont des droits et que notre devoir le plus élémentaire à nous humains est de les respecter. Cette certitude cependant n'est pas celle de tous : aujourd'hui encore certains animaux sont considérés comme nuisibles et notre seul devoir serait alors de nous en protéger... N'avons nous de devoirs qu'envers nous mêmes finalement ou faut il étendre nos obligations aux "non humains" ? [Analyse et problématisation du sujet] Le problème est complexe. Tout d'abord de quels animaux parle t on ? Les droits d'un animal familier, d'un animal d'élevage ou encore d'un animal sauvage sont ils les mêmes et avons nous envers eux les mêmes devoirs ? Sont-ils les mêmes aussi pour un insecte et un mammifère ? Par ailleurs, un devoir est une obligation morale à laquelle nous sommes tenus envers autrui. Faut il considérer les animaux en général comme des alter ego? N est ce pas leur donner plus d'humanité qu' ils n'en ont ? Peut on d'ailleurs avoir des devoirs envers des êtres qui n'en ont pas ou pour qui ce genre de notion n'a pas de sens ? Enfin si le devoir suppose aussi une forme de dette, quel genre de dette aurions nous envers les animaux d'une façon générale ? [Plan]C'est pourquoi nous exposerons, dans un premier temps, les raisons pour lesquelles on peut juger que nous n'avons envers les animaux aucune sorte de devoir. Mais nous verrons ensuite que cela ne légitime aucunement les mauvais traitements à leur égard et n'exclut pas une forme de reconnaissance. Enfin, nous verrons en quel sens il est possible de considérer les animaux comme des alter ego envers qui nous avons effectivement des devoirs. Plan possible : I/ Nous n'avons aucun devoir moral envers les animaux (thèse 1) a- Sur la notion de devoir. Avant même de désigner l'obligation morale pure, le devoir s'inscrit, à l'origine, dans le cadre du don et de la dette par lesquels on est obligé 1envers quelqu'un : obligé çàd lié au donateur par le don qu'il nous a fait même s'il n'implique pas sa restitution; lié aussi au créancier auquel on est redevable. On peut également être lié à autrui par un engagement que l'on a pris et que l'on doit tenir (une promesse par ex)...Ainsi, se poser la question de savoir si nous avons des devoirs envers les animaux, c'est être amené à se demander si nous leur sommes liés, ob-ligés, et si oui en quoi et dans quelle mesure. Nous ont-ils donné quoi que ce soit ? Leur sommes nous redevables et de quoi ? Par ailleurs, se poser une telle question c'est s'interroger sur l'idée d'une communauté de destin entre l'humain et les animaux eux mêmes : si les devoirs que nous avons envers nos semblables se justifient par l'idée que nous formons ensemble une communauté, que nous sommes liés les uns aux autres, et qu'ils sont aussi nos semblables, peut on étendre cette communauté humaine aux non humains ? Qu'avons nous de commun avec les animaux ? Car le devoir au sens d'une obligation purement morale ne peut en effet se porter qu'envers un être dont on reconnaît la valeur voire la dignité. Mais d'où vient alors la dignité qu'on reconnaît à un être ? Si j'ai des devoirs généraux envers autrui (devoir de respect, de justice) c'est parce qu'autrui n'est pas une chose sans "âme" ou sans raison mais parce qu'il est, comme moi même, un être pensant, réfléchissant, conscient, raisonnant. b- Or, ce n'est pas le cas des animaux. C'est du moins, pendant longtemps ce que l'on a cru. L'héritage cartésien de l'animal -machine : exposition de la doctrine Les arguments : la répétition des actions, l'absence de langage articulé... c- Conséquence morale de la doctrine : pas de devoir moral envers les animaux : le rapport moral n'est possible qu'entre des êtres pensants, conscients et raisonnants. II/ Mais cela ne signifie pas qu'il soit moralement indifférent de les négliger ou des les maltraiter : les devoirs indirects (thèse 2) 1 Du latin obligare : lié à, attaché à... 1 a- La position kantienne : les animaux sont des choses sans raison : pas de devoir moral à proprement parler envers eux, mais un devoir de se respecter soi même dans notre rapport à l'animal : la cruauté et la maltraitance envers les bêtes n'ont jamais "grandi" personne. b- Par ailleurs, l'idée d'une dette et d'une reconnaissance des services rendus : l'utilité de l'animal. Devoir quelque chose à quelqu'un c'est aussi, comme on l'a vu, lui être redevable. 2 c- Nous avons donc des devoirs indirects envers les animaux. Bien traiter, protéger "nos" animaux c'est à la fois se respecter soi et respecter l'outil qui nous est utile... III/ Dépassement des 2 premières thèses : la reconnaissance de la sensibilité animale est suffisante à fonder des devoirs généraux envers eux..+ nous avons envers certains animaux des devoirs particuliers..(thèse 3) a- Ce qui fonde les droits, les devoirs et la morale d'une façon générale, c'est la sensibilité d'abord, pas la raison, ou les capacités intellectuelles : l'apport de la morale utilitariste (Bentham, Singer). Or, certains animaux au moins sont capables de souffrir et en cela ils sont bien nos "alter egos"... Nous leur devons donc au moins le respect qui incombe aux êtres "sentants" et la reconnaissance de leurs intérêts propres (Pelluchon). Et cela exclut d'emblée l'argument de la réciprocité, qui consisterait à dire que nous n'avons aucun devoir envers les animaux puisqu'eux mêmes n'en ont pas envers nous : c'est vrai aussi des très jeunes enfants et cependant ils ont des droits que nous devons respecter...Ce qui distingue les uns et les autres des "choses", ce n'est pas la raison, le langage, ni même la conscience de soi si l'on entend par là celle de l'homme adulte : c'est la seule sensibilité çàd la capacité de ressentir de la douleur et du plaisir. On comprend alors que pour ces raisons, le traitement des animaux d'élevage, destinés à la consommation ou à l'exploitation humaines ne puisse plus se faire sans un cadre éthique rigoureux.... b- Devoirs particuliers envers les animaux familiers : si l' argument de la sensibilité peut justifier qu'on ait à l' égard des animaux "sensibles" des devoirs généraux à observer (le respect notamment, une attention particulière etc), il n'est pas suffisant à rendre compte du statut particulier qu'ont certains animaux domestiques, auprès de ceux qui les élèvent ou en sont "propriétaires". Il forment avec les hommes ce que Dominique Lestel nomme des "communautés hybrides"3. On distinguera toutefois deux sortes d'animaux domestiques : les animaux d'élevage et les animaux dits " de compagnie". Leur statut n'est pas semblable même s'ils ont en commun d'avoir été façonnés par l'homme. Nous avons sans doute vis à vis d'eux une responsabilité particulière : d'une part parce que l'histoire de la domestication d'un animal, c'est l'histoire de sa mise en dépendance (on sélectionne dans une espèce des caractères qui les rendent favorables à la tutelle) et d'autre part parce que les conditions d'une relative captivité ne permettent pas à ces animaux de subsister par eux mêmes.. Dès lors on peut concevoir à leur égard des devoirs particuliers : devoirs de nourrir, d'élever, de soigner, d'éduquer même.. Quant aux animaux de compagnie en particulier, leur statut serait comparable à celui d'un membre de la famille pour certains ... Or le modèle qui préside à la relation familiale est celui des parents aux enfants. De la même manière que les parents ont des devoirs envers leurs enfants, il est possible de concevoir des devoirs des hommes envers ces animaux là, comme on en a vis à vis d'enfants dont on accepte et assume la charge. c- La faune sauvages et la 'petite' faune....Mais qu'en est-il des animaux sauvages, çàd ceux avec qui nous n'avons le plus souvent aucun lien direct et durable ? On pourrait croire ici que nous n'avons aucun devoir particulier envers eux, aucune dette particulière non plus. De la même manière, qu'en est-il des animaux dont on doute qu'ils ressentent quoi que ce soit ? En particulier, les insectes domestiques (il y en a : les abeilles élevées par les apiculteurs par ex) et sauvages ? Si l'on envisage la question sous l'angle de l'écosystème dans lequel nous vivons tous, nous sommes liés à la faune dans son ensemble et formons avec elle une communauté de destin. uploads/Litterature/ avons-nous-des-devoirs-envers-les-animauxplanpossible.pdf
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- Publié le Sep 09, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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