UNIVERSITÀ DEGLI STUDI DI SALERNO Dipartimento Di Studi Umanistici CORSO DI LAU
UNIVERSITÀ DEGLI STUDI DI SALERNO Dipartimento Di Studi Umanistici CORSO DI LAUREA IN LINGUE E LETTERATURE MODERNE Mini-mémoire Barbey d’Aurevilly et ses tentatives de saboter la femme auteur au XIX siècle : l’attaque à George Sand et Daniel Stern PROFESSORESSA ALUNNA AGNESE SILVESTRI ANGELA PECORARO Matr. 4322102213 1 Table des matières Première partie : cadre théorique sur la question de « LA FEMME AUTEUR » INTRODUCTION 1.1 La femme face à la folie misogyne 1.2 La femme auteur au XIXème siècle Deuxième partie : Barbey d’Aurevilly : « l’exterminateur » des femmes 2.1. Le bas-bleuisme dans Les œuvres et les hommes V : Les bas-bleus Troisième partie : Barbey d’Aurevilly et ses tentatives de saboter la femme auteur au XIX siècle : l’agression à George Sand et Daniel Stern CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE 2 Première partie Cadre théorique sur la question de la « femme auteur » « Pour notre compte, nous ne croyons nullement à l’égalité spirituelle de l’homme et de la femme [...] Or, s’ils sont différents, c’est évidemment pour faire des choses différentes et différence implique hiérarchie »1 Introduction Effervescente et frénétique, le XIXème siècle s’écoule en se débattant entre les forces puissantes du bouleversement et de l’arrachement au passé. Société patriarcale, pensée misogyne et hiérarchisation sexuée, sont les clefs de voûte pour déchiffrer la réalité de ce moment historique. Ce travail ce centre sur la situation des femmes auteurs au XIXème siècle, qu’en conquérant visibilité dans la société, dans le champ littéraire et dans la production artistique, subissent l’hostilité d’un imaginaire qui tend à les exclure de la sphère de la création, des domaines de l’art et des espaces de la société en général. On peut définir ce siècle, le siècle du défi d’une société qui met à l’écart les femmes, qui les oblige à la soumission et à la marginalisation, qui les prive d’une éducation adéquate, qui les considère des êtres inferieurs et incapable de penser, créer, juger, questionner, réfléchir et discuter. En sein d’une une société machiste qui les voit comme des ennemies et des concurrentes, les femmes défendent et conquièrent fièrement leur statut d’écrivaines et d’intellectuelles. Cependant, même si les hommes de ce siècle agissent incessamment contre les femmes, pour les rejetées dans les espaces qui sont à elles accordés, elles revendiquent et conquièrent l’espace dont elles ont été privées depuis toujours : l’espace de la liberté et de l’affirmation de son existence. Il s’agit d’un siècle où les femmes s’engagent pour attaquer et briser le système patriarcal qui les rend esclaves de leur propre vie. C’est le siècle où Marie d’Agoult, dans son Essai sur la liberté (1847) déclare : De tous temps les rapports des sexes ont préoccupé les législateurs. Tous ont senti l’importance de ces rapports dont la liberté, plus ou moins étendue a notablement influé, non-seulement sur les mœurs, mais encore sur les formes politiques des sociétés. Ajoutons que tous ont paru poser en fait l’infériorité, si ce n’est même la perversité de nature du sexe le plus faible ; d’où ils ont déduit un droit une incapacité religieuse, civile et politique, plus ou moins accusée selon les temps et les lieux, mais 1 3 constituant pour la femme, même aux épouses plus favorables, chez les nations les plus civilisées, un état de tutelle assez voisin de l’état de servage. 2 Au XIXème siècle, on assiste à la multiplication du nombre de femmes qui défient le préjugé en écrivant des ouvrages qu’au-delà des intentions littéraires révèlent des ambitions historiques, sociologiques, politiques et philosophiques. Leur talent et leur ambition inspirent une critique hostile qui va les jugées en tant que femme et pas comme écrivaines. Ce travail vise à montrer la conception qu’on avait des femmes auteurs, à travers l’image que d’elles ont donné les hommes : après une première présentation de la question de la femme auteur dans un point de vue global, cette réflexion va centrer son attention sur l’analyse de deux textes de l’œuvre Les œuvres et les hommes V : Les bas-bleus écrit par Jules Barbey d’Aurevilly. Avant tout, pour entendre la condition de la femme auteur au XIXème siècle dans son rapport avec la création, il faut réfléchir sur le concept de genre. Utiliser la notion de « genre, […] principe de différentiation qui détermine la construction des rôles sexués et qui l’organise dans un rapport de pouvoir »3, dans la critique littéraire donne la possibilité d’interpréter les textes littéraires compte tenu que « la différence des sexes est une construction sociale et culturelle dans son principe, politique dans ses effets, qui résulte d’un processus complexe et assigne les individus à des rôles complémentaires et hiérarchisés »4. Les études de genre sont un instrument indispensable pour entendre la construction et représentation de l’ordre symbolique des sexes, comme explique Damien Zanone : « Conduire cette entreprise avec le genre conduit à se montrer résolument attentif à un phénomène massif qui demandait à être envisagé en tant que tel : la place qu’accordent la littérature et les arts à la question de la différence des sexes et, subsidiairement, à celle de leur hiérarchisation » En effet, en utilisant la perspective du genre il est possible d’investiguer d’une manière différente le phénomène littéraire qui concerne la femme auteur au XIXème 2 3 Damien Zanone, « Introduction », Romantisme, vol. 179, no. 1, 2018, p.5. URL : https://www.cairn.info/revue-romantisme-2018-1-page-5.htm, dernière consultation : 14/06/2021 4 Ibid p. 4 siècle. De cette façon, on peut arriver à une compréhension plus éclairée de la participation des femmes à l’œuvre créatrice et des causes que leur ont empêché d’y accéder. 1.1 La femme face à la folie misogyne La femme est née pour être fille, mère et épouse. Elle représente l’amour, la docilité, la modestie et son existence est consacrée au dévouement et à la soumission. En d’autres termes, la femme existe pour aimer les hommes, pour les satisfaire, pour s’en occuper, pour les aider à briller. Elle, au contraire n’a pas le droit de briller et d’avoir des ambitions personnelles. Cependant, le nombre de femmes qui s’aventure dans ‘les affaires des hommes’ augmente à grande vitesse et termine pour attirer l’attention de tous, engendrer la peur et ouvrir le chemin à une polémique incandescente qui va se faire entendre tout au long du siècle. Qu’est-ce qu’il veut dire être femme ? Quelle-est sa place dans le genre humain ? Qu’est-ce qu’il passe quand elle s’hasarde à écrire ? Ces sont les questions cruciales à partir desquelles se développe le brulant débat sur la femme auteur au cours du siècle. Des questions étonnantes, dont les réponses absurdes reposent sur des raisonnements odieux et indécentes. Avec son ouvrage La petite sœur de Balzac. Essai sur la femme auteur (1989) Cristine Planté dresse une reconstruction de la question de la femme auteur, en donnant la possibilité de retracer les racines intimes de la misogynie qui règne sur la société et sur la vie des femmes au XIXème siècle. L’écrivaine observe que la division sexuelle de l’humanité peut s’expliquer à partir de l’existence de valeurs humaines « universelles », destinés uniquement aux « homme blancs de culture chrétienne bourgeoise occidentale » 5, dont les femmes sont par conséquence exclues. Dans cette optique, elles sont confinées dans une condition d’exclusion. Elles restent au foyer tandis que les hommes luttent dans le struggle of life. Il s’agirait d’un privilège donné aux femmes au nom de la galanterie, mais qui n’est rien plus qu’une logique qui tend à justifier son enfermement dans la société. Au XIXème siècle on assiste au développement d’un nouveau schéma, qui à travers des travaux biologiques, médicales 5 5 et naturalistes prétend identifier la femme comme constitutive d’une espèce qui, dans un point de vue physiologique, moral et intellectuel fonctionne d’une manière tout à fait différente par rapport à l’homme. On assiste à la division définitive de l’humanité : l’homme et la femme appartiennent à deux espèces opposées dont les lois et les valeurs ne se correspondent et ne peuvent pas se confondre. L’homme incarne « l’humain en général, neutre et universel » tandis que la femme fait partie d’une espèce qui se situe entre l’homme et l’animal, une sous-espèce. Il s’agit d’une théorie qui manipule et vulgarise la science à son gout pour tracer la limite naturelle de l’existence de la femme. Le point de départ du discours médical, qui se développe au cours du siècle, peut s’identifier exactement dans l’attention accordée au corps de la femme et plus précisément à son appareil reproducteur. La femme est dotée des ovaires qui lui donne la capacité de procréer et c’est juste ici qui réside sa nature intime. « Ce viscère agit sur tout le système féminin d’une manière bien évidente, et semble soumettre à son empire la somme presqu’entière des actions et des affections de la femme » 6. On comprend, alors, que les efforces des médecins visent à soumettre l’existence de la femme à une disposition précise : aux femmes la maternité, aux hommes la paternité intellectuelle. Pendant le siècle, cette prétendue vérité scientifique sera uploads/Litterature/ barbey-d-x27-aurevilly-contre-la-femme-auteure-au-xixeme-siecle.pdf
Documents similaires
-
13
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 05, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2149MB