19FRESJA1 C Page 1 sur 11 BACCALAURÉAT GÉNÉRAL Session 2019 FRANÇAIS – EPREUVE

19FRESJA1 C Page 1 sur 11 BACCALAURÉAT GÉNÉRAL Session 2019 FRANÇAIS – EPREUVE ANTICIPÉE – SÉRIES ES-S ÉLÉMENTS D’AIDE À LA CORRECTION QUESTION DE CORPUS En quoi le personnage central de ces quatre extraits est-il un objet de fascination pour les autres personnages ? On attend : - une réponse à la question, illustrée par des citations correctement insérées et bien choisies ; - une structure claire : une courte introduction (la présentation des documents n’est pas exigible), un développement en au moins deux paragraphes, une rapide conclusion ; - au moins deux éléments de réponse clairement identifiés dans des paragraphes distincts ; - l’exploitation de l’ensemble des textes du corpus. On valorise : - une réponse particulièrement complète, qui prenne en compte tous les éléments qui montrent la fascination pour la figure de l’étranger, de l’autre dans ces textes ; - l’élégance du style ; - une organisation particulièrement pertinente de la réponse. On pénalise : - l’absence d’organisation de la réponse, une réponse qui ne croiserait pas suffisamment les documents entre eux ; - l’absence de citations ou leur mauvaise insertion ; - l’absence d’exploitation d’un ou de plusieurs documents ; - une maîtrise de la langue particulièrement fautive. Eléments de réponse sans exhaustivité : 1. personnage fascinant car inconnu, nouveau et donc objet de discours ; tous les narrateurs des romans, ou ceux qui lui servent de relais comme dans le texte de Claudel, ne parlent que de lui ou ne pensent qu’à lui ; comme tous les textes sont en focalisation interne, les narrateurs passent par des comparaisons, des périphrases qui soulignent le mystère autour de ce personnage : 19FRESJA1 C Page 2 sur 11  chez Giono, M. Joseph est le sujet de conversation de pratiquement toute la petite ville (l’importance du pronom personnel « on », les lignes 36 et 40) ;  chez Simon, le début de l’extrait souligne cette idée : « je ne pouvais m’empêcher d’imaginer l’autre… » (l.1), « qui avait défrayé la chronique » l.2, « dont les gens comme le notaire n’avaient probablement pas encore fini de parler » (l.2/3) ; la description très minutieuse de ce qu’il possède quand il est arrivé l.18/26 ;  chez Claudel, même chose dans le 1er paragraphe, notamment dans la 1ère phrase qui définit la fascination dans un rapport de cause/ conséquence avec l’intensif « tellement » et avec l’emploi du terme d’ « apparition » l.1 et 20 d’autant plus que ce mot est imputable à deux instances différentes (le personnage du paysan, le narrateur) ;  chez Mauvignier, « on » ne parle que du seul personnage de Bernard dans tous les paragraphes, et cela de manière de plus en plus précise (on passe du surnom de « Feu-de-Bois » au prénom véritable) et l’apparition du narrateur l.30/31 confirme que le personnage sera le personnage central du récit, car il a laissé une empreinte indélébile. 2. personnage fascinant car objet central de chaque extrait, objet d’un intérêt réel, qui dépasse la simple curiosité de la nouveauté ; le personnage est mystérieux car radicalement différent des autres de la communauté ; personnage qui suscite à cause de cela une forme, légère, d’inquiétude (logique de la fascination dans le mélange entre attirance et rejet), une forme de méfiance comme si ce personnage était doté de pouvoirs presque magiques :  chez Giono, l’identité du personnage d’emblée est sujette à caution avec le groupe « un homme que tout le monde appelait M. Joseph » (l.1/2), de même que l’origine de ses ressources (l.14) et le choix des Cabrot pour se loger (l.36) : M. Joseph comme une énigme potentiellement inquiétante (il arrive à dompter les indomptables Cabrot l.34/35) ;  chez Simon, l’absence de nom de ce personnage, appelé « l’autre » l.1, la longue parenthèse centrale l.4 à 18 qui semble échouer à le décrire totalement et qui se clôt sur le groupe de l’ « oiseuse énigme du bien et du mal » soulignent son « inquiétante étrangeté » ;  chez Claudel, le pittoresque coloré du personnage qui arrive est nuancé par le fait qu’il vient sur un cheval alors que dans ce village, il n’y en a plus (tout le 2ème paragraphe) et dans le discours du paysan il est comparé l.26/27 à la figure inquiétante, surnaturelle du « génie » ou à celle du « Teufeleuzeit » ;  chez Mauvignier, la fascination pour le personnage se voit dans la marginalité du personnage qui s’oppose aux personnages ordinaires présents à la fête (sa tenue, son hygiène, sa réapparition). 19FRESJA1 C Page 3 sur 11 3. personnage fascinant car il obsède littéralement les narrateurs :  chez Giono, cette obsession se devine chez le narrateur dans l’intérêt très fort qu’il porte au physique, aux vêtements de M. Joseph (paragraphes 2 et 4) et dans l’emploi récurrent du personnel « on », qui renvoie à tous les notables de cette petite ville qui ne cessent de se questionner sur lui, même trois mois après son arrivée (la transition entre le paragraphe 3 et 4 manque de logique puisqu’on continue, au bout de trois mois, à encore s’interroger sur M. Joseph) ; la remarque sur les « petits souliers craquants » du personnage laisse supposer qu’il a été plusieurs fois suivi ;  chez Simon, la forme du texte et de la pensée du narrateur ne cesse de questionner le personnage de « l’autre », de tourner autour de lui dans une incapacité à s’en détacher : le narrateur rajoute souvent une précision nouvelle au portrait de cet « autre » sans pour autant parvenir à totalement le définir, à finir son portrait (image du puzzle) ;  chez Claudel, ce caractère obsédant de la figure de l’étranger se voit dans les prises de parole du paysan, à travers la description qu’il fait de ce personnage et de ses gestes (l’imparfait duratif sur le verbe « regarder » l.26, la précision dans la description du chapeau l.29/30), ces remarques montrant son grand étonnement, sa sidération ;  chez Mauvignier, l’obsession de la figure du narrateur pour Bernard se lit dans le fait que le texte, littéralement, ne parle que de lui et évacue à la marge les autres personnages (dans le 4ème paragraphe) ; elle se voit dans l’image rémanente qu’il laisse dans la mémoire du narrateur qui semble alors ne pas s’en expliquer les raisons « je reverrai chaque scène en m’étonnant de les avoir si bien chacun en mémoire, si présentes. » (l.30/31) et dans l’idée que cette relation est symbolique de celle de l’auteur pour son personnage, comme si le « je » ne pouvait se détacher de ce personnage. COMMENTAIRE Vous ferez le commentaire de l’extrait du texte Des Hommes de Laurent Mauvignier (texte D). On attend : - un commentaire organisé autour d’un projet de lecture cohérent ; - une introduction situant le document et annonçant un plan de commentaire problématisé ; - un développement composé au minimum de deux parties et de deux sous- parties clairement identifiables ; - une conclusion qui synthétise les remarques principales dégagées du développement composé. 19FRESJA1 C Page 4 sur 11 On valorise : - un plan particulièrement pertinent ; - la finesse des analyses et la justesse des interprétations. On pénalise : - la juxtaposition des remarques sans lien logique ; - la paraphrase, l’absence d’analyses stylistiques et de références à la nature poétique du texte ; - les contresens manifestes ; - un commentaire indigent et trop court ; - une langue mal maîtrisée et fautive. Eléments de réponse : Comment cet extrait (cet incipit) construit-il le personnage de Bernard, lui donne une épaisseur, une réalité, un passé ? Par quels moyens dans ce texte, le personnage de Bernard/Feu-de-Bois est-il constitué comme personnage central du récit ? En quoi la constitution du personnage est-elle profondément moderne ? On acceptera d’autres problématiques et d’autres plans, notamment ceux qui organiseront le commentaire autour de la logique de l’incipit dans un premier temps (les informations habituelles données par l’auteur au début de ce roman) et de son originalité, sa modernité, ses spécificités formelles dans un deuxième. Proposition de corrigé I- Une narration déconcertante : 1. ambiguïté quant au narrateur, à la fois externe et intra-diégétique et omniscient et extra-diégétique : - double statut du narrateur : le paragraphe 4 le définit comme un personnage témoin, un des invités de l’anniversaire de Solange (« fêtant avec nous tous, cousins, frères, amis »), qui aurait alors sur le personnage de Bernard un regard externe et également comme omniscient, posture classique du narrateur, dans le 1er paragraphe « et il a été surpris que tous les regards ne lui tombent pas dessus » ; - ce double statut dessine une double spatialisation du narrateur à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du cadre du roman ; ce double statut est à mettre en relation avec l’emploi du futur qui, paradoxalement, indique la connaissance préalable qu’a le narrateur du passé du personnage uploads/Litterature/ bcg-asie-francais-se-ries-es-s-corrige-19fresja1c.pdf

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