1 UNIVERSITE MOHAMED PREMIER FILIERE : ETUDES FRANCAISES SEMESTRE : 4 MODULE :

1 UNIVERSITE MOHAMED PREMIER FILIERE : ETUDES FRANCAISES SEMESTRE : 4 MODULE : 22 ENSEIGNANT : El Hossaien FARHAD ANNEE UNIVERSITAIRE : 2019/2020 MODULE : INITIATION A LA LINGUISTIQUE UNIVERSITE MOHAMED PREMIER FACULTE PLURIDISCIPLINAIRE DE NADOR 2 PRESENTATION Ce cours de l’initiation à la linguistique, consacré aux étudiants du semestre 4 de la filière des « Etudes Françaises », vise atteindre les objectifs suivants : - Permettre aux étudiants d’acquérir des connaissances concernant les grandes lignes de la linguistique et de s’intéresser aux méthodes de cette discipline ; - Les familiariser avec les concepts et la terminologie de la linguistique ; - Leur permettre de faire la distinction entre les différentes composantes de base de la linguistique. En respectant les objectifs de ce module, les buts précités sont mis en œuvre par les contenus suivants : - Langage humain/ Autres langages ; - Oral/Ecrit ; - Performance/Compétence ; - Langue/Parole/Langage - Axe paradigmatique/ Axe syntagmatique ; - Forme/ Substance ; - Signifiant/ Signifié/Signe ; - Arbitraire du signe ; - Synchronie et diachronie ; - Fonctions linguistiques ; - Récapitulation et exercices d’application. Ces cours seront développés en semestres 5 et 6 option linguistique, c’est pour cette raison que nous les avons étalés d’une manière laconique. Notre objectif est d’initier les étudiants de ce semestre à la linguistique : depuis la linguistique comparative jusqu’à la grammaire générative et transformationnelle. Nous consacrons des travaux dirigés après quatre cours magistraux pour vérifier la maitrise des concepts auprès des étudiants. 3 I. HISTORIQUE DE LA LNGUISTIQUE COMPAREE La linguistique comparée (ou encore linguistique comparative, linguistique historique ou grammaire comparée) est une discipline de la linguistique 1 qui étudie l'histoire et l'évolution des langues (prises individuellement) ou des familles de langues. C'est une discipline éminemment diachronique. La linguistique comparée procède de la philologie2, terme qui, parfois, doit être compris comme un synonyme bien que les deux disciplines soient différentes. La famille indo-européenne est une famille de langues parmi d’autres familles linguistiques, avec par exemple les langues sémitiques (arabe, hébreux), les langues d’Asie, les langues d’Afrique noire… C’est l’une des familles de langues les mieux connues. Comme son nom l’indique, la famille des langues indo-européennes regroupe la plupart des langues parlées aujourd’hui en Europe, mais aussi l’hindi, le persan et le sanskrit, ou encore des langues mortes comme le latin ou le hittite. Pour classer ces langues dans un même groupe, on se base sur leurs similarités concernant des mots du langage courant. Par exemple « mère » se dit « mother » en anglais, « mutter » en allemand, « mater » en latin, mais également « madar » en persan et « matr » en sanskrit. Comme pour les espèces animales, si des langues se ressemblent et appartiennent à une même famille, c’est qu’elles ont une origine commune : bien avant l’invention de l’écriture, il aurait donc existé une langue primitive, l’indo-européen, dont il ne reste aujourd’hui aucune trace, mais dont descendraient toutes les langues indo-européennes actuelles. On ne sait évidemment presque rien de cette langue primitive, mais on imagine volontiers qu’en indo-européen, « mère » se disait avec un mot du genre « meter ».3 1 La linguistique est la discipline s’intéressant à l’étude du langage. Elle se distingue de la grammaire, dans la mesure où elle n'est pas prescriptive mais descriptive. La prescription correspond à la norme, c'est-à-dire ce qui est jugé correct linguistiquement par les grammairiens. A l'inverse, la linguistique descriptive des linguistes se contente de décrire la langue telle qu'elle est et non telle qu'elle devrait être. 2 La philologie est l'étude d'un langage à partir de documents écrits. C'est une combinaison de critique littéraire, historique et linguistique. Elle vise à rétablir le contenu original de textes connus par plusieurs sources, c’est-à-dire à sélectionner le texte le plus authentique possible, à partir de manuscrits, d'éditions imprimées ou d'autres sources disponibles (citations par d’autres auteurs, voire graffiti anciens), en comparant les versions conservées de ces textes, ou à rétablir le meilleur texte en corrigeant les sources existantes. 3 https://sciencetonnante.wordpress.com/2012/09/24/quelle-est-lorigine-des-langues-indo-europeennes/, consulté le 15/2/2015. 4 A. Le contexte historique de la grammaire comparée 1. Conditions économiques Fin XVIIème - début XVIIIème siècle, le commerce avec l’Inde se développe, ce qui entraîne des échanges culturels. Il y a des échanges de plus en plus serrés qui se font avec les érudits en Inde. -En 1767, le père Coeurdoux (français) constate des ressemblances entre le sanskrit, le latin et le grec au point de vue du vocabulaire. Il fournit une liste de mots avec des ressemblances et émet deux hypothèses : -il s’agit d’emprunts (effectués au cours des échanges commerciaux, militaires ou religieux) -il existe une langue mère commune au grec, au latin et au Sanskrit. Il fait remonter cette origine commune à Japhet (un des fils de Noé) et parle d’une langue « japhétique ». -En 1808, Schlegel (allemand), qui est en contact avec des érudits indiens, écrit une grammaire du Sanskrit en s’inspirant d’une grammaire déjà existante réalisée par Panini, un érudit indien. Dans sa grammaire du Sanskrit, Schlegel fait des comparaisons avec l’allemand. 2. Conditions idéologiques Fin XVIIème - début XVIIIème siècle, il y a un nouvel état d’esprit qui se confirme (siècle des Lumières). On ne se contente plus de concepts, de théories à priori, mais on part de l’observation, de l’expérimentation pour déduire la théorie.  En 1750, L’esprit des lois, de Montesquieu Esprit = origine, sens, direction (d’où ? vers où ?)  En 1765, Essai sur l’origine des langues, de Rousseau D’où viennent les langues ? Comment et pourquoi parle-t-on ? Etc. Les retombées (les conséquences) sur les grammairiens sont qu’on commence à ne plus privilégier les démarches normatives1 (comme par exemple dans Le bon usage, de Vaugelas (1634)). On approfondit au contraire la « grammaire générale et raisonnée » de Port-Royal (1660). On donne des explications sans pour autant qu’il y ait l’ambition de créer une norme, une règle. 1 C’est une grammaire dont l’étude porte essentiellement sur la phrase (analyse des relations des mots entre eux dans la phrase), c’est la grammaire de Port Royal développée au 17°. C’est la grammaire scolaire, celle du « Bon Usage ». C’est une grammaire normative qui suit un code (# linguistique qui est réflexive, car étudie la langue dans son ensemble avec ses règles et ses fautes). Elle est aussi sélective car elle fonctionne en se fondant sur des exemples littéraires issus des textes des « bons » auteurs. Héritière de la grammaire latine, elle est donc conservatrice. Elle présuppose des catégories de pensées, elle est donc rationnelle. 5 C’est la deuxième tendance qui va prévaloir même si l’on utilise encore la grammaire normative. On va expliquer pourquoi tel phénomène syntaxique ou morphologique devient une démarche descriptive, qui cherche à rendre compte des mécanismes. B. Les fondateurs de la grammaire comparée 1. William Jones William Jones, anglais, était parti en Inde étudier le sanskrit. Le 2 février 1786, il fait une conférence à Calcutta. Il part d’un constat : la beauté du sanskrit, et remarque plusieurs affinités entre le sanskrit, le grec et le latin (formes verbales, déclinaisons…) qui sont trop nombreuses pour être dues au hasard. Il formule alors l’hypothèse d’une « source commune qui peut-être n’existe plus ». Il remarque même des ressemblances avec le gotique, le celtique et le persan. De plus, il note des ressemblances entre le polythéisme de l’indo- européen et le polythéisme grec. C’est pourquoi il oriente sa recherche de manière à vérifier cette origine commune entre plusieurs langues éloignées dans le temps et dans l’espace. 2. Rasmus Rask Rasmus Rask, danois, publie en 1818 un ouvrage qui met en avant les différences entre les structures (langues slaves, germaniques, latines et grecques). Il envisage aussi l’hypothèse d’une langue commune (qu’il appelle le « vieux thrace ») très ancienne qui aurait disparu. Il complète les liens entre le vieux thrace et sept branches : l’indien, l’iranien, le thrace (= latin + grec), le sarmate (langues slaves), le gotique (langues germaniques), le celtique et l’albanais. Il met en évidence deux points :  la régularité des phénomènes phonétiques ( lois phonétiques)  la rigueur de sa méthode scientifique : il effectue, dans sa méthode de comparaison, un travail beaucoup plus exigeant que ce qui était fait auparavant. 3. Franz Bopp Franz Bopp a été le premier à avoir « retiré des rapprochements du sanskrit avec les langues d’Europe un ensemble de doctrines » (citation de A. Meillet). De 1816 à 1849, il publie beaucoup de mémoires. Il publie sa première grammaire comparée en 1849. Il y compare neuf langues : le sanskrit, l’avestique, le grec, le latin, le lituanien, le gotique, l’allemand, l’arménien et l’albanais. C’est une grammaire qui met l’accent sur la morphologie (déclinaisons, formes verbales, …) et non pas sur la syntaxe ni la phonétique. Il est le premier à avoir fait une sorte de rassemblement global. 6 C. Le développement de la grammaire comparée 1. La phonétique Dès 1822, Grimm écrit des essais sur la phonétique des langues germaniques. En 1865, uploads/Litterature/ initiation-a-la-linguistique-s4.pdf

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