]acques Bénesteau est psychologue el inicien, formé aux Universités de N ice, P
]acques Bénesteau est psychologue el inicien, formé aux Universités de N ice, Paris V et Aix-en-Provence. Apres víngt-six années de carriére en pédopsychiatrie, H pratíque désormais au sein du Service de N euro- pédiatrie du C.H.U. de Toulouse et est, depuis 1974, Chargé d'ensei- gnement a l'lnstitut de Formation en Psychomotricité de la Faculté de Médecine de Toulouse-Rargueil. JACQUES BÉ NESTE Histoire d'une désinformation séculai v o o I Jacques Bénesteau Mensonges freudiens Histoire d 'une désinformation séculaire Préface de Jacques Corraze M 1\ 1 D 1\ <1 A © 2002 Pierre Mardaga éditeur Hayen. 11 - B-4140 Sprimont (Be1giquc) D. 2002-0024-21 Préface Jacques Corraze Profcsseur Honoraire des Universités L'homme est bien le seul etre vivant a posséder une dimension histori- que puisque l'histoire est une construction humaine. Pour autant, l'his- toire n'est pas artiticielle et sa rigoureuse complexité la rend dépendante d'une révélation continue de documents. L'entreprise est done toujours a reprendre paree que e' est le présent qui qualifie ses interrogations et la critique impitoyable de ses sources. A u bout du compte, un jour, il arrive que l'histoire héroi'que toume a l'infernale histoire. C'est justement ce qui arrive a la psychanalyse et a son illustre créateur. Jacques Bénesteau prend ainsi la suite logique de travaux qu' il connait bien, avec une analyse enjouée personnelle et une précision de dissecteur obstiné. Finalement, avec Sigmund Freud, nous sommes en présence d'une énorme piperie, montée par un grand el authentique artiste, rédui- sant le grand Barnum a un farceur de petites fetes intimes. Un imposteur a la stature de géant, organisant, par un labeur acharné quotidien, toute une longue vie durant, une géniale, grandiosc ct haroquc forgerie a l'échelle planétaire et traversant, déja, plus d'un si<.:cll:, réussissanl, a force d'autorité surprenante et d'étonnante couragcusc vit;dité, a fairc, de la pJupart de SeS VÍCtimes, des COmp}ices qui, a icur (0111', VOII( fllr( j ficr le travail, faire avancer la machine et camoufler, par de nou vr lks l'Scroquc- ries, les escroqueries originelles et fondatrices. Rcné / .a11n, q111 vonnais- MENSONCiES I·RI · .lllli"NS IIIS'IIlll( l · . 1>' 1 IN" IJ(;SINFORMt\TION SI·.( 'l ll .t\ 110· sait pourtant bien le poids des idéologies et qui m'honorait de son amitié, me demanda, un jour, s'il fallait prendre au sérieux les critiques de van Rillaer qui l'avaient secoué. Que dirait-il aujourd'hui? Il y a deux fa~ons de porter la critique décisive au creur de la psycha- nalyse, si l'on fait abstraction de sa portée thérapeutique, ce qui n'est pas évidemment négligeable et qu'on se limite a l'aspect proprement théori- que. On peut entreprendre une étude épistémologique et mettre a jour sa logique et la nature de l'administration de ses preuves. C'est ce que font, et ont fait, nombre d'auteurs de Grünbaum a Cioffi. On peut aussi faire une approche d'historien, révélant les événements et leurs interpréta- tions, servant a les dissimuler et a les voiler systématiquement sous de faux sens, c'est ce qu'ont fait Ellenberger, Sulloway et tant d'autres aux résultals dcsquels on va se heurter. C'est pour la voie de l'historien que J¡¡cqu ·s B6ncslt.:au a opté. Remarquons que le bénéfice de cette derniere tnélhod · csl palcnt car elle pennet de comprendre que la rhétorique de la lanp,ul· el la logiquc du discours sont des expressions fideles et indisso- \ t:thks du forKl ionncmenl mental de l' auteur. 1 ,u p ·rso11nalité tlt.: Freud surgit, magnifique, de cette histoire et nnp01lc la conviclion, une fois dissipés la stupeur, le malaise et l'outrage · qn' cngcntlrcra toujours la démolition sacrilege des ido les, par le travail d'un obscur historien qui parait besogneux, irrévérencieux mais talen- tueux, et se voit «chargé de la vengeance des peuples». Car, comme 1 'écrit encore Chateaubriand, «si le role de I'historien est beau, il est souvent dangereux ». Cet homme, il y a encare quelque temps, universellement célébré, n'était pas fait pour se soumettre a une vérité, il était la Vérité, de la science comme de ce qui n'en est pas, celle qui se rit des misérables contradictions subalternes, dont il en définissait les regles qu'il s'em- pressait de ne pas suivre, imposait son imagination féconde aux etres et aux choses puisqu'il les engendrait, comme essences de lui-meme, les uns comme les autres, les manipulant par subtilités humaines et manreu- vres magiques nécessairement effi.caces par leur équilibre de dés pipés, les sortant du néant et les y replongeant. Toujours persécuté, incompris et en lutte solitaire avec les forces du Malin, il rejetait, dans les catégo- ries infamantes et les ténebres de leur propre inconscient pervertí, tous ceux qui osaient murmurer la moindre critique, émettre le petit soupir de réserve, suggérer la délicate invraisemblance d'un succes. On entassa cadavres sur cadavres. Rien ni pcrsonnc ne purent arreter sa marche triomphale. D'abord chef de bandt.:, puis chef d'école, il finit au rang des phares de l'humanité el nu: rila l'~krnt.:ll c soumission des populations I'H 1 • 1 t\( '1• dont il avait libéré l't.:split l'l, rontlll\' il l':tvutl prophétisé, accomplit la réincarnation ele lous les Wllt)lll'l anls de Mo'I. \C a Christophe Colomb, en passant par Alexandre el llnnnihal pour sorlir de la vie, glorieux, toujours persécuté par la haint.: L:l la maladie mais debout, dans l'His- toire. Depuis, il a pris place au rang des dieux, a moins qu'il ne soit que le dernier avatar de l' Unique. Gardons nous de substituer un songe enfantin a un reve féerique et n'allons pas croire que ces arguments apparaítront comme décisifs a tout un chacun et que les rongeurs de textes, aussi subtils soient-ils, suftiront a l' éveil. On n' abandonne pas, avec un serein détachement, un pouvoir tutélaire et confortable sur les hommes, on ne se départit pas, en quel- ques veilles studieuses, de l' arrogance de certitudes acquises a grand prix, sans trop d'intellectuelle besogne, on ne se dégage pas, sans héro'isme, d'une possession spirituelle, on ne rejette pas toute une culture, sans souffrance et sans se défendre des grossiers barbares d'abord, en niant leur existence, pour, ensuite, les ridiculiser et enfin proclamer qu'on avait toujours su mais que de toute fa~on personne n'aurait compris et que le silence servait a protéger les autres, tous les autres, du létal désespoir, par la grace, toujours recommencée, d'une vérité narrative. Quand les effets de J'épistémologie demeurent discrets, l'histoire préside aux catastrophes spirituelles massives. La psychanalyse fonc- tionne comme les grands mythes qui jalonnent la vie de l'humanité, sa disparition, tout comme la leur, est de celles que le destin offre aux croyances dont une culture se nourrit. Auguste Comte en avait éventé le secret : « Personne, sans doute, n' a jamais démontré logiquement la non- existence d' Apollon, de Minerve, etc., ni celle des fées orientales ou des diverses créations poétiques; ce qui n'a nullement empeché J'esprit humain d'abandonner irrévocablement les dogmes antiques, quand ils ont en fin cessé de convenir a l' ensemble de sa situation » 1• NOTE 1 Auguste Cornte, Discours sur l'E~prit Positif. PREMIERE PARTIE LA DÉSINFORMATION <<Si rien n'est plus raftiné que la technique de la propagande moderne, rien n'est plus grossier que le contenu de ses assertions, qui révelent un mépris absolu et total de la vérité. Et méme de la simple vraisemblance. Mépris qui n'est égalé que par celui- qu'i l implique- des facultés mentales de ceux a qui elle s'adresse. >> Alexandre Koyré ( 1943) 1 Sélectionner les informations est une opération mentale permanente, que toute communication sociale doit imposer a ses partenaires pour l'intelligibilité des échanges. La sélection n'est pas une désinformation, meme si chacun garde des informations inconnues de son interlocuteur ou de son lecteur. La désinformation est la manipulation délibérée de l' information pour contrefaire la vérité, qu'il faut ignorer. Elle est l' inslrument d'une falsifi- cation intentionnelle de la perception et de la rcprcscntation qu' autrui se fait de la réalité, dans un dessein qui profite soit ;, un individu, soit a une collectivité. C' est une manipulation des conscicnccs ct des images mentales. A cet égard, les champions des tcchniqucs sophistiquées de la désinformation sont les militaires et les scrviccs s ·crets, les groupes industriels ou politiques, car elles ont permis aux tnts l'l aux aulrcs de gagner des guerres sans bataille ce qui, selon Sun '1 \l- qu1 k s préconisait plusieurs siecles avant Jésus Christ, constituc la ilHnH· ~ up1 l- llll' de l'art de la guerre2. Une guerre commerciale ful r 'llllllll lvt' pa1 lllll' n :khrc marque de soda, qui laissa entendre dans un pays lllll ~lil ni ,J II d~· l:t p0nin sule arabique que le produit concurrent était fahiHIIIt' .tvt·t dt· la fll 'fl.l'tllt' 111 MI • NSONIII · ~ 11<111111 1 N', lll 'oltlllll lli iNI• IWSIN I·OI<M A II<lN 'ol 1 11 1 '1 11(1 ' de porc ... Voila uu protolypl' d e~ IL'c:hniqucs dont se servent, mutatis mutandis, les stratcgcs des itkologies, a commencer par les freudiens. Ou le Kominform, pour la memc fin : la domination totalitaire. Dans la désinformation, le procédé le plus uploads/Litterature/ benesteau-mensonges-freudiens.pdf
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- Publié le Mai 20, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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