R. Blachère M. Gaudefroy-Den1ombynes GRAMMAIRE ---DE--- ' ara~ e classique Mais

R. Blachère M. Gaudefroy-Den1ombynes GRAMMAIRE ---DE--- ' ara~ e classique Maisonneuve & Larose GRAMMAIRE DE L'ARABE CLASSIQUE (MORPHOLOGIE ET SYNTAXE) PAR R.BLACHÈRE Professeur à la Sorbonne ET M. GAUDEFROY-DEMOMBYNES Professeur honoraire à l'E.N.1.0. V. ÉDITIONS MAISONNEUVE-LAROSE 15, rue Victor-Cousin 75005 PARIS QUATRIÈME ÉDITION (Nouveau tirage) Imprimé en France La loi du 11 mars 1957 n'autorisant. aux termes des alinéas 2 et 3 de l'ar- ticle 41, d'une part, que« les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et. d'autre part. que les« analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration ». toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle. faite sans le consen- tement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause. est illicite (alinéa I" de i'article 40). Cette représentation ou reproduction. par quelque procédé que ce soit. constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. © G.-P. MAISONNEUVE ET LAROSE, 1975. 15 rue Victor-Cousin 75005 Paris ISBN : 2-7068-1128-5 AVANT-PROPOS Il convient de dire pourquoi on a cru bon d'ajouter une nouvelle grammaire de l'arabe classique à la liste déjà longue de celles qui ont été publiées en français. Dès la Renaissance, le public français a montré de l'intérêt pour fétude de la langue etde la littérature arabes. Au dix-huitième siècle, les œuvres de d'Herbe/ot, de Galland, de Pétis de la Croix ont popu- larisé certains aspects des littératures persane et turque, mais c'est à la suite de l'expédition d'Égypte qu'est née I' École française d'orien- talisme, que Silvestre de Sacy a dominée de sa haute personnalité. Sa11s heurter les habitudes d'esprit que la grammaire de Port- Royal remaniée par Lhomond avait imposées à /'enseignement, de Sacy, dans sa grammaire arabe, a te11u grand compte des méthodes des gram- mairie11s arabes et il y a fait entrer les observations recueillies au cours de ses vas tes lectures. Pendant plus d'un siècle, toutes les grammaires d'arabe classique publiees en Europe n'ont été que des abrégés ou des remaniements de la grammaire de de Sacy. Caspari en a donné en allemand un r'ésumé, qui a été traduit en français par Uricoechea en 1880 et, en anglais, par Wright en r852. La deuxième édition de cette dernière traduction est devenue en 1874 un ouvrage nouveau, où l'on tient compte notamment des observations de Fleischer sur la grammaire de de Sacy; la troi- sième édition (I/?96-1898), revue par R. Smith el De Goeje est encore aujourd'hui la grammaire de chevet des arabisants. Le copieux ouvraged1· P. Donat Vernier(1891-1892) a accumulé lesfaits, extraits des grammairiens arabes, de telle sorte qu'il semble plus aisé de les retrouver da11s leurs ouvrages que.dans le sien. Plus pratique et plus moderne, la grammaire de l'abbé Périer (r91J) s'inspire toujours de la méthode de de Sacy. Cependant l'étude des langues avait subi, dans la deuxième moitié 4 A V ANT-Pf\OPOS du XIX' siècle, une transformation complète. En France, la connais- sance des langues i11do-européennes doit à Burnouf, à Darmesteter, à Bréal, à Meil/et, dont les disciples continuent l'œuJJre, des progrès qui l'ont entièrement renouJJelée et des méthodP.s qui s'appliquent à la linguistique gén.érale. Dans le domaine sémitique, l'histoite des langues sémitiques de Renan est restée isolée et inacheJJée; et qientôt elle est deJJenue désuète. Sans doute, l'étude des parlers arabes modernes s'est rapidement étendue. sous l'impulsion de William M:zrçais et des arabisants qui traJJaillent selon ses méthodes,: mais elle n'a pas eu encore toutes ses conséquences sur la compréhension de la grammaire de /'arabe classique. En Allema15ne, où les études arabes ont subi tout d'abord l'in- fluence de de Sacy, les études sémitiques, et en particulier les études de linguistique et de grammaire arabes ont été actiJJement poussées par Fleische1·; NO!deke, Brockelmann, Reckendor f,. Fischer, Rerg- straesser, etc. Et c'est en allemand qu'a paru la première grammaire élémentaire de l'arabe classique, celle de Socin, reJJue par Brockelmann (éd. 1929) qui cherche à adapter à l'étude de l'arabe des façons modernes de comprendre le mécanisme d'une langue. Le présent ouJJrage, ayant les mêmes intentions, se rencontrera parfois aJJec son deJJancier. Il s'en éloignera notamment par un souci plus grand d'expliquer les faits et de les exposer dans un ordre et sous une forme qui en rendent l'étude plus aisée aux erudiants. Dans -/a première partie, qui traite de la MORPHOLOGIE, on a conservé l'ordre adopté par l'un de nous dans les leçons qu~il a pro- fessées pendant vingt-sept ans à {'École des Langues Orientales de Paris. On s'abstient da11s cette partie, pour tne'n des raisons, d'etudier la phonétique de l'arabe; on peut s'en tenfr à quelques principes et à quelques hypothèses quand on ne considère que J'arabe classique. Cependant on répéter(l souvent au lecteur qu'une langue est d'abord parlée. et qu'il conJJient de n'oublier en aucun cas les positions de l'arabe parlé. Les grammairiens arabes s~ sont exprimés de façon à faire croire qu'ils 11e se souciaient que de lettres, c'est-à·dfre de signes; leurs imitateurs modernes ont donc pensé qu'ils ne s'étaient jamais préoccupés des sons, et qu'il convenait à la dignité de la grammaire de l'arabe classique de ne s'intéresser qu'à des mots écrits. Ce juge- ment sommaire' est bien modifié par la lecture attentive des ouvrages des grammairiens arabes. On s'attathera donc dans cette première partie à distinguer le son du signe et on essaiera de montrer que l'on ne peut comprendre la mor- phologie de /'arabe qu'en recherchant ce qu'il prC'nonce aJJant ce qu'il A V ANT-PROPOS 5 écrit. La tâche est d'ailleurs fort simplifiée par l'orthographe arabe qui est en général excellente. Dans la seconde partie, consacrée à la SYNTAXE, on essaiera moins d'apporter de /'i11édit que de présenter /es faits sous leur aspect réel. On se bornera à l'exposé de la syntaxe « pré-classique et clas- sique'" entendons de la langue qui s'écrit jusqu'à la fin du XIX• siècle. Sans doute, les auteurs cités, à l'exception d'lbn ljaldùn (t 1406), appartiennent tous à la période qui s'étend du début du Vil• iiècle à la fin du X• siècle de J. C.; ce choix ne correspond donc poi'!t exacte- ment à ce qu'on a appelé langue « pré-classique et classique ». Il se justifie néanmoins si l'on admet que c'est précisément durant cette période de quatre siècles que la langue arabe fixe ses règles, s'élèile au rang de langue litté;·aire, sert d'instrument d'expression à des œuvres considérées comme des modèles et devient le substrat de la langue écrite dans les siècles qui suivent et jusqu'à l'époque contemporaine. D'autre part, on s'efforcera, dans cet exposé d'allure générale, d'éviter ce qui semble accidentel. C'est ainsi qt/on n'a point fait de place à certaines constructions propres aux poètes(') et qu'on en a fait très peu aux tournures des grammairiens arabes si avides d'inhabituel et si prompts à forger des exemples pour étayer leurs abstractions. Il ne convenait pas en effet, de perdre de vue le côté vivant de cette langue « classique• et d'accorder une valeur générale à des trouvailles d'artistes ou à des subtilités de philologues. Enfin, on s'est interdit systématiquement de recourir à des citations d'auteurs contemporains ; la syntaxe de l'arabe « moderne » se crée en effet sous nos yeux et il serait téme- raire de penser qu'on puisse actuellement en.fixer les aspectsfuyant1 et parfois contradictoires. On voudrait que l'étude de l'arabe fût rendue plus aisée aux débutants par un ouvrage qui n'est certes point une grammaire «complète'" mais où l'on s'efforce d'exposer les faits essentiels suivant des méthodes qui ne s'écartent pas trop grossièrement de celles de la linguistique moderne. Le plan suiJ•i dans le livre l (Morphologie) est essentiellement dicté par des préoccupations d'ordre pratique. Avant tout, on a pensé à l'étudiant, à ses besoins, en p4rticulier à la nécessité pour lui d'abor- der les textes dans un temps très court. On a donc renoncé, pour cette partie, à suivre un plan systématique et l'on a préféré donner un exposé des faits qui, en se. complétant, permettront d'expliquer des textes de plus en plus difficiles, tout en pénétrant mieux la structure et le Jonc~ tionnement de l'arabe classique. ( 1) Sauf dans le chap. des prépositions, où il fallait au contraire faire place à toutes les acceptions, poétiques et autres. 6 A V A NT· PROPOS .. .. * Nous devons beaucoup de gratitude à M. Marcel Cohen pol!.r les avis qu'il nous a donnés, tant pour le plan du livre II (Syntaxe) que sur des points particuliers de cette seconde partie. De même, nous exprimons nos remerciements à M. William Marçais pour les faits d'expérience qu'il a bie11 voulu nous fournir pour cette même partie. Enfin, nous sommes reconnaissants à notre collègue et ami M. Georges Colin de l'intérit qu'il a pris à l'ensemble de ce travail et des conseils précieux qu'il nous a donnés. M. G.-D. et R. B. RÉFÉRENCi:S Nota. - Seuls figurent ici les auteurs couramment cités. Pour les autres, la référence complète est donnée en note en bas de page. Ag= Abû 1-Faraj al-l~fahânî, Kitâb al-agânl, uploads/Litterature/ blachere-grammaire-arabe.pdf

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