PM BOLO’BOLO Ce livret est gratuit ! Fais le tourner sans pitié ! 2 Un livret r

PM BOLO’BOLO Ce livret est gratuit ! Fais le tourner sans pitié ! 2 Un livret réalisé par Esprit68 : http://www.esprit68.org/ 3 1983 P. M. pour le texte original 1998 édition de l'éclat pour la nouvelle édition à retrouver sur : http://www.lyber-eclat.net/lyber/bolo/bolo.html Ce livret est gratuit ! Fais le tourner sans pitié ! Tu peux l’imprimer et le multiplier toi-même en téléchargeant ce fichier : http://www.esprit68.org/images/bolo.pdf Les conseils pour imprimer et assembler tes livrets sont donnés ici : http://www.esprit68.org/biblio.html Tu y trouveras d’autres livrets à imprimer, et d’autres liens vers les diffuseurs du savoir non marchand ! 4 Sommaire : SUR BOLO’BOLO ......................................................................6 1. LA MORT LENTE DE L’ÉCONOMIE (en guise de préface) ..7 2. UNE TERRIBLE GUEULE DE BOIS ....................................31 La Machine-Travail Planétaire ...............................................36 Les trois éléments de la machine ...........................................40 Les trois deals en crise ..........................................................44 La fin du réalisme politique ....................................................57 La seconde réalité ..................................................................61 BOLO'BOLO n'est pas moral .................................................67 Substruction ...........................................................................69 Dysco .....................................................................................71 Trico .......................................................................................82 3. CALENDRIER PROVISOIRE ...............................................87 4. ASA’PILI ...............................................................................91 IBU .........................................................................................96 BOLO ...................................................................................100 SILA......................................................................................111 TAKU ....................................................................................116 KANA....................................................................................119 NIMA ....................................................................................121 5 KODU ...................................................................................129 YALU ....................................................................................136 SIBI.......................................................................................143 PALI......................................................................................148 SUFU....................................................................................157 GANO ...................................................................................161 BETE ....................................................................................167 NUGO...................................................................................172 PILI .......................................................................................174 KENE....................................................................................182 TEGA....................................................................................184 DALA, DUDI .........................................................................187 FUDO ...................................................................................190 SUMI ....................................................................................194 ASA ......................................................................................200 BUNI ....................................................................................202 MAFA ...................................................................................204 FENO ...................................................................................205 SADI ....................................................................................209 FASI .....................................................................................213 YAKA ....................................................................................220 6 SUR BOLO’BOLO Bolo’Bolo est un essai écrit en 1983 par le mystérieux « PM », un écrivain suisse de langue allemande que l’on suppose né en 1946 (à moins qu’il ne s’agisse d’un non moins mystérieux collectif « Post-Moderne »). Après avoir rappelé les horreurs bien connues de la « Machine Travail » planétaire, PM propose un nouvel agencement qui nous permettrait de lui échapper. Cet agencement repose sur les « bolos », des sortes de communautés productives, dotées d’une identité culturelle particulière, des « foyers d’appropriation des valeurs d’usage » susceptibles de se fédérer librement dans des ensembles plus vastes. Une nouvelle langue l’« Asa’Pili », est élaborée pour définir les éléments de bases du nouveau contrat planétaire qui lie les bolos entre eux. « BOLO‘BOLO est l'une de ces manœuvres irréalistes, amorales et égoïstes qui détournent l'attention des luttes contre le pire. BOLO‘BOLO est aussi une modeste proposition pour un nouvel arrangement sur notre vaisseau spatial après la disparition de la Machine. ». En 1998, Bolo’bolo a été enrichie d’une préface intitulée « La mort lente de l’économie », dans laquelle PM nous donne quelques indications sur les possibles manières de réaliser Bolo’bolo et sur la phase de transition qui doit nous y conduire. 7 1. LA MORT LENTE DE L’ÉCONOMIE (en guise de préface) Nous nous trouvons aujourd’hui devant une situation paradoxale : d’un côté le capitalisme (ou l’ « économie », qui n’a jamais été que capitaliste) semble parvenu à son terme ; de l’autre, il semble qu’il n’y ait pas réellement d’alternative à lui opposer (qui soit autre chose que son prolongement sous un autre nom, comme le furent les différentes formes de « socialismes » au cours de ce siècle). Ceux qui s’attachent à faire l’inventaire des contradictions et des ravages du capitalisme sont obstinément muets sur ce que pourrait être son « lendemain », comme si la guérison les effrayait plus que le mal lui-même. Le bilan du système est catastrophique : 35.000 enfants meurent chaque jour des suites des maladies causées par la pauvreté, la part du revenu du cinquième de la population la plus pauvre de la planète est passée de 4 à 1 % entre 1960 et 1990, 389 milliardaires gagnent autant que la moitié du reste des habitants de cette planète, la misère liée au chômage, l’exclusion, la vie dans les favelas, les banlieues, les slums, etc. Mais, aussi bizarre que cela puisse paraître, le système n’est pas plus à l’avantage de la minorité qui est « dedans », qui « travaille » et qui « profite » de la civilisation occidentale, que de la grande majorité qui s’en trouve exclue, 8 marginalisée, en attente d’un accès légal ou illégal au « paradis ». Tandis que les uns sont tués peu à peu par des rythmes de travail de plus en plus insupportables, les autres sombrent dans un vide social, dans une situation exaspérante de recherche d’emplois précaires, d’espoirs déçus, de doutes. À la misère sociale s’ajoute la destruction écologique, du fait que nous utilisons six fois plus de ressources que ne peut le supporter la Terre. Nous avons déjà largement entamé le capital de notre planète et la soudaine généralisation du mode de vie occidental provoquerait une catastrophe écologique quasi immédiate. Or, il ne fait pas de doute que nous sommes en route vers cette « croissance ». L’économie robotisée est capable de produire de plus en plus de biens avec de moins en moins de travailleurs, mais le salaire, lié à des emplois de plus en plus rares et techniquement superflus, reste le moyen de distribution des biens nécessaires à la vie. André Gorz et d’autres auteurs ont évoqué le caractère irrationnel et archaïque de ce principe1. On a pu croire qu’il s’agissait exclusivement d’un problème de distribution et non plus de production, c’est pourquoi on a fait 1 André Gorz, Misères du présent. Richesse du possible, Galilée, Paris : 1997. 9 des propositions telles qu’un revenu garantissant une existence décente pour tous, payé par l’État. Or cette proposition présuppose une économie fondée sur la circulation monétaire, florissante et capable de « produire » les impôts nécessaires pour financer ce salaire minimum. De plus, elle suppose également que les frontières nationales ou européennes soient protégées et surveillées... De la même manière, une politique se limitant à défendre les ’acquis sociaux2 contre l’aberration qui porte le nom de néo-libéralisme, n’est pas plus cohérente. Ces « acquis sociaux » dépendent précisément d’une économie capitaliste de profit et de concurrence – et donc : néolibérale. En réalité, le « travail » n’est pas en voie de disparition. Au contraire. L’économie globalisée est désespérément à la recherche de travail bon marché. En Asie, en Amérique du Sud, des millions d’emplois sous-payés sont créés chaque jour dans les maquillas, les sweat-shops, les ateliers illégaux des multinationales ou de leurs fournisseurs et sous-traitants. Aux États-Unis, par exemple, ou en Grande Bretagne, l’économie dite « de service » a connu une véritable explosion. Le « miracle américain » montre bien que l’économie est tout à fait capable de créer des emplois, si on renonce aux niveaux de salaire pratiqués jusqu’alors, si on réduit les charges sociales et 2 Pierre Bourdieu, Contre-feux, Liber-Raisons d’agir, Paris: 1998. 10 si on ne prend pas de vacances. Le problème, c’est l’idée « européenne » d’un emploi décent, sécurisé, congés payés et suffisant pour que la famille puisse se reproduire en toute tranquillité. Pour le capitalisme mondial, ce problème « régional » sera résolu soit par des mesures telles que la flexibilité, la fragmentation du marché du travail, l’augmentation accélérée de la productivité, des subventions d’État, soit par la délocalisation de la production. Malheureusement cette offensive néo-libérale n’est pas uniquement une « idéologie ou une théologie » comme veut le croire Pierre Bourdieu, mais une dure nécessité du fonctionnement de ce capitalisme mondial. Les mécanismes du système financier mondial ont créé une masse énorme de capital qui est à la recherche de travail humain pour garantir sa valeur. C’est pour cette raison qu’à travers les interventions du FMI, de la Banque Mondiale, etc. les derniers paysans du Sud de la planète sont chassés de leurs terres et poussés vers les petits boulots des nouvelles mégalopoles3. Un peu de marxisme suffit à nous faire comprendre que la nouvelle misère monétarisée, la prolifération des petits emplois précaires payés jusqu’à cent fois moins que chez nous, et l’expansion du capital financier ou boursier 3 «The New Enclosures», Midnight Notes 10, 1990; «One No – Many Yeses», Midnight Notes 12, 1998 (Box 204, Jamaica Plain, MA 02130, USA). 11 doivent se correspondre. Contrairement à ce que voudraient nous faire croire nos bons amis postmodernes, non seulement le travail n’est pas mort, mais l’économie en est de plus en plus avide – et le problème est loin de n’être qu’« un simple problème de distribution ». Inculquer un peu de logique au Capital sera sans effets. Le Capital mondial est un vampire assoiffé de travail humain vivant. La situation est à la fois plus sérieuse et plus prometteuse, d’autant plus paradoxale qu’elle est ridicule. En effet, cette planète peut aisément nourrir sa population, mais chaque jour des dizaines de milliers de gens meurent de faim. Il y a déjà assez d’industries pour fournir tous les biens nécessaires à la construction, aux ménages, aux transports. Pour ce qui concerne les valeurs d’usage, nous ne manquons ni de médicaments, ni de téléphones, ni de vêtements. Nous disposons en excédent d’un très grand nombre de biens, qui font par contre cruellement défaut à d’autres populations du globe : moyens de transport, machines, textiles, appareils électroniques, etc. Un cinquième des denrées alimentaires est jeté sans être consommé. Ainsi, si le problème de la uploads/Litterature/ bolo 1 .pdf

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