1 CHRISTOPHE JEAN-DAMIEN Le Rat Haut 12600 BROMMAT LA BOUSE : HISTORIQUE, IMPOR
1 CHRISTOPHE JEAN-DAMIEN Le Rat Haut 12600 BROMMAT LA BOUSE : HISTORIQUE, IMPORTANCE ET ECOSYSTEME. THESE POUR LE DOCTORAT VETERINAIRE : Diplôme d'Etat ECOLE NATIONALE VETERINAIRE DE TOULOUSE 2 A MONSIEUR LE PROFESSEUR DABERNAT Professeur des Universités Praticien Hospitalier Bactériologie- Virologie Qui nous a fait l'honneur d'accepter la présidence de notre thèse, qu'il veuille bien recevoir ici l'hommage de notre profond respect. A MONSIEUR LE PROFESSEUR BODIN Professeur de Pathologie Générale, de Microbiologie et d'Immunologie de l'Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse Qui a eu l'amabilité d'accepter notre travail, qu'il trouve ici l'assurance de notre vive reconnaissance. A MONSIEUR MEYER, Maître de Conférence en Pathologie Bovine, Qui a accepté de faire partie de notre jury de thèse, qu'il trouve ici l'expression de notre reconnaissance. 3 A MON EPOUSE, QUE LE CHEMIN QUE NOUS COMMENCONS A PARCOURIR ENSEMBLE SOIT SOUS L'EGERIE DU BONHEUR. A MES PARENTS QUI ONT SU BATIR AUTOUR DE MOI UNE FORTERESSE INEBRANLABLE DANS LAQUELLE J'AI PU ET POURRAIS ME REFUGIER. A MON FRERE ET MA SŒUR POUR TOUS CES SOUVENIRS PARTAGES A MES AMIS DU QUEEN ET ASSIMILES SANS QUI CES ANNEES D'ECOLE N'AURAIENT PAS EU CETTE SI DOUCE SAVEUR. A TOUTES CES PERSONNES QUI FONT PARTIE DE MA VIE, QU'ELLES RECOIVENT MA PROFONDE RECONNAISSANCE, ET MES SINCERES REMERCIEMENTS. 4 INTRODUCTION La vache, depuis sa domestication au néolithique [42], fait partie de la culture de l’homme. Des peintures de Lascaux au paysan trayant sa vache assis sur son tabouret, la vache n’a cessé d’être présente dans l’histoire de l’humanité. Si l’homme était arrivé un beau jour sur une terre dépourvue d’animaux ou si Dieu, au lieu de créer le règne animal, s’était reposé les cinquième et sixième jours, l’homme aurait néanmoins survécu. Mais l’histoire est différente et la vache, source d’inspiration des peintures rupestres paléolithiques, symbole et déesse des premières civilisations sumériennes, vache céleste égyptienne, vache sacrée indienne, animal de labour, ressource alimentaire de viande et de lait, a traversé les siècles et les cultures pour être l’animal que l’on connaît. La vache a donc longtemps fasciné, longtemps servi aux travaux des champs et à la nourriture des hommes mais l’on oublie trop souvent le rôle fondamental qu’elle joue, avec les grands herbivores, dans le grand livre de Dame Nature. En effet dans les systèmes pâturés, une partie importante de la production primaire prélevée par les grands mammifères herbivores retourne au sol sous forme de déjections, et permet ainsi le recyclage et la minéralisation de la matière organique nécessaire aux producteurs primaires, assurant ainsi un "turn over" de la matière. La bouse de vache apparaît donc comme un élément clé en tant que restitution des fourrages ingérés, permettant alors la réintégration au sol de cette biomasse. De surcroît, les excréments animaux ont été employés très souvent et très tôt dans toutes les civilisations et tous les pays. Leurs utilisations faisaient partie de la vie courante mais furent peu relatées de par leurs singularités. Ainsi après avoir dressé une liste non exhaustive des différentes utilisations de la bouse de vache à travers les époques, le souci sera d’évoquer son rôle dans l’écosystème prairial, sa place dans le flux et le recyclage de la matière ainsi que les différents acteurs et mécanismes de sa dégradation. 5 Table des matières INTRODUCTION p.1 1. L’HISTOIRE DE LA BOUSE DE VACHE. p.4 1.) La bouse de vache : un excellent combustible p.5 2.) La bouse de vache : un matériau de choix pour la construction. p.7 3.) La bouse de vache un engrais de qualité. p.9 4.) La bouse dans la médecine d'antan. p.10 2. LA BOUSE DE VACHE : UNE RESTITUTION NECESSAIRE POUR LES ECOSYSTEMES PATURES. p.13 1.) L’écosystème prairie p.14 2.) La bouse : caractéristiques générales et composition p.16 a. Fréquence des émissions et quantités émises. p.17 b. Eléments chimiques contenus dans les déjections. p.17 c. Formation d’une bouse de vache. p.19 d. Importance des retours p.20 3.) Les restitutions des déjections sur une pâture entraînent des modifications chimiques du sol sous-jacent p.22 4.) Effet des déjections sur la production d’une pâture. p.25 a. Effets localisés p.25 b. Influences globales des restitutions au pâturage. p.27 6 c. Un exemple d’enrichissement en matière organique d’un sol par les déjections animales p.29 d. La bouse et l’écosystème prairie p.31 3. LE MICRO ECOSYSTEME BOUSE : COMPLEXITE ET ROLE FONDAMENTAL. p.32 1.) L’importance de la dégradation : les scénarios catastrophes… p.32 2.) Les différentes étapes et acteurs de la dégradation d’une bouse de vache : le grand théâtre bousier p.35 a. Les différents rôles des invertébrés dans la décomposition de la matière organique des bouses. p.37 b. Evolution de la communauté coprophile des bouses de vache. p.39 Acte I : une faune coprophile spécialisée p.41 Acte II : le travail de la pédofaune p.51 Acte III : la végétation reprend ses droits, la boucle est bouclée p.59 4. UNE MENACE POUR CE FRAGILE ECOSYSTEME : LES ENDECTOCIDES. p.60 1.) Les dangers des résidus d’endectocides pour les invertébrés de la pédofaune. p.60 2.) L’exposition de la pédofaune aux différents résidus d’endectocides dans les conditions naturelles. p.65 CONCLUSION p.73 7 1. L’HISTOIRE DE LA BOUSE DE VACHE. De la vache si utile et si présente dans le quotidien de nos ancêtres, au point que la richesse d’un individu, d’une cité, ou d’un pays s’évaluait au nombre de têtes de bétail, ou que les guerres qui éclataient entre cités-états avaient pour objectif l’appropriation sinon la destruction des troupeaux de l’ennemi ou plus simplement que le mot capital dérive de caput : tête de bétail, la bouse ne pouvait être qu’un élément utile à l’homme [42]. Tout d’abord il serait intéressant de s’interroger sur l’étymologie du mot bouse qui n’est pas une moindre affaire puisque les lexicographes et les philologues se sont depuis des siècles évertués à proposer des solutions. L’hypothèse la plus curieuse voit son origine dans le mot hébreu « bouts » qui veut dire boue, limon. D’autres pensaient plutôt que le mot bouse était a rattacher à bœuf, par une déformation très irrégulière de bov ou bou. Plus prés de nous, certains ont trouvé son origine dans bovosa ou bou-osa, c’est-à-dire boue car, l’idée de liquide est à la base de boue, or la bouse, excrément liquide s’oppose à la crotte, excrément dur. Enfin, le Trésor de la langue française, réfutant ces diverses hypothèses dont aucune ne satisfait totalement aux règles de la philologie, conclue…à une origine inconnue « peut être gauloise ». S’il est difficile de se mettre d’accord sur l’étymologie du mot bouse en revanche sa définition est universelle : fiente de vache, de bœuf ou de taureau, et par extension de tout autre bovidé. [16], [25] Les excréments animaux ont été employés très tôt et très souvent dans toutes les civilisations et tous les pays, mais la littérature n’en fait pas toujours état. En effet, ces utilisations (qui nous paraissent parfois bien extraordinaires) faisaient partie de la vie courante ; elles étaient tellement évidentes que les analystes ne jugèrent pas toujours nécessaire de les relater. Cependant nous essaierons de dresser le tableau des principales utilisations de la bouse de vache à travers les siècles. 8 1.) La bouse de vache : un excellent combustible La crise de l’énergie, contrairement à ce que l’on pourrait penser, n’est pas une nouveauté puisque jusqu’au milieu du XIXe siècle, on vécut dans la crainte d’une pénurie de bois. Les grandes villes en effet ainsi que les industries métallurgiques, correspondant à la révolution industrielle, en faisaient une consommation croissante. La bonne gestion des forêts faisait partie des préoccupations majeures des rois de France et des seigneurs laïcs ou ecclésiastiques. Si aucun substituant au bois n’était utilisé pour fournir de l’énergie, l’exploitation intensive des forêts menait le pays à la catastrophe. Il y avait cependant longtemps, dans quelques régions, que l’on avait recours aux combustibles minéraux afin d’économiser le bois : ainsi morceaux de terre noire et visqueuse, tourbe et houille, vordes des marais (sorte de roseaux en Champagne), branches de saules, tiges de colza, de fèves, d’œillette, de camelines, de navette sauvage, tiges de topinambours et de choux, servaient au chauffage des fours. Toutes les autres matières végétales étaient mises à contribution pour la production d’énergie, mais les difficultés de transport limitèrent, jusqu’à l’apparition de chemins de fer, leur emploi aux zones proches de leur production. [42]. Ainsi suppléer à la carence des matières ligneuses fut, une des grandes préoccupations non seulement de nombreuses provinces françaises, mais également de la plupart des pays du monde. Le recours aux excréments des animaux sauvages ou domestiques apparaît donc très anciennement. C’est ainsi que le prophète Ezéchiel relate que, le Seigneur lui ayant ordonné de faire cuire le pain des juifs alors en exil, à l’aide d’excréments humains desséchés, s’éleva contre cette souillure mais accepta de Jéhovah l’ordre d’utiliser pour ce faire, la bouse de bœuf (la Bible). On peut affirmer que l’emploi de la bouse pour le chauffage est bien antérieur au VIe siècle avant Jésus-Christ, époque où vivait ce prophète, mais c’est à notre connaissance uploads/Litterature/ bouse-de-vache-debouch-2016.pdf
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- Publié le Sep 16, 2022
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