1 République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de L’Enseignement S

1 République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de L’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique UNIVERSITE MENTOURI Ŕ CONSTANTINE ECOLE DOCTORALE DE FRANÇAIS POLE EST Ŕ ANTENNE CONSTANTINE N° d’ordre : Série : MEMOIRE Présenté en vue de l’obtention du diplôme de MAGISTER Filière : Sciences des textes littéraires Sous la direction de : Mr Jean Pierre Castellani Présenté par : Melle Hassani Nabila Devant le jury composé de : Président : Pr. Ali Khodja Djamel, Professeur. Université Mentouri Constanine Rapporteur : Pr. Jean-Pierre Castellani, Professeur. Université Tours France. Examinateur : Pr. Nedjma Benachour, Professeur.Université Mentouri Constantine. Année Universitaire : 2008 / 2009 L’écriture de l’intime Dans Fritna de Gisèle HALIMI 2 A mes chers parents A mon frère MINO A mes sœurs MAHA et NAWEL A mon alter ego ADEL, ma joie de vivre A ZOUBIR, FATEH, ASSIA et AMEL A tous ceux qui m’ont aidée et encouragée 3 Remerciements Mes sincères remerciements vont à mon directeur de recherche, le Pr. JEAN-PIERRE CASTELLANI qui a cru en moi et surtout qui m’a toujours fait confiance. A tous mes enseignants sans exception, plus particulièrement à : Madame BENACHOUR NEDJMA, qui m’a tant encouragée à poursuivre mes études. Monsieur TARRACHE DJAMEL pour sa précieuse aide, ses conseils et ses encouragements. Monsieur DADCI SALAH qui a toujours été à l’écoute. 4 « - Alors, tu vas vraiment faire ça ?« Evoquer tes souvenirs d’enfance »…Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnais que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux « évoquer tes souvenirs »…il n’y a pas à tortiller, c’est bien ça. » SARRAUTE Nathalie, Enfance, Gallimard, coll. « Folio », 1983, p.7. 5 « La mère est cette autre, modèle sublimé, à la fois mis sur un piédestal et mêlé à votre chair, à votre quotidien. Elle est la femme que sera la fille. C’est par l’amour maternel que se construit le rapport au corps. Toute ma vie j’aurai ressenti ce manque…» HALIMI Gisèle, Fritna, Plon, 1999, p.202. 6 SOMMAIRE Introduction…………………………………………………………................ Chapitre I Présentation………………………………………………… I-1- Biographie de Gisèle Halimi……………………………....... I-2- L’œuvre : Fritna…………………………………………….. I-3- La problématique…………………………………………… Chapitre II L’autobiographie………………………………………… II-1- L’autobiographie : définitions et travaux critiques………… II-2- Le pacte autobiographique…………………………………. II-2-1- Introduction………………………………………....... II-2-2- L’écriture autobiographique………………………….. Chapitre III Analyse du corpus………………………………………. III-1- Les pactes dans l’œuvre………………………………...... III-2- Voix de Gisèle Halimi…………………………………… III-3- Le temps : Du tracé de vie au tracé de vécu……………… Chapitre IV L’écriture de l’intime dans Fritna………………….. IV-1- L’intime et l’extime dans Fritna………………………… IV-2- Ecrire et devenir…………………………………………. IV-3- Urgence de parler et de témoigner : rapports familiaux…. IV-3-1- Rapport mère Ŕ fille(s)……………………………… IV-3-2- Rapport père Ŕ fille(s)………………………………. IV-3-3- Rapport mère Ŕ fils………………………………..... Conclusion………………………………………………………..................... Annexes……………………………………………………………………….. p.07 p.12 p.13 p.17 p.19 p.25 p.26 p.36 p.37 p.40 p.49 p.50 p.73 p.82 p.89 p.91 p.97 p.115 p.118 p.142 p.148 p.153 p.157 7 Introduction l existe aujourd’hui dans les sciences humaines un grand intérêt pour l’étude de l’écriture autobiographique. Il n’y a pas une personne connue qui ne se sente pas attirer par l’exhibition de sa vie privée. Nous ne manquons pas de mots pour définir les nombreux genres autobiographiques qui abondent dans la littérature depuis de nombreuses décennies : histoire de vie, documents vécus, récits de soi, littérature du « moi », littérature personnelle ou intime, témoignages autobiographiques. Nombreux sont les concepts qui, dans l’histoire de la littérature, désignent ce que nous appelons généralement l’écriture de soi, ce champ d’écriture devenu tellement à la mode : journal intime, autobiographie, mémoires, souvenirs, confessions, récit épistolaire. Quel que soit la façon par laquelle on aboutit à ce genre d’écrit, cette production littéraire répond à une fascination pour le vécu, une carence chez l’être, une réclamation du sujet, apparaît comme un espace privilégié pour arriver à une compréhension intime du sujet écrivant et du contexte socio-historique et culturel dans lequel il s’évolue. . Le « Je » qui s’écrit semble avoir le choix entre plusieurs formes pour s’exprimer sur le papier, bien distinguées puisque éveillant des dénominations spécifiques qui rendent compte du dynamisme de ce I 8 domaine d’écriture. Ainsi, à travers les siècles, nous passons de l’écriture du « Je », à la littérature du « Je ». De l’un à l’autre, de la pratique d’écriture (d’usage privé) à la littérature (d’usage public), le passage peut se faire en un temps très court ou bien très long. La quête du Moi est ce qui pousse l’écrivain vers sa proclamation. L’écriture devient un miroir, autant une conception immédiate de soi que de la réalité, née du passé et/ou précurseur de l’avenir. Ecrire permet ainsi une perpétuelle réinvention du langage et de l’image d’une réalité dont l’affirmation la plus objective ne saurait résilier sa source, la subjectivité du « Moi originel ». De nos jours, l’autobiographie fait figure d’un genre dominant et omniprésent et l’habitude de parler de soi s’est développée d’une manière extraordinaire. Selon Alain Girard, seules deux caractéristiques, seraient communes à la plupart des autobiographes : « la première est que leur autobiographie est l’œuvre de leur âge mûr, sinon de leur vieillesse ; la seconde est qu’ils étaient eux-mêmes connus du public dès avant la publication de l’histoire de leur vie »1. En effet, elle occupe une place absolument centrale dans la mesure où il n’est aujourd’hui aucune personnalité médiatiquement connue qui ne se sente pas tenue de nous faire part de sa vie, de nous parler de son enfance ainsi que des événements qui ont marqué sa carrière, en publiant un récit de sa vie. 1 MAY Georges, L’Autobiographie, Paris, PUF, 1979, p.74. 9 Ainsi, l’idée d’écrire une autobiographie naît souvent avec le désir de se raconter. L’autobiographe a peut-être à des moments donnés des idées qu’il veut analyser tout en écrivant. Très souvent, il y a un événement dans la vie de l’auteur qui a été important, et en abordant ce fait, l’autobiographe a une chance de se comprendre soi-même. De ce fait, l’autobiographie favorise la connaissance de soi. D’une part, le dialogue avec soi même ; une sorte d’examen de conscience, permet de s’analyser ; de dresser son propre portrait; de dépeindre ce « sanctuaire intérieur »2 . C’est un miroir de l’âme. Dans une autobiographie, nous trouvons les idées personnelles, les pensées les plus privées, tout ce qui s’est passé dans la vie de l’écrivain. D’autre part, l’autobiographe se montre être un écrivain « fidèle » ; il ne se désignera pas, il exprimera toute la vérité. Ainsi, les intérêts de l’autobiographie sont nombreux et divers : En premier lieu, ce genre littéraire est l’outil de la reproduction de soi-même. Ensuite, les autobiographes plongent dans leurs souvenirs pour y retrouver une personnalité perdue. Puis vient l’ «apologie » de sa personne, qui explique, défend ou justifie les choix ou les traits de caractère de l’auteur, pour soi-même ou pour le grand 2 HUBIER Sébastien, Littératures intimes. Les expressions du moi, de l’autobiographie à l’autofiction, Paris, Armand Colin, 2005, p. 32. 10 public. Mais les intérêts de l’autobiographie touchent aussi au message donné par l’œuvre. Par ailleurs, l’écrivain, à travers le récit de sa vie, décrit les époques, les expériences, les péripéties de son existence. A travers cela, il juge, plaidoyer ou réquisitoire, le monde qui l’entoure. D’abord, le but premier et légitime de l’autobiographie est le récit de sa propre vie. Pour l’écrivain, exposer son existence est un plongeon dans le monde des souvenirs, agréables ou douloureux, enrichissants ou ayant marqués un tournant dans sa vie, revivre les instants de sa vie tout en ayant un regard extérieur, adulte et réfléchi. En second lieu, l’autobiographie tient compte d’un plaidoyer de soi même, ou encore d’une justification ou simplement d’une explication de sa personnalité, de ses choix ou encore de sa vie. Cette défense, cette « rédaction » peut s’adresser au public mais aussi et surtout à soi-même. Le projet même de l’autobiographe est de se connaître, de se découvrir. Cependant, ce projet, s’il est suivi jusqu’au bout, conduit alors à une description personnelle qui s’étend à de nombreuses personnes qui y trouve un miroir pour leur propre vie, dire que c’est une sorte de révélation que l’auteur adresserait directement à son lecteur, « (s)on semblable, (s)on frère »3. Elle représente un moyen convaincant de faire 3 BAUDELAIRE Charles, Les Fleurs du Mal, Paris, ENAG Editions, 1990, p.4. 11 passer ses idées, ses messages, ses désirs, ses espoirs. Elle est le fruit d’un long et parfois douloureux ouvrage. Sachant que l’écriture a un immense pouvoir cathartique, l’auteur expurge ses ressentis, il les formalise pour ainsi mieux les apprivoiser, les comprendre, ou s’en libérer. La plupart du temps, il commence à écrire pour ces raisons. L’écriture est donc tournée vers soi. De même, l’autobiographie, elle, s’affirme comme le genre du passé, souple, imperceptible. Elle ne copie pas, elle recrée tout au profil d’une fidélité secrète. Ainsi « la vie apparaît-elle comme un film négatif qui trouve ses couleurs que par le jeu du souvenir »4. En somme, l’écriture de l’intime est un genre fascinant. Il y a plusieurs façons d’écrire une autobiographie : chaque auteur uploads/Litterature/ has-1045.pdf

  • 40
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager