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" # $ % Thème 3 : Dans la maison BTS – 1ère année – Culture Générale Séance ........... :................................................................................................................................ ............................................................................................................................................................... Document 1 - Éric Woerth, Le Duc d’Aumale. L’Étonnant destin d’un prince collectionneur, 2006. Le domaine de Chantilly est l’un des joyaux du patrimoine français. Il est aussi l’œuvre d’un homme au destin exceptionnel : Henri d’Orléans, duc d’Aumale (1822-1897), cinquième fils de la reine Marie-Amélie et du roi Louis- Philippe – dernier roi des Français- présenté ici par Éric Woerth, homme politique français. Collectionneur passionné, le duc se voit confronté à la fin de sa vie à la question de son héritage : que faire de son château de Chantilly ? 1 5 10 15 20 25 30 En 1882, Aumale a soixante ans. C'est un homme seul : la mort lui a ravi les êtres qui lui étaient le plus chers et donnaient sens aux entreprises diverses [...]. Reconstruire Chantilly, le rendre à sa magnificence d’antan1, y exposer l’une des plus belles collections de peintures, dessins, livres et objets d’art jamais réunie sont désormais ses seules joies [...]. Février 1880, il s’installe définitivement à Chantilly, où il mène une vie consacrée à l’étude et à la chasse [...]. Son cabinet des livres est devenu le centre névralgique2 du château : c’est là qu’il travaille à la rédaction de son histoire des Condé, examine les catalogues de vente d’œuvre d’art, classe les tableaux et les livres récemment acquis, choisi de nouvelles reliures pour les ouvrages abîmés, reçoit son architecte, le « cher Daumet », et les membres des associations de bibliophiles [...], décide des améliorations à apporter à son domaine. [...] Chantilly est son œuvre [...]. Il a le plaisir à faire partager son trésor et reçoit beaucoup, pour le dîner ou des chasses, sans jamais manquer de faire admirer ses collections. Il décide de 1878 d’ouvrir le château et le parc au public deux fois par semaine, les jeudis et les dimanches, entre le 1er juin et le 1er octobre, afin de permettre au plus grand nombre de découvrir Chantilly et les œuvres d’art qui il y a rassemblés avec tant de gout. Les Grandes Écuries, véritable « palais pour les chevaux[...], le Hameau [...] composé de maisons de village construites en pan de bois, couvertes de chaume, mais dont le luxe et l’aménagement intérieur provoquait surprise et ravissement chez les visiteurs que le prince y amenait à diner, souper ou écouter de la musique ; la maison de Sylvie, enfin, construite pour être un lieu d’agrément3, sont eux aussi restaurés et peuvent être visités. Dans cette existence organisée autour de Chantilly et de ses collections, il y a cependant deux échappatoires : Paris et les voyages [...]. Seuls les rhumatismes et une grave attaque de goutte4 et de fièvre peuvent modérer l’enthousiasme d’Aumale pour ces voyages ponctuant chaque année de leurs plaisirs inattendus. La détérioration de son état de santé a cependant une autre conséquence, celle de le conduire à réfléchir sérieusement à ses dispositions testamentaires. [...] Il ne trouve pas de solution pour Chantilly. Son souhait le plus profond est en effet de maintenir l’unité de ce domaine et des collections qu’il y a entreposées. A ses amis, Aumale répète souvent : « Chantilly représente une grande unité territoriale, une Grande unité historique, une grande unité artistique. Je tremble à la pensée que tout cela sera dispersé auprès après moi au feu des enchères. » L’idée du legs à l’institut Louis est finalement suggéré par le jeune préfet de l’Oise, Justin de Selves, et Aumale l’adopte sans hésiter dans le testament qu’il rédige le 3 juin 1884. L’Institut, choisi par sa capacité à maintenir son « indépendance au milieu des fluctuations politiques », est apparu aux yeux d’Aumale comme la seule institution en mesure de lui garantir le respect et la conversation de ce qui constituait l’œuvre de sa vie. Document 2 : Christine Jordis, Prudence et Passion, 2020. Christine Jordis est une autrice, journaliste, critique littéraire et éditrice française. Dans ce texte, elle nous invite à prendre conscience du paradoxe inhérent à la maison de famille. Celle-ci – porteuse de toutes les traditions familiales – 1 D’antan : d’avant 2 Centre névralgique : centre stratégique 3 Agrément : destiné au plaisir 4 Goutte : maladie inflammatoire des articulations doit, en outre, répondre aux exigences de la vie moderne. Elle est ainsi le témoin et le garant du temps qui passe et qui transmet son héritage de génération en génération. 1 5 10 15 20 25 Quittant l’Angleterre où elle avait vécu pendant des années, la famille Dalembert s'était fixée à Paris. Elle occupait un petit appartement, dont elle avait hérité – impossible par les temps qui courent de rien acheter – dans une maison construite au XIXe siècle. Autrefois cette maison avait été habitée par la famille. Mais depuis la guerre, des temps plus durs étaient venus et il avait fallu réduire. Frères et cousins s’étant mariés et leurs épouses faisant preuve d’un désir bien légitime d’indépendance, ils avaient quitté les murs qui contenaient tant – trop peut-être – de l’histoire familiale. Chargés de meubles et de bibelots1, ils avaient émigré vers des cieux moins onéreux que ceux de leur septième arrondissement. Lequel était occupé surtout par des vieux et par des ministères, plus récemment par de riches étrangers, des néopropriétaires qui venaient s’acheter un passé et afficher leur réussite ou bien spéculaient tout simplement sur la monté des prix de l’immobilier et revendaient après quelque six mois un achat bien avisé pour se retrouver un peu plus renfloués encore [...]. Mme Dalembert et ses deux filles, Elena et Marianne, menaient à l’étage supérieur, dans un appartement joliment mansardé – anciennement une suite de chambres de bonne -, une vie régulière et silencieuse, si bien que les voisins, des couples tranquilles et sans éclat, parfois croisés dans les escaliers, appréciaient leur présence. M. Dalembert était mort après une brève maladie, léguant à ses filles la nue-propriété de leur logis et à sa femme l’usufruit. Soir et matin, elles traversaient le grand hall d’entrée au rez-de-chaussée, un espace majestueux, dernier vestige d’une splendeur perdue, que les agences faisaient volontiers visiter aux éventuels acheteurs en s’exclamant sur la bizarrerie de l’endroit (un atout dans la vente), sans toutefois mentionner qu’il aurait pu servir d’illustration à un XIXe siècle dépeint dans les œuvres de Balzac. [...] L’esprit familial, celui qu’on se transmet d’une génération à l’autre avec les valeurs qu’on juge précieuses, était ainsi incarné dans un lieu conservé à travers les années. Le XIXe aristocratique s’y attardait et communiquait aux habitants de l’immeuble un air de ce passé désuet qui formait un contraste total avec le restant du monde contemporain, plus que jamais divisé pourtant, si l’on reprend les deux termes du titre d’un roman de ce même Balzac2, entre la « misère » et la « splendeur » (chacun de ces deux termes devant d’ailleurs être relativisé). Sans y prendre garde, Elena et Marianne en absorbaient l’atmosphère, celle d’une époque révolue où les objets, témoins de la vie quotidienne, demeuraient en place à tout jamais, s’inscrivant dans une continuité que ne menaçait aucun changement, aucune rupture brutale, et qui constituait un parfait contrepoint au tempo chaotique de la vie actuelle. Document 3 : Thomas Vinterberg, Festen, photogramme, 1998 Pour célébrer ses 60 ans, Helge Klingenfeldt, un riche notable, a rassemblé ses amis et ses proches. La fête commence à peine quand Christian, son fils aîné, prononce un discours devant tout l’auditoire. Il y révèle l’inceste commis par leur père dont lui et Linda, sa sœur jumelle qui vient de se suicider, ont été victimes enfants. Une onde de choc s’abat sur la famille déjà meurtrie… 1 Bibelot : petit objet décoratif 2 Rapport à l’œuvre de Balzac, Splendeur et misères des courtisanes. Document 4 : Edward Hopper (1882-1967), Chambre à New York, 1932, Sheldon Art Gallery (USA). Vous pouvez lire l’analyse du tableau ici : http://lezarplastik.free.fr/HOPPER-Chambre-a-New-York.pdf Document 5 : François Vigouroux, L’âme des maisons, 1996. L’âme des maisons est un essai consacré aux rapports que les humains entretiennent avec les maisons, et notamment aux forces souterraines à l’œuvre dans ces interactions. Quels que soient notre âge, notre condition ou notre caractère, toute activité d’aménagement ou de construction de la maison nous révèle. Notre maison est une seconde peau qui nous raconte. 1 5 10 15 Simon se tenait à côté de moi, silencieux. […]. Cette maison, il l’avait construite de ses mains. Et c’était en cela une maison du père, c’est-à-dire un lieu où, pour imiter son père et le dépasser, il reproduisait les gestes de celui-ci. C’était en même temps une maison de la revanche et de la revendication. L'enfant misérable, autrefois écrasé par la toute-puissance paternelle et humilié par toute la famille, pouvait enfin y être reconnu. Cette demeure, il aurait fallu y venir à l’occasion des fêtes ou des réceptions qu’il y donnait, en voir les éclairages et les décorations, entendre les musiques et la voix du maître de maison organisant les uploads/Litterature/ bts-corpus-a-travailler.pdf
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- Publié le Jan 21, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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