© CNDP - 2012 1 LE CHANT DANS LA CLASSE ET DANS L’ECOLE L’APPRENTISSAGE COLLECT

© CNDP - 2012 1 LE CHANT DANS LA CLASSE ET DANS L’ECOLE L’APPRENTISSAGE COLLECTIF D’UN CHANT Comment préparer l’apprentissage ? Au niveau du maître  Choisir le chant suivant des critères qui peuvent toucher à la pertinence du texte, à l’attrait musical, à l’âge des élèves et aux compétences acquises, au contexte de vie de classe, aux liens du chant avec un projet en cours ou bien avec d’autres disciplines. La collection « Chansons Prim » et les répertoires académiques proposés par le réseau SCÉRÉN sont des ressources utiles.  S’approprier parfaitement le chant pour être capable de le restituer et d’en reprendre n’importe quelle phrase au pied levé.  Repérer les difficultés de texte, de mélodie, de rythme. Prévoir le découpage pour l’apprentissage des points les plus délicats.  Choisir le ton du chant en respectant la tessiture des voix d’enfants. Les adultes non chanteurs ont souvent tendance à faire chanter les enfants dans une tessiture trop grave. Une partition appropriée permettra, même aux non-musiciens, de connaître la note de départ. Si l’on n’en dispose pas, ne pas hésiter à essayer avec les élèves différentes hauteurs pour trouver celle qui leur convient le mieux. Noter alors la note de départ que l’on aura repérée à l’aide d’un instrument quelconque. ► Aides possibles lors de la mise en œuvre :  repérer et redonner régulièrement la note de départ à l’aide d’un instrument : flûte, carillon, clavier, guitare… Si l’on utilise un clavier, même modeste, un élève peut facilement donner la note au groupe, et cela dès la maternelle (on utilise par exemple un repérage sur les touches à l’aide de gommettes) ;  solliciter un ou plusieurs « élèves relais », capables de répéter correctement le modèle ;  puiser dans les répertoires pédagogiques conçus par des spécialistes qui sont adaptés aux capacités vocales des enfants. Au niveau des élèves La mise en train par laquelle s’ouvre une séance de chant vise des objectifs divers de préparation tant physique et sensorielle que psychologique. Cette phase préparatoire demande quelques minutes, elle doit rester ludique et ne pas conduire à différer trop longtemps le moment de chanter. Elle peut débuter par quelques exercices d’étirements, de décontraction, de contrôle de son ancrage sur le sol (buste droit, sans raideur), ceci dans le silence et l’attention dirigée vers le maître. Suivront des exercices de sensibilisation à la respiration, si on les maîtrise. Elle se poursuit par des vocalises simples. Quelques-uns de ces exercices peuvent être repris entre les chants dans un but de détente, de concentration ou de positionnement. On vise l’appropriation durable par les élèves d’une série d’attitudes propices au chant. © CNDP - 2012 2 Comment présenter le chant aux enfants ? Autant que possible, il est souhaitable que la première présentation s’effectue par la voix de l’enseignant qui veille à la qualité musicale, à la justesse et à l’interprétation. Cette première présentation sera suivie d’un dialogue avec les élèves et de l’apport des premières informations nécessaires sur le chant. Il est également possible de recourir à un chant enregistré. Cela peut se justifier en particulier pour des chants en langue étrangère ou à effets expressifs très marqués, ou enfin si le maître ne chante pas avec suffisamment de fiabilité. Dans tous les cas, on proposera des écoutes répétées et on veillera à la parfaite compréhension du texte. Comment conduire l’apprentissage ? Les méthodes de transmission peuvent varier en fonction du répertoire et de l’âge des enfants. En maternelle, on n’hésitera pas à s’écarter de l’approche méthodique décrite plus loin, en jouant sur des processus d’imprégnation répétitifs. Ainsi, dans une journée, le maître (ou la maîtresse) peut entonner plusieurs fois le chant choisi au cours de diverses activités. Ce mode d’appropriation, d’ailleurs traditionnel (chant de métiers, chant de marche), conserve tout son intérêt. Les écoutes répétées de l’enregistrement d’un chant, sur une dizaine de jours par exemple, sont un excellent préalable. Cependant, la méthode la plus courante (et nécessaire), dès que le chant est un peu long, se base sur l’audition/répétition de fragments successifs en dialogue avec le maître. Ce dialogue construit le chant progressivement et méthodiquement. ►Exemple à partir d’un chant à quatre phrases musicales A-B-C-D : Apprentissage de A (deux, trois, quatre reprises si nécessaire, sans commentaire entre les reprises), puis apprentissage de B, puis enchaînement AB, puis apprentissage de C, etc., pour aboutir à ABCD. Cette transmission, alternant exemples et répétitions, est d’autant plus efficace que l’enseignant mène ce processus en suivant une pulsation vivante, en fonction du texte et du phrasé musical. Le dialogue doit prendre la forme d’un jeu expressif. Le principe d’alternance des rôles (« c’est à moi de chanter »/« c’est à vous »), transmis uniquement par le geste, est à établir rigoureusement. L’enseignant veille d’ailleurs à ne pas céder, dans cette phase d’apprentissage, à son désir de soutenir les enfants en chantant lui aussi. Ceci l’empêcherait d’écouter le chœur et d’améliorer la réponse de celui-ci. Dans ce processus de répétition, pour relancer la participation et soutenir la mémorisation, on peut varier les groupes sollicités : par demi-classe, individuellement, classe entière, en partageant les phrases entre la classe et le maître, ou entre deux groupes. On proposera de chanter certaines phrases de l’enchaînement « dans sa tête » (chant intérieur comme pour la lecture) ou de remplacer une phrase vocale par le jeu d’un instrument rythmique ou mélodique. ►Après l’essentiel de l’apprentissage du chant, un premier dialogue avec les enfants permettra analyse et prise de conscience de ce qui a été accompli. © CNDP - 2012 3 ►C’est la pratique quotidienne, même brève, qui favorisera l’effet de mémorisation. Attention, c’est aussi là que des erreurs peuvent s’enraciner. ►Rester attentif, dès le début, à la diction du texte, aux nuances, à la dynamique, au plaisir de s’engager vocalement. ►L’engagement gestuel et expressif, l’implication corporelle, jouent leur rôle dans la mémorisation et dans l’expressivité. Comment traiter les difficultés les plus courantes ? Les difficultés rythmiques Le travail corporel est indispensable en utilisant selon les besoins et en combinaison :  Le marquage de la pulsation, le parlé-rythmé, les rythmes frappés, les déplacements (qui pourront, mais ultérieurement, se prolonger en chorégraphie). Devant les difficultés mélodiques  Anticiper dès l’échauffement en intégrant la difficulté dans une vocalise.  Découper la mélodie en petits fragments jusqu’à isoler l’intervalle difficile, le faire reconnaître et reproduire. Le réintégrer rapidement à sa place dans la phrase.  Jouer avec des répétitions variées (de nuance, d’effets vocaux, de prononciation…).  Recourir à un instrument lorsque c’est possible reste bien sûr un moyen essentiel pour consolider la justesse. La longueur d’un chant Du point de vue mélodique le temps nécessaire à l’apprentissage du premier couplet est le plus long, l’apprentissage des autres couplets porte sur des questions de mise en place du texte. Le travail de mémorisation systématique peut se faire en classe par la récitation. Face aux enfants qui ont des difficultés Certains enfants ne parviennent pas à chanter à l’unisson de leurs camarades. Les exercices de la séquence d’échauffement (sirènes, balle de son) peuvent suffire à les amener à trouver leur voix chantée. Quelques séances en petit groupe peuvent s’avérer nécessaires ; on débutera la progression en évoluant à partir des notes que l’élève arrive à produire et à reproduire. Au début, la voix d’un autre enfant est souvent un modèle plus facile à imiter que celle de l’adulte. Dans tous les cas, une participation « immergée » dans le groupe qui chante est à encourager de manière accueillante et non culpabilisante. Par ailleurs, lorsqu’un élève présente une voix éraillée de manière durable, il convient d’attirer l’attention des parents sur ce point. © CNDP - 2012 4 ►Des aides techniques complémentaires :  écouter une version enregistrée : être attentif à l’interprétation, à l’orchestration, aux nuances, au tempo, aux intermèdes instrumentaux ;  écouter un enregistrement de la classe : c’est un puissant stimulant de la qualité de production si les enfants sont entraînés à l’audition critique et débattue. Chanter seulement ou interpréter des chants ? Lorsqu’on connaît les paroles et la mélodie d’un chant, il reste encore une énorme marge de progrès apportée par l’interprétation. L’interprétation met en jeu un travail sur l’articulation, les nuances, le tempo, les attaques, les dispositifs (solistes, groupes), voire l’accompagnement (percussions simples, par exemple), le mime, la mise en espace ou la mise en scène. Pour l’accompagnement, la collaboration avec des instrumentistes enrichit considérablement l’expérience musicale et culturelle des élèves. Elle est donc à rechercher autant que possible auprès des écoles de musique, des parents d’élèves, partenaires de projets... On peut avoir recours, pour le travail et pour le concert, à une bande orchestre si elle est de bonne qualité musicale. Cela nécessite une bonne connaissance du chant, dans ses différentes facettes, le repérage de l’introduction, des « ponts » entre couplets, des « ralentis » éventuels et une appropriation par l’écoute et le chant intérieur avant de chanter avec cet accompagnement enregistré. Il faut veiller à placer la source sonore de manière à ce uploads/Litterature/ chanson-prim-musique-prim-pdf-methodo-chanter-jdl.pdf

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