Le 29 décembre 1951, lorsqu'il monte sur le siège arrière de la Norton 500 de s
Le 29 décembre 1951, lorsqu'il monte sur le siège arrière de la Norton 500 de son ami Alberto Granado, Ernesto Guevara va bientôt avoir vingt-quatre ans. Leur traversée aventureuse de l'Amérique latine se révélera être un véritable voyage initia- tique même si, au départ, les deux étudiants sont plus attirés par le romantisme de la route cher à la Beat Génération que par la découverte des peuples opprimés. Bouillonnement d'êtres et de destins, fragments de vies parallèles ou entrecroisées, ce journal de bord est un document exceptionnel sur la vie de celui qui verra son image « postéri- sée » au panthéon révolutionnaire. Né en 1928 en Argentine, Ernesto Guevara, médecin, aventurier, héros romantique, révolutionnaire, est exécuté le 9 octobre 1967 sur ordre du pré- sident bolivien Barientos. Après son premier périple, il repartira « encore une fois », poursuivant son journal annoté dans Second voyage à travers l'Amérique latine (1953-1956) (Mille et une nuits, 2002). Traduit de l'espagnol (Argentine) par Martine Thomas Ce livre vous est proposé par Tari & Lenwë A propos de nos e-books : Nos e-books sont imprimables en double-page A4, en conservant donc la mise en page du livre original. L'impression d'extraits est bien évidemment tout aussi possible. Nos e-books sont en mode texte, c'est-à-dire que vous pouvez lancer des recherches de mots à partir de l'outîl intégré d'Acrobat Reader, ou même de logiciels spécifiques comme Copernic Desktop Search et Google Desktop Search par exemple. Après quelques réglages, vous pourrez même lancer des recherches dans tous les e-books simultanément ! Nos e-books sont vierges de toutes limitations, ils sont donc reportables sur d'autres plateformes compatibles Adobe Acrobat sans aucune contrainte. Comment trouver plus d'e-books ? Pour consulter nos dernières releases, il suffit de taper « tarilenwe » dans l'onglet de recherche de votre client eMule. 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En vous souhaitant une très bonne lecture, Tari & Lenwë Du même auteur Journal de Bolivie, La Découverte, 1995. Écrits d'un révolutionnaire, La Brèche, 1987. Le Socialisme et l'Homme, La Découverte, 1987. L'Homme et le Socialisme à Cuba, Cujas, 1966. Second Voyage à travers l'Amérique latine (1953-1956), Mille et une nuits, 2002. Illustration de couverture de Laurence Bériot, d'après la photographie de Alberto Korda (© ADAGP Paris, 2004). La première éditions de ce texte a été publiée aux Éditions Austral en 1994. Titre original : Notas de Viaje. © 2003 Che Guevara Studies Center. © 2003 Aleida March. (publié par accord avec Océan Press) © Mille et une nuits, département de la Librairie Arthème Fayard, septembre 1997-juin 2001. ISBN 2-84205-581-0 Sommaire Avertissement 8 Voyage à motocyclette par Ernesto Che Guevara 9 Lettres de Colombie par Ernesto Guevara Lynch 181 Ernesto arrive à Miami et rentre à Buenos Aires 188 Itinéraire de voyage 191 Le Voyage du Condiottiere par Ramon Chao 195 Notice biographique 213 AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR ET DE L'ÉDITEUR Les textes d'Ernesto Guevara sont composés en partie de pages de journal écrites au cours du voyage, en partie de sou- venirs. Il en résulte certaines irrégularités de style, notamment pour ce qui est du temps des verbes, et certaines discontinuités dans le récit. Nous avons tenté de remédier aux problèmes les plus criants, mais, la plupart du temps, nous avons fidèlement conservé la structure du récit. Voyage à motocyclette ENTENDONS-NOUS BIEN! Ce qui suit n'est pas le récit d'exploits fabuleux, ni, à pro- prement parler, un récit sur le mode « cynique ». En tout cas, tel n'est pas le propos. C'est un fragment de nos vies parallèles, au temps où nous parcourions ensemble un même bout de chemin, dans une communauté d'aspirations et de rêves. En neuf mois, bien des choses peuvent venir à l'esprit d'un homme, de la spéculation philosophique la plus élevée à l'envie terre à terre d'une assiette de soupe. Et cela, en totale harmonie avec le vide de son estomac. Et pour peu qu'il soit porté vers l'aventure, cet homme vivra des épisodes auxquels les autres s'intéresseront peut-être et dont le récit épars ressemblerait à ce genre de notes. La pièce a donc été lancée, elle a fait plusieurs tours ; elle est tombée une fois sur « face », une autre fois sur « pile ». L'homme, mesure de toutes choses, parle ici par ma bouche et relate avec mes mots ce que mes yeux ont vu. Peut-être bien que sur dix « face » possibles, je n'ai vu qu'une fois le côté « pile », ou vice versa; c'est probable et je n'ai pas de circonstances atténuantes. Ma bouche transmet ce que mes yeux lui ont raconté. Que mon regard n'ait jamais été pano- ramique, mais toujours fugace et parfois peu équitable, et 11 mes jugements trop catégoriques : d'accord, mais c'est là comme la résonance d'un clavier sous l'impulsion des doigts qui sont venus frapper ses touches, et cette impulsion éphé- mère est maintenant morte. Il n'y a personne à qui faire porter le chapeau. Le personnage qui a écrit ces notes est mort en foulant à nouveau le sol argentin, celui qui les met en ordre et les polit, ce « moi » n'est pas lui. Du moins il ne s'agit pas du même « moi » intérieur. Cette errance sans but à travers notre « Amérique Majuscule » m'a changé davan- tage que je ne le croyais. Dans n'importe quel livre technique sur la photographie, on peut voir l'image d'un paysage nocturne où brille la pleine lune, avec un commentaire nous révélant le secret de cette obscurité en plein soleil. Mais la nature du bain sensi- tif qui recouvre ma rétine n'est pas connue du lecteur et je n'en ai moi-même qu'une vague intuition, si bien qu'on ne peut pas faire de corrections sur la plaque pour chercher le moment précis où l'image fut prise. Si je vous présente un paysage nocturne, que vous y croyiez ou non, peu importe, car sans connaître personnellement le paysage photographié par mes notes, vous aurez du mal à approcher une autre vérité que celle que je vous livre ici. Je vous laisse mainte- nant avec moi-même, ou celui que j'étais... PRODROMES C'était un matin d'octobre. Profitant du pont du 17, j'étais allé à Côrdoba. Sous la treille de la maison d'Alberto 12 Granado, nous avons pris du maté1 sucré et commenté les dernières nouvelles de cette « chienne de vie », tout en nous consacrant à la remise en état de la Poderosa II 2. Alberto déplorait d'avoir dû abandonner son poste à la léproserie de San Francisco de Chanar et son travail si mal payé à l'Hôpi- tal espagnol. Moi aussi, j'avais dû renoncer à mon poste mais, contrairement à lui,je m'en trouvais très heureux; tou- tefois j'avais également quelques soucis, dont il fallait cher- cher l'origine dans mon esprit rêveur. J'en avais assez de la faculté de médecine, des hôpitaux et des examens. Portés par notre rêverie, nous sommes arrivés dans de lointains pays, nous avons navigué sur des mers tropicales et visité toute l'Asie. Et soudain, glissée en passant comme fai- sant partie de nos rêves, la question a jailli : « Et si nous allions en Amérique du Nord ? — En Amérique du Nord ? Comment ? — Avec la Poderosa, mon vieux. » Voilà comment fut décidé le voyage, un voyage que l'on a toujours mené en fonction du grand principe fixé à ce moment-là : l'Improvisation. Les frères d'Alberto se sont mis de la partie et chacun, par une tournée de maté, a scellé l'engagement inéluctable de ne pas flancher avant de voir nos désirs réalisés. Le reste n'a été qu'une suite monotone 1. Boisson légèrement excitante et très populaire au sud de l'Amérique latine. On l'obtient par infusion des feuilles de « l'herbe à maté » (ilex para- guariensis), cultivée en Argentine, au Paraguay et au Brésil. À l'origine, « maté » désigne en quechua la petite calebasse qui sert de récipient au liquide que l'on aspire par un petit tube métallique (N.d.T.). 2. La Vigoureuse (N.d.T.). 13 de tracasseries à la recherche de uploads/Litterature/ che-guevara-ernesto-voyage-a-motocyclette.pdf
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- Publié le Aoû 18, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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