Cicéron (env. -43) (Marcus Tullius Cicero) “De Fato” Le Destin Traduction franç
Cicéron (env. -43) (Marcus Tullius Cicero) “De Fato” Le Destin Traduction française de Vincent Ravasse, Juin 2002. Un document produit en version numérique par Vincent Ravasse, bénévole, Professeur de lettres classiques au Lycée Ango de Dieppe en Normandie Courriel: vravasse@club-internet.fr Site web: http://www.philotra.com Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm Cicéron, De Fato ( Le Destin), (env. - 43) 2 Un document produit en version numérique par M. Vincent Ravasse, bénévole, Professeur de lettres classiques au Lycée Ango de Dieppe en Normandie Courriel: vravasse@club-internet.fr Site web: http://www.philotra.com à partir de : Cicéron (- 106 à - 43) De Fato ( Le Destin ) Une édition électronique réalisée à partir du texte de Cicéron (Marcus Tullius Cicero), De Fato ( Le Destin ). Le texte utilisé est celui qui est proposé sur le site « The Latin Library » (http://www.thelatinlibrary.com/), qui offre à peu près l’ensemble de la littérature latine en « version originale ». Traduction française de Vincent Ravasse, Juin 2002. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 12 points. Pour les citations : Times New Roman 10 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2000. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 14 août 2002 à Chicoutimi, Québec. Avec l’autorisation de M. Vincent Ravasse. Cicéron, De Fato ( Le Destin), (env. - 43) 3 Table des matières De Fato (Le Destin), version AVEC parenthèses latines De Fato (Le Destin), version SANS parenthèses latines Cicéron, De Fato ( Le Destin), (env. - 43) 4 Marcus Tullius Cicero De Fato Cicéron Le Destin (Version avec parenthèses latines) Traduction de Vincent Ravasse, Professeur de lettres classiques au lycée Jehan Ango de Dieppe (France) Juin 2002 Le texte utilisé est celui qui est proposé sur le site « The Latin Library » (http://www.thelatinlibrary.com/), qui offre à peu près l’ensemble de la littérature latine en « version originale ». I 1. ... cette partie de la philosophie que les Grecs appellent “ethos” parce qu’elle concerne les mœurs, nous l’appelons habituellement philosophie des mœurs, mais il convient, en enrichissant notre langue latine, de l’intituler “morale” ; il faut aussi démêler la signification et le nombre des énonciations que les Grecs appellent “axiomes” 1 : quand elles parlent du futur ou de ce qui peut ou non se produire, leur définition donne lieu à un problème difficile que les philosophes désignent sous les termes de “question des possibles” : c’est globalement la “logique”, que j’appelle méthode de raisonnement [rationem disserendi]. Or, ce que j’avais fait dans mes autres livres, dans La Nature des dieux [De Natura deorum] comme dans La Divination [De Divinatione] 2, c’est-à-dire un développement suivi sur chacune des deux parties en 1 “axiomata” : terme apparaissant en grec dans le texte de Cicéron. (ndt) 2 J’ai pris le parti de donner aux titres d’ouvrages l’allure qu’on leur donne aujourd’hui, plutôt que de reproduire l’habitude latiniste du “De...”. Jean Bayet, dans sa Littérature latine (Armand Colin, 1934), faisait déjà de même. (ndt) Cicéron, De Fato ( Le Destin), (env. - 43) 5 discussion, pour que chacun pût reconnaître plus facilement ce qui lui paraissait le plus probable, c’est un hasard [casus] qui m’a empêché de le faire dans cette discussion sur le destin [de fato]. 2. J’étais chez moi à Pouzzoles, et mon ami Hirtius, consul désigné, se trouvait dans la région ; c’est un ami très proche, qui s’est consacré aux études dans lesquelles je vis depuis l’enfance ; nous étions très souvent ensemble, notamment à rechercher avec ardeur des idées propres à assurer la paix et l’entente entre les citoyens. Car après l’assassinat de César, il semblait qu’on cherchait tous les prétextes de nouveaux troubles, et nous pensions qu’il fallait les éviter : presque toutes nos discussions y étaient consacrées ; et au cours de ces fréquentes rencontres, un jour plus calme que d’habitude et moins occupé par les visites, il était venu me voir, et il fut d’abord question, ce qui pour nous était quotidien et presque réglementaire, de la paix et du calme. II 3. Après cela : “Et alors, dit-il, puisque tu n’as pas, toi, renoncé aux exercices oratoires, du moins je l’espère, mais que tu leur préfères sans aucun doute la philosophie, puis-je entendre quelques mots à ce sujet ? — Entendre, certainement, dis-je, tout comme parler toi-même ; car comme tu le penses, je n’ai pas abandonné les études oratoires pour lesquelles je t’ai enthousiasmé, c’est vrai, même si tu y étais déjà ardemment disposé quand je t’ai reçu ; et celles que je mène maintenant n’affaiblissent pas, mais accentuent au con- traire cette disposition. En effet l’orateur a une grande familiarité avec le genre de philosophie qui m’occupe aujourd’hui : il emprunte à l’Académie sa finesse et lui apporte en retour la puissance de la parole et les ornements du style. De cette façon, puisque je dispose des deux domaines, à toi de choisir aujourd’hui celui dont tu veux profiter. — C’est très aimable à toi, et conforme à ton habitude, dit alors Hirtius ; car ta volonté n’a jamais rien refusé à mes inclinations. 4. Mais tes habitudes rhétoriques me sont connues : je t’ai souvent écouté —et t’écouterai encore ; puisque tes Tusculanes montrent que tu as pris cette habitude des Académiciens de discuter contre ce qui est proposé, je voudrais, si tu n’y vois pas d’inconvénient, avancer une idée sur laquelle je t’écouterai. — Comment voir un inconvénient à ce qui pourrait t’être agréable ? Mais tu vas m’entendre comme un Romain qui s’engage sans assurance dans ce mode de discussion, qui reprend ces pratiques après une longue interruption. — Je vais t’écouter discuter, dit-il, comme je lis ce que tu as écrit. Tu peux donc commencer. Asseyons-nous ici.” III 5. ... Parmi tout cela, dans certains cas, comme celui du poète Antipater, des gens nés au solstice d’hiver, de frères malades en même temps, de l’urine, des ongles et de ce genre de choses, la relation naturelle existe, je ne la nie pas, mais il n’y a aucun lien de fatalité [vis est nulla fatalis] ; par Cicéron, De Fato ( Le Destin), (env. - 43) 6 ailleurs, dans d’autres cas, certains hasards [fortuita quaedam] peuvent se produire, par exemple chez ce naufragé, chez Icadius ou chez Daphitas. Posidonius semble même (sans vouloir offenser mon maître) imaginer certains détails ; c’est évidemment inconvenant. Car enfin, si le destin de Daphitas était de tomber de cheval et d’en mourir, était-ce de ce cheval qui, alors qu’il n’était pas cheval, portait un nom différent de ce qu’il était ? 1 Philippe était-il averti d’avoir à éviter ces petits quadriges gravés sur la poignée de son épée ? Est-ce en vérité la poignée qui l’a tué ? Et en quoi est-il important que ce naufragé anonyme ait glissé dans un ruisseau — même si Possidonius écrit qu’on lui avait prédit une mort par noyade ? Je ne vois aucune fatalité, même pour le brigand Icadius : Possidonius écrit en effet qu’il n’avait fait l’objet d’aucune prédiction. 6. Quoi d’étonnant qu’un rocher lui soit tombé sur les jambes du haut de la grotte ? A mon avis, même si Icadius n’avait pas été dans la grotte, le rocher serait quand même tombé. Ou bien il n’y a absolument rien de fortuit, ou bien cela a pu se produire par hasard. Je pose donc la question suivante (qui va avoir une large portée) : si le destin n’avait décidément aucun nom, aucune nature, aucun pouvoir, et si la plupart des événements, ou tous, se produisaient par hasard, accidentellement, au petit bonheur, arriveraient-ils autrement que maintenant ? A quoi sert-il donc d’introduire du destin là où la raison de toute chose peut, sans l’idée de destin, se rapporter à la nature et au hasard ? IV 7. Mais laissons-là Posidonius avec bonne grâce, comme c’est juste, et retournons aux pièges de Chrysippe. Au moins répondons-lui d’abord sur cette “contagion” entre les choses [contagione rerum], avant de poursuivre avec le reste. Nous voyons à quel point les natures des lieux diffèrent : cer- tains sont sains, d’autres infectés ; ici on voit des allergiques qui semblent déborder de sécrétions maladives, là des gens desséchés et décharnés ; et à de nombreux égards les différences entre les lieux sont considérables. Le climat est subtil à Athènes, d’où on déduit que les Athéniens ont l’esprit plus fin ; à Thèbes l’atmosphère est plus lourde : voilà la raison de l’embonpoint et de la bonne santé des Thébains. Pourtant cette légèreté du ciel n’expliquera pas qu’on aille écouter Zénon, ou Arcésilas, ou Théophraste, pas plus que la 1 Le nom de Daphitas apparaît sous différentes uploads/Litterature/ cicero-le-destin.pdf
Documents similaires










-
31
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 24, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1803MB