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www.elo-basel.com Une petite histoire du cinéma français _____ de l’après-guerre aux années 80 www.elo-basel.com L'APRÈS-GUERRE (1946-1958) Dès la libération, le cinéma de l´après-guerre célèbre évidemment la victoire sur les Allemands et honore ses héros : les résistants. Le film collectif "La Libération de Paris" est réalisé en 10 jours en août 1944. Au premier festival de Cannes en 1946, le prix du jury est attribué à "La Bataille du rail" de René Clément, véritable ode aux résistants français. Mais il est encore trop tôt pour analyser le passé et ses zones d´ombresnotamment la collaboration, sujet toujours délicat de nos jours. Le film de Henri-Georges Clouzot, "Le Corbeau" sorti en 1943 et qui aborde le sujet de la délation est rapidement interdit et son réalisateur est obligé de se faire oublier pendant 2 ans. Petit à petit, dans cette période de reconstruction, le cinéma reprend ses habitudes et son classicisme qui sera bientôt tant critiqué par La Nouvelle Vague sous le terme de "qualité française". Le film de Marcel Carné "Les Enfants du paradis" sorti dès 1945 est considéré par les professionnels comme l´un des plus beaux films du cinéma français, peut-être même le plus beau. Le savoir-faire des anciens (Carné, Renoir, Duvivier) est évidentmais le cinéma vieillit sans vraiment savoir se renouveler. Les règles sont bien établies et il est quasiment impossible d´accéder à la réalisation sans avoir été assistant (on apporte le café et les croissants) pendant de nombreuses années. Le cinéma s´enlise dans la routine... Une deuxième génération de classiques apparaît dont le maître du suspense, Henri-Georges Clouzot (le Hitchcock français) mais aussi Christian Jacque, René Clément, Claude Autant-Lara, Jacques Becker, Jean Delannoy, Jean Cocteau... Le cinéma français est d´autant plus fragile que les accords Blum-Byrnes signés en 1946 à Washington imposent aux Français un quota d´importation de films américains en échange de l´effacement de leur dette. Les Français, privés de films américains pendant la guerre, se ruentsur un cinéma Hollywoodien alors à son apogée avec ses stars (Charlton Heston, Marlon Brando, John Wayne, Cary Grant, Liz taylor puis James Dean, Marylin Monroe) et ses maîtres (Alfred Hitchcock, John Ford). Hollywood produit 3 000 films entre 1945 et 1965. La France a aussi ses stars. Elles se nomment Gérard Philippe, Jean Marais, Yves Montand, Michel Simon, Fernandel, Lino Ventura chez les hommes, Michèle Morgan, Simone Signoret, Martine Carol côté femmes. Malgré la concurrence américaine, certains genres connaissent un grand succès : - les polars, genre typiquement français, mélange de film policier et de film noir : Quai des orfèvres (47) et Les Diaboliques (55) de Henri-Georges Clouzot ou Touchez pas au grisby (54) de Jacques Becker, Ascenceur pour l´échafaud (58) de Louis Malle - les films de cape et d´épée : Fanfan la Tulipe (52), Le Bossu (59), Les Trois mousquetaires (60) - les comédies : Le Petit monde de Don Camillo (52), L´Auberge rouge (51), Les Vacances de Monsieur Hulot (53) et Mon oncle (58) de Jacques Tati - le fantastique : la Belle et la bête (46) de Jean Cocteau, La Beauté du diable (50) de René Clair - l´adaptation d´oeuvres littéraires : La Symphonie pastorale (46), La Chartreuse de Parme (47), Le Plaisir (52), Le Rouge et noir (54), Gervaise(56), Le Diable au corps (47) www.elo-basel.com Dans ce contexte, fort en concurrence mais relativement classique, quelques réalisateurs (Alain Resnais, Robert Bresson, Jacques Tati, Jean-Pierre Melville, Louis Malle, Jean Rouch, Chris Marker) se démarquent par leur style moins conformiste, plus personnel et amorcent la transition vers le cinéma dit d´auteur. En 1956, Roger Vadim choque avec son film "Et dieu créa la femme" dans lequel il bouscule les conventions et ose donner une nouvelle image de la femme, celle d´une femme libérée, maître de son destin amoureux. Le film révèle une jeune actrice, une belle inconnue, elle s´appelle Brigitte Bardot. COMPRÉHENSION DE TEXTE Répondez aux questions suivantes : 1. Que célèbre le cinéma à la sortie de la guerre ? 2. Pourquoi le film "Le Corbeau" est-il interdit ? 3. Qu´est-ce que la "qualité française" ? 4. Qu´imposent les accords Blum-Byrnes aux Français ? 5. Pourquoi les Français se ruent-ils sur les films américains ? 6. Quels sont les genres de films populaires à l´époque ? 7. Comment se démarquent certains réalisateurs ? 8. Pourquoi le film de Roger Vadim choque-t-il ? ESPACE FILMS Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot, 1955 (10mn, début du film) Le Bossu de André Hunebelle, 1959 Les Vacances de Monsieur Hulot de Jacques Tati, 1953 Mon Oncle de Jacques Tati, 1958 Touchez pas au Grisby de Jacques Becker, 1954 Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot, 1953 Jeux Interdits de René Clément, 1952 www.elo-basel.com La Belle et la bête de Jean Cocteau, 1946 Journal d'un curé de campagne de Robert Bresson, 1951 Casque d'or de Jacques Becker, 1952 L'Auberge rouge de Claude Autant-Lara, 1951 La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara, 1956 LA NOUVELLE VAGUE (1959-1965) L´expression "La Nouvelle Vague" est communément utilisée pour décrire la nouvelle génération de cinéastes français qui a émergé à la fin des années 50. "La Nouvelle Vague" est en fait un véritable raz-de-marée. Ces jeunes cinéastes anti-conformistes vont bousculer les règles très établies du cinéma français et permettre ainsi à un nouveau cinéma d´émerger : le cinéma d´auteur. Les piliers de cette nouvelle tendance se nomment François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, Eric Rohmer, Jacques Rivette et Alain Resnais. Ils ont en général une trentaine d´années, sont accros des salles obscures et pour la plupart ils sont critiques pour la revue "Les Cahiers du Cinéma" (créée en 1951). Ces jeunes cinéastes en herbe en ont marre de l´académisme cinématographique dans lequel s´est enfermée la France depuis de nombreuses années. François Truffaut dénonce "une certaine tendance du cinéma français" dans Les Cahiers du Cinéma en 1954dans lequel il déplore le conformisme des anciens, "le cinéma de papa" et la surenchère à l´esthétisme et aux beaux dialogues. Il condamne le fossé entre la réalité et sa représentation à l´écran. Mais ces jeunes ne se contentent pas de critiquer, ils passent aux actes c´est-à-dire derrière la caméra. Grâce aux progrès techniques de l´époque (caméra légère et bon marché, pellicule sensible à la lumière du jour permettant les tournages hors studios, son synchrone de qualité), ils accèdent enfin à la réalisation. Les budgets sont souvent modestes (Claude Chabrol tourne "Le Beau Serge" grâce à un héritage familial) et ces réalisateurs de fortune n´ont aucune ou quasiment aucune expérience dans la mise en scène mais ils se lancent dans l´aventure…. Dès lors, s´en est fini des décors soignés, des tournages en studio, des beaux dialogues, des histoires irréelles, des têtes d´affiches. Place aux inconnus, aux tournages dans la rue, aux histoires simples, parfois autobiographiques, et bien souvent à l´improvisation. On filme la vie ! Le cinéma gagne en naturel et en simplicité. www.elo-basel.com Les jeunes cinéastes portent bien souvent les casquettes de scénaristes-dialoguistes-réalisateurs et leurs équipes sont minimales. Le résultat de ce travail bouleverse toutes les règles alors en cours à l'époque. Le montage est parfois très approximatif ("À Bout de souffle" de Jean-Luc Godard, 1960). Cependant, même si un objectif commun unit ces divers jeunes réalisateurs - en finir avec le conformisme des années précédentes et avoir une approche novatrice du cinéma - la comparaison s´arrête là. "Notre seul point commun est le goût des billards électriques" disait François Truffaut. Qu´importe, le public s´enthousiasme pour ces films à l´aspect amateur, si différents des films d´alors et le succès est immédiat. Le nombre de premiers films double. De nouveaux visages apparaissent sur les écrans tels Jean-Paul Belmondo, Jeanne Moreau, Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafond, Jean- Pierre Léaud. Mais très vite, dès 1961, le public se lasse et la nouvelle vague s´affaiblit. Le mouvement survit jusqu´en 1965. Progressivement, la plupart de ces jeunes réalisateurs doivent changer à nouveau de métier ou retourner vers plus de classicisme. Cependant, même si la révolte s´essouffle, rien ne sera plus comme avant. L´impact de cette révolution, cette soif de liberté et l´attrait des spectateurs pour ce genre de films auront été entendus. Le mouvement a changé la conception du cinéma français et influencera également bon nombre depays notamment les pays de l´Est. Parallèlement, la vieille génération continue à produire des films de qualité. Deux comédies réunissant les plus grands comiques du moment, Louis De Funès et Bourvil, sont d´énormes succès commerciaux : "Le Corniaud" en 1964 et "La Grande vadrouille" en 1966. "La Grande vadrouille" est resté pendant plus de 40 ans le plus grand succès commercial français avant d´être détrôné par trois autres comédies : "Les Visiteurs" en 93, "Astérix et Obélix contre Jules César" en 1999 puis "Bienvenus ches les Chtis" en 2008. Mais déjà le cinéma s´apprête à traverser une nouvelle crise. Son origine a pour nom la télévision. Les principaux réalisateurs de La Nouvelle Vague : - Les pionniers : François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jacques Rivette, Éric Rohmer, Pierre Kast, Jacques Doniol-Valcroz, Jacques Rozier, Alain Resnais, Agnès Varda, Jacques Demy, Georges Franju - Le cinéma-vérité : Chris Marker, Jean Rouch uploads/Litterature/ cinema-francais.pdf

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