Université Mohammed V FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES RABAT 'f. 0"

Université Mohammed V FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES RABAT 'f. 0" (l!\ \,.,;. HESPÉRIS TAMUDA VOL. XXXV - Fascicule 2 1997 HESPERIS TAMUDA Sous le patronage du Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Abdelwahed BENDAOUD * * * Comité de Rédaction Brahim BOUTALEB Mohamed EZROURA Rahma BOURQIA Abdcrrahmanc EL MOUDDEN Mohammed KENBIB Abdclahad SE8TI La revue Hespéris - Tamuda est consacrée à l'étude du Maroc, de sa société, de son histoire, de sa culture et d'une manière générale aux sciences sociales de l'Occident musulman. Elle paraît annuellement en un ou plusieurs fascicules. Chaque livraison comprend des articles originaux, des communications, des études bibliographiques et des comptes-rendus en arabe, français, anglais, espagnol et éventuellement en d'autres langues. Les textes, dûment corrigés, doivent être remis en troIS exemplaires dactylographiés, en double interligne et au recto seulement. Les articles seront suivis de résumés dans une langue différente de celle dans laquelle ils sont publiés. Les textes non retenus ne sont pas retournés à leurs auteurs. Ceux-ci en seront avisés. Les auteurs reçoivent un exemplaire du volume auquel ils auront contribué et cinquante tirés à part de leur contribution. Les idées et opinions exprimées sont celles de leurs auteurs et n'engagent en rien Hespéris-Tamuda. Le système de translittération des mots arabes utilisés dans cette revue est le suivant: ~ ) ~ b j z W t J' 0 th J' sh C J C !,l uP çl t kh .1 " d .1 ~ ~ dh t , t gh j f J q !.l k J i m J n J> h • W J ~ Y Voyelles brèves a u Voyelles longues • Ü J Diphtongues ~ -; _ ay Pour toute demande d'abonnement ou d'achat, s'adresscr au Service des Publications, des Echanges et de la Diffusion, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, BP. 1040, Rabat. HESPERIS TAMUDA Vol. XXXV, Fasc. 2 Tous droits réservés à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Rabat (Dahir du 29/0711970) Dépôt légal W 31/1960 ISSN 0018-1005 Composition: ANCYF Znaïdi - Rabat Impression: Imprimerie NAJAH EL JADIDA - Casablanca Université Mohammed V FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES HUMAINES RABAT ; HESPERIS TAMUDA VOL. XXXV - FaEcicu/e 2 1997 HESPERIS TAMUDA Vol. XXXV, Fascicule 2 SOMMAIRE - SUMARIO ARTICLES - ARTICULOS 1997 Halima GHAZI-BEN MAISSA. - Le culte royal en Afrique mineure antique.......................................................................................................... 7 Mohammed HAMMAM. - Les relations commerciales entre Pise et le Maghreb sous l'Empire almohade (1166-1213)........................................... 43 Mohammed KABLY. - Légitimité du pouvoir étatique et variations socio-religieuses au Maroc médiévaL..................................................... ... 55 Pierre GUICHARD. - L'Europe et le monde musulman au Moyen-Age. 67 Mohammed KHARCHICH. - La gauche lyonnaise face aux événements du Rif (1925-1926) 107 Hammou BELGHAZI. - Le rituel comme action sanctifiante des liens irltergroupes: le cas de rada au Maroc........................................................ 121 Rahma BOURQIA. - Droit et pratiques sociales: le cas des Nawazil au XIxe siècle............... 131 COMPTES-RENDUS BIBLIOGRAPHIQUES RESENAS BIBLIOGRAFICAS Masashi HANEDA & Toru MIORA (eds.), Islamic Urban Studies. Historical Review and Perspectives (Abdelahad SEBTI)........................... 149 Ahmed SIRAJ. - L'image de la Tingitane. L'historiographie arabe médiévale et l'Antiquité nord-africaine (Abdelahad SEBTI)...................... 153 Muhammed AL·MANOUNI. - La civilisation mérinide, Feuillets (en arabe) (Mohammed CHERIF) 157 Rahma BOURQIA et Qlii éd. - Femmes, culture et société au Maghreb (Brahim BOUTALEB) 163 Mohammed IBN 'ABDALLAH AL·KIKI; - Mawahibu dhi-l-Jalal fi nawazili -1- biladi as-sa'ibati wa +jibâl (éd. Ahmad TOUFIQ) (Brahim BOUTALEB) 167 EN LANGUE ARABE Abderrahim BENHADDA. - Documents ottomans sur les relations entre le Maroc et la Turquie du temps de Moulay Sulaïman Il Khalid Ben SHRIR. - Document inédit sur le Mellah de Marrakech à la fin du XIxe siècle................................................. 25 Mohammed BOUKABBOTT et Ahmed AL BOUZIDI. - Témoignage marocain sur la bataille de Bougafer 73 COMPTE-RENDU EN ARABE William A. HOISINGTON Jr.. Lyautey and the French Conquest of Morocco (Brahim BOUTALEB) 97 Hespéris-Tamuda, Vol. XXXV, Fasc. 2 (1997), pp. 7-42. LE CULTE ROYAL EN AFRIQUE MINEURE ANTIQUE Halima GHAZI-BEN MAISSA Que les Rois imazighen aient reçu un culte en Numidie et en Maurétanie, bien des historiens l'ont affirmé, de M. Renatus de Lablanchère(l) à Ch.-André Julien(2) en passant par Pallu de Lessert(3), St. GseW4) et J. Carcopino(5). Par contre, G. Camps(6), pense qu'il s'agit plutôt d'un culte funéraire. Hypothèse suivie, avec réserve, par M. Benabou qui invite à la circonspection "et à ne pas négliger l'utilité politique" de la pratique du culte royal(7). Une telle opposition de points de vue nous incite à rouvrir le dossier, et à nous demander si les /mazighen ont adoré leurs Rois de leur vivant ou seulement après leur mort. Si un tel culte existait sous les Rois imazighen indépendants, s'est-il prolongé ou a-t-il évolué sous les Rois protégés, Juba II et son fils Ptolémée? Ce culte s'est-il étendu aux chefs qui n'ont pas porté le titre de Roi? I. LES ROIS LÉGENDAIRES Deux personnages imazighen ont exercé leur fascination sur le peuple d'Afrique mineure: Antée et Hiarbas. Ces deux rois, peut-être historiques, sont (1) M. Renatus de Lablanchère, De rege Juba regis Jubae filio, éd. E. Thorin, Paris, 1883, p. 107. (2) Ch A. Julien, Histoire de l'Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc), des origines à la conquête arabe (674 ap. J.c.), éd. Payot, Paris, 1951 (= Julien, Histoire de l'Afrique du Nord), p. 99. (3) C. Pallu de Lessert, "Les assemblées provinciales et le culte provincial dans l'Afrique romaine, Nouvelles observations", Bull. de géo. et archéol. d'Oran, XI, 1899, p. 8. L'auteur cite Th. Mommsen, Romische Geschichte, V, pp. 622 et 629. (4) St. Gsell, Histoire ancienne de l'Afrique du Nord, éd. Hachette, 1913-1928 (= Gsell HAAN), t. VI, p. 132. (5) 1. Carcopino, Le Maroc antique, 4ème éd., Gallimard, Paris, 1943 (= Carcopino, Le Maroc antique), pp. 34-35. (6) G. Camps, "Massinissa ou les débuts de l'histoire", Libyca, VII, 1960 (Camps, Massinissa), p. 290-295. (7) M. Benabou, De la résistance africaine à la romanisation, éd. Maspéro, Paris, 1976 (= Benabou, Résistance), p. 284. 8 H. GHAZI-BEN MAISSA entrés, par la volonté de leur peuple, dans l'univers de la légende, une légende que les lmazighen se transmettaient, de génération en génération(8), avant que la plume des Grecs et des Latins ne l'ait immortalisée. - Antée a. Récit légendaire Ce fut un roi puissant, selon la légende, qui défendit ses Etats et en interdit toute pénétration aux étrangers. Ceux qui osaient s'y hasarder étaient provoqués par lui en combat singulier. Les crânes des intrus mis à mort à la suite de cette rencontre, servaient à l'ornement du temple de Poséidon, son ancêtre(9). Il était aussi le fils de la terre, car quand illa touchait il devenait encore plus fort( 10). Il régna sur Irasa en Cyrène selon Pindare(ll) et sur toutes les terres d'Afrique mineure selon l'interprétation que donne J. Carcopino à la IVème Isthmique du même auteur< 12). "Chef à la stature et aux armes gigantesques dont les exploits et le nom rappellent la gloire d'Hercule"(I3), il étendit son pouvoir de Leptis Magna à l'Est, à Lixus à l'Ouest, passant par Oea, Sabratha, Thapsus, Ruspina, Zama, Vaga et Hippone(l4). Lucain nous rapporte que l'''Antiquité véridique appelle" l'Afrique antique, "les royaumes d'Antée"(5). Alors que de nombreux auteurs06>, répétant sans doute ce que disaient les autochtones, nous rapportent que le géant amazigh, redoutable dans l'art de la lutte, défenseur intransigeant de ses Etats, avait un palais à Lixus(17), et qu'il fut le fondateur de Tingi(l8), Lucain, lui, préfère nous dire que ce Roi vivait dans une caverne et qu'il s'adonnait à la chasse et ne mangeait que du lion(19). Les laboureurs de champs, selon le poète latin, n'avaient pas de place dans la société que gouver- nait le Roi(2O). Comme si ce n'était pas dans ses territoires que toutes les légendes plaçaient les jardins des Hespérides! (8) Plutarque, Sertorius, IX, 6-9 (9) Pindare, Iye Isthmique, 39-54; Apollodore, Bibliothèque, Il, 5,11; Lucain. IV, 606. (10) Apollodore, ibid. ; Solin XXV; Ovide, Les Métamorphoses, IX, pp. 163 et 184. (II) Pindare, [Xe Pythique, pp. 105 et 106. (12) J. Carcopino, Le Maroc antique, pp. 67 et 68. (13) Silius Italicus, III, pp. 256-264. (14) Id., ibid. (15) Lucain, IV, 590. (16) Pline, HN, Y, 2; Pomponius Méla, Chorographie, l, 5; Solin XXV. (17) Pline HN, Y, 3; Solin, ibid. (18) Pline, ibid., Y, 2; Solin, ibid.; Méla, ibid. (19) Lucain, Pharsale, IY. 601. (20) ld., ibid., IV, 605-607. LE CULTE ROYAL EN AFRIQUE MINEURE ANTIQUE 9 Antée était marié à une femme du nom de Tingé; celle-ci épousa Héraclès à la suite de la victoire du demi-dieu grec sur le géant Iibyen(21 l. Le Roi amazigh avait une fille aux cheveux d'or d'une admirable beauté; elle épousa le plus fameux des prétendants: le cyrénéen Alexidamos(22l. Un "bouclier rond, énorme, découpé dans du cuir d'éléphant, nous dit Méla, et que, à cause de sa grandeur, nul aujourd'hui ne saurait manier, était, à ce que croyaient et racontaient les habitants des alentours (de Tingi), celui que le héros a porté, d'où leur vénération extraordinaire à son égard"(23). Un tombeau fut uploads/Litterature/ clientbin-images-book964787.pdf

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