Dossier documentaire Séance n°1 – 25 janvier 2011 Rapports sociaux de sexe, his

Dossier documentaire Séance n°1 – 25 janvier 2011 Rapports sociaux de sexe, histoire des femmes et genre : ce que les mots veulent dire Doc.1 : Le gender mainstreaming ou approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes Le Conseil de l’Europe a un rôle primordial à jouer dans la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes dans ses Etats membres, par exemple en définissant des principes et des normes communs pour la promotion de la pleine participation des femmes et des hommes dans la société. Les déséquilibres entre les femmes et les hommes continuent de marquer tous les domaines de la vie et il devient de plus en plus clair qu’il faut de nouvelles approches, de nouvelles stratégies et de nouvelles méthodes pour arriver à l’égalité entre les femmes et les hommes. L’approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes est l’une de ces stratégies. Le Groupe de spécialistes du Conseil de l’Europe sur l’approche intégrée s’est mis d’accord sur la définition suivante : L’approche intégrée consiste en la (ré)organisation, l’amélioration, l’évolution et l’évaluation des processus de prise de décision, aux fins d’incorporer la perspective de l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines et à tous les niveaux, par les acteurs généralement impliqués dans la mise en place des politiques. L’approche intégrée de l’égalité ne peut se substituer aux politiques spécifiques visant à redresser les situations résultant des inégalités entre les sexes. Les politiques traditionnelles en matière d’égalité entre les femmes et les hommes et l’approche intégrée de l’égalité sont des stratégies doubles et complémentaires et doivent être menées de pair pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes. Source : http://www.coe.int/t/dghl/standardsetting/equality/03themes/gender-mainstreaming/index_fr.asp [Consulté le 14 janvier 2011] Doc.2 : L’avis de la commission générale de terminologie et de néologie sur l’usage de mot « genre ». Paru dans le Journal officiel, n°169, 22 juillet 2005 L’utilisation croissante du mot “genre” dans les médias et même les documents administratifs, lorsqu’il est question de l’égalité entre les hommes et les femmes, appelle une mise au point sur le plan terminologique. On constate en effet, notamment dans les ouvrages et articles de sociologie, un usage abusif du mot “genre”, emprunté à l’anglais “gender”, utilisé notamment en composition dans des expressions telles “gender awareness, gender bias, gender disparities, gender studies...,” toutes notions relatives à l’analyse des comportements sexistes et à la promotion du droit des femmes. Le sens en est très large, et selon l’UNESCO, “se réfère aux différences et aux relations sociales entre les hommes et les femmes” et “comprend toujours la dynamique de l’appartenance ethnique et de la classe sociale”. Il semble délicat de vouloir englober en un seul terme des notions aussi vastes. En anglais, l’emploi de “gender” dans ces expressions constitue un néologisme et correspond à une extension de sens du mot qui signifie “genre grammatical”. De plus, ce terme est souvent employé pour désigner exclusivement les femmes ou fait référence à une distinction selon le seul sexe biologique. Or, en français, le mot sexe et ses dérivés sexiste et sexuel s’avèrent parfaitement adaptés dans la plupart des cas pour exprimer la différence entre hommes et femmes, y compris dans sa dimension culturelle, avec les implications économiques, sociales et politiques que cela suppose. La substitution de “genre” à sexe ne répond donc pas à un besoin linguistique et l’extension de sens du mot “genre” ne se justifie pas en français. Dans cette acception particulière, des expressions utilisant les mots “genre” et a fortiori l’adjectif “genré”, ou encore le terme “sexospécificité”, sont à déconseiller. Toutefois, pour rendre la construction adjective du mot “gender”, fréquente en anglais, on pourra préférer, suivant le contexte, des locutions telles que hommes et femmes, masculin et féminin ; ainsi on traduira “gender equality” par égalité entre hommes et femmes, ou encore égalité entre les sexes. » La Commission générale de terminologie et de néologie recommande, plutôt que de retenir une formulation unique, souvent peu intelligible, d’apporter des solutions au cas par cas, en privilégiant la clarté et la précision et en faisant appel aux ressources lexicales existantes. Source : http://www.education.gouv.fr/bo/2005/34/CTNX0508542X.htm [Consulté le 14 janvier 2011] Doc.3 : Friedrich Engels, L’Origine de la famille, de la propriété et de l’État (1884) Doc.3A : Préface à la première édition (1884) Selon la conception matérialiste, le facteur déterminant, en dernier ressort, dans l’histoire, c’est la production et la reproduction de la vie immédiate. Mais, à son tour, cette production a une double nature. D’une part, la production de moyens d’existence, d’objets servant à la nourriture, à l’habillement, au logement, et des outils qu’ils nécessitent ; d’autre part, la production des hommes mêmes, la propagation de l’espèce. Les institutions sociales sous lesquelles vivent les hommes d’une certaine époque historique et d’un certain pays sont déterminées par ces deux sortes de production : par le stade de développement où se trouvent d’une part le travail, et d’autre part la famille. Moins le travail est développé, moins est grande la masse de ses produits et, par conséquent, la richesse de la société, plus aussi l’influence prédominante des liens du sang semble dominer l’ordre social. Mais, dans le cadre de cette structure sociale basée sur les liens du sang, la productivité du travail se développe de plus en plus et, avec elle, la propriété privée et l’échange, l’inégalité des richesses, la possibilité d’utiliser la force de travail d’autrui et, du même coup, la base des oppositions de classes : autant d’éléments sociaux nouveaux qui s’efforcent, au cours des générations, d’adapter la vieille organisation sociale aux circonstances nouvelles, jusqu’à ce que l’incompatibilité de l’une et des autres amène un complet bouleversement. La vieille société basée sur les liens du sang éclate par suite de la collision des classes sociales nouvellement développées : une société nouvelle prend sa place, organisée dans l’État, dont les subdivisions ne sont plus constituées par des associations basées sur les liens du sang, mais par des groupements territoriaux, une société où le régime de la famille est complètement dominé par le régime de la propriété, où désormais se développent librement les oppositions de classes et les luttes de classes qui forment le contenu de toute l’histoire écrite, jusqu’à nos jours. Doc.3B : Préface à la deuxième édition (1891) L’histoire de la famille date de 1861, de la parution du Droit maternel de Bachofen. L’auteur y énonce les affirmations suivantes : 1º L’humanité a d’abord vécu dans des rapports sexuels dépourvus de toute règle, qu’il désigne par le terme malencontreux d’hétaïrisme ; 2º Comme de tels rapports excluent toute paternité certaine, la filiation ne pouvait être comptée qu’en ligne féminine – selon le droit maternel –, ce qui fut originairement le cas chez tous les peuples de l’antiquité ; 3º En conséquence, on accordait aux femmes, en tant que mères, seuls parents certains de la jeune génération, un haut degré de respect et de prestige qui, selon la conception de Bachofen, alla jusqu’à la parfaite gynécocratie ; 4º Le passage au mariage conjugal, où la femme n’appartenait qu’à un seul homme, comportait la violation d’un antique commandement religieux (autrement dit, en fait, une violation du droit traditionnel des autres hommes à la même femme), violation qui devait être expiée, ou dont la tolérance devait être achetée par la femme en se donnant à d’autres pour un temps limité. Bachofen trouve les preuves de ces assertions dans d’innombrables passages de la littérature classique de l’Antiquité, rassemblés avec le plus grand zèle. D’après lui, le passage de l’ « hétaïrisme » à la monogamie et du droit maternel au droit paternel s’accomplit, en particulier chez les Grecs, par suite d’une évolution des idées religieuses, de l’implantation de dieux nouveaux représentant la conception nouvelle dans le groupe traditionnel des dieux représentant la conception ancienne, si bien que celle-ci est de plus en plus repoussée à l’arrière-plan par celle-là. Ce n’est donc pas le développement des conditions d’existence effectives des hommes, mais le reflet religieux de ces conditions d’existence dans les cerveaux de ces mêmes êtres humains qui a produit, d’après Bachofen, les changements historiques dans la position sociale réciproque de l’homme et de la femme. Doc.4A : La candidature de Ségolène Royal incarne un « désir de mère » en gestation, par Roger Dadoun (Le Monde, 20 avril 2007) Un premier sondage d’opinions ayant envoyé inopinément sur le podium électoral – à la surprise de tous – une femme candidate connue alors des seuls initiés socialistes, il y avait lieu de s’interroger sur les raisons, autres qu’anecdotiques (Ségolène mère de quatre enfants, non mariée officiellement, revendiquant son autonomie face aux hommes-éléphants du Parti socialiste, adoptant un ton uniformément apaisant qualifié de « compassionnel », etc.) ou médiatiques (un duel femme-homme) de cette brusque montée en flèche. Il m’est apparu que, facteurs individuels mis à part, Ségolène avait eu la chance de se trouver, au bon moment, en tant que femme, à la croisée de deux courants très forts qui innervent et agitent les sociétés modernes : d’une part une exacerbation des uploads/Litterature/ dossier-documentaire-seance-1.pdf

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