2- LA COHERENCE TEXTUELLE A titre de rappel, la cohérence se manifeste au nivea

2- LA COHERENCE TEXTUELLE A titre de rappel, la cohérence se manifeste au niveau global du texte et elle concerne la signification générale de ce texte. Pour qu’un texte remplisse les conditions de la cohérence textuelle, il faut qu’il obéisse à quatre règles : une progression de l’information, une relation étroite entre les passages et les idées, un champ lexical et la non-contradiction. 2.1. La progression de l’information Tout texte doit suivre le principe qui correspond à la règle de progression de l'information. Il est important qu’un texte présente des informations nouvelles pour avoir un intérêt communicatif. L’intérêt de texte sera faible, voire nul s’il consiste à répéter de différentes façons la même chose, et on dira qu'il piétine. Il y a différentes façons de faire progresser l'information, entre autres en utilisant des organisateurs textuels, en respectant les règles du paragraphe ainsi que les séquences de l'explication. Toutefois, un bon texte assure un équilibre entre le principe de continuité (répétition d'éléments) et celui de progression de l'information. La progression de l’information suppose que chaque nouvelle phrase doit apporter une information nouvelle qui soit en rapport logique avec l'information précédente. Autrement, le texte se réduit à une suite inutile de répétitions et la pensée piétine. Cet apport constant de nouvelles informations constitue une progression de l'information et par conséquent un texte cohérent. Pour pouvoir repérer la nouvelle information dans le texte, il faut savoir que la phrase comprend deux parties : le thème et le propos. Le thème est la réalité dont il est question (habituellement rendu par le groupe sujet). Le propos est ce que l'on dit de cette réalité (habituellement rendu par le groupe verbal) ; c'est lui qui contient l'information nouvelle. Exemple : Le chômage en Jordanie (thème) a considérablement progressédepuis une dizaine d’années (propos : information de départ) . Il (thème repris, remarquer l’article "le" comme déterminant de reprise) a influencé négativement lasituation sociale du pays (propos : information nouvelle). Par exemple, beaucoup de jeunes chômeurs se sont dévergondés et certains ont commis des délits. Il convient de rappeler que la progression de l’information peut-être linéaire ou constante. Dans la progression linéaire, le propos de la première phrase devient le thème de la phrase suivante, alors que dans la progression constante, le même thème est repris d’une phrase à l’autre et complété par un propos différent. Exemple sur la progression linéaire : La manière la plus tranquille d’étudier (thème 1), c’est d’aller à la bibliothèque (propos 1). La bibliothèque est l’endroitidéal (thème 2 = propos 1) pour travailler tranquillement (propos 2). Exemple sur la progression constante : L’étudiant (thème 1) peut travaillercomme il veut (propos 1). Il (thème 2 = thème 1) peut consulter des ouvrages quand il veut (propos 2). Il (thème 3 = thème 1 et 2) fait des pauses et s’arrête n’importe quand (propos 3). Pour bien maîtriser la progression de l’information, il faut faire attention aux trois règles déterminant la cohérence du paragraphe. Ces règles consistent sur le fait que les phrases jouent des rôles différents tout en restant en étroite cohésion :  Première règle : une des phrases énonce l'idée principale. Cette phrase contient des traits distinctifs signalant son ouverture (organisateurs textuels, substituts pronominaux, etc.)  Deuxième règle : les autres phrases développent la suite en fournissant des explications ou des arguments, des exemples ou des propos, des rapports d'opposition, de cause, de conséquence...  Troisième règle : la dernière phrase fait la synthèse ou annonce une transition (phrase synthèse, termes récapitulatifs ou conclusifs, énoncé qui annonce une nouvelle articulation dans le développement, etc.). Exemple de paragraphe respectant ces règles. Les adolescents d’aujourd’hui ne lisent guère et peut-être ne savant plus lire. Les enquêtes et les sondages, les observations des enseignants et des bibliothécaires apportent sur ce point des témoignages convergents. Mais l’extension même de la crise, ses symptômes et ses causes demeurent trop souvent mal connus. La lecture des adolescents, dans ses formes et dans ses objets, nous échappe. Elle est interprétée tantôt comme l’effet d’une lassitude de passagère, tantôt comme signe d’une aversion définitive à l’égard de la civilisation de l’imprimé. Quelle place occupe donc l’objet-livre dans la vie des adolescents ?  La première phrase énonce l’idée principale : les adolescents ne lisent pas.  La deuxième phrase apporte une explication : les témoignages, les enquêtes,les observations et les sondages sur ce point.  La troisième phrase apporte une deuxième explication (par l’opposition) : lescauses du problème sont inconnues.  La quatrième phrase révèle une conséquence : la lecture des adolescents nouséchappe ...  Les deux dernières phrases constituent la conclusion du paragraphe : ils nelisent pas à cause d’une lassitude passagère ou de la saturation de l’imprimé. Ainsi en respectant les règles du paragraphe on s'assure de faire progresser l'information. Cette information sera cohérente et pertinente lorsque chaque phrase, dans le même paragraphe, contient un propos apportant une information nouvelle et lorsqu’aucune phrase ne répète inutilement le propos énoncé dans la phrase précédente. Il faut vérifier que chaque phrase doit jouer un rôle conforme aux règles du paragraphe et assure ainsi une information nouvelle et qu’il y a aucune contradiction entre les phrases du même paragraphe. Exemple du corpus Comme on l’a signalé au début de cette recherche, on présentera à chaque fois un exemple sur le point traité, tiré du corpus qu’on a fait avec un groupe de cent étudiants jordaniens apprenant le français. Les extraits seront copiés tels quels ont été écrits par les étudiants sans correction de fautes. Le premier problème que l’on a rencontré dans les textes des étudiants est l’emploi de la ponctuation. 68 textes sur 100 emploient mal la ponctuation. Certains textes ne contiennent même pas de ponctuation. Le développement des façons de la communication et de la continuité, a fait de l’ouverture est une chose inévitable, avec laquelle on doit faire affaire ; parce que l’ouverture aide beaucoup dans les faits collectifs, l’accroissement de connaissance, et le transfert de la technologie, en meilleur façon et plus facile. Ce paragraphe constitue l’introduction du sujet parlant de la mondialisation. Concernant la ponctuation, il est bien clair qu’elle est mal employée. C’est la première raison pour laquelle le lecteur a du mal à comprendre ce paragraphe. En effet, on ne peut pas l’appeler un paragraphe, mais plutôt une longue phrase incohérente. Le début de la phrase est incompréhensible car le thème (le développement des façons de la communication et de la continuité) a trois propos à la suite (a fait de l’ouverture / est une chose inévitable / avec laquelle on doit faire affaire). L’étudiant essaie ensuite de donner une explication, mais elle est incompréhensible car le début de la phrase est déjà mal structuré : (parce que l’ouverture aide beaucoup …, l’accroissement de connaissance, et le transfert de la technologie, …) On ne voit pas le rapport entre ces trois éléments explicatifs et le propos. 2.2. La relation entre les passages Dans un texte bien cohérent, il faut que le passage d’une idée à l’autre soit clair. Ce passage logique est important pour que le lecteur n’ait pas l’impression que l’auteur saute du coq à l’âne. En général, ce passage se fait entre les paragraphes. On peut trouver dans certaines écritures que la fin de chaque paragraphe annonce l’ouverture ou le début du paragraphe suivant. En général, il faut que chaque paragraphe apporte une idée nouvelle ou complémentaire de l’idée principale. Exemple : Les adolescents d’aujourd’hui ne lisent guère et peut-être ne savantplus lire. […] Quelle place occupe donc l’objet-livre dans la vie des adolescents ? L’éloignement à l’égard du livre en général est plus sensible encore vis-à-vis de la littérature. Le livre que qu’il soit, est assimilé au livre de classe, obligatoire, Donc ennuyeux. […] A la limite ce type d’attitude conduit à un refus de la dimension historique. La crise de la lecture, qui plus est, par le chois de nouveaux objets où l’image tend de plus en plus à supplanter le texte. […] les enfants réclament des dessins animés, des spots publicitaires, les adolescents collectionnent les affiches et les posters.  Le premier paragraphe annonce le sujet qui est le problème de lecture chez les adolescents. La dernière phrase de ce paragraphe se termine par une phrase interrogative dont la réponse est dans les paragraphes suivants.  Le deuxième paragraphe apporte la première réponse : le rapport entre l’élève et le livre scolaire.  Le troisième paragraphe donne une autre réponse : la préférence des imprimées illustrées. Nous remarquons, donc, qu’il existe un rapport étroit entre les paragraphes. Ce rapport, concrétisé par l’enchaînement des idées d’un paragraphe à l’autre, aide à constituer un texte bien cohérent avec des faits reliés entre eux. Par contre, ces faits doivent être reliés d’une manière suffisamment explicite pour éviter les incompréhensions. Exemple du corpus Il faut savoir, tout d’abord, qu’il nous était difficile de reconnaître les paragraphes dans les textes des étudiants car la plupart de ceux-ci constituent une seule unité. 85 textes sur 100 ne contiennent pas de paragraphes. Certains textes contiennent uploads/Litterature/ coherence-et-cohesion-bitat-m2.pdf

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