De son nom complet David Mandessi Diop, il est né le 9 juillet 1927. À l'âge de

De son nom complet David Mandessi Diop, il est né le 9 juillet 1927. À l'âge de 8 ans, son père décède et David est élevé aux côtés de ses 5 frères et sœurs par sa mère camerounaise Maria Diop. David vit une partie de son enfance dans les hôpitaux en France (à cause de sa santé fragile) et notamment pendant la période d'occupation et de guerre. Il se découvre alors une passion pour la littérature et ne tarde pas à écrire pour exprimer ses sentiments. Au cours de ses études, David a Léopold Sedar Senghor comme professeur. Après avoir obtenu sa licence, il part pour le Sénégal où il enseigne au lycée Maurice Delafosse. Il fit des études de médecine et enseigna l'histoire de la littérature dans les classes secondaires. Après l'indépendance de la Guinée, en 1958, il enseigna la littérature à l'école normale de Kindia, en Guinée. COMPOSITION DU RECUEIL Il comporte trois parties qui s’intitulent, respectivement, Coups de pilons, édition originale comprenant 17 poèmes ;Cinq poèmes [3] et enfin Poèmes retrouvés renfermant 21 pièces. Ainsi, l’ensemble des poèmes du recueil de l’édition Présence Africaine, 1973 [4], s’élève à 43 et non pas à 30, comme le souligne SamuelAde Ojo, qui semble avoir travaillé sur le texte de la deuxième édition de Présence Africaine [5] et non pas sur la troisième comme nous le faisons, car le volume de l’ouvrage a lui-même changé : onpasse de 63 pages à 91 pages et on a trois textes annexés au lieu d’un seul texte : une lettre très brève, exactement en huit lignes, adressée à Alioune Diop et qui semble tronquée, un document enquatre pages intitulé « Contribution au débat sur la poésie nationale : Autour des conditions d’une poésie nationale chez les peuples noirs » et enfin un autre document en cinq pages qui porte le titre« Autour de la réforme de l’enseignement en Guinée, texte paru dans Présence Africaine, n° XXIX (décembre 1959 janvier 1960). 2. QU’EST-CE QUE LA POESIE MILITANTE ? ET DIOP, EST-IL UN POETE ENGAGE ?L’adjectif « militant(e) » puis le substantif, nous dit Le Robert, viennent du verbe intransitif « militer » qui veut dire « faire la guerre » et dont l’apparition remonte au XIIIe siècle. Au XVIIe sièclesont nées les expressions figées « militer pour » ou « contre », c’est-à- dire « constituer une raison, un argument pour ou contre » ; et ce n’est que plus tard, au début du XIXe siècle, que les deuxexpressions lexicalisées ont fini par signifier respectivement « lutter sans violence pour ou contre (une cause) ». Quant à l’adjectif et au substantif « militant », ils commencent dès le XIXe siècle àindiquer une personne qui adhère à un parti politique ou à un syndicat et qui agit sans violence. En bref, nous retenons qu’un militant est quelqu’un qui prône l’action directe, active, qui... Lire le document complet Nous tenterons ici de montrer à quel point l’unique recueil poétique de David Diop, Coups de pilon, est à la fois un cri de révolte contre le colonialisme et contre ses méfaits multiples (violence, assimilation, abâtardissement, aliénation, etc.) et une revendication du droit à la différence à la « reconnaissance » par l’Autre ; bref, dans quelle mesure c’est de la poésie militante, du moins engagée. Le deuxième point de notre étude portera sur l’écriture poétique chez David Diop et sur la place qu’occupe la mise en texte de l’action politique dans sa poésie. Nous soulignerons la présence en filigrane des idées d’Aimé Césaire [2], l’influence de Jacques Roumain et probablement celle de Claude Mc Kay. Nous mettrons en relief la dissidence du poète par l’art poétique par rapport au monde colonial et ses valeurs. 1. COMPOSITION DU RECUEIL Il comporte trois parties qui s’intitulent, respectivement, Coups de pilons, édition originale comprenant 17 poèmes ; Cinq poèmes [3] et enfin Poèmes retrouvés renfermant 21 pièces. Ainsi, l’ensemble des poèmes du recueil de l’édition Présence Africaine, 1973 [4], s’élève à 43 et non pas à 30, comme le souligne Samuel Ade Ojo, qui semble avoir travaillé sur le texte de la deuxième édition de Présence Africaine [5] et non pas sur la troisième comme nous le faisons, car le volume de l’ouvrage a lui-même changé : on passe de 63 pages à 91 pages et on a trois textes annexés au lieu d’un seul texte : une lettre très brève, exactement en huit lignes, adressée à Alioune Diop et qui semble tronquée, un document en quatre pages intitulé « Contribution au débat sur la poésie nationale : Autour des conditions d’une poésie nationale chez les peuples noirs » et enfin un autre document en cinq pages qui porte le titre « Autour de la réforme de l’enseignement en Guinée, texte paru dans Présence Africaine, n° XXIX (décembre 1959 janvier 1960). 2. QU’EST-CE QUE LA POESIE MILITANTE ? ET DIOP, EST-IL UN POETE ENGAGE ? L’adjectif « militant(e) » puis le substantif, nous dit Le Robert, viennent du verbe intransitif « militer » qui veut dire « faire la guerre » et dont l’apparition remonte au XIIIe siècle. Au XVIIe siècle sont nées les expressions figées « militer pour » ou « contre », c’est-à-dire « constituer une raison, un argument pour ou contre » ; et ce n’est que plus tard, au début du XIXe siècle, que les deux expressions lexicalisées ont fini par signifier respectivement « lutter sans violence pour ou contre (une cause) ». Quant à l’adjectif et au substantif « militant », ils commencent dès le XIXe siècle à indiquer une personne qui adhère à un parti politique ou à un syndicat et qui agit sans violence. En bref, nous retenons qu’un militant est quelqu’un qui prône l’action directe, active, qui combat, qui lutte. Dans quelle mesure la poésie de David Diop peut-elle être considérée comme une poésie militante ? Qui est d’abord David Diop, plutôt l’homme que l’auteur de Coups de pilons [6] ? Samuel Ade Ojo affirme que le poète devint « officiellement membre du Parti communiste une dizaine d’années avant sa mort » [7] et tous ses biographes notent qu’il participait de manière effective à l’action politique. Ce poète a d’ailleurs souvent été comparé à Jacques Roumain (1907-1944), diplomate et militant communiste et grand écrivain de la Renaissance haïtienne, auteur du roman Gouverneurs de la Rosée et d’un recueil de poèmes [8], « les plus agressifs qu’ait jamais écrits un poète noir » [9], qui « marqua fortement Césaire, Damas, David Diop [lui-même], sans compter ses compatriotes » [10]. Comme le souligne S.A.Ojo, les critiques sont unanimes sur le fait que David Diop est désigné dès la publication des premiers poèmes dans la revue Présence Africaine en 1948 comme étant « un poète extrêmement militant » [11]. Dans sa lettre à Alioune Diop, D. Diop confie : « Mon cher Alioune, « ...je pars pour la Guinée au début de la semaine prochaine en compagnie de Abdou Moumouni, de Joseph Ki-Zerbo et quatre autres professeurs africains. Comme je l’ai écrit, il est des cas où celui qui se prétend intellectuel ne doit plus se contenter de vœux pieux et de déclaration d’intention mais donner à ses écrits un prolongement concret. Seule, une question de famille m’a fait hésiter quelque temps ; mais après mûre réflexion, ce problème ne m’a pas paru être un obstacle à mon départ » [12]. Il est donc clair que David Diop est un écrivain engagé au sens double du terme : sa poésie met en scène ses convictions politiques et intellectuelles. Par ailleurs, comme il le laisse entendre dans sa confidence à Alioune Diop, il est même prêt à sacrifier ses devoirs familiaux au profit de ses convictions politiques. Dans sa communication intitulée « Autour de la Réforme de l’Enseignement en Guinée » [13], il déclare que le régime colonial, « reposant sur l’exploitation économique et la falsification historique », a toujours donné la priorité à ses valeurs : « Hypocrisie donc que de parler de symbiose de civilisations, de profits réciproques dans une communauté dont les universités ignorent jusqu’aux noms de nos grands penseurs et passent sous silence l’histoire de nos empires. Seuls peuvent s’en accommoder les tenants d’un cosmopolitisme culturel habillé d’oripeaux exotiques » [14]. Senghor cite David Diop dans son Anthologie de poésie nègre et malgache et souligne, en effet le caractère provocateur de la poésie de celui-ci en la qualifiant d’« expression violente d’une conscience raciale aiguë » [15] dont « [/l’/] accent [est] âpre est rêche » et dont « [le] ton [est] brutal et dur » [16]. 3. LE LYRISME MILITANT ET L’INTERTEXTE AU SERVICE D’UNE CAUSE COMMUNE En soulignant le caractère révolutionnaire du recueil, S. A. Ojo note que « chaque pièce (du recueil) est une plainte, un cri de douleur ou un réquisitoire » et que parfois elle illustre « les trois thèmes en même temps » [17]. Par ses thèmes (révolte contre le racisme en général et contre le colonialisme en particulier et révolte aussi contre les renégats), par uploads/Litterature/ coiup-de-pilon.pdf

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