« L'adjectif hors de sa catégorie » 6ème Colloque de linguistique française et
« L'adjectif hors de sa catégorie » 6ème Colloque de linguistique française et roumaine organisé par G r a m m a t i c a G r a m m a t i c a G r a m m a t i c a G r a m m a t i c a Université d'Artois UFR de Lettres et Arts Salle LM3 23-24-25 mai 2007 Résum és des comm unications Diana Andrei .............................................................................................................................. 2 Dany Amiot & Nelly Flaux........................................................................................................ 3 Eugenia Arjoca-Ieremia ............................................................................................................. 4 Cyril Aslanov ............................................................................................................................. 5 Mirela-Ioana Borchin ................................................................................................................. 5 André Borillo.............................................................................................................................. 7 Injoo Choi-Jonin......................................................................................................................... 8 Alexandra Cunita...................................................................................................................... 10 Anne-Sophie Dumoulin............................................................................................................ 12 Ilie Minescu.............................................................................................................................. 13 Michèle Noailly........................................................................................................................ 13 Liana Pop.................................................................................................................................. 14 Catherine Schnedecker............................................................................................................. 14 Fayssal Tayalati........................................................................................................................ 16 Maria Tenchea.......................................................................................................................... 17 Adina Tihu................................................................................................................................ 18 Marleen Van Peteghem ............................................................................................................ 20 Daciana Vlad............................................................................................................................ 21 2 Diana Andrei (Université de l'Ouest, Timisoara) Quelque/quelques dans les constructions avec quantificateurs cardinaux Dans le présent article, nous nous proposons de démontrer l’incompatibilité entre certains quantificateurs cardinaux- selon la terminologie employée par Corblin - n au moins, n au plus, n exactement, presque n, moins de n et les adjectifs à valeur quantifiante quelque/quelques placés devant des noms concrets indiquant la quantité. Nous allons dédier une première partie de notre article à la catégorie des quantificateurs cardinaux afin de mettre en évidence les raisons pour lesquelles des énoncés comme (1) ou (6) : (0) Quelques élèves ont été impliqués dans un grave accident de circulation. (1) Au moins quelques élèves ont été impliqués dans un grave accident de circulation. (0) On lave l’enfant avec quelque eau tiède. (6) On lave l’enfant avec au moins quelque eau tiède. sont considérés corrects, alors que des énoncés de type : (2) *Au plus quelques élèves ont été impliqués dans un grave accident. (3) *Quelques élèves exactement ont été impliqués dans un grave accident. (4) *Presque quelques élèves ont été impliqués dans un grave accident. (5) *Moins de quelques élèves ont été impliqués dans un grave accident. (7) *On lave l’enfant avec au plus quelque eau tiède. (8) *On lave l’enfant avec exactement quelque eau tiède. (9) *On lave l’enfant avec presque quelque eau tiède. (10) *On lave l’enfant avec moins de quelque eau tiède. Les conclusions que nous espérons en tirer sont : - dans les constructions ci-dessus, quelque/quelques expriment l’indétermination interprétée quantitativement sous la forme d’un seuil minimal ou d’une limite inférieure, jamais maximale ou supérieure. D’où l’incompatibilité des constructions en quelque/quelques avec les quantificateurs cardinaux qui expriment une limite supérieure, comme dans (2) ou (7).Les mêmes constructions ne sont pas compatibles non plus avec les quantificateurs cardinaux qui expriment une quantité précise, comme dans (3) ou (8) à cause de l’idée d’indétermination exprimée par les premières. Nous considérons les énoncés (4) et (5) toujours incorrects parce que quelque/quelques, exprimant déjà une limite inférieure, sont incompatibles avec des quantificateurs qui expriment des quantités inférieures au seuil posé par les constructions en quelque/quelques. Selon nous, le seul quantificateur cardinal qui n’altère pas l’intensité relativement faible exprimée par quelque/quelques est au moins. Tout en prenant la quantité posée par les constructions en quelque/quelques comme point de départ, au moins les modalise, tout en exprimant une légère orientation vers le haut de l’intensité déjà contenue. Bibliographie BOSVELD, M., PETEGHEM, Van M., VAN DE VELDE, D., 2000, De l’indétermination à la qualification des indéfinis, Artois Presses Université. CORBLIN, F., 1997, «Les indéfinis: variables et quantificateurs», Langue française 116, 8- 32. LACA, B., TASMOWSKI-DE RYCK, L., 1996, «Indéfini et Quantification», Recherches linguistiques de Vincennes 25, 107-128. 3 Dany Amiot & Nelly Flaux (Université d’Artois, Grammatica) Les adjectifs dérivés de noms non intensifs La propriété exprimée par un adjectif peut être intensive, elle est alors susceptible de variation en degré (plus ou moins beau / plus ou moins courageux, etc.), ou non intensive, auquel cas elle n’est pas susceptible de ce type de variation (*plus ou moins immortel / *plus ou moins morte /*plus ou moins cellulaire, etc.). Les propriétés non intensives sont a priori extrêmement nombreuses (une figure carrée, la biologie cellulaire, la législation eugénique, etc.). Il est par ailleurs normalement aisé de construire, en français, des adjectifs sur base nominale ; de nombreux suffixes le permettent : -esse (tendre → tendresse), -ude (complet → complétude), -ité (amène → aménité), etc. Néanmoins, nous avons cru remarquer que ce « passage » de la catégorie adjectivale à la catégorie nominale ne s’opère pas toujours avec la même facilité, mais dépend (entre autre ?) du caractère intensif ou non intensif de la propriété exprimée par l’adjectif : il n’existe par exemple pas de nom de propriété qui corresponde à carré, cellulaire ou eugénique. A partir de ce constat, la communication que nous proposons se donne plusieurs objectifs : (i) vérifier sur corpus ce qui n’est à l’origine qu’une intuition forte, (ii) voir si cela se vérifie pour tous les types d’adjectifs (simples ou construits), et pour tous les types de suffixes (cf. les suffixes précédemment nommés, mais aussi d’autres ; cf. -aire, -ien, -ique, etc.), (iii) mettre au jour les raisons de cet état de fait ; pourquoi en effet la langue préfère-t- elle « passer » par des tournures comme le caractère triangulaire de cette figure / le caractère eugénique de cette législation ? Bibliographie Bartning I. (1976), Remarques sur la syntaxe et la sémantique des pseudo-adjectifs dénominaux en français, Stockolm, Göteborgs Offsettryckeri AB. Bosredon A. (1988), « Un adjectif de trop : l’adjectif de relation », L’information grammaticale 37, 3-7. Mélis-Puchulu A. (1991), « Les adjectifs dénominaux : des adjectifs de “relation” », Lexique 10, 33-60. Nowakowska M. (1996), « L'adjectif : une catégorie hétérogène », Studi italiani di linguistica teorica ed applicata 25/3, 547-560. Tamba-Mecz I. (1980), « Sur quelques propriétés de l’adjectif de relation », Travaux de linguistique et de littérature XVIII/1, 119-132. Van de Velde D. (1995), Le spectre nominal, Leuven, Peeters. 4 Eugenia Arjoca-Ieremia (Université de l’Ouest, Timisoara) Les métamorphoses linguistiques des adjectifs court, bref vs long et de leurs correspondants roumains. Les adjectifs court, bref vs long, considérés comme primaires, ainsi que leurs principaux correspondants roumains scurt, ă et lung, ă ont été hérités du latin : court < curtus, bref < brevis, long < longus ; scurt < *excurtus, lung < longus. Pourtant, brevis, e ne se retrouve pas en roumain, de sorte que beaucoup de sens et d’emplois spécifiques à bref sont exprimés par l’adjectif scurt, ă. Les adjectifs roumains caractérisés par une riche flexion en nombre, genre et cas, sont employés, tout comme leurs correspondants français, dans deux champs notionnels, celui de la dimension (spatiale) et celui du temps. Notre recherche devra préciser : a) dans quelles conditions syntaxiques les adjectifs choisis admettent un emploi adverbial ou substantival ; b) la structure des locutions adverbiales et prépositionnelles (pour saisir les similitudes et les différences entre le français et le roumain); c) les modifications d’ordre sémantique dues au passage des adjectifs vers d’autres parties du discours. Les adjectifs choisis quittent leur catégorie d’origine pour fonctionner dans le discours comme adverbes (auprès d’un verbe) : couper court = a i-o tăia (reteza) cuiva scurt ; parler bref = a vorbi pe scurt. Pourtant, on peut isoler quelques verbes auprès desquels l’emploi adverbial des adjectifs est exclu. Parfois, les adjectifs forment des locutions adverbiales : prendre quelqu’un de court (= a lua pe cineva din scurt) ; être à court de (= a-i lipsi ceva cuiva) ; en bref = pe scurt. Din scurt et pe scurt sont des locutions adverbiales en roumain aussi. Bref (= pe scurt) fonctionne aussi comme un véritable «mot de discours» : Bref, je ne veux pas ! L’adjectif long illustre bien le passage vers l’emploi nominal : tomber de son long = a cădea cât este de lung. Quand le nom le long est employé dans les locutions adverbiales de long, en long, l’équivalent roumain est le nom lungime (dérivé de l’adjectif lung) : coupe pratiquée en long = tăietură (făcută) în lungime. L’adjectif long, substantivé, entre dans des locutions prépositionnelles telles que : au long de, (tout) le long de, traduites en roumain par la locution prépositionnelle de-a lungul, dans laquelle à l’adjectif lung on adjoint l’article défini –(u)l, qui le transforme en nom. Des observations d’ordre typologique pourraient compléter finalement notre étude. Bibliographie 1. Goes J., (1999), L’adjectif. Entre le nom et le verbe, Paris – Bruxelles, Duculot. 2. Langue française 136, L’adjectif sans qualité(s), C. Schnedecker (éd.). 3. Nica D., (1988), Teoria părŃilor de vorbire, Iaşi, Editura Junimea. 4. Noailly M., (1999), L’adjectif en français, Paris, Opyrus. 5. Picabia L., (1978), Les constructions adjectivales en français, Genève, Droz. 6. Popescu – Marin M., (2005), «Adjectivul» dans Gramatica limbii române, I, Cuvântul, Bucureşti, Editura Academiei Române, pp. 141-178. 7. Riegel M. et al, ( éd 1997), Grammaire méthodique du français, Paris, PUF. 8. Stati S., (1979), La sémantique des adjectifs en langues romanes, Paris, Éditions Jean– Favard. 5 Cyril Aslanov (Université hébraïque de Jérusalem) Le complément de qualité en français moderne entre biblisme et cultisme Le français uploads/Litterature/ colloque-adjectif-2007-resumes.pdf
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- Publié le Jui 14, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
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