“Esther”(1689) Tragédie en trois actes en vers et avec chœurs Bannissant la rei
“Esther”(1689) Tragédie en trois actes en vers et avec chœurs Bannissant la reine Vashti, Assuérus, roi de Perse, a épousé Esther sans savoir qu'elle est juive. Par son oncle, Mardochée, la jeune femme apprend qu'Aman, favori du roi, lui a fait signer un décret d'extermination du peuple juif. Au péril de sa vie, Esther obtient d'Assuérus qu'il renonce à son dessein, tandis qu'Aman périt sous les coups des juifs victorieux. Commentaire La pièce s'inspire dans sa forme de la tragédie grecque par le rôle assigné au choeur (musique de Jean- Baptiste Moreau). Un épisode rapporté par la Bible en constitue l'intrigue, non sans allusions à Louis XIV et à ses favorites. “Athalie”(1691) Tragédie en cinq actes en vers et avec choeurs Joas, petit-fils d'Athalie, a été élevé secrètement sous le nom d'Éliacin par le grand-prêtre. Lors d'une visite au Temple, Athalie tombe en arrêt devant l'enfant : il ressemble trait pour trait à celui qu'elle a vu, en songe, lui plonger un poignard dans le coeur. Devant le refus d'Éliacin de la suivre à la cour, et Joad ayant fermé les portes du Temple, la reine décide d'assiéger le lieu saint. Mais le grand prêtre, prévenu, arme les lévites et, lorsque la reine revient au Temple, ell y découvre Joas que le grand-prêtre vient de déclarer roi. Entraînée hors du Temple, Athalie est mise à mort. Commentaire Cette tragédie biblique et religieuse fut pourtant interdite à la demande du parti dévot, ce qui détermina Racine à renoncer définitivement au théâtre. Après ces ultimes pièces, Jean Racine se consacra à son rôle d‘historiographe du roi. Il assista ainsi au siège de Namur (juin 1692) et, dans trois lettres à son ami Boileau, il évoqua Vauban et son talent de preneur de villes : « M. de Vauban avec ses canons et ses bombes, a fait à lui seul toute l’expédition. » Et il rapporta cette anecdote révélatrice du caractère de l’ingénieur du roi : « Comme il connaît la chaleur du soldat dans ces sortes d’attaques, il leur avait dit : ‘’Mes enfants, on ne vous défend pas de poursuivre les ennemis quand ils s’enfuiront ; mais je ne veux pas vous faire échiner à propos sur la contrescarpe de leurs autres ouvrages. Je retiens donc à mes côtés cinq tambours pour vous rappeler quand il en sera temps.’’ Cela fut fait ainsi.» Il écrivit aussi des textes de piété : des “Cantiques spirituels” (1694), des prières pour le salut de sa maîtresse, la Champmeslé (1698) qu’il n’avait pourtant pas dédaigné de partager avec des compagnons de débauche, un “Abrégé de l’histoire de Port-Royal “ où il demanda à être enterré. Cette fidélité marquée envers ses premiers maîtres lui valut la demi-disgrâce qui précéda de peu sa mort. Quel fut le vrai Racine? Il demeure une énigme. Fut-il un vil arriviste assoiffé d’honneurs, qui aurait donc choisi de faire carrière au théâtre pour cette raison? Est-il toujours resté un pieux et secret janséniste, un moraliste déchiré par les souffrances et les humiliations, qui, à la fin de sa vie, s’est renfermé en Dieu? Mais était-ce par véritable foi ou par peur à l’approche de la mort? Ce qui compte, ce sont ses pièces où, s’inscrivant contre la «galanterie» et le «romanesque», il préféra aux intrigues complexes de Corneille la progression d’une action dramatique conduite par la logique des caractères, celle même de leur discours, substituant à l’«admiration» suscitée par le héros, vainqueur des dieux et de lui-même, la pitié et l’horreur engendrées par son destin malheureux, restituant ainsi à la tragédie la dimension que lui avait conféré les Grecs. Pour lui, la passion amoureuse est l’instinct le plus possessif et le plus égoïste de l’âme humaine, une fatalité infernale, génératrice de haine et de destruction. D’autre part, il montra une volonté acharnée de mettre en scène la parole des femmes. En effet, sur ses neuf tragédies, six ont pour titre des noms de femmes : reines mourantes, princesses furibondes, amantes désabusées, et, le plus souvent, les pièces n’ont d’autre objet qu’elles ; elles aiment sans fin et sans retour ; les hommes ne font que tenter de leur échapper. Mais c’est dans une langue lumineuse et fascinante, grâce à des vers dotés d’un charme mélodieux qui les apparente à la musique, que s’exprime une tristesse majestueuse, que s’allient noblesse et simplicité. uploads/Litterature/ commentaire-esther-athalie.pdf
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- Publié le Dec 19, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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