INTRODUCTION NB : Le duc de Nemours, caché, écoute leur échange NB : Aveu déjà

INTRODUCTION NB : Le duc de Nemours, caché, écoute leur échange NB : Aveu déjà envisagé à deux reprises : après scène portrait dérobé après rédaction commune d’une lettre avec Nemours scène la + célèbre et la plus controversée du roman / question de la nécessité et du caractère vraisemblable de cet aveu + moralité Problématique : En quoi peut-on parler d’une scène tragique ? Ou : En quoi cette scène de l’aveu met-elle en scène deux personnages sublimes ? Nb « sublime » = dont la conduite et les sentiments atteignent une élévation extrême, un niveau d’exigence qui impressionne, provoque l’admiration. Mouvements du texte : L. 1 à 9 : l’aveu de la princesse L. 10 à 13 : Réaction de M de Clèves face à cet aveu L. 14 à fin : la réponse de M de Clèves L. 1 à 9 : l’aveu de la princesse Tirade de Mme de Clèves qui affirme son aveu et la justifie. - Prise de parole, discours direct qui donne plus de force à cet aveu (la transcription directe des paroles les rend plus émouvantes) et qui marque le caractère exceptionnel, inouï de cet aveu au 17ème(initiative de la femme qui inverse la représentation traditionnelle des rapports mari/ femme) Nb « Eh bien » : interjection qui marque la violence sur soi, l’effort qu’il y a à livrer cette confession Posture pathétique Cf « en se jetant à ses genoux » : posture de coupable, humilité + scène théâtrale, fort Premiers mots : « un aveu que l’on n’a jamais fait à son mari » : hyperbole = geste exceptionnel, inédit Elle légitime ensuite cet aveu 1) Affirmation immédiate de son innocence Cf « l’innocence de ma conduite et des mes intentions » : elle ne s’estime pas coupable, ce qui explique son aveu. 2) Evocation des « raisons » et des « périls » encourus (l. 3). Formulation générale, tournure impersonnelle (« où se trouvent quelquefois les personnes de mon âge » : pluriels + présent de vérité générale)= jeu sur l’implicite, les dangers de la galanterie. Importance de la bienséance qui explique cette passion avouée à demi-mots Nb elle reprend les mêmes mots que sa mère avait utilisés pour la mettre en garde contre les dangers de la Cour. Mise en avant de son courage, de sa fermeté Champ lexical de l’héroïsme : « je n’ai jamais donné nulle marque de faiblesse » NB A nuancer (cf tournoi + portrait dérobé) « m’en donne la force » « quelque dangereux que soit » (proposition concessive) « Songez que pour faire ce que je fais » → Caractère héroïque à opposer au comportement de la cour (=mensonge, dissimulation), motivations nobles, modèle de vertu (= force d’âme) Grandeur et pathétique de l’héroïne tragiqu Cf l. 4 et 5 : les 2 propositions subordonnées circonstancielles de condition la présentent comme une victime cf position d’objet « me retirer », « me conduire » : seule solution de la fuit l. 6 : Appel à la pitié « je vous demande mille pardons » (hyperbole) « si j’ai des sentiments qui vous déplaisent, je ne vous déplairai pas par mes actions » NB : valeur du futur simple, dit futur catégorique, qui vaut comme engagement formel. NB : chiasme ABBA Souligner aussi la cruauté de ces paroles de la princesse : qui oppose les « actions » aux « sentiments » qu’elle garde (inclination pour Nemours) cf « si j’ai des sentiments qui vous déplaisent » qui emploie les mots « amitié », « estime », « me conserver digne d’être à vous » = devoir marital, obligations morales pour évoquer sa relation au prince l. 9 : Trois impératifs juxtaposés qui la placent sous l’autorité, la bienveillance charitable de son mari, recherche d’un deuxième guide spirituel (après sa mère ) cf « conduisez-moi » « si vous pouvez » = si vous le pouvez malgré cet aveu si vous êtes capable de la même hauteur morale que moi Conclusion : force de cette tirade Fermeté du discours de la princesse : cf connecteurs logiques, reprises de termes (ex : « quelque dangereux que soit le parti que je prends, je le prends avec joie ») Personnage pathétique dominé par une force supérieure (passion) et qui ne trouve que la retraite comme solution pour garder sa vertu. Grandeur tragique. Cruauté des termes pour M. de Clèves MAIS aussi preuve de confiance ou délicatesse (implicite comme manière de le ménager) L. 10 à 13 : La réaction de Monsieur de Clèves face à cet aveu 2èmemoment marqué par retour à la ligne et aux temps du récit Mélange contradictoire de stupeur et d’admiration, réaction à la mesure du caractère inouï de cet aveu. A. 1èreréaction de M de Clèves : état de prostration [= passivité, accablement physique, état de faiblesse, effondrement] = retentissement de cet aveu dans sa psyché. Etonné au sens étymologique, cad frappé par la foudre. Etude de la gestuelle : « demeuré », « la tête appuyée sur ses mains » : position qui renvoie codes picturaux du désespoir. Registre tragique B. Egarement Choc de cet aveu inattendu : « hors de lui-même » - « il n’avait pas songé » → plus de respect du code social C. Souffrance liée à l’amour « mourir de douleurs » → hyperbole D. Pitié et admiration (2 sentiments caractéristiques de la tragédie) Cf « visage couvert de larmes, « beauté si admirable » : reconnaissance en la princesse de Clèves d’une héroïne tragique. Beauté à la fois physique et morale Cf « l’embrassant » : geste qui le présente déjà comme le parfait amant, qui annonce la teneur de la réponse qui va suivre Conclusion : passage qui n’est pas qu’une simple transition mais annonce, éclaire les paroles du prince. L. 14 à fin : La réponse de Monsieur de Clèves L. 14-17 : ● appel à la compassion : NB « Ayez pitié de moi » à rapprocher de la même phrase prononcée par la princesse l. 9 De même : « j’en suis digne »répond à « si vous pouvez » l. Il tente de se hisser au niveau de la princesse, de répondre à sa demande. Il souligne le mérite de la princesse : Cf « vous me paraissez plus digne d’estime et d’admiration que tout ce qu’il y a jamais eu de femmes au monde » mais il met aussi en avant sa douleur, son désespoir à travers des tournures hyperboliques : « affliction aussi violente » - « le plus malheureux homme » → personnage pathétique et admirabl L. 17-19: Lucidité de M de Clèves, personnage pathétique - souvenir de la scène de première rencontre - paroles de celui qui voudrait être un amant, et non pas seulement un mari « vos rigueurs et votre possession n’ont pu l’éteindre » : renvoie au feu de la passion amoureuse, violente qu’il éprouve pour elle - Aveu d’impuissance : « je n’ai jamais pu vous donner de l’amour et je vois que vous craignez d’en avoir pour un autre ». « je » impuissant, condamné à être spectateur (je vois) de la passion de sa femme pour un autre homm l. 19 à 21 : Phrases interrogatives : expression de la jalousie ● Accumulation de questions juxtaposées (4), interrogatoire pressant : identité/temps/manière « Et qui ? » → question revient par la suite, cherche à savoir qui c’est, comment il a atteint son cœur. Personnage profondément humain, déchiré par la jalousie : « cœur » - « plaire » - « homme heureux » (ironie) ● Dernière phrase : souligne sa douleur qui est ancienne et se trouve renouvelée, attisée par cet aveu qui lui montre son erreur : Mme de Clèves est sensible mais pas à son mari qui prend, lui, csce de son sort. CONCLUSION Une scène tragique, des personnages sublimes Pitié + admirationdevant la grandeur des héros qui luttent contre leur malheur. Les deux personnages sont vertueux : Mme de Clèves avoue sa passion pour un autre pour mieux y résister et M de Clèves ne cherche pas à se venger de cet aveu qui le met au désespoir. Pur amour qui le conduira à la mort et elle à la retraite totale. uploads/Litterature/ commentaire-texte-2.pdf

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