Parcours de lecture dans Huis Clos de Sartre dans le cadre de l’objet d’étude d

Parcours de lecture dans Huis Clos de Sartre dans le cadre de l’objet d’étude de Terminale Professionnelle Au XXème siècle, l’Homme et son rapport au monde à travers la littérature et les autres arts. La démarche de conception de la séquence Une enseignante formatrice de l’académie de Lille a accepté de prendre en notes ses réflexions au moment de préparer une séquence. Le document ci-dessous reproduit sa réflexion, avec les références au programme indiquées en italiques. 1. On part des quatre compétences à construire (finalités du programme) Entrer dans l’échange oral: écouter, réagir, s’exprimer Entrer dans l’échange écrit: lire, analyser, écrire Devenir un lecteur compétent et critique Confronter des savoirs et des valeurs pour construire son identité culturelle A quelle(s) compétence(s) vais-je préparer mes élèves ? Quelle(s) compétence(s) vont être prioritairement travaillées dans cette séquence ? 2. Viennent ensuite l'objet d'étude et les questions qui l’accompagnent : choix de l'œuvre ou du groupement et formulation de la problématique de la séquence Je veux travailler l’objet d’étude du programme de terminale « Au XXème siècle, l’Homme et son rapport au monde à travers la littérature et les autres arts ». La période concernée est le XXème siècle. En lisant les indications du programme concernant les champs littéraires, particulièrement l’expression du doute et de la révolte face au monde moderne, me viennent en tête Camus (L’homme révolté) et avec Camus, Sartre. Je sais que le théâtre de Sartre lui a permis de vulgariser ses théories philosophiques et je me dis que le théâtre est une bonne entrée, plus facile pour les élèves. Je lis donc Huis clos. Pourquoi c’est cette pièce que je choisis ? Parce que je pense au rapport de l’homme au monde et que je me dis que c’est implicitement le rapport de l’homme aux autres. Bien sûr, j’ai en tête « l’enfer, c’est les autres ». Je pense que mes élèves, souvent coincés dans une image, une attitude dans laquelle les autres les enferment, peuvent être intéressés et aidés par Huis clos. La lecture me conforte dans cette idée : c’est court (je peux en faire une étude intégrale), la langue est simple (pas de difficultés de compréhension pour mes élèves), l’œuvre interroge bien le rapport de l’homme au monde (est-ce que je suis ce que je dis ou ce que je fais ? Tiens, ça ferait une bonne problématique !), il y a moyen de répondre aux attitudes du programme : S’interroger sur la condition humaine / Avoir de la curiosité pour le débat d’idées /S’interroger sur le sens à donner à sa vie. Et je répondrai au moins à la 3ème question qui accompagne l’objet d’étude : Comment la lecture d’œuvre permet-elle de s’interroger sur le rapport de l’homme au monde ? J’affine la formulation de ma problématique, de manière à ce qu’elle soit accessible aux élèves et percutante. J’arrive à « Peut-on juger une vie sur un seul acte ? » qui est une réplique prononcée par Garcin dans la pièce de Sartre (page 88 édition Folio). 3. On passe ensuite au tableau référé à l'objet d'étude : on précise les points qui seront travaillés dans la séquence Je reprends le tableau qui présente l’objet d’étude. Je me demande ce que je vais pouvoir traiter dans ce qui est proposé. Ce qui m’interpelle, ce sont d’abord les attitudes : S’interroger sur la condition humaine / S’interroger sur le sens à donner à sa vie. Je fais des choix, c’est inévitable (aucune œuvre n’est exhaustive, les écrivains n’ont pas écrit pour entrer dans nos séquences et c’est ma liberté en tant que professeur d’axer ma séquence dans la direction qui me semble la plus intelligente par rapport à l’œuvre). Je relis donc les capacités et je sélectionne les deux premiers items : Repérer en quoi une situation ou des personnages de fiction (les personnages de huis clos dans l’enfer sartrien) peuvent représenter des questions humaines universelles (Tous les hommes sont un peu en enfer, non ? alors comment vivre ensemble ?). Je pense pouvoir aussi traiter l’item 2, interpréter la dimension symbolique d’un personnage ou d’une situation. 4. On fixe ensuite le travail final attendu. Quelle est la finalité que je vais poursuivre ? Quel travail j’attends que mes élèves produisent à la fin de la séquence ? L’item 3 me fournit l’objectif général de la séquence. Je fixe l’horizon d’attente : Organiser sa pensée dans un débat d’idée à l’oral ou à l’écrit. Cela me permettra de traiter aussi la dernière attitude, avoir de la curiosité pour le débat d’idée. Je sais donc que je vais demander à mes élèves un texte délibératif (j’ai choisi de travailler la finalité entrer dans l’échange écrit, on prépare le bac cette année de terminale !) dans lequel ils devront me dire ce qu’ils ont appris en lisant Sartre, s’ils sont d’accord ou pas avec lui (ce n’est pas parce que c’est Sartre que mes Bac pro doivent forcément adhérer à son propos, je veux en faire des lecteurs critiques) et enfin ce que la lecture de la pièce a apporté à leur réflexion sur la condition humaine et le sens à donner à sa vie. Bref, en quoi Sartre les aura aidés à se construire, à réfléchir à leur rapport au monde et donc aux autres ? Résumé des choix didactiques Au XX° siècle, l’homme et son rapport au monde à tr avers la littérature et les autres arts - En quoi le XX° siècle a-t-il modelé l’homme moder ne ? - Les mythes appartiennent-ils seulement au passé ? - Comment la lecture d’œuvres littéraires permet-elle de s’interroger sur le rapport de l’homme au monde ? Capacités Connaissances Attitudes Repérer en quoi une situation ou des personnages de fiction peuvent représenter des questions humaines universelles. Interpréter la dimension symbolique d’un personnage ou d’une situation. Organiser sa pensée dans un débat d’idées à l’oral, à l’écrit. Mettre en regard des essais, des œuvres littéraires et Champ littéraire : Période : XX° siècle. L’expression du doute ou de la révolte face à au monde moderne. L’influence de nouvelles sciences humaines (psychanalyse, ethnographie, sociologie) sur les arts. Mythes et figures mythiques. Champ linguistique : Lexique : nature/culture/société. Lexique des arts et de la pensée. S’interroger sur la condition humaine. Avoir de la curiosité pour le débat d’idées. S’interroger sur le sens à donner à sa vie. artistiques et les questions posées au moment de leur création sur le rapport de l’individu au monde. Procédés de la persuasion. Discours rapporté et citation. Symbole, allégorie. Histoire des arts : Période : XX° siècle. Thématiques : « Arts, sociétés, cultures », « Arts et sacré ». 5. On conçoit enfin les séances en intégrant les modalités de lecture et d'écriture préconisées dans le BO. Je reprends la pièce. Il est hors de question pour moi de demander à mes élèves de la lire seuls, ils ne le feront pas. Je me dis que l’enjeu de la pièce tient dans le lieu où sont enfermés les personnages et que des personnages plongés dans un enfer qui n’a rien à voir avec nos représentations, ça peut être un bon moyen d’attiser la curiosité de mes élèves. Je découpe donc la pièce en fonction de temps forts : - scènes 1 à 4. Scènes d’exposition : séance1 - scène 5 de « vous êtes très belle » à « le bourreau c’est chacun de nous pour les autres » : séance 2 - scène 5 de « je ne serai pas votre bourreau » à « chacun tâchera d’oublier la présence des autres » : séance 3 - scène 5 de « Ah ! Oublier » à la didascalie « un long silence » : séance 4 - scène 5 de « Eh bien, Garcin » à la fin séance 5 Je dispose donc maintenant d’un découpage de la pièce qui va correspondre à mes séances. Il me reste à réfléchir à ce que je vais aborder dans chaque séance. Là encore c’est le texte lui même qui me donne les grands axes. D’abord en séance 1 l’exposition : Qui ? Quoi ? Où ? Qu’apprend-on sur les personnages ? Que font-ils là ? Où sont-ils ? Cela va me permettre de répondre à la capacité Repérer en quoi une situation ou des personnages de fiction peuvent représenter des questions humaines universelles. Je pense ensuite aux activités que je vais demander aux élèves pour les amener à travailler cette capacité et à la façon dont je vais organiser le travail (seuls, en binôme, en groupe, collectivement). J’essaie d’adapter les modalités de travail en fonction du travail à fournir et en veillant à varier les plaisirs pour éviter la lassitude. Chaque séance, de la même façon se construit. Dans la séance 3 par exemple, le personnage d’Estelle qui est narcissique m’offre une porte d’entrée pour aborder mythes et figures mythiques. J’en profite… Et cela me permet également en faisant appel aux autres arts de traiter de l’influence des nouvelles sciences humaines sur les arts (Tableau de Dali et uploads/Litterature/ construire-une-sequence-monologue-de-l-enseignante.pdf

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