Proposition de correction de la dissertation sur Lambeaux de Juliet Charles Jul
Proposition de correction de la dissertation sur Lambeaux de Juliet Charles Juliet, né dans l'Ain et plus précisément à Jujurieux en 1934, est un écrivain Français. Il est reconnu pour ses nombreux écrits en tant qu'écrivain, dramaturge, poète, homme de lettres, diariste (écriture d'un journal intime), ou encore essayiste. C'est son autobiographie qui est retracée dans son œuvre intitulée Lambeaux. En effet, Lambeaux est un livre d'espoir pour tout écrivain à la recherche de sa plume. Retranscrivant les premières tentatives d'écriture de son auteur, ce roman plonge le lecteur dans les interrogations de l'auteur sur ses origines paysannes qui lui ont servi de base à son œuvre. Il y parle essentiellement des femmes de sa vie : sœurs, mères et amours. Le roman est écrit principalement à la deuxième personne du singulier afin de donner la parole à ces femmes trop souvent oubliées et « muselées » dans la société du Xxème siècle (principalement au début de ce siècle). Ainsi, nous nous questionnerons sur les différents rôles des femmes, élément central de l'oeuvre. Nous nous intéresserons d'abord à son statut de pilier de la famille, puis à celui de la femme ambitieuse, déterminée mais sacrifiée. Enfin, nous nous pencherons sur son rôle de femme sensible. Pour commencer, la femme endosse un rôle inévitable : le pilier de famille La femme est d'abord vue comme une sœur. Dans la première partie du livre, la femme dont on ne connaît pas le nom est le personnage principal. En effet, il s'agit de la future mère biologique de l'auteur qui doit déjà endosser un rôle de sœur modèle afin montrer l'exemple à ses cadettes (« Tu es gênée d'avoir trop parlé, d'avoir laissé entrevoir ce que tu tenais caché »). Elle n'arrête pas une seconde, travaille toute la journée à faire les tâches ménagères ; si bien qu'elle n'a pas le temps d'aller à l'école tous les jours. Son père la descolerisera d'ailleurs afin qu'elle prenne ce rôle à plein temps : en tant qu'aînée, elle doit faire ce sacrifice. De longues années plus tard, alors qu'elle se trouve en hôpital psychiatrique, l'une de ses sœurs viendra la voir une seule et unique fois : avoir un malade dans la famille est un motif de honte. Alors, cette femme si attentionnée, s'étant donnée « corps et âme » à la maison, tombe dans l'oubli. Le rôle de sœur a été une grande partie de son existence qu'elle n'oubliera pas. Malgré les inconvénients d'être l'aînée d'une famille nombreuse, elle montre combien une sœur peut être pilier d'une demeure. Puis, la femme apparaît comme une mère. Une mère qui rassure par sa présence et qui prend soin de ses petits. Cela est flagrant dans la seconde partie : le petit Jean décrit par l'auteur est un bébé difficile (« tu ne cessais de pleurer ») mais ne se fait pas détester pour autant (« elles étaient aux petits soins pour toi »). La raison de ses pleurs est la peur que sa mère adoptive l'abandonne, lui aui a été arraché à sa mère biologique. Il ressent ainsi toujours le besoin d'être auprès d'elle ; et ce, pendant de longues années (« la peur de l'obscurité, la peur de l'adulte, la peur d'être enlevé, la peur de disparître »), ce qui a détruit son enfance. La seule chose qui lui permettait d'aller mieux était cette nouvelle mère (« te repaître de son visage »). Il se fait même la promesse d'être un fils modèle (« tu ne dois jamais la contrarier ») envers ce « chef d'oeuvre de l'humanité » à qui il doit tout. Il apprendra plus tard qu'il a eu une autre mère, ce qui provoquera sa colère et sa révolte même si cela lui permettra de mettre des mots sur le malêtre qu'il a toujours ressenti. Au-delà de ce rôle de pilier de famille, la femme possède des ambitions et une curiosité face au monde qui l'entoure. D'une part, le questionnement de ce qui les entoure occupe leur esprit. Leurs questions sont parfois dépourvues de sens, mais fort de leur monde, épuisant et sans pitié, une mine de trésors à découvrir. Cela est clairement retranscrit dans la première histoire du livre (mère biologique de l'auteur) : toute petite déjà, elle aimait l'école, elle y trouvait une paix intérieur qui lui permet de souffler entre les tâches que ses parents lui incombent. D'ailleurs, « école » vient du latin « schola » qui signifie « loisirs studieux» en opposition à « travail » (du latin « tripalium » = torture). Cette soif d'apprendre impressionnait même son maître, figure paternelle idéale pour la jeune fille. Une fois descolarisée puisque le savoir importait moins à ses parents que sa capacité à aider à la ferme, elle lisait la Bible, n'ayant pas d'argent ni d'autre livre à étudier. Pour elle, les livres étaient une mine de réponses aux questions « étranges » qu'elle pouvait se poser afin de faire prendre aux mots tout leur sens, mais cela se faisait toujours en cachette de peur qu'on l'en empêche (cela aurait pu la détourner des tâches de la ferme!). Ainsi le manque de l 'école et de l'instruction a été pallié par sa curiosité et lui a donné encore plus envie de se pencher sur les questions qui l'animaient (« un fouillis de questions te harcèle »). Plus tard, cette envie de tout connaître a été étouffé par les naissances successives de ses enfants, ce qui a causé sa perte. Nous reviendrons plus longuement sur ce point en dernière partie du devoir. D'autre part, après le questionnement, vient la remise en question du monde de vie et des occupations : les femmes du livre sont animées par leurs émotions. Dans la première histoire, ce n'était pas la vie à la campagne ou le travail aux champs qui faisait rêver la mère de Juliet, mais la ville. Cette jeune femme avait une envie irresistible de fuir, de partir à pied et de tout recommencer (« il faut quitter sa maison et partir pour une vie plus haute que celle que nous menons actuellement »). Travailler dans la ville de H., faire la connaissance de gens cultivés, c'est à ce genre de choses qu'elle aspirait. Evidemment, sa famille l'en a empêché et surtout le « patriarche », cet homme inconnu et pourtant respecté et craint. Ce fut donc un rayon de soleil dans sa vie lorsqu'elle a rencontré un jeune étudiant parisien instruit, intéressant, si différent des personnes qu'elle côtoyait quotidiennement. Elle était tout ce qu'elle espérait devenir tout en sachant que cela était impossible dans cette vie (« toi, tu es si bouleversée que tu ne peux articuler un mot »). L'apprentissage de la mort de cet amour naissant est un nouveau coup dur, signant en quelque sorte la mort de ses rêves. Elle décide alors de se conformer à ce qu'on attend d'elle tout en s'éloignant sciemment de sa famille en épousant Antoine. Ce sera le début de sa « descente aux enfers ». Dans le dernière partie du roman, la détermination anime la compagne de l'auteur. Ce dernier a décidé de se tourner entièrement vers l'écriture, délaissant ainsi toute autre activité. Alors qu'il savait que celle avec qui il partagerait sa vie ne serait pas heureuse, il lui en a fait part. Malgré ses avertissement, celle-ci a refusé tout en acceptant ce sacrifice de travailler pour deux : elle avait foi en lui. Nous voyons qu'il s'agit d'une autre société (ville, métier intellectuel d'enseignant) et d'une autre époque (deuxième moitié du Xxème siècle). L'émotion s'est alors emparée de l'auteur car cette femme croyait en lui, comme l'avait fait autrefois sa famille adoptive. La femme apparaît ainsi comme déterminée, sûre d'elle et de ses choix. Malgré cette image forte et courageuse, la femme se révèle un être doux, sensible mais qui possède des insécurités. Avant tout, la souffrance fait partir intégrante de la vie des femmes dans Lambeaux. La souffrance passe par la peur des hommes. En effet, le père de la mère biologique nourrit cette peur en traitant ses filles et sa femme d'une manière qui ne pouvait que mettre fin en leur confiance en les hommes. Il était plus stricte avec sa fille aînée car il désirait un garçon pour reprendre la ferme et faire perdurer son nom. Or, il n'a eu que des filles. Une fois mariée à Antoine, la brutalité de son époux l'enfonce de plus en plus dans la détresse. Encore une fois, aucune parole n'est échangée : le seul lien est ce regard avide qu'il porte sur son corps avant de la posséder (« assaut brutal ». Après la souffrance, vient la fatigue : lorsqu'elle tombe enceinte sont une source de bonheur mais aussi d'épuisement total (« toujours à te demander ce que tu ne peux plus donner », « une souffrance qui a pourri jusqu'à la pulpe de ton âme »). Cette fragilité se retrouve également dans la femme du chef de section que l'auteur a connu lorsqu'il était à l'école militaire. uploads/Litterature/ correction-dissert-lambeaux.pdf
Documents similaires










-
25
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Oct 29, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
- Taille du fichier 0.0614MB