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M. Archimbaud Lycée Marguerite Yourcenar (91) archimbaudserge@gmail.com http://blog.ac-versailles.fr/yourcenarchimbaud/index.php/ Tableau synoptique pour l’explication linéaire de « Correspondances » de Charles Baudelaire. Travail collectif réalisé par Alicia, Augustin, Candice, Enzo, Khalid et Syrine, élèves de 1G3. Titre du texte « Correspondances » Objet d'étude La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle. Parcours associé Alchimie poétique : la boue et l’or. Auteur Charles Baudelaire, né le 9 avril 1821 à Paris et mort le 31 août 1867 à Paris. Œuvre de référence Les Fleurs du Mal, texte intégral des éditions de 1857 et 1861. Mouvement littéraire Le Symbolisme : Mouvement artistique et littéraire de la fin du XIXème siècle, qui s'est opposé au Naturalisme et au Parnasse, développant une conception exigeante de l'Art, chargé d'atteindre grâce aux symboles, les vérités cachées. Il donne une vision symbolique et spirituelle du monde. On rattache souvent à ce courant, héritier des thèmes baudelairiens, Rimbaud et Verlaine, mais c'est Mallarmé qui l'incarne le mieux dans le domaine de la poésie. Le symbolisme voulait offrir à l'art des moyens d'expression autres que ceux de la simple représentation réaliste. Thèmes principaux Le lien entre l’homme et la Nature, la supériorité de la Nature face à l’homme, l’art, le spleen, l’idéal... Citation caractéristique du poème Vers 8 : « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. » Bref résumé de l’extrait Ce poème est un dialogue entre l’homme et la Nature. Selon Baudelaire, la Nature détient le pouvoir de transporter l’esprit et les sens de l’homme qui sont mis en évidence dans ce texte. Charles Baudelaire évoque la théorie des « Correspondances » sur laquelle repose son art poétique : le symbolisme. Principal enjeu du texte Baudelaire a précisé sa pensée dans ses Notes nouvelles sur Edgar Poe (1857) : « C’est cet admirable, cet immortel instinct du Beau qui nous fait considérer la Terre et ses spectacles comme un aperçu, comme une correspondance du ciel. » Il propose une version moderne de la doctrine des analogies entre les règnes visibles et invisibles, reprise un peu partout dans les années 1840. Il s’agit pour Charles Baudelaire de nous montrer les correspondances entre l’homme et la Nature en utilisant la théorie de la synesthésie (expression d’une sensation par le moyen d’un organe sensoriel impropre à la sensation évoquée). « Correspondances » en fait la théorie dans son vers 8 et en donne des exemples dans ses tercets. Mouvements du texte, organisation interne Vers 1 à 4 : la prédominance de la Nature sur l’homme. Vers 5 à 8 : les confusions de l’homme par rapport à la Nature. Vers 9 à 14 : la Nature envoie des signaux que l’homme doit déchiffrer. Progression du texte (donner un titre à chacun des mouvements du texte) 1. La Nature est vivante. 2. La Nature est sombre et profonde, elle éveille tous nos sens. 3. La Nature nous transporte, description des parfums. Niveau d'énonciation : Qui voit ? Qui parle ? Il s'agit d’un narrateur omniprésent qui parle du début jusqu’à la fin du poème. Ce narrateur n’est autre que Charles Baudelaire. Il s’adresse au lecteur. Mots dont le sens pose problème Titre : « Correspondances » : Le terme de « correspondance » appartient au vocabulaire des mystiques. Cf. « Ne pourrais-tu pas te mirer, comme parle les mystiques, dans ta propre correspondance ? » (Invitation au voyage, poème en prose) Vers 1 : temple = lieu matériel où l’homme entre en communication avec le monde spirituel. Vers 2 : paroles : peut-être comparaison avec les chênes prophétiques de Dodone, dont le bruissement rendait des oracles. (Dodone (en grec ancien et grec moderne Δωδώνη / Dôdốnê) est un sanctuaire oraculaire dédié à Zeus et à la Déesse-Mère, révérée sous le nom de Dioné. Les prêtres et les prêtresses du bosquet sacré interprétaient le bruissement des feuilles de chêne sous le vent). Vers 3 : symboles : Cf. « Tout se rapporte, dans ce monde que nous voyons, à un autre monde que nous ne voyons pas. Nous vivons… au milieu d’un système de choses invisibles manifestées visiblement » (Joseph de Maistre). Vers 6 : Cf. « Ce qui serait vraiment surprenant, c’est que le son ne pût pas suggérer la couleur, que les couleurs ne pussent pas donner l’idée d’une mélodie, et que le son et la couleur fussent impropres à traduire des idées ; les choses s’étant toujours exprimées par une analogie réciproque, depuis le jour où Dieu a proféré le monde comme une complexe et indivisible totalité » (Richard Wagner et Tannhäuser, 1861). Vers 9 : parfums : Les parfums occupent une grande place dans la poésie baudelairienne (cf. « Parfum exotique »). Vers 10 : hautbois = instrument de musique à vent. Vers 11 : Correspondance non plus avec d’autres sensations mais avec des états d’âme, des idées morales. Vers 12 : l’expansion = fait de s'étendre ou de prendre du volume. Vers 13 : l’ambre = concrétions intestinales du cachalot, ayant la consistance de la cire et une couleur cendrée, parsemée de taches jaunes et noirs, répandant une odeur particulière très forte et dégageant un parfum exotique sucré et capiteux. Vers 13 : le musc = substance brune très odorante, ayant la consistance du miel, sécrétée par les glandes abdominales d’un cervidé asiatique. Le parfum qui en est tiré est très épicé. Vers 13 : le benjoin = substance aromatique provenant de la résine d’un arbre des Indes, utilisée en parfumerie, en médecine. Vers 13 : l’encens = substance résineuse qui, une fois brûlée, répand une odeur forte et chaude. C’est un parfum à connotation spirituelle puisqu’il est souvent répandu lors de cérémonies religieuses grâce à un encensoir. Vers 14 : transports = enthousiasme, exaltation, emportement (acception classique et figurée). Étymologiquement, en latin, ce mot a le sens qu’a le mot métaphore en grec, à savoir transporter ou transposer au-delà ou par-delà. Pièges posés par la lecture (prononciation des « e » muets, diérèses, liaisons) Vers 1 : liaison “est un”. Vers 2 : « e » muet devenu sonore pour “laissent” “confuses”. Vers 4 : « e » muet devenu sonore pour “observent” et liaison “observent avec”. Vers 5 : « e » muet devenu sonore pour “comme” et liaison “longs échos”. Vers 6 : « e » muet devenu sonore pour “une”. Vers 7 : « e » muet devenu sonore pour “vaste”, “comme” et “comme”. Vers 8 : liaison “couleurs et”. Vers 9 et 10 : « e » muet devenu sonore pour “comme”, “comme” et “comme”. Vers 11 : « e » muet devenu sonore pour “autres” et “riches” et liaison “riches et”. Vers 12 : diérèses “expansi/on” et liaison “choses infinies”. Vers 13 : « e » muet devenu sonore pour “comme” et “ambre”. Vers 14 : « e » muet devenu sonore pour “chantent”. Pour le vers 13 et 14, les mots encens et sens doivent rimés ensemble, c’est-à-dire si l’on prononce le “s” de sens, il faut prononcer celui de encens et inversement. INTRODUCTION Le poème que je vais vous expliquer se nomme « Correspondances ». Il se trouve dans la première section du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, qui en comporte cinq. La première édition fut publiée en 1857. C’est le quatrième poème de la première section « Spleen et Idéal » et le premier sonnet du recueil. Charles Baudelaire est un poète du XIXème siècle dont la modernité poétique relève du Symbolisme. On peut le considérer comme « un poète maudit », expression qui désigne en général un poète qui, incompris dès sa jeunesse, rejette les valeurs de la société, se conduit de manière provocante, dangereuse, asociale ou autodestructrice (en particulier avec la consommation d'alcool et de drogues), rédige des textes d'une lecture difficile et, en général, meurt avant que son génie ne soit reconnu à sa juste valeur. Créant une solitude que l’on retrouve dans certains de ces poèmes comme dans la section « Spleen et Idéal ». Il cherche à nous émouvoir en partageant son vécu à travers ses poèmes. Il a publié cent poèmes en juin 1857. En août de la même année, suite à un procès, 6 poèmes ont été condamnés pour outrage aux bonnes mœurs. Cette censure ne sera relevée qu’en 1949 ! En 1861, les poèmes ont été réédités avec son accord. Trente-cinq poèmes sont rajoutés mais certains ont changé de place et/ou ont subi quelques variantes. EXPLICATION LINÉAIRE vers par vers Vers 1 et 2 : « La Nature est un temple où de vivants piliers Laissent parfois sortir de confuses paroles ; », Ici la Nature est comparée à un temple donc à un lieu sacré. C’est le lieu idéal pour communiquer avec l’au-delà. La Nature est vue comme une religion qui est plus importante que l’homme. Elle est éternelle (utilisation du verbe d’état être) tandis que l’homme est éphémère (utilisation du verbe passer). Le mot Nature a une majuscule ce qui lui donne une importance et un effet de supériorité vis-à-vis de l’homme qui n’en uploads/Litterature/ correspondance-s.pdf
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- Publié le Dec 02, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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