COURS DE FRANÇAIS STC2 HISTOIRE CULTURELLE ET ARTISTIQUE : L’ANTIQUITE Introduc

COURS DE FRANÇAIS STC2 HISTOIRE CULTURELLE ET ARTISTIQUE : L’ANTIQUITE Introduction La culture occidentale est l’héritière de L’Antiquité grecque et romaine, dont les arts et les lettres ont servi de modèles à la civilisation de la Renaissance et de l’âge l’âge classique, et dont l’histoire a inspiré l’action politique qui a conduit l’Europe moderne à la démocratie. 1. Le miracle grec I- Figures de ressemblance ou d’analogie La comparaison et la métaphore sont des images qui reposent sur un rapport de ressemblance entre deux objets. 1- La comparaison La comparaison est un rapprochement de deux termes (le comparé et le comparant) sur la base d’une ressemblance, à l’aide d’un outil de comparaison. Sur le plan formel, elle est introduite par des termes comparatifs : ainsi que, comme, tel que, de même que (conjonctions), semblable à, pareil à (adjectifs), avoir l’air, ressembler à, faire songer à, faire l’effet de, on dirait (verbes)… Exemple : La France sous nos pieds comme une étoffe usée S’est petit à petit sous nos pieds refusée. Louis Aragon, Les yeux d’Elsa, « Les Nuits » Le comparé : La France Le comparant : une étoffe usée L’outil comparatif : comme La comparaison introduite par la préposition « comme » souligne de façon concrète et réaliste la misère de la France. 2- La métaphore (du grec metaphora, transposition) La métaphore est une transpostions de sens qui permet de rapprocher deux éléments par simple relation d’analogie, sans outil comparatif. C’est une comparaison abrégée. La métaphore est explicite lorsque les deux termes rapprochés sont mentionnés tous les deux : - L’amour… n’est que le roman du cœur (Beaumarchais) Le comparé (l’amour) ; le comparant (le roman). - Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage (Baudelaire) Le comparé (ma jeunesse) ; le comparant (ténébreux orage). La métaphore est implicite lorsque seul le comparant est exprimé ou vice versa ; c’est au lecteur d’identifier le comparé qui est passé sous silence (ou vice versa) : - « Cette faucille d’or dans le champ des étoile » Hugo. Dans ce vers, il y a le comparant : Faucille d’or mais le comparé n’est pas exprimé (ellipse du comparé). On peut le deviner : la lune : comparé C’est comme si on disait : la lune est cette faucille d’or… - Cette petite âme venait de s’envoler (Hugo). Dans ce vers, le comparé « cette petite âme » est exprimé mais le comparant est implicite. 3- La personnification La personnification est une métaphore qui confère des caractéristiques humaines à une entité abstraite, à un objet, un animal ou tout autre élément naturel. Exemples Tout à l’heure, le soleil a boudé dans ses brumes (Laforgue). Le monde saigne à cause de cette crise sanitaire. II- Figures d’opposition 1- L’oxymore (ou alliance de mots) L’oxymore est une juxtaposition de deux termes dont le sens est incompatible. Il souligne l’aspect paradoxal d’une situation ou d’une personne. Cela étonne et pousse à réfléchir. Exemples Je la hais d’amour comme tout un chacun (Robert Desnos, corps et bien). Cette espèce de ruissellement immobile donnait au charbon un aspect étrange. 2- L’antithèse L’antithèse est l’opposition de deux ou plusieurs termes dans une phrase, un vers ou un paragraphe. Elle souligne un contraste. Exemple J’aime être libre, et veux être captif (Ronsard, Les Amours, 7). Antithèse : libre/captif. 3- L’antiphrase C’est un mot (ou une phrase) utilisé dans le sens contraire de son sens habituel. On exprime le contraire de ce que l’on veut signifier. C’est la figure privilégiée de l’ironie. Exemple C’est le plus beau jour de ma vie. (Pour évoquer au contraire un jour affreux). III- Figures d’insistance et d’amplification 1- La répétition Elle reprend plusieurs fois le même mot ou la même expression dans un texte. Elle souligne l’intention du locuteur. Exemples Moi je voyais briller au dessus de la mer Les yeux d’Elsa, les yeux d’Elsa, les yeux d’Elsa (Louis Aragon, Les yeux d’Elsa). Waterloo ! Waterloo, Waterloo ! Mornes plaines (Victor Hugo). 2-L’anaphore L’anaphore est un type particulier de répétition qui consister à répéter le ou les mêmes mots en tête de phrases ou de vers. Ce procédé d’insistance a une forte valeur émotive et rythme la phrase ou le vers. Exemples Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri (Aragon). Rappelle-toi Rappelle-toi Barbara Toi que je ne connaissais pas Toi qui ne me connaissais pas (Jacques Prévert, Paroles, « Barbara »). 3- L’hyperbole C’est une exagération par laquelle un événement ou une idée est amplifiée afin de la mettre en valeur. C’est une expression qui dit plus que le réel. Figure essentielle du registre épique ou de l’écriture amoureuse, elle accentue ou magnifie la réalité, et convient à l’expression des sentiments forts. Exemple Je meurs de faim. 4- L’énumération L’énumération est une succession de mots de même nature et de sens proche qui crée un effet d’amplification. Exemple Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu’aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d’envie… » (Lettre de Madame de Sévigné) 5- La gradation La gradation est une énumération de mots ou de groupes de mots, ordonnée selon une progression (croissante ou décroissante) dans l’intensité. Exemple C’est en fait, je n’en puis plus, je me meurs, je suis mort, je suis enterré!(Molière, Avare, IV, 7). IV- Figures d’atténuation 1- L’euphémisme C’est une formule qui essaye d’atténuer le sens des paroles. L’expression choisie attenue la réalité en évitant ce qui pourrait déplaire, gêner ou choquer. Exemples Les pays en voie de développement (= pays pauvres). Il est parti (= il est mort). 2- La litote C’est une figure de style qui sert à exprimer une pensée de façon atténuée pour signifier implicitement le contraire. Elle est construite le plus souvent à l’aide d’une négation qui, en réalité la renforce. Exemples Cet homme ne m’est pas inconnu= (je le connais très bien). « Va, je ne te hais point » (Corneille) (= je t’aime). 3- Figures d’équivalence, de substitution 1- La métonymie La métonymie est le remplacement d’un terme par un autre, qui lui est logiquement associé. Elle consiste, par exemple, à designer -le contenu par le contenant : boire un verre = le contenu du ver : l’eau, le vin… est remplacé par le contenant (verre) ; -l’objet par sa marque, son origine : une Renault (voiture) , du roquefort (fromage) -L’œuvre par l’artiste : voir un Picasso. Lire Molière -Le tout par la partie : Je veux quitter ces murs : je veux quitter cette maison. 2- La synecdoque Pour parler d’un être ou d’un objet, la synecdoque emploie un mot désignant une partie de cet être ou de cet objet, ou la matière dont il est fait. Exemple Avoir un toit : avoir une maison. Une voile : un navire. 3-La périphrase Elle remplace un mot par une expression équivalente pour éviter la répétition. Exemples L’astre magique : la lune Le père de la fable : Jean de La Fontaine L’auteur de ses jours : son père. Exercice d’application Trouvez la ou les figures de style dans chacune des phrases suivantes. 1- Je la comparerais à un soleil noir, si l’on pouvait concevoir un astre noir versant la lumière .et le bonheur. (Baudelaire) 2-La musique souvent me prend comme une mer. (Baudelaire) 3- Je suis mort de faim. 4-Il s’est éteint. 5-À 20h tout le Congo dort. 6-La rue assourdissante autour de moi hurlait. (Baudelaire) Conclusion Les styles de figures rendent l’énoncé plus expressif tout en attirant l’attention du destinataire. Bien qu’étant souvent désignées par des termes savants, les figures de style sont fréquemment utilisées dans le langage courant. Pour améliorer votre expression orale et écrite, la maitrise de ces figures rhétoriques est indispensable. EXERCICES Etudier un thème à partir des figures de styles Eperdument amoureux, Roméo se confie à Benvolio, son cousin. ROMEO-[…] Amour ! Ô tumultueux amour ! Ô amoureuse haine ! Ô tout, créé de rien ! Ô lourde légèreté ! Vanité sérieuse! Informe chaos de ravissantes visions ! Plumes de plomb, lumineuse fumée, feu glacé, santé maladive ! Sommeil toujours éveillé qui n’est pas ce qu’il est ! Voilà l’amour que je sens et je n’y sens pas d’amour…Tu ris n’est-ce pas ? BENVOLIO- Non, cousin ; je pleurerais plutôt. ROMEO- Bonne âme !... et de quoi ? BENVOLIO- De voir ta bonne âme si accablée. ROMEO- Oui, tel est l’effet de la sympathie. La douleur ne pesait qu’à mon cœur, et tu veux l’étendre sous la pression de la tienne : cette affection que tu me montres ajoute une peine de plus à l’excès de mes peines. L’amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c’est une flamme qui étincelle uploads/Litterature/ cours-stc-francais-copie.pdf

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