1 UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DÉPART

1 UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET SCIENCES HUMAINES DÉPARTEMENT DE FRANÇAIS ANNÉE ACADÉMIQUE 2019-2020 FILIÈRE : LETTRES MODERNES FRANÇAISES Niveau 2, Second Semestre Pr NOUMSSI Gérard Marie UE 222 : : STYLISTIQUE DE L’ÉNONCÉ ET DE L’ÉNONCIATION COURS COMPLET 2 PRÉSENTATION GÉNÉRALE Dans ce cours, on envisage ce que peuvent apporter à la compréhension des textes, les méthodes linguistiques inspirées par les problématiques de l’énonciation et par la pragmatique. Cette approche se distingue à la fois de la linguistique du système (la linguistique générale) et des analyses de contenu en usage en sciences sociales (sémantique interprétative) et des méthodes employées en explication de textes (analyse littéraire des textes). L’étude abandonne les analyses portant uniquement sur la langue. Elle ne se propose pas de classifier des morphèmes et des syntagmes. Par contre elle aborde les questions d’interprétation des discours. On part donc du principe que des fonctionnements de langage tels que l’usage récurrent d’un pronom ou d’un morphème modalisateur peuvent avoir des effets pertinents dont les sujets parlants ne sont pas toujours conscients, mais qu’une analyse peut faire ressortir. Dans cette perspective, la forme n’est pas une simple enveloppe des idées d’un texte ; elle-même transmet un contenu. Trois grandes parties sont abordées : le cadre de l’énonciation et les marques énonciatives ; l’emploi des temps et des déictiques dans l’énonciation ; les pensées et paroles rapportées. 3 PLAN DU COURS PRÉSENTATION GÉNÉRALE ............................................................................................................. 2 PLAN DU COURS ................................................................................................................................. 3 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................................. 4 00 ÉNONCIATION ET ÉNONCÉ ......................................................................................................... 5 01 GENÈSE DE LA QUESTION ........................................................................................................... 7 02 LE SUJET DE L’ÉNONCIATION .................................................................................................... 8 1. LA SITUATION D’ÉNONCIATION ............................................................................................... 10 1.1 Les déictiques personnels ........................................................................................................ 10 1.2 Les déictiques spatio-temporels .............................................................................................. 11 1.3 Le problème de l’énonciation différée .................................................................................... 16 1.4 Énonciation historique, énonciation discursive ....................................................................... 18 2. LES MODALITÉS ............................................................................................................................ 23 2.1 La modalité en logique ................................................................................................................ 23 2.2 La modalité en linguistique ......................................................................................................... 24 2.3 Différents types de modalité ........................................................................................................ 24 2.4 Les modalités d’énonciation ........................................................................................................ 25 2.5 Les modalités d’énoncé ............................................................................................................... 26 3. LA SUBJECTIVITÉ DANS LE LANGAGE ................................................................................... 29 3.1 La subjectivité déictique .............................................................................................................. 30 3.2 La subjectivité modale-aspectuelle .............................................................................................. 30 3.3 La subjectivité rhétorique ............................................................................................................ 30 3.4 Les marqueurs d'embrayage ........................................................................................................ 32 4. DISCOURS RAPPORTÉS ET POLYPHONIE ................................................................................ 33 4.1 Le discours cité ............................................................................................................................ 34 4.2 Le discours indirect et le discours raconté .................................................................................. 36 4.3 Le discours indirect libre ............................................................................................................. 38 4.4 Le discours direct libre et le discours narrativé ........................................................................... 40 4.5 Le psychorécit ............................................................................................................................. 41 5. PROGRESSION DU TEXTE ET CONTINUITÉ ............................................................................ 43 5.1 La cohérence................................................................................................................................ 43 5.2 La cohésion.................................................................................................................................. 44 5.3 La connexité ................................................................................................................................ 46 5.4 La progression thématique .......................................................................................................... 48 4 BIBLIOGRAPHIE H. Bonnard : Code du Français courant Paris, Magnard, avec un vol. d’exercice : Exercices de Langue française, Paris : Magnard. Chevalier, Arrivé, Blanche-Benveniste et Peytard : Grammaire Larousse du Français contemporain, Paris : Larousse. G. Moulin : Clefs pour la linguistique, Paris : Seghers. Baylon et Fabre : Initiation à la Linguistique, Paris : Nathan. Dubois, Giacomo, Guespin et alii : Dictionnaire de Linguistique, Paris : Larousse. Arrivé, Gadet, Galmiche : La Grammaire d’aujourd’hui, Guide alphabétique de Linguistique française, Paris : Flammarion. P. Guiraud : Essais de Stylistique, Paris : Klincksieck M. Cressot : Le Style et ses Techniques Paris : PUF. J. Marouzeau : Précis de Stylistique française Paris : Masson. H. Bonnard : Procédés annexes d’expression Paris : Magnard. P. Fontanier : Les Figures du Discours, (avec une introduction de G. Genette), Paris : Flammarion. G. Molinié 1989, La stylistique Paris : PUF. Bally : Traité de stylistique française, Paris : Klincksieck. Molinié G., La stylistique QSJ, Paris : PUF E. Benveniste, Problème de linguistique générale, tome 1, chapitre 5 (n°18, 20, 21). Paris: NRF Gallimard 1966. tome 2, chapitre 2, n°4 et5 C. Kerbrat Orecchioni: L’énonciation. De la subjectivité dans le langage, Paris : Armand Colin. T. Todorov, Problème de l’énonciation, Langues n°17, mars 1970 Roman Jakobson, 1965, Essais de linguistique générale, Paris : Minuit. Langue française n°26, "Techniques d’expression." Mai 1975, (Article de D. Delas : style, énonciation, expression). Langage N°13 Mars 1969 Paris, Larousse. Langage N° 17 Mars 1970. Nicole Le Querler, Typologie des modalités, Presses Universitaires de Caen, 1996. Monneret et Rioul, Questions de syntaxe française, PUF, 1999 (ISBN 2-13-049779-9) 5 00 ÉNONCIATION ET ÉNONCÉ L’énonciation se définit, pour Benveniste (1974, p. 80) comme la mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation. Que retenir de cette définition ? Elle montre que l’énonciation témoigne du passage entre le plan de la langue et celui du discours, entre la langue et le monde. L’énoncé est le produit, le résultat de l’énonciation. Il est donc unique. On parle à ce sujet d’énoncé-occurrence. Qui plus est, l’énonciation permet d’analyser l’activité réflexive du langage, puisqu’elle laisse des traces dans l’énoncé. Ce sont ces traces qui seront l’objet de l’analyse. L’énonciation, définie comme un acte individuel, suppose un utilisateur de la langue, c’est le locuteur (parfois appelé sujet parlant). Son image est visible dans l’énoncé, grâce à une série de marques, qui témoignent de son activité et de sa subjectivité. Le locuteur convoque nécessairement, face à lui, un allocutaire, qui est le destinataire de l’énoncé. 01 SPÉCIFICITÉS DE L’ÉNONCIATION LITTÉRAIRE Selon Frédéric Calas, l’énonciation littéraire est le lieu d’une construction d’échanges, de voix et d’instances qui élaborent une véritable polyphonie. L’énoncé littéraire construit des mondes divers dans lesquels la parole est donnée à des narrateurs, à des personnages, à des êtres imaginaires, à des animaux et à des objets, etc. Dans le cadre d’une étude stylistique, on doit alors repérer les éléments qui réfèrent à la situation d’énonciation et à la situation d’écriture – par exemple le récit autobiographique évoque le moment de la rédaction du récit. L’énonciation littéraire dépend aussi des genres littéraires choisis : poésie, roman et théâtre, etc. L’énonciation littéraire diffère d’un échange ordinaire, d’une conversation par exemple, car il n’y a pas de contact entre l’auteur et le lecteur. Qui plus est, l’auteur n’est pas nécessairement l’instance qui raconte les faits. Le canal choisi est celui de l’écrit investi d’une recherche esthétique, ce qui modifie donc considérablement les conditions de production de l'énoncé littéraire. Il conviendra, dans le cadre d'une étude stylistique, de repérer les éléments qui réfèrent à la situation d'énonciation et à la situation d'écriture. Nous pensons en particulier au cas des récits autobiographiques, où il est fait référence au moment de la rédaction du récit. La présence dans un texte d'une isotopie de l'écriture ou de la lecture (ou de la communication) témoigne non seulement de l'activité réflexive du langage, mais aussi de l'activité réflexive de la littérature. Ces formes de mise en abyme (ou indices appuyés d'une fonction 6 métalinguistique), permettent d'étudier le rapport que l'écrivain entretient avec sa propre production, et avec la littérature en général. Ces indices, Gérard Genette les nomme métalittéraires, ce sont souvent des signes de la littérarité même du texte se prenant pour objet d'écriture et de réflexion. Le récit. L'énonciation du récit est suffisamment complexe et riche pour que toute une branche des études linguistiques et littéraires lui ait été consacrée sous le nom de narratologie. Elle intéresse les genres suivants : roman, récit, conte, nouvelle, fable, mémoires, roman épistolaire, autobiographie, auto-fiction, etc. Le chef de fil de ces chercheurs est Gérard Genette. La mise en récit suppose, le plus souvent, la prise en charge de la narration par un narrateur. Le théâtre. L'énonciation du genre théâtral a la particularité d'être double. On parle de double énonciation. En effet, on considère que deux strates forment le texte théâtral : le discours (direct) des personnages, locuteurs de leur parole, et les didascalies, qui disparaissent au moment de la représentation et qui sont prises en charge par l'auteur. La poésie. L'énonciation de la poésie est en fait beaucoup complexe que les deux autres et moins étudiée. Il faudrait opérer plusieurs distinctions selon les sous-genres qui forment la poésie, notamment selon une tripartition entre poésie épique, poésie narrative et poésie lyrique. L'énonciation lyrique met en scène une première personne, qui sans être l’auteur autobiographique, n'est pas totalement absent de l’écriture. Remarque : La parole au théâtre De tous les genres littéraires, le théâtre est, par excellence, l'art de la parole directe et mise en scène. Qui plus est, la parole se fait souvent action. Il suffit pour cela de rappeler quelques scènes des grandes tragédies raciniennes, où un seul mot suffit parfois à créer la catastrophe : qu'il s'agisse, par exemple, du mensonge (Œnone dans son aveu détourné à Thésée, au cours duquel elle accuse Hippolyte de désirs incestueux (Phèdre, acte IV, scène I). Thésée, furieux de cet outrage, demande à Neptune une vengeance qui lui est accordée) ; ou qu'il s'agisse encore d'un simple verbe conjugué à l'impératif, comme le « Sortez », lancé par Roxane à la tête de Bajazet, qui la perd dès le funeste seuil franchi (Bajazet, acte V, scène iv). La parole réalise ce qui est dit, directement ou implicitement. Cette force particulière de la uploads/Litterature/ cours-ue-222-l-x27-enonciation-prof-noumssi-pdf.pdf

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