Travail de maturité 2020 Illustration d’un texte Jeanne Bosson 3E1Z Jeanne Boss

Travail de maturité 2020 Illustration d’un texte Jeanne Bosson 3E1Z Jeanne Bosson Illustration d’un texte Table des matières 1. Introduction 3 2. Choix et découpe du texte 3 3. Démarche artistique 4 3.1 Technique et recherche du style 4 3.2 Sources d’inspiration 6 4. Retouche et travail sur iFolor 7 5. Conclusion 8 6. Remerciements 8 7. Annexes 9 2 Jeanne Bosson Illustration d’un texte 1. Introduction Le travail de maturité Illustration d’un texte est un projet artistique qui consiste à mettre en page et illustrer un texte, sous la forme d’un livre relié. J’ai choisi ce thème car je suis passionnée par le dessin, et il s’agissait pour moi d’une opportunité de créer un produit au rendu professionnel. J’ai décidé d’illustrer la nouvelle Les biscuits Yamabiko de Yoko Ogawa, tirée du recueil Les Lectures des otages. Dans ce recueil, chaque nouvelle est le dernier témoignage qu’un otage va livrer avant sa disparition. Yoko Ogawa, née en 1962, est une écrivaine japonaise qui connaît un certain succès depuis la fin des années 1990 dans les pays francophones. Ses romans sont traduits et publiés chez l’éditeur Actes Sud. J’apprécie beaucoup la littérature et la culture japonaise, et mon défi était de parvenir à restituer dans mon travail l’atmosphère dépaysante et mélancolique qui se dégage des nouvelles de Yoko Ogawa. Intuitivement, j’ai réalisé mes planches intégralement au stylo à bille bleu, en ajoutant quelques détails au tampon rouge. Mon intention était de créer un style de dessin précis et délicat, rythmé par la couleur rouge et bleue. 2. Choix et découpe du texte J’ai opté pour un texte au format d’une nouvelle. Cela me permettait d’avoir une grande liberté dans le choix des illustrations et de mettre en évidence les passages qui me semblaient les plus pertinents. J’ai fait assez rapidement le choix de la nouvelle que j’allais illustrer. On m’a conseillé de lire les nouvelles de Yoko Ogawa, une auteure contemporaine japonaise. En premier lieu, j’ai lu La virtuose du consommé dans le recueil Les lectures des otages , puis j’ai 1 continué avec Les biscuits Yamabiko. Cette nouvelle m’a tout de suite emballée. J’avais déjà des images à l’esprit pour certaines scènes de l’histoire, ce qui a été décisif dans mon choix final. Cette réflexion sur l’importance de l’écriture et le rapport des mots avec la réalité m’a beaucoup touchée : dans le récit, la narratrice qui travaille dans une usine de biscuits s’occupe, dans la série de biscuits en forme de lettres, de trier les éléments cassés et imparfaits. Elle en prend de temps en temps avec elle pour les partager avec la vieille propriétaire de son immeuble. Autour d’une tasse de lait chaud, les deux OGAWA, Yoko. Les lectures des otages. Arles : Actes Sud, 2012, 190 p. 1 3 Jeanne Bosson Illustration d’un texte personnages assemblent des mots avec les lettres imparfaites. Le thème central de la nouvelle est précisément la fragilité des objets et des êtres différents, comme la jeune fille et la vieille dame elles-mêmes. J’ai trouvé ce sujet très poétique et sensible, très pertinent par rapport à ce que j’avais envie d’aborder dans ce travail de maturité. De plus, les lettres de l’alphabet étant à la fois des signes et des dessins, elles sont ainsi à l’intersection de l’écriture et de l’image : c’est exactement le défi quand on illustre un texte. Je me suis occupée de la découpe de la nouvelle plus tardivement dans l’avancée du projet. Comme le texte était assez long, j’ai commencé par illustrer les passages qui me paraissaient les plus centraux (en m’assurant une certaine homogénéité tout au long du récit). C’est au moment d’insérer ma nouvelle dans iFolor (découpée en paragraphes ou blocs de deux paragraphes) que j’ai repéré les passages denses en texte. J’ai ensuite complété les blocs trop grands avec de nouvelles illustrations. Les plus petits dessins sont en général des éléments de « rappels » qui sont liés aux illustrations principales. J’ai volontairement omis de numéroter les pages, car, par convention dans un livre illustré, on met l’accent sur les images avant le texte. 3. Démarche artistique 3.1 Technique et recherche du style Pour mon projet, j’ai choisi d’illustrer l’intégralité de mes planches avec un stylo à bille bleu. J’ai commencé par tester différentes marques de stylos à bille pour avoir le ton de bleu que je préférais, et avoir une qualité d’encre optimale pour les illustrations. J’ai finalement décidé de travailler avec les stylos Caran d’Ache© car ils avaient le meilleur rapport qualité-prix. La couleur bleue est pour moi intéressante, car elle évoque à mon sens une atmosphère paisible en adéquation avec la mélancolie de l’histoire. Dessinant avec une seule couleur, j’ai choisi de me focaliser sur les surfaces en différents tons de bleu. J’ai recherché un équilibre entre les tons clairs et foncés pour un contraste 4 Fig. 1 - Dessin du zoo en cours Photographie personnelle Jeanne Bosson Illustration d’un texte optimal. Les structures des surfaces unies sont des lignes croisées horizontalement et verticalement, ou des trames épousant les volumes. Par ailleurs, comme je fais de la gravure depuis quelques années, je suis familiarisée avec le travail des lignes et des trames. Le stylo offre cette parenté avec la gravure en creux. Le format des illustrations est relativement petit (pas plus grand que 21 centimètres), imposé par la technique utilisée. Un peu plus tard dans l’avancée du travail, j’ai ajouté dans certaines illustrations des tampons rouges réalisés avec des gommes taillées au cutter. Grâces à ces tampons, j’ai mis en évidence certains éléments qui symbolisaient les petites choses imparfaites dans la nouvelle de Yoko Ogawa, par exemple les biscuits-lettres ébréchés, la feuille d’érable rouge faisant tomber la vieille dame, etc. Ces éléments rouges sont venus ajouter un peu plus de dynamisme aux dessins monocolores. De plus, la technique du tampon et la couleur rouge rappelle la pâte de cinabre utilisée traditionnellement dans l’art asiatique. Avec cette technique (stylo et tampons), j’ai recherché d’obtenir une image à la fois précise et sensible pour être en accord avec le récit. 5 Fig. 2 - Premier essai de tampons Photographie personnelle Fig. 3 - Evolution du dessin final sur format A4 Jeanne Bosson Illustration d’un texte 3.2 Sources d’inspiration Mes premières idées de technique et de style ont été inspirées par le travail de Kevin Lucbert, artiste français contemporain. J’apprécie dans ses illustrations la finesse des détails et des structures, et l’atmosphère de ses images bleu outremer. Dès mes premiers essais, je me suis interrogée sur les grandes surfaces unies : ma difficulté était de veiller à ne pas remplir ces zones comme du coloriage, mais d’exploiter les volumes dans l’image pour donner un sens aux structures. Je me suis aidée des travaux de Thomas Ott, auteur suisse de bande-dessinée. En observant la manière dont il faisait ses structures, j’ai tenté de trouver ma propre manière de faire. Par ailleurs, je voulais avoir des images réalistes en respectant les perspectives et les proportions; je me suis donc aidée de vraies photographies pour les positions des personnages, ou pour le squelette de certains bâtiments. Comme l’histoire se passe au Japon, j’ai voulu ajouter des éléments de décor précis pour qu’on puisse reconnaître un paysage typiquement japonais, mais sans tomber dans les clichés. Je me suis alors promenée dans Google Maps dans les villes de Kyoto, Tokyo et Okayama (ville natale de Yoko Ogawa) en prenant des captures d’écran afin de créer un cadre vraisemblable. 6 Fig. 5 - Thomas Ott, Route 66, 2018 Consulté le 27 février 2020 <https://ek21.com/news/1/67867/> Fig. 4 - Kevin Lucbert, Conciliabule, 2018 Consulté le 27 février 2020 <kevinlucbert.tumblr.com/> Jeanne Bosson Illustration d’un texte 4. Retouche et travail sur iFolor Après avoir scanné les images avec une grande résolution (600 dpi), j’ai rencontré un problème : comme j’ai dessiné sur du papier blanc cassé, j’ai été obligée de blanchir chaque illustration à l’ordinateur, en faisant bien attention à ne pas effacer les traits les plus clairs. Le logiciel ne proposant pas de modifier la couleur de fond de façon personnalisée, je n’ai donc pas eu d’autres options. Pour la mise en page, j’ai veillé à avoir tout au long de l’histoire un équilibre entre les différents formats. J’ai ajouté par la suite quelques petits dessins précédant ou suivant une grande image, faisant ainsi un petit élément de rappel ou la mise en évidence d’un détail. Pour améliorer le produit fini, j’ai décidé d’imprimer une version provisoire. Cela m’a permis de voir plusieurs choses : premièrement, les marges n’étaient pas assez grandes (à l’extérieur de la page comme à l’intérieur). Ensuite, certaines images n’avaient pas été retouchées suffisamment car on pouvait voir légèrement la délimitation du cadre. Pour finir, certains blocs de texte se situaient un peu trop en bas ou en haut d’une page, nuisant à la lisibilité du récit. 7 Fig. 6 - Capture d’écran d’une rue d’Okayama Consulté le 8 décembre 2019 <https://www.google.com/maps/@34.6522995,133.9296888,3a,75y, 96.5h,102.03t/> Jeanne Bosson Illustration d’un texte 5. Conclusion J’espère avoir réussi à évoquer, dans mon travail, l’atmosphère exotique uploads/Litterature/ csm-tm-2020-bosson-jeanne-f-pdf.pdf

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