HARTENSTEIN Coline LS1 CULTURE ANTIQUE : DM Xénophon, La Cynégétique, chapitre

HARTENSTEIN Coline LS1 CULTURE ANTIQUE : DM Xénophon, La Cynégétique, chapitre 3 Le texte étudié est un extrait du troisième chapitre de La Cynégétique de Xénophon, texte didactique s’apparentant à un traité technique sur l’art de la cynégétique, c’est-à-dire l’art de la chasse. Ce texte s’attarde plus particulièrement sur la chasse avec chiens, la manière dont ces êtres, de natures si diversifiées, se meuvent lors des parties de chasse – pratiques de renommée en Grèce antique – et la rigueur à leur inculper pour satisfaire l’homme. Nous pouvons y distinguer quatre parties. Premièrement, des vers 1 à 7, une présentation (pouvant faire office d’introduction) des deux espèces de chiens, les castorides et les alopécides, ainsi que leur origine. Deuxièmement, des vers 7 à 22, le narrateur se focalise sur l’une des de ces deux espèces, le chien petit et refrogné (de mauvaise qualité), en lui accordant une description majoritairement physique et en citant les conséquences des défauts de l’animal sur la qualité de la chasse. Des vers 22 à 64, il énumère les comportements et attitudes variés des chiens au cœur de l’activité cynégétique. Enfin, des vers 64 à 69, le narrateur conclut son discours en rappelant l’essentialité d’une bonne éducation chez le canidé, puis ouvre le sujet en s’engageant auprès du lecteur à donner la caractérisation de l’attitude « idéale » du chien en temps de chasse. Ce texte se propose manuel pratique de l’exercice de chasse : non seulement le narrateur expose un ensemble de situations hétéroclites dans lesquelles l’animal joue un rôle capital, mais il semble également maîtriser son sujet au point d’en avoir vécu toutes les expériences, de la même manière qu’il aurait vu de ses propres yeux l’hybridité du chien lors de la chasse. La précision de son étude amène, à des affirmations assurées et cohérentes. Néanmoins, le narrateur ne dit pas comment la chasse doit être exécutée : son texte fait office de texte préventif contre les chiens « mauvais », mal éduqués. On peut se demander comment Xénophon parvient-il, dans une profonde initiative didactique, à convaincre son lecteur de la véracité de ses propos ? Dans un premier temps, nous appréhenderons cet extrait sujet à la didactique, elle-même au service de l’homme. Puis nous verrons comment l’animalité du texte s’oublie peu à peu pour se s’orienter davantage vers l’humain. Enfin, Xénophon rend compte de ses convictions en écrivant avant tout un texte pragmatique. I. La didactique au service de l’homme A) Manuel pratique (visant à instruire) sur la cynégétique. Importance de l’affirmation et la recherche de vérité. Vocabulaire précis pour un traité de chasse (ex : « castorides » et « alopécides », ligne 1) et densité du texte (étude complète des chiens en chasse, des vers 7 à 64). B) Refus de s’impliquer personnellement dans son discours : pas de prénom personnel « je », texte académique voire rigide. Pas d’allusion religieuse non plus, notamment à la déesse Artémis, déesse de la chasse. Volonté d’instruire, de rétablir l’ordre des choses, d’exposer des faits issus des observations de Xénophon. I. Une animalité peu à peu délaissée A) Plus le texte progresse, moins l’image du chien est encore valable. Les termes qu’emploient le narrateur renvoient tout aussi bien à l’analyse d’un comportement humain qu’à celle d’un animal. Ex : « emportés » (l. 41), « leur mensonge » (l.45), « jalousie » (l. 63), « mauvaise éducation » (l. 66). Ce simple traité de chasse aurait donc une fonction sous-jacente : on pense, en lisant le texte, à l’homme qui juge et étiquette l’animal, mais l’on pourrait aussi penser à l’homme qui juge l’homme à travers l’animal. B) Théâtralité qui se dégage des énoncés de comportement des chiens. Ex : « d’un air sombre » (l. 29), « se défient d’eux-mêmes » (l.40-41) … Image du chien qui, constamment, reste dans un acte de la démesure. Afin de convaincre son lecteur, l’auteur choisit de ne pas évoquer l’entre-deux, le chien qui ne serait ni trop bon ni trop mauvais. De ce fait, le lecteur s’imagine qu’il n’existe pas, que l’animal doit forcément exceller en sa tâche d’aide à la chasse. I. Un pragmatisme assumé A) Les images narratives que propose l’auteur permettent de visualiser l’acte de chasse et d’en comprendre les techniques car ici il s’adresse non seulement aux chasseurs mais aussi à ceux qui y sont étrangers, de ce fait il est important de faire comprendre ce traité à tous, en instaurant dès les premières lignes une collection d’adjectifs, attributs, expressions, compréhensibles pour le plus grand nombre (il favorise un vocabulaire humanisé). B) Par ailleurs, Xénophon tente de faire comprendre à son lecteur que l’animal est et sera toujours inférieur à l’homme. Principalement décrit de manière péjorative, le chien a sa propre fonction et ne doit, sous aucun prétexte, s’en éloigner. Ainsi l’auteur rappelle au lecteur sa dominance, sa supériorité : le chasseur est maitre, le chien obéis, tel est l’ordre des choses. C’est dans cette dimension qu’il tente de convaincre, sans la moindre sensibilité, que ce qu’il dit est vrai, en plaçant ceux qui le lisent sur un piédestal. uploads/Litterature/ culture-antique-dm-xenophon.pdf

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