Document généré le 7 déc. 2018 09:09 Laval théologique et philosophique DANIÉLO

Document généré le 7 déc. 2018 09:09 Laval théologique et philosophique DANIÉLOU, Jean, Les origines du christianisme latin. Histoire des doctrines chrétiennes avant Nicée III René-Michel Roberge Volume 36, numéro 1, 1980 URI : id.erudit.org/iderudit/705785ar https://doi.org/10.7202/705785ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Faculté de philosophie, Université Laval et Faculté de théologie et de sciences religieuses, Université Laval ISSN 0023-9054 (imprimé) 1703-8804 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Roberge, R. (1980). DANIÉLOU, Jean, Les origines du christianisme latin. Histoire des doctrines chrétiennes avant Nicée III. Laval théologique et philosophique, 36(1), 106–108. https://doi.org/10.7202/705785ar Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. [https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique- dutilisation/] Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Laval théologique et philosophique, Université Laval, 1980 COMPTES RENDUS s'engage sans cesser d'être homme dans tout ce que cela comporte, du plus positif au plus négatif. Ni prêtre (ordre établi), ni révolutionnaire (révolution), ni moine (fuite), ni législateur (compromis), ni théologien (théorie), Jésus est l'annonciateur d'un Royaume de Dieu qui s'identifie avec le bien intégral de l'homme. Dans la Bonne Nouvelle du Dieu-Père, l'homme est plus important que la loi et le culte. Aussi Jésus se voit- il abandonné par les hommes et par Dieu: il est mis à mort. Cette mort n'est cependant pas la fin de tout. Il est ressucité, devenant lui-même le contenu du message qu'il portait. Dans l' .. Esprit », les hommes le reconnaissent à travers leur présent. L'Église de Jésus-Chrsit est définie comme "la communauté de ceux qui se sont engagés pour la cause de Jésus-Christ et qui témoignent qu'elle est espérance pour tous les hommes» (p. 55). L'auteur reconnaît la "pleine validité» des ministères des Églises protestantes. La différence entre catho- liques et protestants ne correspondrait qu'à deux attitudes fondamentales, toutes deux aussi valables l'une que l'autre: l'attitude catholique étant faite d'un attachement particulier aux valeurs de continuité et d'universalité de la foi; l'attitude protestante se définissant par un recours plus direct à la norme Évangile. L'agir chrétien n'a de sens que dans la croix du Christ qui invite .. l'homme à parcourir le chemin de sa propre vie et de sa propre souffrance, en faisant face au risque de la situation qui est la sienne et à l'incertitude qui pèse sur l'avenir. D'où les orientations suivantes: Non pas rechercher la souffrance, mais la supporter. Non seulement supporter la souffrance, mais la combattre. Non seulement combattre la souffrance, mais l'assumer» (pp. 81-82). "À la lumière du Jésus crucifié, ce qui importe à l'homme, en fin de compte, face à tous les appels à l'action, ce ne sont pas ses réalisations (justification par les oeuvres), c'est au contraire, sa confiance absolue en Dieu, dans le bien comme dans le mal, c'est-à-dire sa confiance dans un sens ultime donné à sa vie (justification par la foi) » (p. 84). Comme le souhaite son auteur, cet abrégé d'Être chrétien est tout indiqué pour celui qui veut aller immédiatement à l'essentiel de cet ouvrage. Il lui donnera sans doute le goût de le lire ou de le relire, le cas échéant. En effet, nombreuses sont les affirmations de l'abrégé qui nous laissent sur notre appétit. R.-Michel ROBERGE Jacques D'HoNDT, L'idéologie de la rupture ( .. Philosophie d'aujourd'hui »J. Un vol. 22 x 14 de 189 pp., Paris, PUF, 1978. J. D'Hondt est l'auteur connu et apprécié de plusieurs ouvrages sur Hegel, parus depuis 1966. On sait que Hegel parlait de "fermentation bouillonnante .. et d'" un nouveau surgissement de l'esprit» qui s'annonçait à son époque. Personne ne le contredira sur ce point! Le tout est cependant d'apprécier le type de rupture en train de s'accomplir sous nos yeux. Le titre du présent ouvrage indique bien dans quel piège il ne faudrait pas tomber: l'idéologie de la rupture! C'est qu'en effet, pour son auteur, toute rupture suppose aussi continuité. On est ici face au travail même de la dialectique. Saisir sur plusieurs exemples concrets la continuité dans la rupture et la rupture dans la continuité, c'est ce à quoi tend ce livre où les noms de Hegel, Marx, Engels reviennent sans cesse, références et textes à l'appui. Un livre à méditer tant par ceux qui pensent qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil que par ceux qui croient que le soleil se lève avec leur propre regard. Jean-Dominique ROBERT Jean DANIÉLOU, Les origines du christianisme latin, Histoire des doctrines chrétiennes avant Nicée III. Paris, Ed. du Cerf, 1978, 15.5 x 23 cm, 392 pages. Voici enfin paru le troisième et dernier tome de l'Histoire des doctrines chrétiennes avant Nicée de Jean Daniélou. Cet ouvrage posthume confirme bien que le Cardinal Daniélou a su demeurer jusqu'à la fin de sa vie un grand patristicien. Comme les deux premiers tomes, celui-ci porte sur les trois premiers siècles. Alors que les deux premiers traitaient respectivement de la formu- lation du christianisme primitif dans les cadres de l'apocalyptique juive, et de l'affrontement du christianisme avec l'hellénisme, ce troisième tome nous fait assister à la rencontre du message chrétien avec le monde latin. 106 Contestant la thèse classique que la littérature chrétienne aurait commencé avec Tertullien, Daniélou démontre qu'il existait toute une littérature latine populaire avant Tertullien. Ce christianisme latin était très imprégné des structures culturelles juives. Daniélou peut parler d'un judéo-christianisme d'expression latine. En quoi aurait consisté cette littérature? D'abord en des traductions de la Bible, Ancien et Nouveau Testament, ainsi qu'en des écrits judéo- chrétiens tels que l'ÉpÎtre de Clément, le Pasteur D 'Hermas et l'Épître de Barnabé; ensuite, il y aurait une série d'œuvres judéo-chrétiennes: d'une part, des écrits de polémique anti-juive, à savoir le Ve Esdras, l'Adversus Judaeos et le De Montibus Sina et Sion; d'autre part, des ouvrages où l'on affrontait le paganisme, à savoir la Passio Perpetuae, le De Centesima, sexagesima, tricesima et le sermon De alea/oribus. À ces œuvres, l'auteur ajoute des écrits témoignant d'une survivance du judéo-christianisme au me siècle, qui serait contemporaine des premiers développements du pagano-christianisme latin: il s'agirait de l'œuvre de Commodien, du De Pascha Compu/us et du De Fabrica Mundi de Victorin de Pettau. En face de ce judéo-christianisme populaire, une réaction se dessine au III' siècle. «Elle aura pour objet de dégager le christianisme latin de ses atavismes juifs et de lui donner ses lettres de noblesse dans la tradition latine» (p. 121). Tertullien serait le grand témoin de cette réaction. Daniélou soutient même que son œuvre ne peut se comprendre que dans cette perspective, Tertullien «réagit contre les traductions de la Bible en face desquelles il est et qu'il trouve barbares, et les refait à partir du texte grec. Il n'est, à cet égard, aucunement un témoin de la Vetus Latina, mais un traducteur original dont l'effort n'aura pas de suite. Il réagit contre l'usage des Tes/imonia avec leurs modifications du texte et il revient au texte original, tout en montrant qu'il connaît les Tes/imonia. Il réagit contre l'exégèse judéo- chrétienne des paraboles et revient à leur sens littéral. Il fait très peu de place aux spéculations étymologiques et anthropologiques, où les judéo- chrétiens se complaisaient à la suite des Juifs, Il réagit contre les descriptions apocalyptiques de l'au-delà et les réduit au minimum. Il réagit aussi contre une théologie rudimentaire, en y intro- duisant une rigueur dialectique (Moingt). Il cherche à dépouiller le christianisme de ce qui pouvait lui donner une allure étrangère, barbare, pour l'acclimater en milieu romain. Il rejoint à cet égard l'effort qu'un demi-siècle avant lui avaient fait les apologistes grecs, dont il est très proche» (p. 117). Tertullien voudrait donc, négativement, réagir contre tout cet ensemble de représentations du judéo-christianisme latin qui ne faisait pas sérieux aux yeux de la culture latine; il veut, positivement, en dégageant le message chrétien de son revètement juif, lui donner un véritable visage latin. C'est ainsi que l'auteur montre comment 107 COMPTES RENDUS apparaît avec Tertullien, puis Cyprien, Minuclus Félix et Novatien, une expression littéraire latine du christianisme occidental. Chez Minucius Félix et Novatien, cerre expression restera largement tributaire de la tradition latine classique, cela à la différence de chez Tertullien où elle présente une véritable originalité. Alors que le premier volet de l'ouvrage situait la première théologie latine par rapport au judaïsme et au paganisme, le second présente la théologie qui s'en dégage. Daniélou s'intéresse d'abord à la théologie biblique des latins du III' siècle. Il observe d'abord que" nous ne trouvons pas chez les auteurs que nous étudions, un commentaire suivi des livres de l'Écriture. Victorin de Perrau sera le premier exégète de langue latine. Tertullien, Cyprien, Novatien héritent essentiellement des testimonia du christianisme originel. Cyprien sera le premier à regrouper ces teslimonia de façon systématique, et à en normaliser la forme d'après uploads/Litterature/ danileau-pdf.pdf

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