David HUME (1748) “Enquête sur l’entendement humain” Traduction française de Ph
David HUME (1748) “Enquête sur l’entendement humain” Traduction française de Philippe Folliot, Août 2002. Un document produit en version numérique par Philippe Folliot, collaboratrice bénévole, Professeur de philosophie au Lycée Ango à Dieppe en Normandie Courriel: folliot.philippe@club-internet.fr Site web: http://www.philotra.com http://perso.club-internet.fr/folliot.philippe/ Dans le cadre de la collection: "Les classiques des sciences sociales" dirigée et fondée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie au Cégep de Chicoutimi Site web: http://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi Site web: http://bibliotheque.uqac.uquebec.ca/index.htm David Hume, “Enquête sur l’entendement humain” (1748) 2 Un document produit en version numérique par M. Philippe Folliot, bénévole, Professeur de philosophie au Lycée Ango à Dieppe en Normandie Courriel: folliot.philippe@club-internet.fr Site web: http://www.philotra.com http://perso.club-internet.fr/folliot.philippe/ à partir de : David Hume (1711-1776) Enquête sur l’entendement humain. (1748) Une édition électronique réalisée à partir du texte original David Hume : Enquiry Concerning Human Understanding. Texte extrait de livre de David Hume, Enquiries Concerning Human Understanding and Concerning the Principles of Morals, David Hume (ed. par L. A. Selby-Bigge et Peter Nidditch 1777) Et tenant compte des variantes contenues dans David Hume : Philosophical Works, ed. par T. H. Green and T. H. Grose (Longmans, Green, 1874-1875) Publié primitivement sous le titre : Philosophical Essays Concerning Human Understanding (Londres, A. Millar, 1748). Titre modifié par Hume dans l'édition de 1758 Traduction française, Philippe Folliot, 2002. Polices de caractères utilisée : Pour le texte: Times New Roman, 12 points. Pour les citations : Times New Roman 10 points. Pour les notes de bas de page : Times New Roman, 10 points. Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft Word 2000. Mise en page sur papier format LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’) Édition complétée le 4 août 2002 à Chicoutimi, Québec. Avec l’autorisation de M. Philippe Folliot. David Hume, “Enquête sur l’entendement humain” (1748) 3 Sommaire Avertissement de l'auteur Section 1 : Des différentes sortes de philosophies Section 2 : De l'origine des idées Section 3 : De l'association des idées Section 4 : Doutes sceptiques touchant les opérations de l'entendement (parties 1 et 2) Section 5 : Solutions sceptiques de ces doutes (parties 1 et 2) Section 6 : De la probabilité Section 7 : De l'idée de connexion nécessaire Section 8 : De la liberté et de la nécessité (parties 1 et 2) Section 9 : De la raison des animaux Section 10 : Des miracles (parties 1 et 2) Section 11 : D'une providence particulière et d'un état futur Section 12 : De la philosophie académique ou sceptique (parties 1, 2 et 3) David Hume, “Enquête sur l’entendement humain” (1748) 4 DAVID HUME (1748) Enquête sur l'entendement humain Traduction de Philippe Folliot (2002) Professeur de Philosophie au Lycée Jehan Ango de Dieppe du texte David Hume : Enquiry Concerning Human Understanding in David Hume, Enquiries Concerning Human Understanding and Concerning the Principles of Morals, David Hume (ed. par L. A. Selby-Bigge et Peter Nidditch 1777) Et tenant compte des variantes contenues dans David Hume : Philosophical Works, ed. par T. H. Green and T. H. Grose (Longmans, Green, 1874-1875) Publié primitivement sous le titre : Philosophical Essays Concerning Human Understanding (Londres, A. Millar, 1748). Titre modifié par Hume dans l'édition de 1758 Retour à la table des matières David Hume, “Enquête sur l’entendement humain” (1748) 5 Avertissement 1 Retour à la table des matières La plupart des principes et des raisonnements contenus dans ce volume furent publiés en un ouvrage de trois volumes, intitulé Traité de la Nature Humaine, un ouvrage que l'auteur avait projeté avant de quitter le collège, et qu'il écrivit et publia peu après. Le livre ne rencontrant pas de succès, l'auteur prit conscience de l'erreur qui avait été la sienne d'aller trop tôt à la presse, et il refondit l'ensemble dans les pièces suivantes2, où sont corrigées, il l'espère, quelques négligences dans son ancien raisonnement, et plus encore dans l'expression. Pourtant, plusieurs écrivains, qui ont honoré de leurs réponses la philosophie de l'auteur, ont pris soin de diriger toutes leurs batteries contre cet ouvrage de jeunesse, que l'auteur n'a jamais reconnu, et ils ont affecté de triompher en des avantages qu'ils ont, s'imaginent-ils, obtenus contre moi; un pratique très contraire à toutes les règles de l'impartialité et de la loyauté, et un exemple manifeste de ces artifices polémiques qu'un zèle sectaire se pense autorisé à employer. Dorénavant, l'auteur désire que les pièces suivantes3 soient seules considérées comme contenant ses opinions et ses principes philo- sophiques. 1 Écrit en 1775, cet avertissement apparaît dans l'édition de 1777. Hume y renie très ouvertement le Traité de la nature humaine que la postérité considérera pourtant comme son oeuvre majeure. (NdT) 2 Volume 2 des Essais et Traités : Enquête sur l'entendement humain, Dissertation sur les passions, Enquête sur les principes de la morale, Histoire naturelle de la religion.(NT) 3 Voir note 2. (NdT) David Hume, “Enquête sur l’entendement humain” (1748) 6 Section I Des différentes sortes de philosophies Retour à la table des matières La philosophie morale, ou science de la nature humaine, peut être traitée de deux façons différentes. Chacune a son mérite particulier et peut contribuer au divertissement, à l'instruction, et à la réforme de l'humanité. L'une consi- dère l'homme avant comme tout comme né pour l'action, et comme influencé dans ses estimations par le goût et le sentiment; poursuivant un objet et évitant un autre, selon la valeur que ces objets semblent posséder, et selon le jour sous lequel ils se présentent. Comme la vertu, parmi les objets, est reconnue pour être la plus précieuse, les philosophes de cette sorte la dépeignent sous les plus aimables couleurs, empruntant tous les secours de la poésie et de l'éloquence, et traitant leur sujet d'une façon facile et claire, et la plus susceptible de contenter l'imagination et de gagner le cœur. Ils choisissent dans la vie de tous les jours ce qu'ils peuvent observer de plus frappant. Mettant les caractères opposés dans un contraste approprié, et, nous attirant dans les sentiers de la vertu par la perspective de la gloire et du bonheur, ils dirigent nos pas dans ces sentiers par les préceptes les plus sains et les exemples les plus illustres. Ils nous font sentir la différence entre le vice et la vertu. Ils provoquent et règlent nos sentiments; et s'ils peuvent orienter nos cœurs vers l'amour de la probité et David Hume, “Enquête sur l’entendement humain” (1748) 7 le véritable honneur, ils pensent avoir atteint pleinement la fin de tous leurs efforts. Les philosophes de l'autre sorte considèrent l'homme plus comme un être raisonnable que comme un être actif et cherchent plutôt à former son enten- dement que de cultiver ses mœurs. Ils regardent la nature humaine comme un sujet de spéculation, la considèrent avec rigueur et minutie, de façon à y trouver ces principes qui règlent notre entendement, provoquent nos senti- ments, et nous font approuver ou blâmer telle chose particulière, telle action ou tel comportement. A ce sujet, ils reprochent à tous ceux qui ont écrit, que la philosophie n'ait pas encore fixé, dépassant toute controverse, le fondement de la morale, du raisonnement et de la critique artistique, et qu'elle parle toujours de vérité et de fausseté, de vice et de vertu, de beauté et de laideur, sans être capable de déterminer l'origine de ces distinctions. Tandis qu'ils tentent cette tâche ardue, ces philosophes ne se laissent détourner par aucune difficulté; mais passant des cas particuliers aux principes généraux, ils poussent encore leurs recherches à des principes plus généraux et ils ne connaissent aucun repos, aucune satisfaction, tant qu'ils n'atteignent pas ces principes premiers qui doivent, en chaque science, mettre un terme à la curiosité humaine. Alors que leurs spéculations semblent abstraites, et même inintelligibles, aux lect- eurs ordinaires, ils visent l'approbation des savants et des sages; et ils s'esti- ment suffisamment dédommagés du labeur de leur vie entière, s'ils peuvent découvrir quelques vérités cachées qui puissent contribuer à l'instruction de la postérité. Il est certain que la plupart des hommes préféreront toujours la philoso- phie facile et claire à la philosophie rigoureuse et abstruse et que nombreux sont ceux qui la conseilleront, pas seulement parce qu'elle est plus agréable, mais parce qu'elle est plus utile que l'autre. Elle s'engage dans la vie courante, forme le cœur et les affections, et, mettant en branle les principes qui font agir les hommes, elle réforme leur conduite et les rapproche du modèle de perfec- tion qu'elle dépeint. Au contraire, la philosophie abstruse, étant fondée sur une tournure d'esprit qui ne peut entrer jusqu'aux occupations et actions des hommes, s'évanouit quand le philosophe quitte l'ombre et se montre en pleine lumière. Ses principes ne peuvent pas non plus facilement garder quelque influence sur notre conduite et notre comportement. Les sentiments de notre cœur, l'agitation de nos passions, la véhémence de nos affections, dissipent toutes les conclusions de cette philosophie, et réduisent le philosophe profond à n'être qu'un homme du commun. Il faut aussi avouer que la plus durable, ainsi que uploads/Litterature/ david-hume-enquete-sur-l-x27-entendement-humain.pdf
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- Publié le Sep 01, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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