André Allard l’Olivier Au cœur de René Guénon Le Christ et la gnose 1983 Versio

André Allard l’Olivier Au cœur de René Guénon Le Christ et la gnose 1983 Version électronique du 07/01/2009 L'ouvrage est sous Licence Creative Commons - Pas d'usage commercial - Pas de modifications À mes enfants 2 PRÉSENTATION André Allard est né à Paris le 3 décembre 1913. Il est le fils du peintre Fernand Allard l’Olivier, qui avait à cette époque son atelier à Montmartre, et de Juliette Rossignol. Tandis que le peintre, d’origine tournaisienne, doit pendant la guerre 14-18 revenir en Belgique où il est attaché aux services artistiques de l’armée, le jeune André grandit à Paris auprès de sa mère. Une petite sœur naît en 1917. Peu après la fin de la guerre, la famille déménage pour s’installer dans la banlieue de Bruxelles. Les deux enfants reçoivent une éducation laïque. En 1933, le peintre meurt accidentellement alors qu’il achève un deuxième voyage de plusieurs mois au Congo belge1. André Allard doit alors interrompre ses études afin de subvenir aux besoins de la famille. Parallèlement, il commence à fréquenter les cercles littéraires bruxellois, se lie d’amitié avec le poète Norge, et publie des poèmes, des nouvelles ainsi qu’une pièce de théâtre (Pintazim, 1936) qu’il signe en reprenant le pseudonyme d’artiste de son père. En 1935, sa vie est bouleversée par un événement intérieur qui aura des répercussions déterminantes sur tout le reste de son existence. A la suite d’une période de crise qui dure près de quatre ans, il finit par demander le baptême en 1939 et intègre de ce fait le sein de l’Église catholique romaine. Volontaire de guerre, il est rapidement fait prisonnier et passe cinq ans de captivité en Allemagne. Un premier mariage contracté avant la guerre ne survit pas à la longue séparation. 1 Fernand Allard l’Olivier est surtout connu en tant que peintre africaniste. 3 En 1946, il publie chez Dessart les Fragments à Lysis, courtes méditations philosophiques et poétiques élaborées à partir de notes prises durant sa captivité en Allemagne. Il retrouve les cercles littéraires belges, au sein desquels il noue des amitiés durables avec plusieurs écrivains tels Jean Tordeur, Charles Bertin ou Georges Sion. Parallèlement, il reprend ses études à orientation traditionnelle qui avaient été interrompues pendant la guerre, et au sein desquelles les œuvres de René Guénon occupent naturellement une place de choix. En 1947, il part au Congo où il devient responsable de l’agence de presse Belga à Léopoldville. À l’automne 1950, alors qu’il est en déplacement au Caire, il apprend que René Guénon y demeure et demande à le rencontrer. Grâce aux bons offices d’une connaissance commune, René Guénon accepte de le recevoir et les deux hommes ont ensemble un long entretien.2 En 1951, il publie un article consacré à René Guénon dans la revue Synthèses, et en janvier 1953 un article intitulé La notion de tradition chez Guénon dans le numéro spécial des Cahiers du Sud que cette revue consacre à René Guénon à la suite du décès de celui-ci. Il fait par ailleurs paraître Les Sept Chants de la plénitude et de la fin, illustrés par Lucien Jorez (Léopoldville, Union africaine des arts et lettres, 1953). Un recueil de poèmes, Les Luminaires, paraît un peu plus tard. En 1955, une grave maladie l’oblige à rentrer en Belgique afin de se faire soigner. Ce retour s’avèrera définitif. En 1958, il déménage à Luxembourg (Grand-Duché) où il a trouvé un nouvel emploi et où il passera désormais la fin de sa vie entre sa deuxième épouse et ses quatre enfants. Il s’éteint le 23 mars 1985 à la suite d’un accident cardiaque3. Un recueil de poésie posthume intitulé Poèmes perdus et retrouvés ou la connaissance du soir put encore paraître grâce au concours du Fonds national de la littérature de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Ce dernier recueil témoigne du fait que son activité littéraire – dont l’accueil resta restreint à des cercles plutôt confidentiels – ne fut jamais complètement en sommeil (il écrivit également deux pièces de théâtre restées inédites). 2 L’évocation de cet entretien sous la plume de Gabriel Boctor est reprise dans X. Accart : L’Ermite de Duqqi, Archè Milano, 2001, pp. 104-105. 3 On trouvera ci-dessous (Annexe 1) le texte de l’article que le journal Le Soir de Bruxelles lui consacra à l’occasion de son décès. 4 Celle-ci fut néanmoins toujours considérée par lui-même comme tout à fait secondaire par rapport à l’intense activité d’écriture orientée vers une traduction, dans le langage métaphysique et religieux, de l’expérience décisive vécue dans sa jeunesse. Celle-ci aboutit en 1977 à la parution aux Éditions traditionnelles d’un livre intitulé L’Illumination du Cœur4. La plus grande partie de l’œuvre « philosophique » d’André Allard l’Olivier est toutefois restée inédite. Celle-ci comprend un ouvrage complètement achevé, intitulé Au coeur de René Guénon. Le Christ et la gnose, que nous proposons ici, deux ouvrages quasiment terminés intitulés La Dialectique du sacrifice et Introduction à l’eurythmologie, ainsi que de très nombreuses notes touchant à des domaines aussi variés que le symbolisme des nombres, les cycles dans l’histoire, la kabbale, l’alchimie ou les carrés magiques et la tradition extrême- orientale. Nombre de ces notes ne sont pas publiables telles quelles, notamment parce qu’elles sont extrêmement redondantes. Nous espérons néanmoins pouvoir en faire connaître une partie dans l’avenir. Au coeur de René Guénon. Le Christ et la gnose est un cas particulier, parce que ce livre fut complètement achevé du vivant de l’auteur et même envoyé à l’époque à plusieurs éditeurs qui le refusèrent. Nous ne pensons pas que la qualité de l’ouvrage soit en cause ; certains titres parus depuis lors nous paraissent bien moins intéressants. Mais un éditeur doit être soucieux de la rentabilité de son investissement ; et outre le fait que L’Illumination du Cœur n’avait pas été un franc succès de librairie, le volume du présent ouvrage, qui totalise plus de 500 pages, pouvait en faire hésiter plus d’un. Aujourd’hui, les nouvelles technologies nous permettent de faire connaître cet ouvrage au public sans qu’il soit nécessaire de surmonter l’obstacle d’une édition papier forcément coûteuse. C’est donc avant tout d’une dette que nous nous acquittons, celle de mettre à la disposition de tous un ouvrage qui tenait tant à cœur à son auteur et auquel il a sacrifié de longues années de travail. Il nous paraît toutefois indispensable de donner quelques précisions en guise d’introduction afin d’éviter tout malentendu. * L’œuvre de René Guénon a été absolument primordiale dans l’élaboration de la pensée et des écrits d’André Allard l’Olivier. Suite à la grave crise intérieure que ce dernier avait traversée en 1935, il s’était tourné vers différentes lectures pour tenter de donner sens à ce qu’il lui était arrivé. Il est certain que dans ce 4 On trouvera ci-dessous (Annexe 2) le texte de la critique que le même journal publia lors de la sortie du livre. 5 contexte, les livres de Guénon ont été pour lui d’une importance capitale5. Ainsi qu’il a déjà été signalé, l’aboutissement de ce cheminement intérieur fut pour André Allard l’Olivier l’entrée dans le sein de l’Église catholique romaine. Ce fut un choix qui n’alla pas immédiatement de soi, car ce qu’il avait vécu n’était pas lié à une forme traditionnelle particulière. Nous renvoyons à L’Illumination du Cœur le lecteur qui souhaiterait comprendre à quoi nous faisons allusion, mais il importe de souligner qu’il ne s’agit pas du tout de quelque chose de l’ordre d’une apparition ou d’une vision (aussi respectable une telle expérience puisse-t-elle être). Pourquoi le baptême catholique, cela relève naturellement de son secret le plus intime. Il est juste aussi de se souvenir que certaines possibilités, qui peuvent paraître aujourd’hui assez facilement accessibles, l’étaient beaucoup moins il y a 70 ans de cela. Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est qu’une fois ce choix posé, André Allard l’Olivier lui fut fidèle jusqu’à son dernier souffle, et qu’il considéra comme de son devoir le plus sacré de partager sa foi et de tenter de convaincre autrui de ce qu’il estimait être la vérité. Le point délicat est ici que, conformément d’ailleurs à la doctrine de l’Église, cette expression de la vérité lui apparaissait comme la seule qui soit intégralement recevable et que, par conséquent, les autres formes traditionnelles, dans la mesure où on pouvait y reconnaître une part de vrai, étaient, si l’on peut s’exprimer ainsi, une sorte de catholicisme qui s’ignore. Ce point de vue n’a rien d’original et a été partagé dans le passé par de nombreux écrivains catholiques. Ce qui est paradoxal dans le cas d’Allard l’Olivier est qu’il fut conduit à ce point de vue non pas, comme beaucoup d’autres, par ignorance ou par préjugé, mais après avoir connu une expérience de l’absolu indépendante d’une forme particulière, après avoir lu et étudié Guénon, qu’il admirait et considérait comme l’auteur le plus important du XXe siècle, et après avoir étudié – de manière livresque il est vrai – les doctrines de l’Inde, de la Chine et de l’Islam. Nous ne nous chargeons pas d’expliquer ce uploads/Litterature/ au-coeur-de-rg 1 .pdf

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