L’autobiographie : essai de définition C’est vrai que Lejeune a essayé, avant m

L’autobiographie : essai de définition C’est vrai que Lejeune a essayé, avant moi, de définir l’autobiographie, mais parce que sa définition a engendré pas mal de critiques et de contestations inutiles, me voici, modestement, je m’engage pour vous résoudre ce problème qui, au fond, n’existe pas. « Une autobiographie est un sous-genre romanesque qui se caractérise par le seul pacte – ce pacte peut être une déclaration au début de l’œuvre (la préface) ou un titre générique – que son auteur fait avec le lecteur en y affirmant que les faits racontés sont directement inspirés de sa vie personnelle, c'est-à-dire de la réalité, sans qu’ils soient obligatoirement vrais. Ce qui fait de lui à la fois l’auteur, le narrateur et le personnage principal de sa propre histoire. » (2013) Dans cette définition, j’insiste sur cinq caractères pour identifier l’autobiographie : - Le pacte : est le seul trait véritable à partir de quoi nous pouvons définir l’autobiographie. Pourquoi je dis le seul ? Parce qu’il est un trait formel. Et parce que tous les autres genres littéraires se définissent à partir de leur forme (théâtre = dialogue ; poésie = vers ; roman = narration), l’autobiographie ne saurait être définie par un trait qui soit extérieur à sa forme, comme certains veulent la définir en tant qu’un genre qui dit la vérité, ce qui rend son identification une enquête vers l’hors-texte, ce qui donne au problème de définition un aspect contradictoire. Car, une chose doit être définie à partir des critères qui lui sont propres. - Sous-genre romanesque : c'est-à-dire que l’autobiographie porte en elle les deux traits définitoires du roman : narration et prose, quoique qu’il y ait certains qui parlent d’autobiographie en vers. Or, la règle se fonde sur le général, et non pas sur l’exception. En plus, comme le roman, l’autobiographie peut adopter toutes les formes d’écritures : narration, commentaire, dialogue, rétrospective, postérieure, volumineuse, courte, etc. - Vie personnelle : dans ce sous-genre romanesque, l’accent est mis avant tout sur la vie personnelle de l’auteur. Mais cela ne l’empêche pas pourtant de sauter de temps en temps vers d’autres sujets, jusqu’à que la vie personnelle devienne parfois un simple prétexte vers des sujets philosophiques, métaphysiques, intellectuels et sociales. Ce qui fait parfois rapprocher l’autobiographie de l’essai ; mais cela ne conteste pourtant pas son identité dès que l’auteur aurait avoué la nature de son œuvre dans le pacte. - La réalité…, mais pas forcément la vérité : l’auteur déclare dès le début qu’il s’agit, dans cette œuvre qu’il vous présente, de sa vie personnelle en tant qu’une personne réelle. C'est- à-dire que les faits relatés sont directement inspirés de la réalité, mais cela ne veut pas dire qu’il dit incontestablement la vérité. Toute mise en forme ou mise en écriture de la réalité est une transformation pour celle-ci, soit la sentence : « une image n’est jamais innocente ». L’auteur, en vous présentant son autobiographie, ne veut pas vous raconter sa vie dans sa banalité, mais bien au contraire, il veut lui donner un sens complet, telle une œuvre d’art par excellence. Ce qui fait demeurer éloigné le critère de la vérité quant à l’identification générique. - L’identité triadique : dès que l’auteur déclare que le sujet de l’œuvre en question est sa vie personnelle, logiquement, il y sera le personnage principal ; et parce que c’est lui qui écrit sa propre histoire, c’est donc lui le narrateur. J’espère que j’ai dissipé tous les malentendus qui enveloppaient cette question il y a beau temps. uploads/Litterature/ definition-de-l-x27-autobiographie.pdf

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