Présentation de l’éditeur Poète, écrivain, ethnologue, rénovateur au milieu du

Présentation de l’éditeur Poète, écrivain, ethnologue, rénovateur au milieu du XXe siècle de l’écriture autobiographique, Michel Leiris (1901-1990) a consacré un nombre considérable d’écrits aux peintres et aux sculp- teurs de son temps : André Masson, Joan Miró, Alberto Giacometti, Pablo Picasso, Wifredoœ- Lam, Francis Bacon, Marcel Duchamp, Fernand Léger… C’est à un dialogue direct et sans emphase que Michel Leiris s’adonne dans tous ses textes criti- ques. La peinture est pour lui une affaire sérieuse. Il en attend des réponses vivantes. Les images jouent dans son écriture un rôle fondateur et formateur, bien loin des circonstances occa- sionnelles ou des nécessités mondaines. Ces écrits rassemblés ici pour la première fois et présentés dans l’ordre chronologique des rencontres et des publications, offrent au lecteur de suivre Michel Leiris au cœur de son vivant musée, au gré de ses amitiés et de l’histoire exceptionnelle de l’art moderne, du surréalisme aux années 1980. Au-delà, c’est tout l’engagement des artistes face aux périls et aux déroutes de notre temps que ces Écrits sur l’art révèlent. Pierre Vilar enseigne l’histoire du livre et de l’édition, ainsi que la littérature des XXe et XXIe siècles à l’Université Paris-Diderot. Il a participé à l’édition de La Règle du jeu dans la Bibliothèque de la Pléiade. Écrits sur l’art Michel Leiris Écrits sur l’art Édition établie, présentée et annotée par Pierre Vilar CNRS ÉDITIONS 15, rue Malebranche - 75005 Paris Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tout pays. © Editions Gallimard 1969 pour Haut-Mal suivi des Autres lancers ; 1969 pour Mots sans mémoire ; 1989 pour « Préface » aux Écrits de Picasso ; 1992 pour Zébrage 2003, pour « Rêve pour Henri Laurens », in La règle du jeu © Mercure de France pour Brisées, 1966 © Fata Morgana pour Au verso des images, 1980 © CNRS Éditions, Paris, 2011 pour la présente édition Table des matières Avis au lecteur ............................................................................ 7 Remerciements ............................................................................ 9 Introduction : Vestige des images et prestiges de la peinture .. 11 Bibliographie générale ................................................................ 67 André Masson Désert de mains, p. 79. – André Masson, p. 83. – André Masson, p. 86. – André Masson, p. 88. – Espagne 1934-1936, p. 90. – Éléments pour une biographie, p. 92. – André Masson le peintre-matador, p. 104. – La terre, p. 106. – Mythologies, p. 109. – Idoles, p. 113. – Portraits, p. 115. – Lumière blanche et lumière noire, p. 118. – Le monde imaginaire d’André Masson, p. 119. – « Si, appliquant aux arts graphiques… », p. 121. – La ligne sans bride, p. 122. – En fête avec André Masson , p. 135. – André Masson homme de théâtre, p. 141. – « Pas encore Romain d’adoption… », p. 145. Bibliographie des écrits de Leiris sur Masson .......................... 146 André Masson, la ligne et le nom : Narcisse et Écho ............... 152 Bibliographie critique ................................................................. 165 Joan Miró Joan Miró, p. 171. – Joan Miró, p. 174. – Autour de Joan Miró, p. 179. – Tu es sorti vivant, p. 185. – Marrons sculptés pour Miró, p. 187. – Fissures, p. 192. – Repentirs et ajouts, p. 197. – Miró soir et matin, p. 202. – « Décorateur du ballet Jeux d’enfants... », p. 203. Bibliographie des écrits de Leiris sur Miró ............................... 204 Miró et la grande liberté ............................................................. 208 Bibliographie critique ................................................................. 230 Alberto Giacometti Alberto Giacometti, p. 235. – Bouffe, p. 238. – Pierres pour un Alberto Giacometti, p. 239. – Alberto Giacometti en timbre-poste ou en médaillon, p. 247. – « Pour ceux qui l’ont connu et aimé… », p. 251. – Alberto Giacometti, p. 252. – Autres « Pierres… », p. 253. – « Ce qui m’émeut par-dessus tout… », p. 256. – Autre heure, autres traces…, p. 257. – Giacometti oral et écrit, p. 265. Bibliographie des écrits de Leiris sur Giacometti ..................... 267 Giacometti, dans la chambre étrangère ...................................... 271 Bibliographie critique ................................................................. 298 Pablo Picasso Toiles récentes de Picasso, p. 303. – Hommage à Picasso, p. 308. – Dessins, gouaches et aquarelles de Picasso (Galerie Jean Aron), p. 310. – « Max Raphaël : Proudhon – Marx – Picasso », p. 311. – Faire-part, p. 313. – L’exposition Picasso à la galerie Louis Carré, p. 314. – Picasso et la comédie humaine ou les avatars de Gros-Pied, p. 318. – L’abécédaire de Picasso, p. 331. – balzacs en bas de casse et picassos sans majuscules, p. 332. – Picasso et les ménines de Vélasquez, p. 334. – Romancero du picador, p. 338. – « Bonjour Leiris ! alors, vous travaillez ? », p. 340. – Le miracle est que tu sois nos bottes de sept lieues…, p. 342. – La peinture est plus forte que moi..., p. 343. – Des reproductions, p. 347. – Non hors du temps..., p. 349. – Une féerie verbale, p. 351. – Le 19 mars 1944... [lettre à L’Avant-Scène Théâtre], p. 352. – Le peintre et son modèle, p. 353. – Dire, p. 371. – Un génie sans piédestal, p. 373. – Picasso écrivain ou la poésie hors de ses gonds, p. 377. Bibliographie des écrits de Leiris sur Picasso ........................... 382 Picasso, le nom propre de la peinture ........................................ 387 Bibliographie critique .................................................................. 411 Wifredo Lam Parallèle de Wifredo Lam, p. 417. – Écumes de La Havane, XVI, p. 418. – Que la négligence ou l’ignorance d’un scribe…, p. 419. – Wifredo Lam, p. 421. – Pour Wifredo, p. 438. – Contre-charme, p. 440. – Épi ou épitaphe, p. 441. 664 Écrits sur l’art Bibliographie des écrits de Leiris sur Lam ................................ 442 Wifredo Lam, poétique du carrefour .......................................... 445 Bibliographie critique .................................................................. 469 Francis Bacon Ce que m’ont dit les peintures de Francis Bacon, p. 475. – Le peintre de la détresse humaine, p. 483. – Francis Bacon aujourd’hui, p. 488. – À Londres, lors d’un dîner intime…, p. 500. – Le grand jeu de Francis Bacon, p. 506. – Bacon le hors-la-loi, p. 511. – Francis Bacon, face et profil, p. 519. Bibliographie des écrits de Leiris sur Bacon ............................. 544 Francis Bacon, le portrait qui revient ......................................... 550 Bibliographie critique .................................................................. 584 Miroir de la peinture Hans Arp, p. 591. – Marcel Duchamp, p. 593. – À propos d’une œuvre de Marcel Duchamp, p. 594. – Arts et métiers de Marcel Duchamp, p. 599. – Francisco de Goya , p. 604. – David Harali, p. 605. – Élie Lascaux, p. 606. – Modernité d’Élie Lascaux, p. 608. – Henri Laurens, p. 611. – Rose pour Henri Laurens, p. 613. – Orage d’argile, p. 615. – Rêve pour Henri Laurens, p. 616. – Fernand Léger, p. 618. – Josef Sima, p. 620. Une vie de peintres ..................................................................... 622 Index ............................................................................................ 657 665 Table des matières Autour de Joan Miró Erik Satie a parlé quelque part d’un certain type de musique, entièrement à créer et qui serait ce qu’il qualifiait de « musique d’ameublement ». Musique distincte autant des actuels fonds sonores employés à la radio et au cinéma que de la musique concertante. Musique produite simplement en un lieu où il se passe autre chose (exposition, par exemple) et qui existe comme pour elle-même, sans que personne l’écoute autrement que d’une oreille distraite. Musique qui ne requiert nulle attention soutenue, mais s’impose avec évidence. Ainsi pourrait-on dire de la peinture de Miró, aussi éloignée de la décoration que de l’ordinaire peinture de chevalet. Peinture, simple- ment, qui se produit à la façon quasi involontaire des graffiti et anime la paroi verticale contre laquelle elle est accrochée, la rend vivante auprès de nous vivants, la peuple d’êtres dont l’existence figée semble, à jamais, parallèle à la nôtre. Une toile, pour Miró, n’est pas chose à orner un mur ; c’est elle-même, plutôt, qui est le mur qu’on orne, qu’on transforme en quelque chose de vivant. Côté art rupestre (ou graffiti) de la peinture de Miró. Cette peinture est, à proprement parler, « graffito » parce qu’elle tient autant du dessin que de l’écriture. Dans sa première période surréaliste, Miró a fait, d’ailleurs, usage de mots écrits sur ses tableaux, comme une légende (ainsi, le titre de la célèbre chanson française « Auprès de ma blonde... » inscrit sur une banderole au bas de la toile qui porte ce nom) ou bien comme un élément complémentaire de la couleur et du dessin (ainsi, le mot « Yes » dans la figure d’homme baptisée Le Gentleman). La peinture de Miró, à la fois élémentaire et précieuse. Tout repose sur la qualité du trait, le charme des couleurs. Rien à expliquer quant à cette peinture, qui elle-même n’explique rien. Si Miró n’oublie jamais que la peinture est avant tout affaire de lignes et de couleurs, son art, pourtant, n’a rien d’abstrait lors même qu’il est peu lisible. Paracelse a indiqué – je crois bien – qu’il n’y aurait pas seulement possibilité d’une chiromancie (système de divination basé sur l’obser- vation des lignes de la main) mais possibilité de mantiques reposant sur uploads/Litterature/ art-de-faire.pdf

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