Collection dirigée par Jean-Pierre Zaracler • Jean-Marie VAYSSE Professeur à l'

Collection dirigée par Jean-Pierre Zaracler • Jean-Marie VAYSSE Professeur à l'université de Toulouse II-Le Mirail , 347523 i3 -; ~!J i' , Hlt1 V ktt \ Dans la même collection Dictionnaire Kant, par Jean-Marie Vaysse Dictionnaire Spinoza, par Charles Ramond Dictionnaire Foucault, par Anne Aniel Du même auteur Totalité et subjectivité, Spinoza dans l'idéalisme allemand, Paris, Vrin 1994 Hegel, Temps et histoire, Paris, PUF, 1998 Le vocabulaire de Kant, Paris, Ellipses, 1998 Kant et la fmalité, Paris, Ellipses, 1999 L'inconscient des iVIodernes, Paris, Gallimard, 1999 Le vocabulaire de Heidegger, Paris, Ellipses, 2000 Vie,monde, individuation, (J,-IV!. Vaysse, éditeur), Hildesheim, OIms, 2003 Totalité et finitude, Spinoza et Heidegger, Paris, Vrin, 2004 Schelling: art etln)'t1wlogie, Paris, Ellipses, 2004 Inconscient et philosophie, Avant Freud, après Freud, Paris, Bordas, 2004 La stratégie critique de Kant, Paris, Ellipses, 2005 « Les problèmes fondamentaux de la phén01nénologie » de Heidegger, Paris, Ellipses, 2005 ISBN 978-2-7298-3099-1 © Ellipses Édition Marketing S.A., 2007 32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15 Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'\lrticle L 122-52° et 3°a), d'une part, que les «copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non desti- nées à une utilisation collective}), et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, «toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite» (ArL L 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. www.editions-ellipses.fr Introduction 7 Décision 32 Aléthéia 11 (Entscheidung) Angoisse 12 Déclin 33 (Angst) (Ahfall, Untergang) Apeiron 14 Dépassement 34 (Üherwindung-Verwindung) Athéisme 15 Destin 35 Attente-S'attend re 16 (Schicksan (Erwartung-Gewartigen) Destruction 36 Avenir 17 (Destruktian) (Zukunft) Dette 38 Bavardage 18 (SchuId) (Gerede) Devancement 39 Chose 19 (Var/aufen) (Ding) Différence 40 Christianisme 20 Disponibilité 41 Commencement 22 (Zu ha nden heit) (Anfang) Dispositif 42 Communisme 23 (Gesteln (Kammunismus) Disposition 44 Comprendre 25 (Beftndlichkeit) (Verstehen) Dite 45 Conscience 26 (Sage) (Gewissen) Divin 47 Curiosité 28 (Gatti iche) (Neugier) Écho 48 Dasein 29 (Anklang) Déchéance 31 Éclaircie 49 (Verfallen) (Lichtung) 3 Ennui 50 Histoire de l'Être 75 (Langweile) (Seynsgeschichte) Équivoque 52 Historialité 76 (Zweideutigkeit) (Gesch ichtl ich keit) Époque 53 Humanisme 78 Eschatologie 54 Idéalisme allemand 80 Essence 55 Impensé 81 (Wesen) Instant 82 Être 56 (A ugenblick) (Sein-Seyn) Intratemporalité 83 Être-été 59 Ipséité 84 (Gewesenheit) (Se/bstheit) Être-jeté 60 Jeu de passe 85 (Geworfen heit) (ZuspieD Étre-Là-avec 61 Laisser-être 86 (Mitdasein) (Sein-Iassen) Événement appropriant 62 Liberté 87 (Ereignis) Lieu 89 Existence 64 (Ort) Existential-existentiel 65 Logique 90 (existenziall-existenzieID Logos 91 Expérience 66 (Erfahrung) Machination 92 Explicitation 68 (Machenschaft) (Auslegung) Mal 93 Facticité 69 Marxisme 95 Finitude 70 Méditation 96 (Endlichkeit) (Besinnung) Grecs 71 Métaphysique 98 Habiter 72 Métontologie 100 Herméneutique 73 Mondéité 102 Histoire 74 (We/tlichkeit) (Historie) Mort 104 4 National-socia 1 isme 106 Présence 136 Néant 108 (An wesen heit) (Nichts) Principe d'identité 137 Nihilisme 110 Principe de raison 138 Nullité 112 (Satz von Grund) (Nichtigkeit) Projet 140 Œuvre d'art 113 (Entwurf) On 114 Propre-impropre 141 (eigent! ich-u neigent! ich) Ontologie 115 Publicité 142 Onto-théologie 116 (Offent! ich keit) Oubli 118 Quadriparti 144 Oubli de l'être 118 (Geviert) Outil 119 Question de l'être 145 (Zeug) (Seinsfrage) Ouverture 121 Quotidienneté 148 (Ersch!ossenheit) (A lltiig!ichkeit) Parler 122 Raison 149 (Rede) (Vemunft) Parole 123 Renvoi 150 (Sprache) (Verweisung) Pensée 125 Répétition 151 (Den ken) Résolution 152 Peuple 127 (En tsch !ossen heit) (Vo!k) Salut 154 Phénoménologie 128 Saut 155 Philosophie 129 (Sprung) Physis 130 Schème 156 Poésie 131 Science 157 Politique 133 Secret 158 Présent 135 (Geheimnis) (Gegenwart) Sérénité 159 (Ge!assen heit) 5 Souci 161 Théologie 173 (Sorge) Tournant 175 Spatialité 162 (Kehre) (Raumlichkeit) Trad ition-Dél ivra nce 176 Su bjectité-Su bjectivité 164 (Tradition-Uherlieferung) Subsistance 165 Tragédie 177 (Vorhandenheit) Transcendance 179 Technique 167 Travailleur 180 Temporalité 168 Université 181 (Zeitlichkeit) Vérité 182 Temporal-ité 170 (Wahrheit) (Temporalitdt) Vie 184 Temps 171 (Lehen) Temps Modernes 172 Bibliographie 187 (Neuzeit) 6 Entreprendre un vocabulaire de Heidegger présente un double risque. D'une part, nous ne disposons pas encore de la totalité des textes et, même si l'édition de la Gesamtausgabe est déjà très avancée avec notamment les Contributions à la philosolJhie, que certains n'hésitent pas à mettre sur pied d'égalité avec Être et Temps, ainsi que les textes importants qui suivent, il est permis de penser que de nouveaux chemins sont peut-être à venir dans les volumes à paraître. D'autre part, il est impossible de systématiser une pensée qui récuse par principe le système et se donne en des « chemins» et des « fugues ». La langue de Heidegger est en effet une langue, non point la langue d'avant Babel visant à dire l'Origine dans une ultime méta-philosophie, mais ce tour que nous permet de jouer la babélisation, nous autorisant à faire scintiller un jeu de passe (Zuspiel) entre le grec et l'allemand, entre un premier commence- ment et un autre. Par ailleurs, si toute grande pensée suppose un travail à même la langue, en affrontant son épaisseur, plus que toute autre, la pensée de Heidegger s'enracine doublement dans le corps de la langue allemande et dans celui de la tradition métaphysique telle qu'elle s'est déposée à partir de la langue grecque, pour porter à la parole l'impensé de ces langues, les faisant balbutier en leur initialité et faisant dire à chacune l'inouï d'un futur antérieur où le crépuscule se fait anamnèse du matin. Cela implique une violence consistant en une expérience de la parole, en une interprétation devenant l'explicitation de la situation propre au comprendre par l'élucidation de ses présuppositions. Loin d'être un « art de comprendre» l'herméneutique devient ainsi indissociable d'une situation existentielle et historiale. Dès lors, ce qui est proprement herméneutique c'est« le présent qui prend source dans l'appel que se lancent l'un à l'autre provenance et avenir ». Sans doute la Grèce est-elle un tel futur antérieur, et vérité et raison doivent-elles être reconduites vers aléthéia et logos, comme vers ces mots de l'origine qui ne nous donnent jamais celle-ci comme telle, mais comme une trace en laquelle elle se retire. Faire parler grec l'allemand en faisant dire au grec plus qu'il ne dit, tel est le pari, une fois que l'on admet 7 que la question de l'Être est la question fondamentale, mais que, ce vocable appartenant à la langue de la métaphysique, la tâche de la pensée est de porter au jour le déploiement de la métaphysique afin de la situer en ses limites. Une telle tâche est un travail de traduction et, en premier lieu, de traduction de la tradition philosophique selon ce qui se nomme « destruction phénoménologique ». « Dis-moi ce que tu entends par traduire, et je te dirai qui tu es », disait un jour Heidegger. Traduire c'est d'abord lire et écouter la langue, y compris et surtout sa propre langue, qu'il s'agit de faire parler autrement en subver- tissant le lexique de la métaphysique, et donc aussi de la langue la plus commune, si tant est que celle-ci soit toujours déjà spontané- ment métaphysique ou que cette dernière en soit comme l'envers au sens où la philosophie est « le monde à l'envers », c'est-à-dire une figure de l'immédiateté élevée à la puissance de l'eidos. Être et Temps part ainsi de la quotidienneté pour lui arracher des mots inédits (Zuhandenheit, Bewandtnis, VVorumwillen, VVoraufhin, etc.), recherchant également des mots pour dire le temps (Zeitigung, Gewesenheit, Auf-sich-zulw11'l1nen, Zuriich-zu, Sich-aujJzalten-bei) et en en inventant d'autres pour pointer vers un autre commencement de la pensée (Gestell, Seyn, Ereignis, Da-sein). Des chemins et non une œuvre, disait Heidegger de son travail, s'efforçant de traduire non seulement les Grecs, mais aussi les poètes et penseurs de sa propre langue. En ce sens, la pensée est essentiellement dialogue et doit, pour ce faire, trouver et retrouver des mots. Dès lors, dépasser la métaphysique ne consiste ni à la renier ni à la démolir, mais à la situer pour pouvoir se l'approprier, en dialoguant avec elle, c'est-à-dire en la soumettant à une répétition qui est la délivrance d'un possible à venir, un retour dans « les possibilités du Dasein ayant-été-Là ». Voilà ce que veut dire Heidegger lorsqu'il affirme que « le Dasein se choisit ses propres héros ». Il s'agit de Parménide, Aristote, Kant et aussi quelques autres, dont les poètes, et non de ce que de basses polémiques ont voulu nous faire croire. Dasein désigne alors le lieu en lequel se tient l'homme dan~ son ouverture à l'Être. Nouveau baptême pour celui qui doit apprendre à 8 déposer son nom d'homme pour retrouver celui de IVlortel et penser l'Être comme fond abyssal, en nous invitant à remonter en deçà du « monde» de Descartes vers la « branloire pérenne» dont parle IVlontaigne. Il n'en reste pas moins vrai que la langue de Heidegger, même si elle est foncièrement un dialogue implique aussi un lexi- que, comprenant ce qu'il aimait lui-même appeler des « concepts fondamentaux », que uploads/Litterature/ dictionnaire-heidegger.pdf

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