UNIVERSITE SORBONNE NOUVELLE - PARIS III ECOLE DOCTORALE 514 : ETUDES ANGLOPHON
UNIVERSITE SORBONNE NOUVELLE - PARIS III ECOLE DOCTORALE 514 : ETUDES ANGLOPHONES, GERMANOPHONES ET EUROPEENNES TECHNISCHE UNIVERSITÄT DRESDEN FAKULTÄT SPRACH-, LITERATUR- UND KULTURWISSENSCHAFTEN INSTITUT FÜR ROMANISTIK PROFESSUR FRANKREICHSTUDIEN UND FRANKOPHONIE Le développement de la conscience environnementale et l’émergence de l’écologie politique dans l’espace public en France et en Allemagne, 1960-1990 Die Entwicklung des Umweltbewusstseins und die Entstehung der Ökologie als Feld politischen Handelns in der deutschen und französischen Öffentlichkeit, 1960-1990 DISSERTATION ZUR ERLANGUNG DES GRADES EINES DOKTORS DER PHILOSOPHIE AN DER FAKULTÄT SPRACH-, LITERATUR- UND KULTURWISSENSCHAFTEN DER TECHNISCHEN UNIVERSITÄT DRESDEN sowie AN DER ECOLE DOCTORALE 514 : ETUDES ANGLOPHONES, GERMANOPHONES ET EUROPEENNES DER UNIVERSITE SORBONNE NOUVELLE - PARIS III vorgelegt von: Céline CARO geb. am 01. Juli 1979, Paris Betreuer: Prof. Dr. Dr. h.c. Ingo KOLBOOM, Technische Universität Dresden Prof. Dr. Anne SAINT SAUVEUR-HENN, Université Sorbonne Nouvelle-Paris III Gutachter: 1. Prof. Dr. Maria LIEBER, Technische Universität Dresden 2. Prof. Dr. Stephan MARTENS, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III Verteidigungsdatum: 04. 12. 2009 Prädikat: „summa cum laude“ 2 3 Remerciements Cette thèse est l’aboutissement de plusieurs années de recherche effectuées auprès de l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris III et de la Technische Universität Dresden. Elle a été réalisée sous la direction conjointe de Madame Anne Saint Sauveur-Henn et de Monsieur Ingo Kolboom, qui m’ont toujours apporté l’attention ainsi que le soutien intellectuel et moral nécessaires à la poursuite de mes recherches, tout en me laissant une grande liberté dans mon travail, et à qui je tiens à exprimer l’expression de ma plus vive gratitude. Je remercie sincèrement Monsieur Christoph Becker-Schaum, directeur des archives de la Fondation Heinrich Böll à Berlin, pour son accueil chaleureux, mais aussi pour ses indications et ses conseils précieux. Merci également à l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg (Dfi), qui m’a accordé une bourse d’étude en mars 2005 et dont les archives de presse ont été essentielles pour l’avancement de ce travail. Par ailleurs, j’exprime toute mon amitié à mes collègues et amis de l’Institut de romanistique de la Technische Universität Dresden, ainsi que de la Fondation Konrad Adenauer à Paris, pour leur soutien dans cette entreprise et pour les échanges fructueux que nous avons eus. Toute ma reconnaissance va à Paul Caro et Anne Lebreton, pour le soin avec lequel ils ont relu l’ensemble de cette thèse, et pour les réflexions que nous avons pu partager sur certains points de ce travail. Un grand merci enfin à Maximilian Hoffmann pour sa patience au cours de ces années, pour ses encouragements et son aide indispensable à différentes étapes de la réalisation de ce doctorat. 4 5 SOMMAIRE Page Introduction 7 PREMIERE PARTIE : Du respect de la nature à la protection de l’environnement 27 Chapitre 1 : Respecter la nature – valorisation et approfondissement d’une idée ancienne 29 Chapitre 2 : Sur la voie d’une prise de conscience écologique : le tournant décisif des années 1960-1970 59 DEUXIEME PARTIE : La mobilisation de la société civile et la naissance de l’écologie politique 121 Chapitre 3 : L’opinion publique face aux nouvelles menaces pesant sur l’homme et son environnement 123 Chapitre 4 : Apparition des discours de l’écologie politique et de listes électorales vertes 207 TROISIEME PARTIE : L’arrivée de l’écologie sur la scène politique nationale 309 Chapitre 5 : La création de partis écologistes 311 Chapitre 6 : Les Verts et les Grünen dans le système politique des années 1980 381 Conclusion 451 Bibliographie 469 Sommaire des annexes 507 Annexes 511 Table des matières 533 6 7 INTRODUCTION 8 9 INTRODUCTION L'écologie, telle qu’elle s’exprime par des mobilisations en faveur de la protection consciente de l'environnement en raison de la perception d'une menace, est un courant de pensée né dans la seconde moitié du XXème siècle. Elle est constitutive d’une évolution de la société et la résultante d'un long processus dont font partie intégrante la transformation du regard porté sur la nature (au niveau religieux, philosophique et culturel) ainsi que la prise de conscience des destructions dont pâtit la biosphère (en particulier à cause de l’industrialisation et de l’urbanisation). Ce processus est caractérisé par l’émergence d’une vision du monde où les problèmes environnementaux constituent un nouveau défi universel. Il est également lié au développement de l'idée que la protection des espaces naturels est une valeur et que l'homme doit s'engager à les protéger dans la mesure où il est responsable des atteintes portées aux écosystèmes. En matière d’écologie, les changements profonds qui s’opèrent dans les mentalités sont de plus en plus perceptibles, en France et en Allemagne de l’Ouest, à partir des années 1960. Cela a des conséquences concrètes multiples : au sein de la société, avec des mobilisations citoyennes en faveur de la protection de l’environnement et l’expression de discours politiques centrés sur l’écologie, et dans la sphère institutionnelle, avec l’apparition de listes électorales et de partis écologistes. Ce travail de thèse se propose d’examiner, à l’exemple des questions environnementales, les interdépendances complexes qui existent entre les progrès techniques et industriels, l’évolution des attentes et des horizons de valeur de la société ainsi que les politiques menées par les pouvoirs publics. Il vise à dégager la spécificité des regards portés sur la nature et l’environnement au sein de la société civile des deux pays dans la seconde moitié du XXème siècle (1960-1990), à livrer une réflexion sur les évolutions des pratiques sociales et des habitudes quotidiennes et à mettre en valeur les conséquences de ces évolutions sur la scène politique. Il prend la forme d’une étude comparative sur la naissance de la conscience écologique en France et en République fédérale d’Allemagne (RFA), dans les années 1960 et 1970, puis sur les mouvements et les listes électorales écologistes qui ont pu voir le jour dans ces deux pays au cours des années 1970 et qui ont conduit dans les années 1980 à la naissance de partis écologistes nationaux : Die Grünen en RFA et Les Verts en France1. 1 Au cours de ce travail, nous écrirons en italique les expressions et termes en langues étrangères (sauf les citations et les titres d’article). Pour plus de commodité et afin de fluidifier la lecture, nous ferons toutefois une 10 L’enjeu de ce travail est d’apporter des éléments d’explication à un cliché largement répandu dans l’univers des représentations franco-allemandes : celui d’une Allemagne romantique, sensible à la protection de la biosphère, et d’une France cartésienne, poursuivant fièrement sa vocation de « maître et possesseur de la nature » et ne s’intéressant à l’écologie que de manière contrainte et forcée. La question qui se pose est donc la suivante : est-ce que le « sentiment de la nature » n’existe qu’en Allemagne ?2 Pour y répondre, nous chercherons à dégager les spécificités nationales de part et d’autre du Rhin afin d’expliquer comment, à la fin du XXème siècle, l'écologie est considérée comme une spécialité allemande, érigée en valeur au sein de la population, reconnue et puissante comme formation politique. Avant de poursuivre, il convient toutefois de s’attarder sur la définition de quelques notions afin de clarifier notre réflexion. Définitions La notion de « nature », au centre des préoccupations écologistes, présente une première difficulté dans la mesure où elle peut avoir plusieurs sens en fonction de l’approche choisie et de l’époque à laquelle elle est utilisée. Ainsi, la nature au sens métaphysique ou éthique ne correspond pas à la nature telle que l’entendent les scientifiques ; la nature des penseurs de la Grèce antique n’est pas la nature de ceux du Moyen-âge, ni de ceux du XVIème siècle et encore moins celle des écologistes. De plus, le concept français de « nature » ne correspond pas forcément à ce que les Allemands entendent par « Natur », en raison de traditions historiques différentes3. A la suite de Kant (1724-1804), la philosophie occidentale retient généralement deux significations principales pour le concept de nature. Celle-ci représente d’une part « l’enchaînement des déterminations d’une chose opéré suivant un principe interne de la causalité » et d’autre part, « l’ensemble des phénomènes, en tant que ceux-ci, en vertu d’un principe interne de la causalité, s’enchaînent universellement »4. La première définition renvoie donc à ce qu’une chose possède comme caractéristiques propres, ce qu’elle est en dehors de toute intervention et de toute volonté humaine. Selon l’expression du biologiste exception pour « Die Grünen » que nous écrirons sans signes distinctifs particuliers, comme son pendant en France : Les Verts. 2 Cf. : Le classement de l’homme dans le tableau du système naturel par les naturalistes fait de celui-ci une espèce animale parmi les autres et noue des solidarités qui entraînent la négociation d’un nouveau contrat d’établissement de l’homme dans le monde. Le « sentiment de la nature » est, selon Georges Gusdorf, l’expression de la situation ainsi créée. Cf. : Georges Gusdorf, Le savoir romantique de la nature, Payot, 1985. 3 Dans le chapitre 1, nous nous efforcerons notamment de mettre en valeur les différentes évolutions historiques qui ont influencé le concept de nature en France et en Allemagne. 4 Cf. : Emmanuel Kant, Critique de la raison pure, Paris, P.U.F., uploads/Litterature/ dissertation-celinecaro.pdf
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- Publié le Jul 24, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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