Ambre MACAIRE 1ère B Dissertation: La poésie a-t-elle pour fonction de magnifie
Ambre MACAIRE 1ère B Dissertation: La poésie a-t-elle pour fonction de magnifier le monde ? Vous répondrez à cette question à partir des Fleurs du mal de Baudelaire, et, éventuellement, des œuvres lues en classe et lectures personnelles. “Tu m’as donné de la boue et j’en ai fait de l’or”. Ce vers est extrait d'un projet d’épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal. Cette citation illustre un des objectifs de Baudelaire: extraire la beauté du mal. La poésie peut donc être vue comme une alchimie, une transformation de la réalité afin de la rendre plus belle. La poésie vient du grec poeîn qui signifie “faire”, “fabriquer”. Le poète est donc comparable à un artisan qui va fabriquer, construire son poème afin de remplir une fonction, un but. Le poète peut magnifier le monde, c’est-à-dire, l’idéaliser, le glorifier, mettre en valeur sa beauté. On peut donc se demander si la fonction de la poésie dans Les fleurs du mal de Baudelaire est de magnifier le monde c’est-à-dire si à travers la poésie, le poète cherche à glorifier et idéaliser le monde. Nous étudierons d’abord les aspects par lesquels Baudelaire cherche à magnifier le monde, puis nous traiterons d’une autre vision proposée, plus pessimiste. Pour finir, nous nous demanderons si la poésie peut se définir par d’autres aspects que la confrontation entre le beau et le mal. Tout d’abord, Baudelaire, dans son recueil poétique, va essayer de transformer la boue en or en rendant beau ce qui est originellement laid. Ainsi, dans Une charogne, “La charogne infâme" a tout pour dégouter, elle est une “pourriture”. Une puanteur très forte règne sur la scène, et pourtant le lecteur y perçoit une certaine beauté. Cette scène se déroule en effet, dans un décor idyllique, “la grande Nature” et Baudelaire utilise un vocabulaire hyperbolique et mélioratif: “centuple”, “superbe”, pour embellir le spectacle qui s’offre au monde et que même “le ciel regardait”. Baudelaire va même jusqu'à comparer le cadavre à une fleur. La laideur est utilisée comme sujet esthétique tout au long de l'œuvre. Dans A une mendiante rousse, Baudelaire parvient à trouver la beauté de la femme malgré les dégradations dues la pauvreté. La jeune femme qu’il décrit a un “corps maladif”, est vétue de “haillons”, mais Baudelaire dresse un portrait élogieux d’elle, ce qui est souligné dans le dernier vers: “Ô ma beauté !”. Grâce à l’alchimie poétique Baudelaire va donc tenter dans ses poèmes de rendre le monde plus beau. En effet, dans le poème Le Soleil, Baudelaire dit que le poète "ennoblit le sort des choses les plus viles”. Donner de la beauté au mal sera en effet son but tout au long de l'œuvre. De plus, dans les poèmes de Baudelaire, l’esthétique d’un poème peut être au service de sa beauté. C’est donc par la forme et le verbe du poème que la poète va tenter d’embellir le monde. En effet, dans Les Fleurs du mal, la forme poétique fixe privilégiée par Baudelaire est le sonnet. Le sonnet est une forme poétique datant de la Renaissance, ces règles précises en font sa beauté. Ainsi, dans La mort des amants, Baudelaire utilise le sonnet Pétrarquiste, afin de donner une image plus positive de la mort et présente l’amour de façon idéale. Mais ce poème n’est pas le seul poème du recueil dans lequel la forme permet de magnifier le monde. Baudelaire est un héritier du Parnasse, un mouvement littéraire dans lequel la forme et l’esthétique ont une place très importante. Leur forme d’excellence est le sonnet, ils utilisent un vocabulaire vaste et portent un regard critique sur le monde dans lequel ils vivent. Ils abordent des sujets dits nobles comme l’Antiquité par exemple dans le poème Delphine et Hippolyte. Ainsi, Baudelaire ne cherche pas uniquement la beauté dans le sujet, il cherche aussi l’idéal dans composition même de ses œuvres. Cette recherche de beauté tant sur le fond que sur la forme démontre l'ambition de Baudelaire de magnifier le monde. Cependant, Baudelaire se montre parfois en figure marginalisée et seule. Ainsi, dans plusieurs de ces poèmes, Baudelaire prend la position du poète maudit, qui est exclu de la société et du monde. Par exemple, dans L’albatros, Baudelaire se compare à un albatros. Majestueux et sublime, ce dernier devient ridicule et sujet de moqueries au sol, c'est-à-dire dans le monde réel. Il est exclu des autres car “Ses ailes de géant l'empêchent de marcher”. Ici, Baudelaire ne tente pas de rendre le monde plus beau ou d’extraire la beauté du mal mais présente le monde comme un endroit vulgaire et médiocre dans lequel certains poètes ne peuvent pas s’adapter. Cette figure du poète marginalisé se retrouve aussi dans le poème Le cygne. Dans ce poème Baudelaire raconte comment il ne se sent pas à sa place dans le nouveau Paris, après les travaux du Baron Haussmann. Baudelaire se compare à tous les exilés à travers l’allégorie du cygne qui ne se sent pas à l’aise dans son environnement, on peut lire ce bouleversement dans les vers “Paris change ! mais rien dans ma mélancolie / N’a bougé !”. A la place d’embellir le monde, Baudelaire porte ici un regard critique sur la société dont il est exclu. De surcroît, Baudelaire décrit parfois le mal et la noirceur. Ainsi dans “Quand le ciel bas et lourd…” Baudelaire raconte le Spleen, c’est-à-dire, le sentiment de mélancolie, de dépression et le regret d’un idéal perdu. Dans ce poème, il ne cherche pas à magnifier le monde mais à montrer son état mental. La métaphore du cachot donne une impression d'enfermement “Quand la Terre est changée en un cachot humide”. Le vocabulaire extrement sombre du poème “infames araignées”, “affreux hurlement”, marque une souffrance extrême traduite par l’image de l’angoisse qui “Sur mon crane incliné plante son drapeau noir”, image qui clot le texte marquant la victoire du Spleen. Ce poème montre donc que Baudelaire ne cherche pas toujours à idéaliser le monde, car il illustre la défaite de l’être humain totalement impuissant face au Spleen. Mais, la poésie ne se définit pas seulement par l’opposition entre bien et mal. La poésie peut également faire ressentir des sentiments au lecteur. Ainsi, dans L’Horloge. Baudelaire parle de la fuite inexorable du temps. Les sonorités brutales comme dans le vers “Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde” montrent au lecteur la violence du temps. Et lui font ressentir de l’angoisse. La prosopopée de l’horloge rend le discours plus vivant et interpelle directement le lecteur comme dans le vers “Où tout te dira: Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !”. Le lecteur ressent de la détresse et se sent impuissant face au temps. Mais Baudelaire n’est pas le seul poète qui se sert de ces œuvres pour faire ressentir des sentiments. Victor Hugo par exemple, évoque dans Demain dès l’aube le sentiment de la perte d’un être cher. Le lecteur se sent personnellement touché par les sentiments qu’il décrit. En effet, le vers “Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps” émeut le lecteur se retrouve dans les sentiments décrits par Victor Hugo. Même si les sentiments ressentis sont très différents, les deux poèmes ont une fonction identique, faire ressentir des sentiments. De plus, la poésie peut faire rêver et transporter dans un autre monde. Ainsi, dans Élévation, Baudelaire montre le pouvoir libérateur de la poésie. L’esprit du poète se transporte au-dessus du monde comme on peut le lire dans les premiers vers: “Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,/ Des montagnes, des bois, des nuages et des mers”. Cette fonction du poème se retrouve aussi dans le sonnet Mon rêve familier de Verlaine. Dans ce poème, le poète nous présente une femme inconnue dont il rêve afin d’echapper à la réalité douloureuse. Verlaine en fait une description vague, il dit par exemple “Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l’ignore”. Le lecteur doit donc se faire sa propre image de cette femme en plongeant dans ses propres rêves. La forte musicalité accentue ce but de faire rêver le lecteur car elle l’envoute presque. Au moyen du langage, les esprits du poète et du lecteur voyagent donc dans de nombreux paysages et s'évadent du monde réel à travers les rêves et l’imagination. En conclusion, extraire la beauté du mal est une des fonctions principales du recueil Les fleurs du mal. L’auteur opère l'alchimie poétique afin de transformer la boue en or. Mais Baudelaire présente parfois aussi le mal tel qu’il est, sans chercher à l’embellir, et s’interroge sur l’être humain et son impuissance face au mal. Cependant, cela serait réducteur de définir son œuvre uniquement par cette opposition entre le beau et le mal. Dans son œuvre, Baudelaire remplit de nombreuses autres fonctions de la poésie. Il fait par exemple ressentir des sentiments au lecteur, le fait voyager et rêver. On peut donc s’interroger sur les différentes fonctions de la poésie. Certains poètes dénoncent alors que d’autres expriment leurs sentiments, d’autres encore nous font voyager et certains nous provoquent. Dans ce cas, qu’est uploads/Litterature/ dissertation-les-fleurs-du-mal.pdf
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- Publié le Sep 15, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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