DISSERTATION La dualité du comte Szémioth montre que son destin est scellé depu
DISSERTATION La dualité du comte Szémioth montre que son destin est scellé depuis la naissance. Discutez cette affirmation. Consignes: 1§ d'introduction, 2 ou 3 § de développement avec des citations, 1§ de conclusion. Nombre de mots minimum: 600 sans les citations! ● ● Dans sa nouvelle fantastique, “Lokis”, Prosper Mérimée, écrivain du 19è, nous fait découvrir le personnage du comte Szémioth. La vie de ce seigneur est marquée par un accident survenu avant même sa naissance. Sa mère fût victime d’une attaque d’ours, qui lui fit devenir folle et irraisonnable. Neuf mois après cet incident naquit le comte Szémioth. Détesté par sa mère, qui ne ressent que de la peur et du dégoût à son égard, il sera contraint de vivre avec le fardeau de l’accident prénatal, qui aura scellé son destin. En effet, le comte est décrit comme “bizarre de caractère”, est souvent victime de fortes migraines, et est proie à des épisodes d’inconscience, durant lesquelles il n’est plus vraiment maître de son corps, ni de ses actions. Il adopte alors un comportement animal, est surpris, grimpant aux arbres, et provoque l’effroi chez les animaux. Le professeur Wittembach, de visite chez le comte, dira même de lui que, bien que son hôte soit plutôt bel homme, il possède certaines particularités physiques, comme des yeux anormalement proches l’un de l’autre, à la manière d’un animal. ● Malgré ces particularités, le comte est présenté comme un personnage serviable, poli, et au bon fond, mais cette bonté qu’il faut lui reconnaître ne s’avère être qu’une façade de sa vraie nature; une nature animale et sauvage, qui le poussera à fuir le monde humain à la fin du récit. Mais malgré ces multiples facettes, peut-on affirmer que le futur du seigneur était écrit à l’avance, et qu’il n’aurait pas pu y échapper? C’est ce que nous allons tenter de déterminer ci-après. Tout d'abord, nous pourrions avancer que bien que sa nature animale ai été ancrée en lui avant même sa naissance, le comte a réussi à vivre assez normalement avec, sans jamais provoquer d’incidents trop graves, et en vivant même une vie intellectuelle et savante. Il aura donc réussi, pendant une longue période de sa vie, à combattre son supposé destin, et à s’intégrer dans le monde des Hommes. En effet, on peut remarquer tout au long du récit que le seigneur est plein de bonnes manières. Il s’excuse de ne pas avoir pu accueillir son invité aussi bien qu’il aurait été convenable de le faire, il porte un grand intérêt pour des disciplines telles que la littérature ainsi que la philosophie, et il prône des valeurs humaines telle que la non 1 Francis Rey 3 FR 12 violence envers les animaux; on peut d’ailleurs noter ce principe lorsqu’il dit à la page 49: “Je me ferais scrupule de donner un coup de fouet à une pauvre bête..”, on constate ici que le comte se distingue par sa bonté pour les animaux, et refuse de leur faire du mal. Par cette volonté, on peut même se dire qu’il est, dans un certain sens, plus humain que ses confrères qui n’hésiteraient pas à fouetter un cheval au moindre faux pas. Le comte a donc su garder son humanité malgré son instinct animal. Cependant, on ne peut nier que le seigneur est lié au monde animal, et ce malgré tous ses efforts pour s’acclimater au monde civilisé. Effectivement, son destin est marqué avant même sa naissance, lors de l’attaque de l’ours sur sa mère. Le comte est né mi-ours, mi-humain, et il ne peut changer cette condition. Tout comme le titre de comte qu’il s’est vu offert dès sa mise au monde, sa nature sauvage lui a été imposée, et coule dans ses veines, un peu comme un héritage. Le docteur mentionne d’ailleurs que “la comtesse est maniaque, et la manie est transmissible par le sang.”(p.67). Bien que le médecin pense sûrement à une maladie psychique, qui, effectivement, peut être héréditaire, le lecteur, lui, sera plutôt amené à se dire que l’incident subi par la mère aura non seulement traumatisée la femme, mais aura également scellé le destin de son propre fils, qui semble être né de cette altercation avec le monde sauvage. Cette idée que son destin ait été écrit, et que cela fait partie de l’ordre des choses qu’il regagne un jour son état bestial est également soutenue par la sorcière que les deux protagonistes croisent dans la forêt. Elle dit au comte qu’ “[il serait] leur roi” (p.55). Elle parle ici d’être le roi de la forêt, et des animaux qui y habitent. Encore une fois, bien que des élections soient mentionnées, être roi est habituellement un droit obtenu par le sang. C’est un statut donné à la naissance, montrant alors que le destin du seigneur est écrit, et qu'il ne peut fuir sa condition. Il se retrouve obligé de la combattre, jusqu’à qu’il finisse par abandonner ce combat et se laisse emporter par son côté animal. Ensuite, même en essayant de s’extraire de sa condition animale, on s'aperçoit qu’au fil du récit, la nature du comte prend progressivement le dessus. Il lui arrive par exemple d’entrer dans un état second après ses périodes de maladie; il s’adonne à des balades en forêt ou dans le jardin, et se met à grimper aux arbres, ou à rôder sans réel but. Il semble à moitié conscient de ses faits et gestes, et, en s’apercevant que le professeur l’a surpris durant une de ses promenades en forêt, il est embarrassé, soulignant donc le fait que le seigneur n’est pas toujours maître de ses actions et se laisse parfois sa part bestiale prendre le contrôle. Aussi, lorsque le professeur mentionne qu’il a dû une fois boire du sang de cheval, le comte se retrouve particulièrement intéressé par le sujet, et pose des questions qui ne viendraient pas forcément à l’esprit de n’importe quelle personne. Il demande à la page 62 “où il fallait saigner les chevaux quand on voulait boire leur sang”. On relève ici une curiosité morbide, dûe à sa partie mi-ours. Enfin, on remarque que le comte a une certaine obsession pour la peau d’Iwinska, sa fiancée. Il mentionne plusieurs fois la blancheur de cette dernière, et, durant son sommeil, il se met à parler et dit: 2 Francis Rey 3 FR 12 “Bien fraîche !...bien blanche ! Le cheval ne vaut rien… Quel morceau friand!” (p.66) avant de mordre dans son coussin, comme s’il s’imaginait dévorer la peau de la jeune femme. Cette fascination obscure pour la chair d’Iwinska finira par coûter la vie de la malheureuse, qui finira morte, attaquée par son mari, avant que ce dernier ne s’enfuie en forêt. On peut supposer que son mariage était une tentative de s'adonner aux rituels et traditions des humains, mais sa nature sauvage ne supportera pas ce reniement de lui-même et le comte finira donc par perdre le contrôle, et lui fera donc faire le pas ultime vers sa condition de bête. Bien que Szémioth tente de fuir son destin, ce dernier est scellé depuis sa naissance, et le rattrape donc inévitablement. En conclusion, le destin du comte Szémioth était bel et bien inévitable. Bien qu’il ait réussi à adopter un mode de vie classique et sage, cela ne l’empêche pas de se faire dominer par ses pulsions animales, qui, se manifestent d’abord de manière progressive et sans conséquences, mais qui finissent par le pousser à l’acte ultime; le meurtre de sa femme, qui marquera sa pleine entrée dans le monde animal. 1 1 3 uploads/Litterature/ dissertation-lokis.pdf
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- Publié le Mai 17, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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