Défense de la langue française 2 Vœux Le français dans le monde 4 Enseignement
Défense de la langue française 2 Vœux Le français dans le monde 4 Enseignement du français aux États-Unis. Thomas C. Spear 8 Flânerie. Marcienne Martin 11 Le français, notre maison. Étienne Bourgnon 13 Les brèves. Françoise Merle Les langues de l’Europe 16 L’avenir se pense-t-il en anglais ? Donald Lillistone Le français en France Vocabulaire 21 L’Académie gardienne de la langue. 22 Mots en péril. Jean Tribouillard 23 Acceptions et mots nouveaux. 24 De dictionaire en dictionnaire. Jean Pruvost. 25 Ce que parler veut dire. Jacques Groleau 27 Virage insolite. Pierre Delaveau 30 Mots d’ivrogne. Serge Lebel 31 Élection. Bernie de Tours Style et grammaire 32 L’orthographe, c’est facile ! Jean-Pierre Colignon 34 Quand André Breton écrivait à Julien Gracq. 36 Être et avoir convenu. 36 Furent / Fussent Délégation du Cher 38 Aux journalistes. Jean-Pierre Colignon 39 Le saviez-vous? Jean Tribouillard Jean-Pierre Colignon, Jacques Pépin Humeur/humour 43 L’aire du taon. Jean Brua 44 Sur les routes de France. Bernard Leconte 45 Ils l’ont dit. Jean-Pierre Colignon 46 Pluriels inattendus. 46 Vive les « commémos »! François Thouvenin Comprendre et agir 47 À table ! Gilles Fau 48 Rencontres. 50 Exemple à suivre. Anne Rosnoblet 51 Point barre. Jacques Moulinier 52 La Débâcle de l’école. Anne-Marie Lathière 54 Tableau d’horreurs. Marceau Déchamps 55 Tableau d’honneur. Marceau Déchamps 56 Mots croisés de Melchior. Le français pour 57 Benoît Duteurtre. Nouvelles publications 60 Nicole Vallée Jacques Dhaussy I à XVIII Vie de l’association Défense de la langue française 222, avenue de Versailles, 75016 Paris Téléphone: 01 42 65 08 87 Courriel: dlf.contact@orange.fr Site: www.langue-francaise.org Directrice de la publication: Guillemette Mouren-Verret Technic Imprim 91970 Les Ulis Revue trimestrielle Dépôt légal P-2011-4 Dépôt légal nº8 CPPAP nº0313 G 83143 Nº242 octobre - novembre - décembre 2011 2 Défense de la langue française nº242 Le président Philippe Beaussant, de l’Académie française, le conseil d’administration et le comité de rédaction vous présentent leurs meilleurs vœux pour l’année 2012. Dernière minute Expolangues 2012 ayant pour thème « La langue française. Francophonie et diversité », Défense de la langue française y organise une table ronde, le mercredi 1er février 2012, de 14 heures à 15 heures, dans la Salle 1 – Duras. Expolangues, porte de Versailles, pavillon 4.1, 1, place de la Porte de Versailles, 75015 Paris. Nous espérons vous y retrouver nombreux. Votre participation sera très appréciée (entrée : 6 €). Le français dans le monde 4 Défense de la langue française nº242 Sous le pont Mirabeau coule la Seine… La fin du XXe siècle a consacré des changements importants dans la composition et l’orientation de l’enseignement de la langue française et des cultures francophones aux États-Unis. La Seine – c’est-à-dire Paris, et par extension la France – y occupe toujours une place solide, certes, mais naturellement la France comme le monde francophone ont bien changé depuis l’époque où Guillaume Apollinaire publia son poème « Le pont Mirabeau », juste avant la Grande Guerre avec laquelle il quitta la scène. [...] En ce début du XXIe siècle, il y a des raisons d’être optimistes quant à la place et la vigueur de la langue française aux États-Unis. On peut constater de petits changements dans la langue « universelle » ou « standard » employée dans l’enseignement et l’écriture (une langue avec des nuances inédites et de nouveaux vocabulaires africains, créoles, féministes…), mais il n’y a rien de nouveau dans le fait qu’une langue évolue avec ses locuteurs et avec le temps. Il y a une stabilité relative de l’importance du français aux États-Unis : c’est une langue définie et enseignée tout simplement comme une langue étrangère aux États-Unis, sans qu’elle soit classée précisément comme une langue européenne, africaine ou autre. Le français reste une langue importante dans le sens où les langues étrangères ont, à part Enseignement du français aux États-Unis Extraits d’un article de Thomas C. Spear, professeur de français à l’Université de New York (NYU), publié par Présence francophone (no 60) en 2003, que vous pouvez retrouver intégralement sur notre site www.langue-francaise.org. Le français dans le monde 5 l’espagnol, peu de place au pays de l’Oncle Sam, qui affiche plutôt une position de « English Only ». Pour les programmes d’études des littératures et cultures hispanophones et lusophones (et même anglophones) aux États-Unis, les anciens centres européens ont perdu depuis longtemps leur poids par rapport aux populations énormes de locuteurs outre-Atlantique et à leur production littéraire. Les anciennes colonies africaines francophones n’ont même pas un demi-siècle d’« indépendance », et divers facteurs politiques et économiques ne permettent pas une scolarisation massive ou une industrie du livre (en outre, ce qui se publie en Afrique, comme en Haïti et au Québec, ne perce pas facilement les barrières de l’Hexagone et ses réseaux de distribution du livre). Et pourtant, puisque le centre géographique et démographique de la population mondiale francophone se trouve au sud de la Méditerranée, il est normal que les Américains s’y intéressent dès lors qu’ils prennent la décision d’étudier et de lire en français. Étudiant de lettres dans une faculté du Wisconsin à la fin des années 1970, j’ai eu la chance d’avoir un professeur qui nous initiait aux textes qui sont devenus par la suite des classiques de la littérature africaine francophone, par exemple Birago Diop, Ousmane Sembène et Léopold Sédar Senghor. Les contes d’Amadou Koumba ont marqué le jeune homme que j’étais ; ces contes touchent aux simplicités d’une enfance vécue loin des capitales européennes, un environnement enrichi par des champs et des animaux de mes grands-parents agriculteurs. On ne peut pas dire que les beautés de la nature berrichonne de George Sand ou les animaux de La Fontaine n’éveillaient pas de résonance chez un étudiant du Midwest américain. Mais il y avait sans doute un charme supplémentaire à lire des contes africains – simples tout en étant des histoires de portée universelle –, sachant que Birago Diop nous les présentait traduits, transmis par cette langue française véhiculaire. De la TSF à internet, pourtant, les possibilités pour le monde francophone de s’écouter et de se parler sont devenues largement plus faciles. Mais, à l’époque, les études « francophones » n’existaient pas aux États-Unis. 6 Défense de la langue française nº242 Le français dans le monde Mes professeurs de lycée étaient la dernière génération à connaître et à nous raconter l’arrivée à Paris via Le Havre. C’est une banalité aujourd’hui de voir mes étudiants partir vers les innombrables pays de leurs cultures et langues d’origine. J’enseigne à New York et mes étudiants urbains sont peut-être exceptionnellement d’origine internationale, mais on ne peut nier le fait qu’ils voyagent, comme les écrivains et les professeurs, de plus en plus facilement entre les continents... Aller à Paris était, il y a juste une génération, faire un grand voyage ; maintenant, un grand nombre de facultés des États- Unis offrent des possibilités d’étudier dans de nombreux pays, dont la France, le Maroc, le Québec et le Sénégal, entre autres. [...] Quel est le rôle du français dans le foyer américain ? Je voudrais avancer que son rôle et son évolution ressemblent à ceux du parlor piano1. Le foyer américain bourgeois du XXe siècle a longtemps gardé la tradition du XIXe ; il se devait d’avoir un piano-forte bien visible dans la pièce où l’on recevait... À l’époque de nos grands-parents, moins « branchés », une fille de bonne famille suivait des cours de français comme de couture ou de piano. Des générations plus tard, l’Amérique s’affiche multiculturelle, une mosaïque où l’on ne se fond plus dans le magma d’un American dream2 : l’étudiante du XXIe siècle suit maintenant ses cours de français comme ceux de marketing ou de Black studies3 ; le piano, comme le français, s’adapte comme tous les autres outils de commerce, de culture et de communication. Des chiffres sans mélodie ... En 1994, les lycéens américains qui étudiaient une langue étrangère représentaient toujours une minorité (41 %) des étudiants inscrits. Les langues apprises au niveau secondaire étaient, en ordre d’impor- tance, l’espagnol (26,4 %), le français (9,1 %), l’allemand (2,7 %), le 1. « piano de salon ». 2. « rêve américain ». 3. « études afro-américaines ». 7 latin (1,5 %), d’« autres langues » (0,5 %), l’italien (0,4 %), le japonais (0,3 %) et le russe (0,1 %). [...] En 1997, on voit la répartition du choix (réduit) de langues offertes dans les écoles secondaires américaines : les élèves pouvaient étudier l’espagnol dans 93 % des établissements, le français dans 64 %, l’allemand dans 24 %, et le latin, 20 %. [...] les langues étrangères sont étudiées plus souvent par des jeunes filles que par des garçons, et plus souvent dans les institutions privées que dans les écoles publiques. [...] En 1994, dans les écoles primaires et secondaires confondues, les jeunes Américains n’étudiaient que trois langues de façon importante : l’espagnol, étudié par 65 % de tous ceux qui apprennent une langue étrangère, le français, par 22 % des élèves, l’allemand, par 6 % et le latin, par 2 %.* Thomas C. uploads/Litterature/ dlf-242.pdf
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- Publié le Apv 04, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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