Défense de la langue française Du président 2 Aux Plumiers d’or. Philippe Beaus

Défense de la langue française Du président 2 Aux Plumiers d’or. Philippe Beaussant, de l’Académie française Le français dans le monde 4 Retour de Québec. Claire Goyer 8 L’AIRF. Jean-Paul Clément 10 La Plume d’or. 13 Les brèves. Françoise Merle Les langues de l’Europe 16 Pratique du multilinguisme. Michel Soubies Le français en France Vocabulaire 20 L’Académie gardienne de la langue. 21 Mots en péril. Jean Tribouillard 22 Acceptions et mots nouveaux. 23 Manichéisme. Bernie de Tours 24 Perrette. Pierre Delaveau 27 Notes sur les couleurs. Philippe Lasserre (†) 30 De dictionaires en dictionnaires. Jean Pruvost 32 Le plaisir des mots. Jacqueline de Romilly (†) de l’Académie française Style et grammaire 34 L’orthographe, c’est facile ! Jean-Pierre Colignon 35 Antonomases. Jacques Dargaud 38 Extrait de La Lettre du CSA. 39 Le saviez-vous? Jean-Pierre Colignon, Jacques Pépin Humeur/humour 43 L’aire du taon. Jean Brua 44 Improbable glissement de sens. Bernard Leconte 45 Télévision française ? Jean-Jacques Rousset 46 Agacement. Paule Piednoir 47 Oscar du charabia. Comprendre et agir 48 Titien et Le Tintoret. Maurice Barthelemy 49 Quand l’anglais déteint. Jean-Marc Schroeder 54 Tableau d’horreurs. Marceau Déchamps 55 Tableau d’honneur. Marceau Déchamps 56 Mots croisés de Melchior. Le français pour 57 Chahdortt Djavann. Nouvelles publications 59 Nicole Vallée Christian Massé Christian Nauwelaers I à XVIII Vie de l’association Nº245 juillet - août - septembre 2012 Défense de la langue française 222, avenue de Versailles, 75016 Paris Téléphone: 01 42 65 08 87 Courriel: dlf.contact@orange.fr Site: www.langue-francaise.org Directrice de la publication: Guillemette Mouren-Verret Technic Imprim 91970 Les Ulis Revue trimestrielle Dépôt légal P-2012-3 Dépôt légal nº8 CPPAP nº0313 G 83143 2 Défense de la langue française nº 245 Du président Si elle avait accepté avec naturel mon invitation, je l’aurais reçue avec grand plaisir. Quand j’aurais entendu sonner à la porte, j’aurais eu un petit battement de cœur : « La voilà ! » Je me serais levé d’un seul bond : car il y avait au moins un quart d’heure que j’attendais dans mon fauteuil. J’aurais ouvert la porte et je lui aurais souri... Malheureusement, elle avait accepté mon invitation avec un air un peu ennuyé – comme si la simple idée de venir chez moi était une épouvantable corvée. Je sais bien qu’il faut monter cinq étages à pied, puisqu’il n’y a pas d’ascenseur : mais, tout de même, venir chez moi, ce devait être un bonheur ! Je me suis donc dirigé vers la porte avec un peu de rancœur, comme si je ne me souvenais que de la manière froide dont elle avait accueilli mon invitation. En fait, j’étais fâché. J’ai ouvert la porte et je l’ai vue : elle était souriante, pleine d’amitié. Son joli visage, ses yeux, ses joues, tout avait l’air de dire : « Quel plaisir de vous voir ! » J’étais stupéfait... Je ne sais comment j’ai fait pour passer ma mauvaise humeur. En fait, elle était déjà transformée. J’ai souri. J’ai dit : « Mais c’est un plaisir pour moi ! » Nous nous sommes donné un baiser et nous ne nous sommes plus jamais quittés. Moralité : méfiez-vous des fausses impressions. Philippe Beaussant de l’Académie française Aux Plumiers d’or Le 9 mai, notre président Philippe Beaussant était l’invité d’honneur de la Marine nationale à l’occasion de la remise des prix du Plumier d’or 2012, dans les salons de l’hôtel de la Marine. Comme les candidats, il a choisi l’une des questions proposées pour l’expression écrite (voir p. IX). Le français dans le monde 4 Défense de la langue française nº 245 Le français dans le monde Retour de Québec Quelles valeurs peuvent compléter les liens créés par l’usage d'une même langue ? Y a-t-il un avenir pour le français dans l’espace économique mondial ? Quelle place pour les langues vernaculaires dans les États où le français est langue officielle ? C'est pour en discuter qu’a été organisé à Québec ce Forum de la société civile en marge du Sommet de la Francophonie qui se tiendra en octobre 2012 à Kinshasa. Plus de mille participants, francophones et francophiles, jeunes pour un grand nombre, venus de 100 pays, s’y sont rencontrés. La langue française est indéniablement une grande langue internationale, qui rassemble des identités multiples coexistant avec les langues nationales, notamment des langues africaines. Pour les participants, affirmer leur identité dans un contexte de multilinguisme effectif est un enjeu majeur dans l’espace économique et dans l’univers numérique (220 millions de francophones dans le monde – 96,2 millions en Afrique). Ce Forum est né d’une volonté de sortir des sentiers battus, a dit Michel Audet, commissaire général du Forum, l’objectif étant de donner la parole à la société civile, de susciter son dynamisme, de créer des synergies et des plates-formes d’échanges pour que le français soit reconnu comme langue de la modernité. Le Premier ministre du Canada, Stephen Harper, avait tenu à être présent : « Notre diversité culturelle est notre plus grand atout », la cohabitation des langues nationales au Canada donne accès à deux cultures, a-t-il dit, malgré les cris d’un protestataire rapidement Claire Goyer, administrateur de DLF, a participé au premier Forum mondial de la langue française, qui s’est tenu à Québec du 2 au 6 juillet. Son compte rendu figure sur le site de l’association (onglet « DLF Bruxelles »). Nous en publions ici des extraits. 5 expulsé. Pour Jean Charest, Premier ministre du Québec, deux écueils à éviter : le découragement et le déni de réalité. Le français reste langue officielle dans trente-deux États dans le monde, en troisième position sur la toile après l’anglais et l’allemand. C’est positif. Certes, son attraction a diminué depuis le Paris de l’entre- deux-guerres ; certes, il est moins présent à l’ONU et dans l’UE ou dans les publications scientifiques, mais il n’y a pas de fatalité du déclin. Le Québec n’illustre-t-i1 pas la résistance au déclin ? « Ayez le français au cœur pour qu’il batte en vous », a-t-il conclu. Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie, a clos cette séance d’ouverture en admettant que le constat ne peut être optimiste à l’observation des faits quotidiens. « On n’est que plus près du danger quand on croit n’avoir rien à craindre. » Une semaine d’échanges intenses et de festivités dominée par une réalité : la diversité. Diversité ethnique, linguistique, culturelle ; diversité des couleurs, des accents, des rythmes réunis le temps du Forum. Un précipité de francophonie d’une richesse insoupçonnée. Demeure en mémoire un sentiment global d’énergie et de volonté de relever les défis sans tabous. 500 propositions venues de partout dans l’espace francophone international ont été débattues. Quatre thèmes au programme : la place du travail et de la formation à l’heure de la mondialisation ; la préservation de la diversité linguistique ; le français dans l’univers numérique et la capacité à vivre de son art en français. Un constat : La Francophonie doit se doter d’une déclaration en faveur du multilinguisme. « L’anglais demeurera important, mais on voit déjà que son monopole est contesté par les langues des pays émergents, comme le chinois ou l’espagnol. » Et pourtant, selon une étude de l’agence Bloomberg rappelée par le président de Michelin Amérique du Nord, Pete Selleck, le français reste la troisième langue en importance pour faire des affaires dans le monde Une certitude : La réalité linguistique détermine la réalité économique. Il faut se comprendre pour échanger. Lionel Zinsou, 6 Défense de la langue française nº 245 homme d’affaires béninois, remarque que, la langue étant une arme économique, il n’est pas évident qu’économie rime avec francophonie. « Nous sommes en guerre économique, mais cette guerre est une guerre de mouvement, de vitesse. La Francophonie souffre du fait qu’aucun pays émergent n’est de langue française, alors que le monde riche francophone du Nord se contracte. » « En affaires, tout tourne autour du contrat, donc la langue du contrat et le cadre juridique dans lequel il sera interprété. Le commerce, le contrat, l’investissement, tout se fait par la langue. » En somme, pour le numéro deux de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Clément Duhaime, ce premier Forum marque la naissance d’« une Francophonie plus engagée et plus confiante en elle- même ». « Mission accomplie », dit-il avant de confirmer la tenue d’un second Forum « dans un horizon de trois ans ». La Francophonie a subi un lifting, confirme la journaliste et écrivaine Denise Bombardier. Variété des identités francophones : Ce que ce Forum a révélé fut, avant tout, la multiplicité des identités francophones, les diversités des parlers, des accents et des références culturelles chez les écrivains, les artistes, les humoristes, les cinéastes, les chanteurs présents ainsi que la popularité du slam comme expression poétique et musicale francophone. Succès de la chanson française hors francophonie : Le saviez-vous ? Quel chanteur s’est classé au palmarès autrichien ? Cœur de Pirate ; au palmarès polonais ? Garou et Natacha Saint-Pierre. En Grande- Bretagne ? Céline Dion avec D’eux. « Chaque succès de Zaz se traduit par une augmentation uploads/Litterature/ dlf-245.pdf

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