To§o I988 Quelque part au cæur de la mégalopole japonaise, un groupe de savants

To§o I988 Quelque part au cæur de la mégalopole japonaise, un groupe de savants et de militaires se liwe à des expériences ultrasecrètes. Le 14 juillet, une ef- froyable explosion anéantit le laboratoire. Le souJ- fle meurtrier emporte une bonne partre de la cité. Toutes les nations du monde s empressent alors (à titrg de riposte? de protection?) de lancer leurs ogives nucléaires sur leurs ennemis potentiels. En quelques secondes les grandes ülles sont rayées du globe... Neo-To§o 2019 31 ans après la catastrophe.., La vieille ülle porte encôre les stigmates de la bom- be. Les ruines côtoient les taudis et les complexes industriels. Sur la grande île au centre de la baie, les tokyoites ont construit une cité gigantesque. En moins de trois décades, le Japon a retrouvé sa splendeur, et les excès urbanistiques de jadis font pâle figure à côté de ceux de la nouvelle et tentacu- laire métropole. En suivant la politique en vigueur avant la guerre, et dans le but d'économiser la sur- face au sol, les bâtisseurs ont érigé des tours de plus en plus hautes. Les étages se comptent au- jourd'hui par centaines et les immeubles prennenl alors des fonctions de quartiers à part entière avec leurs logements, services, commerces et espaces de loisir. Malgré cette apparence d'opulence nouvelle, Ia ill- le de Tokyo doit faire face à de nombreux problèmæ économiques. Pour recons- truire rapidement, de mul- tiples taxes et impôts ont été appliqués et la population se divise nettement entre ceur qui ont tiré parti des condi- tions politiques graves. et se sont donc enrichis, et ceux qui subissent le joug du tré- sor public. Pour contenir d'éventuels écarts, le gouvernement a adopté un régime policier particulièrement musclé. Mais les effectifs ne sont pas suffisamment nombreux pour contrôler la ville avec effica- cité. Le colonel Shikishima, que tout le monde appelle sim- plement, avec crainte et res- pect, ule Colonel,, esl le membre le plus actif du gou- vernement. Il ne voit que par l'action. c'est un homme de terrain de plus de qua- rante ans qui a sous ses or- dres des hommes entière- ment dévoués. Bien qu il soit souvent utilisé comme médiateur lors des discus- sions animées au æin du gou- vernement, il se heurte sou- vent à I'inertie de ses con- frères. Son désir de pouvoir le pousse à réclamer peqletu- ellement cie noureaur crédits à la ülle pour renfor- cer ies rangs de la police. C'est gràce à son sens de I'organisaüon e: sa capacité à mener les hommes que Tokyo a pu être reconstruite aussi vite. Cela met les autres membres du gouvetnemeht dans une position particuliàrement inconfortable. ils sont conscients que sans Ia présence du Colonel. la ville ne serait pas ce qu elle est aujourd hui, mais tous désapprouvent ses méthodes policières expé- ditives. La démocratie relative prend alors des ailures de régime quasi totalitaire et les patrouilles de police sillonnent la ville en blindés, hélicoptères ou véhi- cules monoplaces à réaction. L'autre sujet de désac- cord gouvernemental concerne le comité olympique 68 nnecy 1989, festi'"al du fiLn d'animatron. Le dessin animé Akiro est présenté pour la première fois en France, en version originale sous- tihée. I-a salle est à moiué vtde. en comparaison à la cohue qui s'est pressée pour voir en avant-pr emière Oliuer et Compognie (de Walt Disney) ou Le petit dinosaure et lo oollée des merueilles (de Don Bluth). Il Iaut dire qu'un ndessin animé iaponais,,suscite toutes sortes de préjugés: mauvaise qualité, scénario simpliste. etc. Au point qu'un an plus tard, à Gre- noble, des spectateurs qui a'"aient de la purée dans les yeux déclaraient que u tout cela ne vaut pas du Wdt Dsne,t ,. Les imhiciles heureux. . . Dans la salle pourtant. des desinateurs (Caza. Mæbius) qui ont eux-mêmes bavaillé dans le domaine du desin animé sont admiraüfs devant le résultat. Et je vous le dis, ils ont raison I Akiro es au Liure de lo jungle ce que Blode Runner esl à Stor Irek, ou Orange I|ûonique à Autont en emporte le uent. Un chefd'æuwe d'invenüon. de couieLrs et d action. Le scénario du desin animé a élé êcri alors que la parution de la série BD Akiro, immense succà au Japon. ôtait loin d âfe {inie (elle s'achève en ce moment seulement). Il est plus æné. plus ccndenÉ et la fin en est très diffé- rente. Otomo, le dessinatew et scénarl*e de la BD. a réaliæ personnellement le dessin animé. A force de dépasæmenr de cLrcigets. 11 a réussi un début de film tout à fait extraordinaire. à peine gâché par ia fin que Iæ banquiers, à for- ce de yens dépensés, l'ont obligé à terminer en ænsrophe. Mâme si vous n'aimez pas kop la BD du même nom (en vente ious iæ 15 jours en kiosque) et que les Cheuoliers du Zodiaque(t) vous donnent cie , *nicare. allez au cinéma, vous ne le regrelterez pas (et mettez-vous près ce . ec:ar,. pou en prendre plein les yeux et les oreilles), la sortie naüonale est le 8 na:. Nous en profitons pour vous donner la description de ia \éc-To,cuo de2079, ainsi qu'un court scénario. Bien que les caractéristiquæ :ciei.: données pour Simulacres, cette ülle ferait un tenain d'aventuræ idéal r,rur Cibepunk ou Berlin XVIII. Nous n'y avons pas intégré les pouvoirs psis. :às puissants dans le dessin animé. A vous de voir si vous désirez les ajouier, Piene Roænrhol I ) A ce propos, une perle vo êhe redîflusee por l'épowantoble Club Dorothee : lo série Robotech, quî a donné le ieu de rôle du même nom, et qui o inspiré BottleTæh. international. C'est en effet Ia candidature de To- kyo qui a ëlê, relenue pour les Olympiades de 2020 el la réalisation du gigantesque complexe spoftif a considérablement ponctionné les budgets. A moins d'un an des Jeux, il est impossible de faire machine arrière et le Colonel sait qu'il lui faudra encore plus d'hommes pour contrôler les specta- teurs des rencontres sportives. II trouve l'idée des Jeux olympiques absurde mais tous les membres du gouvernement sont contre lui car ils estiment que c est un bon moyen de prouver au reste du monde que Tokyo a retrouvé sa légendaire puis- sance économique... Lo ville Miloko City {vieux Tokyo) Le cratère occasionné par l'explosion de 1988 est touiours Lcanr. Personne n'a voulu le combler afin de conser-,e: ce témoignage de la folie de la guer- re, De -s:te c,asé,. il a vite atteint le statut de ulieu sacré,. Sor: accà esi stnctement réservé et tout le périmèire clévasré esi contrôlé par les militaires. C est à qi.reiques ceniaines de mètres du cratère qu a été enge le turu stade olympique. Le terrain, nu. a faciiité ia consm.icüon et au moment où se situe l action cu illm, les travaux sont presque ter- minés: 1à encore les surveillances sont extrême- ment rigoureuæs. Un gigantesque échangeur rou- tier relie le stade à la nouvelle ville. Il dessert au passage l estuaire du fleuve. Aux alentours du com- plexe s étend un vaste no man's land. Près de l'es- tuaire et sur la baie se sont construites de nom- breuses habitations. Certaines, provisoires, sont devenues. par la {orce des choses, permanentes. Le niveau de vie dans ce quartier n'est pas très éle- vé. La population est assez pauwe et beaucoup de gens travaillent dans les parcs industriels de I'es- tuaire. L'estuaire {Bay Bride Load) C'est une sorte de zonejrontière entre le üeux et le nouveau Tokyo. 0n n a pas jugé bon d'y recons- truire tous les bâtiments détruits par l'explosion. C'est là que s'élèvent la plupart des centrales éner- gétiques et des usines qui alimentent la grande île. Les contrastes sont efirayants, car les structures des complexes industriels s'élèvent au milieu des ruines. Personne. hormis quelques riverains et les gens qui travaillent dans les usines, n'ose s'aventurer dans cetle zone. Surtout la nuit. Beaucoup d endroits, laissés à l'abandon, font d excellents tenains d'affrontements pour les diffé- rentes bandes de motards qui parcourent la ville dans de mortelles course-poursuites. Leur piste de prédilection étant l'ensemble autoroutier qui relie Néo-Tokyo à l'estuaire, une ligne droite longue de plusieurs kilomètres qui n'est pratlquement pas fré- quentée pendant la nuit. Les textes sont la proriété exclusive de P. Rosenthal et JM Toussaint. Les illustrations appartiennent à W. Histi Ld Grande lle {Néa-Tokyo) 3 est le cæur de la nouvelle expansion -rbanistique japonaise. Là, se dressent les nmeubles les plus hauts. L'île est sillon- :.ée de grandes avenues et d'un dôdale de petites :-res et boyaux dans lequei il est très facile de se :erdre. La circulation automobile. malgré la lar- ;eur des rues, rest€ le problème majeur. Aux -eures de pointe, toute la ville est paraiysée par le :afic routier. Posséder une voiture est un luxe. Il ne it pas de se payer le vêhicule il faut également rvoir s'acquitter des nombreuses taxes très lour- ', en plus des appartements (minusculei), des commerciaux, des bureaux, des restaurants t des aires uploads/Litterature/ dossier-akira-casus-belli-63-1991.pdf

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