Laissez faire Collection dirigée par François Guillaumat Alain Laurent Solidair
Laissez faire Collection dirigée par François Guillaumat Alain Laurent Solidaire, si je le veux Du même auteur Libérer les vacances ?, Le Seuil, 1973. Féminin/Masculin, Le Seuil, 1975. De l'Individualisme, P.U.F., 1985. L'Individu et ses ennemis, Hachette/Pluriel, 1987. Alain Laurent Solidaire, si je le veux Pour une éthique de la responsabilité individuelle LES BELLES LETTRES 1991 Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous les pays. © 1991, Société d'édition Les Belles Lettres, 95 bd Raspail 75006 Paris. ISBN: 2.251.41001-5 "Il ne faut pas étendre arti- ficiellement la solidarité de manière à détruire la Respon- sabilité; en d'autres termes, il faut respecter la liberté." Frédéric Bastiat, Harmonies économiques, 1851, p. 9. "Si l'association n'est point une force productrice, si tout au contraire elle constitue pour le travail une condition onéreuse dont il tend naturel- lement à se délivrer ( ... ) loin d'assurer l'équilibre, elle ten- drait plutôt à détruire l'har- monie en imposant à tous, au lieu de la justice, au lieu de la responsabilité individuelle, la solidarité. " Proudhon, Idée générale de la révolution, 1851, p.172. "La solidarité, si elle se base sur autre chose que la mutualité, est la négation de la liberté individuelle: c'est le communisme, le gouverne- ment de l'homme par l'homme. Si elle a pour fonde- ment la mutualité, elle n'a que faire de la commandite de l'Etat." Proudhon, Confessions d'un révolutionnaire, 1853, p.259. "Le conflit est donc pro- fond, en économie comme ail- leurs, entre l'action indivi- duelle et l'action collective, entre l'idée de solidarité et l'idée de liberté, entre le désir d'égalité et le désir de dif- férenciation. " Georges Palante, Les Antinomies de l'individu et de la société, 1913, p. 189. "A force de solidarité, à force de justice sociale, on dis- sout les réquisits de la liberté et on s'en prend à la liberté elle-même, en niant ses obli- gations toutes personnelles et autonomes, ses tâches dures et difficiles. " Raymond Polin, Le Libéralisme, oui, (La Table ronde), 1984, p. 78. Au nom de la solidarité ... Prologue en forme de courte préface... involontaire de François Mitterrand* "Ici, les Français peuvent trouver l'exemple de ce qu'il conviendrait de proposer à la France tout entière, cette solidarité nationale qui ne peut faire fi des différences ( ... ) mais ( ... ) qui fait que tous ensemble nous sommes forts, comme nous l'avons toujours été, nous les Français, depuis tant de siècles ( ... ) (Je demande) que ne se relâche pas la solidarité natio- nale à l'égard des familles ( ... ) à l'égard des individus ( ... ) à l'égard des couches socioprofessionnelles qui se battent dans la difficulté ( ... ) à l'égard des chômeurs ( ... ) à l'égard des pauvres, ceux qu'on appelle les nouveaux pauvres ( ... ) * Sélection d'extraits d'interventions du Président de la République en rapport avec sa réélection en mai 1988. D'autres extraits figurent en annexe. 10 Solidaire, si je le veux à l'égard de tous ceux qui ( ... ) ne seraient pas en mesure d'achever paisiblement, heureusement, leur course. Cet appel à la solidarité nationale, je voudrais qu'il fût entendu ( ... ) bien au-delà du dernier quartier de Millau ( ... ) pour qu'aucun groupe social n'écrase les autres de sa puissance, pour qu'aucune fraction n'impose sa loi au plus grand nombre, pour qu'aucune source des puissances ou des pouvoirs n'utilise sa force pour gagner en oubliant les autres. Si c'est une vertu saine que de gagner les fruits de son travail et que d'obtenir le gain que l'on mérite, on aperçoit vite à quel moment s'impose la loi de l'honnête partage, la loi de la solidarité sociale, économique, cultu- relle ( ... ) Je vous laisse à chacun le soin d'en décider. Mais acceptez de fixer comme perspective essentielle pour les années qui viennent la solidarité nationale autour d'une répartition équitable entre les Français de la production, résultat de leurs travaux et de leurs soins." (Millau, 14104/ 87) "( ... ) Puisque l'élection présidentielle vous donne l'occa- sion de choisir, au-delà des personnes en présence, un type de société, vous avez à vous prononcer sur cette simple option: voulez-vous que, de proche en proche, la couverture sociale assurée par les régimes obligatoires se réduise, tandis qu'une part de plus en plus grande des prestations ne sera accessible qu'aux plus aisés? Ou bien voulez-vous maintenir sans ambiguïté ce formidable acquis qu'est la Sécurité sociale? Vous connaissez mon choix: quoi de plus nécessaire que la solidarité des Français face à la maladie et à la vieillesse, telle qu'elle est assurée, suivant le principe de répartition, par notre régime général et nos régimes de retraite complémentaire? Le repli sur les assurances indi- viduelles laisserait des millions de gens sur le bord de la route, rejetant les plus exposés et les plus démunis vers l'assistance pure et simple, tandis que le système d'assu- rance individuel sélectionnerait les "bons risques" et lais- Au nom de la solidarité 11 serait à la collectivité la charge des "mauvais". Les salariés, cadres et non-cadres, sont, comme moi, attachés à ce régime de répartition. L'un dit "chacun pour soi", l'autre dit: "Un pour tous et tous pour un." Je respecte l'individualisme, mais, en pareil domaine,je préfère la solidarité. De votre décision résultera ou non la sauvegarde de la Sécurité sociale. ( ... ) Le refus de l'exclu- sion arrive à propos pour nous rappeler que la liberté, l'égalité et la fraternité ne sont qu'un seul et même combat. Nombreuses et variées sont les formes de l'exclu- sion: exclusion par la misère, par le chômage, exclusion par la solitude, exclusion par l'échec scolaire, exclusion par l'éloignement, le handicap, la maladie (sida), exclu- sion par les origines, exclusion des minorités, et la liste est loin d'être close. ( ... ) Un responsable politique en mesure de peser sur le sort de chacun a le devoir de refuser l'exclusion. Je demanderai donc au prochain gouverne- ment qu'un revenu minimum soit attribué aux victimes de la nouvelle pauvreté. Peu importe le nom qui lui sera donné, revenu minimum d'insertion ou revenu minimum garanti ... L'important est qu'un moyen de vivre ou plutôt de survivre soit garanti à ceux qui n'ont rien, qui ne peuvent rien, qui ne sont rien. C'est la condition de leur réinsertion sociale. Comment financer? En grande partie par le rétablissement de l'impôt sur les grandes fortunes. Les Français comprendront que celui qui a beaucoup aide celui qui n'a plus rien." (Lettre à tous les Français, avril 1988) "Vous le savez, rien ne peut être obtenu sans effort; encore faut-il que cet effort soit équitablement partagé. A trop donner à ceux qui ont déjà beaucoup, on décourage la grande masse de ceux qui ont besoin de recevoir une plus juste part de notre richesse commune. Sans cohésion sociale, pas de solidarité nationale." (Avril 1988, Profes- sion de foi pour le 1er tour des élections présidentielles) 12 Solidaire, si je le veux "Aujourd'hui, plus encore qu'hier, j'en appelle à celles et à ceux qui veulent rassembler la France plutôt que la diviser par l'intolérance, l'injustice, l'exclusion des plus faibles ( ... ) Ensemble, nous créerons une puissante dyna- mique pour la paix, la liberté, l'égalité des chances et la solidarité ( ... ) Je souhaite bâtir avec vous une France plus solidaire, où chacun aura sa place ... " (Mai 1988, Profes- sion de foi pour le 2e tour des élections présidentielles) "Je regrette que l'on n'ait pas défendu les idées qui me sont les plus chères, car c'est là que se situent la plus grave injustice, les injustices, les inégalités. Je ne veux pas que s'organise la solidarité du pauvre au pauvre, alors qu'il doit y avoir la solidarité du riche au pauvre ( ... ). Chacun doit contribuer selon ses moyens, chacun doit recevoir selon ses besoins, c'est l'égalité. Deuxièmement, l'objet essentiel de ma candidature, c'est de pouvoir unir autour des valeurs de démocratie, dont les principales sont l'éga- lité des chances, la justice sociale, le refus des inégalités, le refus des exclusions, bref le respect des autres ( ... ). On n'unira pas les Français dans l'injustice. La cohésion sociale, le refus des inégalités, c'est le commencement de toutes les autres réussites, et notamment de la réussite de notre peuple, du peuple français, dans les étapes qui l'attendent à partir du 8 mai." (Conclusion du débat avec J. Chirac, 24/4/88) "j'agirai, c'est bien le moins, dans la fidélité aux prin- cipes de la République. La liberté, l'égalité et le respect des autres, refus des exclusions, qu'on nomme aussi frater- nité, n'ont pas fini d'entretenir l'espérance des hommes. Il ya trop d'angoisse, trop de difficultés, trop d'incertitudes pour trop des nôtres dans notre société pour que nous oubliions que notre premier devoir est celui de la solida- rité nationale. Chacun selon ses moyens, pour concourir au bien de tous." (Message adressé lors de la réélection, 8/5/88) Au nom de la solidarité 13 "Il n'y a pas d'autres remèdes. Croissance économique d'une part, formation uploads/Litterature/ solidaire-si-je-le-veux-alain-laurent 1 .pdf
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- Publié le Oct 23, 2022
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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