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Société Française de Musicologie is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue de Musicologie. http://www.jstor.org Société Française de Musicologie Webern: op. 10 no 4. Un thème d'analyse et de réflexion Author(s): Célestin Deliège Source: Revue de Musicologie, T. 61, No. 1 (1975), pp. 91-112 Published by: Société Française de Musicologie Stable URL: http://www.jstor.org/stable/928684 Accessed: 19-03-2016 22:16 UTC Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://www.jstor.org/page/ info/about/policies/terms.jsp JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. This content downloaded from 129.96.252.188 on Sat, 19 Mar 2016 22:16:03 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions Cdlestin DELILGE Webern: op. io no 4 Un theme d'analyse et de reflexion INTRODUCTION EN mars 1965, dans un seminaire dont j'avais la charge au Centre de Sociologie de la musique de l'Institut de Sociologie de 1'Universite libre de Bruxelles, j'ai tente une analyse de la piece pour orchestre op. Io no 4 de Webern, la plus breve du recueil (6 mesures) sur la base des oppositions binaires. Le succes d'etudes bien connues, entreprises a partir de Troubetzkoy (1949), m'avait incite a suivre cette voie. Je ne la rappelle ici que pour memoire et pour autant qu'il en subsiste quelque chose dans le travail que l'on va lire. Mes premisses fondamentales ,taient cependant contenues dans des observations empiriques de musiciens. Il tait clairement etabli depuis longtemps que, chez Webern, il existe une potentialit6 realisde de la grammaire sdrielle : l'identite de la mdlodie et de l'harmonie. Boulez (1966 : 15o) avait bien degage le fait : < Le seul, en realite, qui eut conscience d'une nouvelle dimension sonore, de l'abolition de l'horizontal oppose au vertical pour ne plus voir en la serie qu'une fagon de donner une structure a l'espace sonore, a le fibrer en quelque sorte, le seul est Webern. ) Cette premiere observation avait etd complet&e par d'autres touchant l'organisation du chromatisme webernien formulees par Pous- seur (1955 : 56-65). Une etude du meme auteur, legOrement posterieure a la premiere (1956) resumait en ces termes les donnees de 1'6tude initiale : ( Ayant d'abord constat6 la grande homog6- n"it" stylistique qui rigne dans toute la musique de Webern, qu'elle soit dod6caphonique ou prd-dodecaphonique, je cherchais This content downloaded from 129.96.252.188 on Sat, 19 Mar 2016 22:16:03 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions 92 CELESTIN DELIEGE 1'expliquer par l'abondance et par la nature in'dite des connexions chromatiques que l'on y rencontre. L'analyse, a ce seul point de vue, de la premiere des Six Bagatelles, montrait que toutes les notes, a l'exception d'une seule, forment avec une sinon avec deux notes immediatement voisines (simultandes ou immediate- ment successives) une relation chromatique. A c6te de ces voisi- nages directs, je mentionnais l'existence d'un certain nombre de connexions dont les termes, separes par d'autres sons, se trouvaient tout de meme dans un rapport chromatique perceptible (la seule note d6pourvue de relation chromatique directe se trouvait inserde dans un ensemble de connexions mediates particulierement effi- caces). Les secondes mineures s'av6raient particulierement sus- ceptibles d'assurer cette articulation a long terme (celle des ((champs synchroniques a successifs). Les septiemes majeures et les neuviemes mineures, elles, semblaient avoir pour fonction d'4tablir la struc- ture chromatique eilementaire, tandis que les intervalles plus dis- tendus (septiemes redoublees etc...) paraissaient plus propices a garantir la nature chromatique du rapport entre les regions fr&- quentielles differentes (entre les (( champs diachroniques )) simul- tands). Je tachais d'interpreter cette procedure de la maniere suivante : les diverses formes du demi-ton (surtout son renverse- ment et ses redoublements) sont les intervalles < naturels ) les plus complexes, les moins simplement (( rationnels ,). Isolds, ils sont deja doues de la polarit6 virtuelle la plus petite, de l'ambivalence la plus probable. [...] En les enchainant les uns aux autres, en basant sur eux l'integralite du systime des hauteurs de maniere a neutraliser toutes les tendances directionnelles, " equilibrer, par leur organisation excentrique, toutes les energies polaires impli- cites, Webern cr&e un nouveau type d'univers musical, que j'ai appele par la suite l'espace sonore multipolaire. > Ces observations peuvent tre regroupies et reformulees comme suit : a) L'organisation melodique et harmonique dans la grammaire webernienne ne relive pas de lois distinctes. b) La relation chromatique dans cette grammaire domine toutes les autres par sa permanence : c'est elle qui donne a cette gram- maire son statut atonal. c) Les composants harmonique et melodique de la syntaxe 6tant engendres par les mrmes rigles, les rapports d'intervalles et les perspectives de lecture des rapports de hauteur ne peuvent This content downloaded from 129.96.252.188 on Sat, 19 Mar 2016 22:16:03 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions IV. Fief~end, AuBerst zart ( 8tca 60) rii - - tempo rit.-5 - .. . tem doice Spp - Cel. . pp PPDp! , _ Flieend, Auerst zart (Jas 0) t. -- - - tmp it. - tempo n W10 *in IHaudc Solo - Br. A i 1. D b6 1 vp Avec l'autorisation des Editions Universal, Vienne (Copyright 1923 by Universal Edition A. G. Wien. Renewal 1951) Avcl'uoisto des:: Ilr diion Unvrsl Ven (Cprih 193byUivra Eiio . .Wen enwl 91 This content downloaded from 129.96.252.188 on Sat, 19 Mar 2016 22:16:03 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions .. . . . . B .; . ..... ..... . - - C - . . : ... .. ... ie Apd uper st' a (4 co G) loG M AN. TP 4 -T9P JW Wi. T ;3 -. ;. ;- ----? . LTT A . ._: ~ ___ ~ _,_ ~ ,~_V 7 . ?1d~ 3' 7 Ao~re It I goo f-p cl, a Jem114to coissi This content downloaded from 129.96.252.188 on Sat, 19 Mar 2016 22:16:03 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions WEBERN : OP. IO No 4 93 plus &tre dissocies : une seule perspective englobe les rapports horizontaux, verticaux et obliques. d) Dans les trois dimensions, les intervalles chromatiques, seuls porteurs de la charge atonale, sont consideres comme intervalles de rdference du systime. A ces dispositions impliquees par les observations de depart, il convient d'ajouter que : e) Dans une grammaire referee au temperament egal, mais depourvue de toute polarisation diatonique fonctionnelle, seul le rapport entre les sons est determinant. Le demi-ton diatonique de seconde mineure est assimile au rapport chromatique et n'est le rdsultat que d'une orthographe determinee. f) Les relations chromatiques englobent le demi-ton et la demi- octave (triton). A ces deux intervalles sont liees toutes leurs formes d'extension. D'un point de vue strictement epistemologique, il peut etre genant de trouver ici un presuppose : l'intervalle chromatique est porteur et meme le seul porteur de la charge atonale. Jusqu'ici la theorie n'a pas donne, sur ce point, de reponse vraiment satisfai- sante. Il est connu que la theorie de la resonance naturelle n'explique pas tout, loin s'en faut, quand on observe un systeme fonda sur le temperament egal. Invoquer l'dloignement des deux p61les chro- matiques dans le cycle des quintes ou, ce qui revient au meme, la place de l'harmonique chromatique, malgre la part incontestable de pertinence de l'argument, risque de ne pas convaincre. Il n'en est pas moins vrai que c'est de la theorie physique que doit venir l'explication de la potentialitd grammaticale de chaque intervalle, sans toutefois que l'on puisse rejeter les interferences des modules d'acculturation. Quoi qu'il en soit, lorsqu'on se situe, comme c'est prdsentement le cas, sur des plans d'analyse morphologique et syntaxique, on est contraint - fit-ce a regret - de considerer comme prealablement acquises, des donnees qui ielivent avant tout de l'analyse acoustique. I. - NIVEAU MORPHOLOGIQUE Sur la base des quelques points qui viennent d'etre notes, il est possible de pr-ciser les lois fondamentales d'engendrement This content downloaded from 129.96.252.188 on Sat, 19 Mar 2016 22:16:03 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions 94 CELESTIN DELIE'GE d'un systeme atonal base sur l'octave stride en demi-tons temperes, c'est-a-dire d'une grammaire telle qu'elle etait constituee dans I'ceuvre de Webern des 1913, donc tout a fait independamment du fait seriel dodecaphonique. Il faut m me remarquei que les premieres oeuvres dodecaphoniques du compositeur ont eu ten- dance a perturber cette grammaire dans la mesure oih l'intervalle diatonique a eu tendance, dans ces ceuvres, a se retrouver dans les structures horizontales avec une egale frequence a celle des intervalles chromatiques, ce qui a eu pour effet, pendant une certaine epoque, de rendre l'identite entre les dimensions horizon- tale et verticale plus latente que reelle. Voici le schema qui rend compte le plus adequatement de l'en- gendrement du chromatisme : RAPPORTS CHROMATIQUES -TON TRITON DESC. ASC IEME MIN. 7IEME MAJ. 71EME MAJ. S IEME MIN. DESC. ASC. DESC. ASC. Schema uploads/Litterature/ webern-op-10-n-4.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 26, 2021
- Catégorie Literature / Litté...
- Langue French
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